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Télégramme à Mgr Anatole Milandou, président du Conseil Œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo : et, si on demandait un Président à Dieu !

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Depuis le début de cette année, la présidence du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo est assurée par Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville. Il succède à Mgr Panteleimon Arathymos, archevêque orthodoxe métropolitain du Congo-Brazzaville et du Gabon.

La cérémonie de passation de consignes avait eu lieu, le jeudi 16 janvier 2020, en la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, à l'occasion du culte d'ouverture de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

Nous félicitons, l'archevêque de Brazzaville et prions pour lui. Car, sa mission aussi noble et exaltante soit-elle, parait délicate et très difficile.

Parce que Mgr Anatole Milandou est président du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo pour une période de deux ans. De 2020 à 2022. Or en 2021, le Congo aura des élections présidentielles.

Ses exhortations ou ses messages aux chrétiens du Congo devront, compte tenu de ce calendrier politique, avoir un grand impact dans la vie nationale et le comportement des chrétiens congolais qui représentent 90% de la population totale. Les chefs religieux ainsi que tous les pasteurs des Eglises chrétiennes du Congo doivent, pour cette raison et dès aujourd'hui, devenir des bons bergers dont parle Jésus dans son évangile. Des bergers qui conduisent les brebis (le peuple de Dieu) dans des bons pâturages, et qui ne les abandonnent pas lorsqu'ils voient venir le loup.

Ils doivent redonner l'espoir au peuple de Dieu qui, à cause de la dictature dont il est victime, et des conflits postélectoraux qui l'ont endeuillé, vit dans la psychose de la guerre, désespère et croit au fatalisme ainsi qu'à un châtiment de Dieu. Or, rien n'est fatal dans la crise multidimensionnelle que connait son pays.
Le Congo et les Congolais sont tout simplement victimes du comportement politique de Denis Sassou Nguesso.

Nous, prophète de notre temps

Chrétien, journaliste et écrivain donc prophète de notre temps, nous pensons que nous avons le devoir de parler à Mgr Anatole Milandou, et de l'accompagner dans sa délicate mission et durant toute cette période qui s'annonce délicate.
Nous devinons que la paix reviendra au cœur de tous les messages que Mgr Milandou adressera au peuple de Dieu.

Pourtant et en réalité, ce n'est pas seulement sur la paix que le nouveau président du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo devra focaliser son discours religieux.

Le Congo vit une crise multidimensionnelle dont la cause principale n'est plus à chercher ailleurs c'est-à-dire dans la mauvaise gouvernance ou le tribalisme qui est érigé en une doctrine politique sociale et économique ou encore dans les guerres récurrentes que connait le Congo depuis des décennies ; mais dans le comportement politique d'un homme et un seul. Nous citons Denis Sassou Nguesso.

Sortir le loup de la bergerie

Il ne s'agit plus de faire la langue de bois. Les Congolais du nord, sud, est et ouest savent bien que les malheurs qui s'abattent dans leur pays viennent du comportement politique de Denis Sassou Nguesso. Il faut donc sortir le loup de la bergerie.
Même si une dictature peut aussi être faite par un groupe de personnes, les institutions de la république et la Force publique.

Nous l'avions écrit dans notre article titré«Denis Sassou Nguesso : catastrophes naturelles, cuisses des poulets, dictature... Prenons ça au sérieux !» Publié sur Congopage.

Dans cet article, nous citons entre autres membres de ce groupe de personnes qui soutiennent la dictature du Congo : Denis Sassou Nguesso, sa famille et son clan, le Parti congolais du travail et les partis alliés, les membres de la caste politique formée par les fils des présidents fondateurs des partis politiques que Sassou Nguesso a créée pour tromper sur un soi-disant soutien national.

Mais, il y a aussi le leader de l'opposition politique nommé par le gouvernement, la force publique et les institutions de la République qui font partie de ce groupe.

