Le parti du Centre UNIRR (Union pour la refondation Républicaine) salue les efforts de la Chine à Johannesburg pour la modernisation des pays africains.
Ce sommet « historique » a propulsé les relations sino-africaines à leur niveau le plus haut, en référence à l'engagement pris vendredi par Pékin d'octroyer 60 milliards de dollars de prêts et d'aide au continent africain sur une période de trois ans.
La Chine et l'Afrique sont «déterminées à trouver des solutions pacifiques aux conflits et la Chine soutient l'Afrique dans ses efforts pour trouver des solutions africaines aux problèmes africains, » selon la déclaration du sommet Chine-Afrique de Johannesburg.
Que veulent les Africains ?
Oui, il faut saluer cet engagement de la Chine dans les efforts de modernisation des pays africains. Aux Africains de savoir tirer parti de cet exceptionnel partenariat pour se propulser en avant. Car le développement de l'Afrique sera l'œuvre des Africains ou ne sera pas. Nos partenaires peuvent tout au plus nous accompagner dans notre marche, mais ils ne feront rien à notre place. Et c'est bien qu'il en soit ainsi puisque les Africains seuls, en principe, savent ce qui est bon pour eux. Et s'ils ne le savent pas hélas, comment d'autres pourraient-ils le savoir à leur place ?
Gagnant gagnant
Savent-ils, les Africains, qu'il n'y a pas de cadeau à attendre des autres, fussent-ils chinois ? Les nations n'ont pas d'amis, elles n'ont que des intérêts, disait si lucidement Charles de Gaulle. Il y a toujours un prix à payer, et il faut savoir lequel pour ne pas être surpris au moment du règlement. La Chine n'agit pas par charité, mais par intérêt, de toute évidence. Notre « mariage » avec elle doit être un rendez-vous du donner et du recevoir. Recevoir et donner. Allons-nous donner plus que nous
n'allons recevoir ? Il ne faut pas que ce partenariat soit un marché de dupes, mais un échange gagnant-gagnant. Et je pose la question : avons-nous approfondi la question, nous autres Africains ? Avons-nous une stratégie pour mettre en place un échange gagnant-gagnant ?
Afrique Centrale : le mauvais exemple
La Chine est un bloc monolithique tandis que l'Afrique est un conglomérat de pays sans vision commune, sans politiques cohérentes, sans coordination et même sans concertation sérieuse sur les questions essentielles malgré les discours enflammés, tonitruants de nos dirigeants dans les réunions
de l'Union Africaine. L'Afrique centrale offre à cet égard le plus mauvais exemple. L'ouest du continent semble un peu mieux loti en matière d'intégration économique et même politique.
Faiblesse congénitale
Quoiqu'il en soit, le réalisme nous oblige à reconnaître que nous sommes hélas faibles, congénitalement, nous autres Africains, en face du géant chinois. Saurons-nous trouver dans notre sagesse ancestrale les ressources intellectuelles et la force morale dont nous avons besoin pour tirer le meilleur de notre partenariat avec les Chinois sans leur donner, d'aucune manière, la chance de nous recoloniser ? La réponse dépend de nous et de nous seuls.
Roger Ndokolo
Président du parti du centre UNIRR (Union pour la Refondation Républicaine)