Demander un président à Dieu

Fortement convaincu du fait que la crise multidimensionnelle que vit le Congo est due au comportement politique d'un seul homme, en l'occurrence Denis Sassou Nguesso, qui s'est accroché au pouvoir depuis bientôt quarante ans, malgré sa mauvaise gouvernance, et qui veut à tout prix se faire succéder par son fils, Christel Denis Sassou Nguesso, nous pensons et suggérons au Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo de s'inspirer du Premier Livre de Samuel, notamment sur l'histoire de la demande d'un roi par Israël (1 Samuel 8.1-22).

Oui, Monseigneur ! Comme les Israéliens, les Congolais ont, eux aussi, le droit de demander un Président à Dieu.

Souvent, ils ont choisi leurs présidents rien qu'à partir des affinités régionalistes ou tribalistes ou encore sous la corruption et les menaces de guerre.
«Si vous ne votez pas Denis Sassou Nguesso, vous allez repartir dans la forêt» est d'ailleurs la phrase qui résume cette menace de guerre que font les partisans du pouvoir aux populations, à chaque élection. Comme s'ils voulaient reconnaitre que leur leader politique n'est qu'un gangster ou n'a jamais gagné une élection libre et transparente.

Pendant les deux prochaines années, les Chrétiens congolais devront organiser des journées, semaines ou des mois de prière sur ce thème unique qui est la demande d'un Président à Dieu.

Ils doivent demander à Dieu de leur donner un Président. Le peuple d'Israël avait demandé un roi à Dieu. Et, Dieu leur avait donné comme premier roi, Saul. Il avait chargé le prophète Samuel de le consacrer comme roi.

Cette demande est légitime !

Devant le chaos dans lequel se trouve le pays, les Eglises chrétiennes ne doivent plus accepter le discours obscurantiste tenu par certains politiciens proches du pouvoir sur le spirituel et le temporel.

Un discours avec lequel on veut les exclure de la gestion de la cité ou limiter leur action.

Le temporel n'est pas seulement une affaire de l'Etat, et le spirituel, celle des Eglises. Car, « l'Etat a le droit de contrôler la qualité de la nourriture spirituelle que servent les Eglises aux populations. Parce que ce sont ses citoyens.
Et, les églises ont, elles aussi, le droit de contrôler la qualité de tout ce que l'Etat fait consommer aux populations. Parce qu'elles font partie du Peuple de Dieu (…)
C'est pourquoi les deux institutions sont condamnées à travailler ensemble et à se surveiller pour éviter que ni l'une ni l'autre ne développe un « terrorisme» c'est -à-dire devienne un lieu de la propagation des antivaleurs.
», écrivons-nous dans notre recueil de nouvelles, La France, ni marâtre, ni mère-patrie, 2019, Editions Edilivre.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain


Evelyne Gombo Nzapot "Mère Eve" : une des pionnières de la danse tradi-moderne congolaise

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Une tradition chorégraphique se perpétue grâce à des figures emblématiques brazzavilloises développant des performances où l'harmonie et le rythme font corps. Evelyne illustre ça.

"Mère EVE", un talent reconnu (alors Evelyne Ngongolo)

Elle doit être considérée comme l'une des premières et meilleures danseuses de la vogue de «Ballet moderne » dans la musique d'orchestre des années 60 et 70 à Brazzaville. Elle a surtout fait partie des précurseurs qui ont développé la liaison indissoluble de la danse tradi-moderne et de la musique de scène. Tout comme elle a été liée à la littérature orale.

L'avènement des Semaines Culturelles à Brazzaville

En effet, la tenue à Brazzaville des deux semaines culturelles aujourd'hui légendaires, précisément du 07 au 16 Août 1967 pour la première, et du 08 au 16 Août 1968 pour la deuxième, ont révélé non seulement les grands noms de la chanson congolaise issus des groupes vocaux ; comme Clotaire Kimbolo, Rigadin Mavoungou, Jacques Loubelo et autres, mais surtout des talentueuses et talentueux danseurs, parmi lesquels Evelyne Ngongolo qui s'est souvent distinguée pour l'adéquation de sa force d'expression. Elle compte parmi les meilleurs démonstrateurs de la « Danse des bouchers » en 1965 (aux Premiers jeux africains à Brazzaville), la danse « Kiri Kiri » en 1967(à la 1ère semaine culturelle, une invention d'Edo Ganga) et la danse « Soukous » (à la Cabane Bantoue en 1968, lieu où battait le cœur des brazzavillois et où résidait l'âme profonde de la musique congolaise, sous les auspices des Bantous de la capitale).

Ils font des émules dans l'Afrisa de Tabu Ley avec ses "Rocherettes"

Les artistes, Dominique Mbimi, Théophile Ndalla « Gouassa » Joseph Samba « Wello », Simon Siassia « Syathys », Germain Mombouolo…, excellents danseurs brazzavillois vont s'inspirer des danses traditionnelles congolaises pour créer un genre qui va se métisser d'elles et dont la différence avec son caractère s'établit par la gestuelle qui varie selon la forme chorégraphique réalisée, et les arrangements effectués par l'orchestre d'accompagnement.

Ils attribuent à leur tout premier groupe créé en 1968 l'appellation Ballet moderne « Les Bouchers ». C'est l'une des premières tentatives du genre : un ballet moderne réunissant des talentueux danseurs et danseuses mondains qui se trémoussent sur les rythmes des Bantous de la capitale. Le Ballet moderne « Les Bouchers » fera d'ailleurs, des émules dans l'Afrisa qui avec ses « Rocherettes » passent brillamment en 1970 à l'Olympia sur le modèle Ballet moderne et sous la marque « Soum djoum ».

Peu avant la tenue du Premier Festival Panafricain d'Alger

Eveline Gombo Nzapot, intègre le groupe Ballet moderne « Les Bouchers » en Mai 1969, Elle rejoint ses collègues Félicité Clémence Yengo Bobot, Stella Clotilde Nzinga, Gisèle Bikouta et Angèle Moussounda. Ensemble elles se lancent en plein dans la fièvre des préparatifs du Premier Festival Culturel Panafricain d'Alger. Elles y participent avec beaucoup de brio, en compagnie de l'orchestre Les Bantous de la capitale, du 21 Juillet au 05 Août 1969 et obtiennent la médaille de bronze du festival. C'est l'année de la victoire définitive de la danse de ballet moderne sur scène. L'expression passe quasiment dans le langage populaire pour désigner l'indescriptible perfection plastique des danseurs et danseuses des Bantous de la capitale.

Mère "EVE"à cheval sur les deux rives du fleuve Congo

De retour au pays, et durant les premières années de sa carrière professionnelle, Evelyne Gombo Nzapot enregistre un succès considérable auprès du public avec le Ballet moderne « Les Bouchers » qui sont conviés presque à tous les voyages artistiques des Bantous à l'étranger, avant qu'elle ne soit découverte par les promoteurs des manifestations artistiques à Kinshasa, où elle s'y rend régulièrement après sa reconnaissance par le monde du spectacle.

Les résultats, on le constate par la suite, sont divers. Ses interventions réalisées en compagnie de quelques formations au sein desquelles brillent les amateurs des danses tradi-modernes en pleine effervescence à Kinshasa et à Brazzaville, apparaissent d'un niveau remarquablement élevé.

Comment "Mère EVE" est venue à la danse ?

Evelyne Gombo Nzapot, n'est pas venue à la danse par hasard. Elle a suivi les pas de sa mère Germaine Ngongolo, ( qui est toujours en vie) grande danseuse de l'époque qui dans les années 40 a fait partie d'un groupe de jeunes filles « La Reine Politesse » qui en 1944 a accompagné l'orchestre «Vastoria » initié par le grand musicien et meilleur danseur de Kinshasa, François Ngombe "Maître Taureau".

Après Kinshasa, Germaine Ngongolo va fortement marquer la vie associative très intense au bar-dancing « chez Faignond »à Brazzaville, où les associations féminines « La violetta » et « La Pause », tiennent la vedette dans les années 50 et 60 grâce à des exubérants spectacles, entrainés par les plus grands stars kinois et brazzavillois de la musique.

L'installation à Paris d' Evelyne Gombo Nzapot "Mère Eve"

Basée à Paris depuis 1981, la sensibilitéà fleur de peau d'Evelyne Gombo Nzapot l'a toujours tenu mêlée des manifestations annoncées à grands sons de trompe. Elle est demeurée très active dans tous les milieux de danse, passant joyeusement à la moulinette diverses musiques dont la salsa où son talent reste immense.

Ces dernières années, « Mère Eve » s'est souvent retrouvée en compagnie de plusieurs groupes congolais de la diaspora. Animations, démonstration de danses en on résulté une très intéressante palette de ses possibilités au point d'être adulée par des dédicaces (ou « mabanga » en jargon musical congolais) à la nouvelle manière avec fidélité, et qui offrent une excellente occasion de mieux connaître « MERE EVE ».

Enfin, soucieuse de transmettre toutes les valeurs et l'expérience acquise dans l'exercice sur scène des danses afro-congolaises tradi-modernes, elle se fixe un objectif : monter une troupe de danse de haut niveau, sous la forme de « Ballet moderne ». Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.

Clément OSSINONDE

Deuxième page de notre Télégramme à Mgr Anatole Milandou : « Te voilà vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces »

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« Les fils de Samuel ne marchaient pas sur ses traces ; ils se livraient à des profits malhonnêtes, acceptaient des cadeaux et tordaient le droit. Tous les anciens d'Israël se rassemblèrent et allèrent trouver Samuel à Rama. Ils lui dirent : « Te voilà vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces. » 1 Samuel 8.3-5

Notre précédent article, titré«Télégramme à Mgr Anatole Milandou, président du Conseil Œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo : et, si on demandait un président à Dieu !» a suscité des réactions controversées qui nous poussent àécrire cette deuxième page.

En effet, le Livre de Samuel, notamment l'histoire de la demande d'un roi faite à Dieu par Israël que nous avons proposée aux chrétiens du Congo comme objet de travail au cours du mandat biennal de Mgr Anatole Milandou, à la tête du Conseil Œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, et l'extrait de notre recueil de nouvelles, «La France, ni marâtre ni mère-patrie», que nous avons publié pour légitimer les relations devant exister entre l'Etat et l'Eglise, semble paraitre pour certains esprits comme des grosses pierres que nous avons soulevées et qui sont retombées sur nos pieds.

Pourtant, il n'en est pas le cas. Nous avons la tête sur les épaules. Pour dire que nous sommes lucide et raisonnable.
Dans cet article, nous voulons commenter les deux textes selon l'esprit qui ressort dans certaines réactions.

« Te voilà vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces »

Contre toute attente, du livre de Samuel, les lecteurs nous ont proposé le verset ci-après «Te voilà vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces» pour nous demander de stigmatiser le comportement des pasteurs. Car, les « brebis» c'est-à-dire les chrétiens, ne reconnaissent plus la voix du berger. Alors que c'est cette voix qui les appelle pour se regrouper. Et, c'est sous la houlette de ce dernier qu'elles doivent se sentir en sécurité. Puisque le loup rode aux alentours.

Effectivement, les Eglises chrétiennes, en général, font, ces derniers temps, l'objet de plusieurs attaques. La pédophilie et le mariage des homosexuels sont entre autres les affaires qui scandalisent les chrétiens dans les pays occidentaux.

Au Congo, on peut y ajouter l'adhésion des Pasteurs et de beaucoup de chrétiens à la loge maçonnique dont Denis Sassou Nguesso est le Grand maitre. Mais, il y a aussi cette relation incestueuse entre certaines Eglises chrétiennes du Congo et l'Etat qui offusque plus d'un chrétien.

Le débat sur les intermédiaires dans la foi chrétienne qui, jadis, avait servi de raison apparente et majeure pour justifier les départs vers les Eglises de réveil, ne semble plus être la seule. Les Congolais y ajoutent le comportement des Pasteurs des vieilles églises. Et, ils ont raison !

Comment peuvent-ils les prendre au sérieux et ne pas se scandaliser lorsque ces derniers renoncent volontiers aux engagements faits solennellement devant le peuple de Dieu. A savoir le vœu de chasteté, de célibat et de pauvreté pour les prêtres catholiques. Et, se livrer à des activités qui sont interdites par la religion chrétienne. A savoir les pratiques fétichistes.

Tenez ! Il y a quelques mois, un document mis sur les réseaux sociaux révélait que le président de l'Eglise évangélique du Congo avait consulté un grand féticheur du Congo-Kinshasa pour se faire élire et dominer tous les autres Pasteurs de son Eglise.

Chez les catholiques, on parle de la corruption de tout le clergé par le clan au pouvoir.
Pourtant, certaines langues parlent aussi de l'existence d'une petite cellule de la loge maçonnique aux Grands Séminaires de ThéologieEmile Biayende, et de philosophie Firmin Singha. Elle serait parrainée par le ministre d'Etat et directeur de cabinet de Sassou Nguesso. Nous citons Florent Ntsiba.

Fake news ou vraies informations ? En tout cas, les deux sont jetées dans l'opinion ou publiées dans les réseaux sociaux. Elles scandalisent les chrétiens du Congo, et font perdre non pas seulement la confiance vis-à-vis des Pasteurs des Eglises chrétiennes ; mais fragilisent aussi la foi.

Les pasteurs des Eglises chrétiennes du Congo n'ont-ils pas par mégarde ouvert la porte de la bergerie et laissé entrer le loup ?

De l'extrait de notre livre

Dans notre précédent article, nous avons publié cet extrait pour justifier la légitimité du contrôle de l'Etat par l'Eglise et de l'Eglise par l'Etat. «Le temporel n'est pas seulement une affaire de l'Etat, et le spirituel, celle des Eglises. Car, l'Etat a le droit de contrôler la qualité de la nourriture spirituelle que servent les Eglises aux populations. Parce que ce sont ses citoyens. Et, les églises ont, elles aussi, le droit de contrôler la qualité de tout ce que l'Etat fait consommer aux populations. Parce qu'elles font partie du Peuple de Dieu (…) C'est pourquoi les deux institutions sont condamnées à travailler ensemble et à se surveiller pour éviter que ni l'une ni l'autre ne développe un«terrorisme ».

Cependant, les lecteurs n'ont pas trouvé ce contrôle que doivent se faire les deux institutions. Ils parlent de complicité entre les deux institutions. Alors que pour être puissante, jouer le rôle de contrôleur et faire le contre poids, les deux institutions sont appelées àêtre fidèles à leurs missions. Aucune d'entre elles ne doit être complice ou fragiliser l'autre.

Mais, peut-on dire que se sont les difficultés d'ordre matériel qui poussent les Eglises chrétiennes du Congo à s'aliéner, perdre leur force et puissance devant l'Etat ?
Comment ne pas l'imaginer et le croire lorsque, par exemple, le président de l'Eglise évangélique du Congo révèle publiquement que son institution avait une dette de près d'un milliard à la Caisse des retraites.

Et, parait-il, après cette déclaration du président de l'Eglise évangélique du Congo, les Brazzavillois avaient vu Jean Dominique Okemba, le conseiller spécial de Denis Sassou Nguesso, participer à un culte religieux dans une paroisse protestante.

L'Etat doit financer les Eglises. C'est légitime !

C'est dans notre livre, publié en décembre dernier, aux Editions Edilivre, et qui porte le titre de Jean-Marie Michel Mokoko, mon président, que nous proposons une solution légitime au problème financier des Eglises.

En effet, dans cet ouvrage, notamment dans la neuvième partie, chapitre II, qui parle des Eglises, nous avons écrit : «Vu l'importance de leurs actions sociales, une loi sur le financement des Eglises par l'Etat devra être votée, dans le Nouveau Kongo. Car, si le gouvernement finance les partis politiques qui ont la mission de former et de faire participer les populations à la démocratie. Pourquoi ne financerait-il pas aussi les Eglises dans leurs œuvres sociales ? L'Etat et les Eglises ne travaillent-ils pas pour le même peuple qui est le peuple de Dieu ? Certains dispensaires qui sont gérés par des religieux ne font-ils pas mieux que les grands hôpitaux du gouvernement ? Il en est de même pour certaines écoles qui sont aussi gérés par les religieux et qui font mieux que les grandes écoles qui appartiennent à l'Etat. En finançant les actions des Eglises, l'Etat fera sa charitéà travers les Eglises. Car, les Eglises auront de quoi s'occuper de l'orphelin, la veuve et l'étranger. Puisqu'il est écrit dans la Bible que quiconque s'occupera de ces trois catégories de personnes, sera béni.»

Au Congo, les religions qui sont plus pratiquées sont chrétiennes. Elles comptent 85,9% de la population totale. Ce qui est un grand atout pour avoir un grand ou des partis d'obédience chrétienne, avoir des chrétiens dans toutes les institutions du pays, faire voter une telle loi, et pousser les partis politiques à faire autrement la politique.
Pour cette période de Carême, nous proposons deux retraites communes pour toutes les Eglises chrétiennes du Congo, membres de l'œcuménisme. La première concerne tous les Pasteurs des Eglises, et la seconde tous les chrétiens. Les deux moments de recueillement et de prière pourront être clôturés par des grandes marches à travers tout le pays.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Oraison d'un fils en hommage à son père Jacques KOUNZILA

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Ci-après le témoignage d'un fils sur son père, notable de Bacongo, homme de culture, décédé en France, inhumé dans son pays natal le Congo.

Mesdames, Messieurs, frères et sœurs en Christ, merci d'être venus vous joindre à nous pour un dernier hommage à notre père, oncle, grand-père.

Jacques KOUNZILA est né entre 1929 et 1930 au village Kimbouala Nguékélé dans le district du Pool. C'était l'époque coloniale où le registre de l'état civil n'était pas toujours tenu avec la plus extrême rigueur, en particulier dans les villages éloignés des grandes villes. Fils de Siéto et de Kinzouémi, lorsque sa mère fut enceinte de 6 mois, son père rendit l'âme. Trois jours après sa naissance sa mère décéda. Le conseil du village crut bon enterrer le bébé vivant avec sa mère. C'est son jeune oncle à l'époque appelé Mouanga Milongui qui trompa la vigilance des « sages », vola le bébé et alla le confier à la Mission catholique de Mbamou.

Ce sont les prêtres missionnaires, des Français qui ont élevé notre père. Dès l'âge de 16 ans, parlant couramment le Français et le Latin, il fut catéchiste à Mbamou et ensuite moniteur à l'école primaire de Kindamba, de Comba et à Mindouli, village où est née notre sœur Gisèle Kounzila.

A l'école Saint-Pierre Claver de Bacongo, en tant qu'enseignant il marquera une grande partie de la jeunesse brazzavilloise entre 1955 et 1960. Président du Foyer chrétien à Saint-Pierre Claver de Bacongo, il initia la construction de la nouvelle Église avec les missionnaires Canadiens.

En 1960, il va bénéficier d'une bourse d'études en Israël à l'Institut Afro-asiatique de Tel Aviv. Après sa formation en sciences politiques, de retour au Congo, il occupa plusieurs fonctions : Directeur du Musée national ; Secrétaire général de l'INCOM (International Conseil of Muséum) dont le siège se trouve à Jos au Nigeria ; Directeur et Conservateur des musées au Congo (en fait, c'est lui qui créera les musées de Brazzaville, de Kankata, du musée André Grenard Matsoua à Kinkala), et avant de prendre sa retraite, il fut Président du Tribunal d'Instance à Kinkala dans la région du Pool. Dans cette localité il acheta un domaine et où il souhaitait se reposer pour le restant de ces jours. Mais l'homme propose et Dieu dispose. Il rend l'âme en France, en région parisienne le 10 décembre 2019, victime d'un arrêt cardiaque. Que la volonté de Dieu soit faite.

Notre père, oncle, grand-père fut très généreux. Nous sommes au Congo, la question de l'héritage est parfois problématique. Rare est le chef de famille à la retraite qui, pendant plus de 30 ans, donne la totalité de sa pension aux petits-enfants pour leur entretien et leurs études. On les compte sur les doigts d'une main les testateurs qui laissent des comptes bancaires gérés par les enfants. On ne voit pas souvent de légataires acheter des parcelles de terrain, les mettre au nom de chaque enfant.

C'est une preuve de désintéressement matériel et d'humilité. Ainsi a été notre père, oncle et grand-père Jacques Kounzila.

Jacques KOUNZILA est auteur d'un livre de portée sociologique : «Le mariage Kongo – rites et symboles, guide pratique», publié aux Editions ICES en 2018.

Papa Jacques, JAKO – merci pour ton amour et repose en paix.

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Alain KOUNZILAT, Brazzaville, le 3 janvier 2020.

Hommage de BAYI SINIBAGUY-MOLLET à CALLAFARD monstre sacré de la danse et de la Sape

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Ce fut une légende. Anecdote : quand Lissouba nomma Bongo-Nouara Premier Ministre, l'opposition ironisa : «autant nommer Callafard.» Edmond Ntary était à l'imaginaire congolais ce que Rastignac était à celui du Secong Empire : une interaction de la mondanité et du monde politique.

Edmond Marie Antoine Ntary dit Callafard, l'un des sapeurs et danseurs congolais les plus charismatiques de la sape et de la danse avec les stars de la musique congolaise sur les deux rives a quitté ce monde à l'âge de 76 ans (09/07/1935 - 05/10/2011).

Callafard était une figure adulée en Afrique , et une légende dans le monde de la sape et de la danse afro-cubaine et européenne. Le célébrissime chanteur Joseph Kabasele a tenu a lui faire une belle dédicace à travers sa chanson «Laurent fantôme» réalisée avec l'orchestre «African Team» (ci-dessous un extrait )

Pour revenir à l'hommage de Bayi Sinibaguy- Mollet , à celui qu'il considérait comme son grand frère et son ami, ci-après, quelques extraits des mots très poignants prononcés lors de sa disparition, et qui demeurent toujours d'actualité.

"Grand frère. Edmond l'Ami, notre Ami
Aujourd'hui le sort a voulu que je sois ici, devant les hommes et devant Dieu dans cette église pour t'adresser les dernières paroles qui vont t'accompagner vers ta dernière demeure.

C'est donc en leur nom, au nom de tes amis, hommes et femmes qui t'ont côtoyé, de ton collège d'âge, de ceux qui partout dans le monde ont gardé de toi, la belle image de ta vie à Brazzaville, à Kinshasa, à Libreville, à Ndjamena, à Abidjan, au nom des plus jeunes qui voyaient en toi le grand frère !

Au nom de ceux qui en matière du mariage des couleurs sont devenus tes adeptes, il m'incombe cette responsabilité. Je te demande de me donner tout le courage nécessaire et d'inspirer mon propos en ce moment combien triste et douloureux.

Edmond ! Ce 5 octobre 2011, le jour s'est levé, avec des signes avant-coureurs et la nouvelle de ton décès qui s'est aussitôt répandue comme une trainée de poudre est tombée. C'est un véritable tremblement de terre sous nos pieds. Oui il a plu au Tout Puissant de te rappeler à lui. Bien qu'attendue, puisque l'Ecclésiaste nous l'enseigne, « il y a un temps pour naitre et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté», la volonté de Dieu s'est faite mais ce 5 octobre restera une date de triste mémoire. Nous implorons Dieu pour nous aider à surmonter cette épreuve.
La mort dit le sage, «n'est pas l'obscurité. C'est une lampe qui s'éteint car le jour se lève».
Encore adolescent, selon le témoignage de notre maman Cécile Nkembi, que nous appelons «Sukisa», tu as commencéà te construire. Ta première révélation a été, au hasard de ta ballade, de t'être présentéà un concours de recrutement des élèves opérateurs radio organisé par l'aviation civile. Quelques jours après, tu es avec un petit nombre des camarades proclamé admis. Ici commence ta vie professionnelle et la recherche d'une meilleure existence qui te conduit à convoiter un emploi mieux rémunéréà Air France qui venait d'ouvrir son escale de Brazzaville.

Parallèlement à tes activités professionnelles puisque, par ta position d'agent d'Air France, tu es bien informé des grands courants qui se dessinent en Europe, tu te places avec un certain nombre de condisciples dans le courant des «Existentialistes». Aussitôt, tu te méfies du caractère sectaire que prenait ce mouvement. Tu abandonnes pour créer un nouveau Club, le «Bel âge » qui regroupe quelques jeunes de Bacongo et de Poto-Poto parmi lesquels un des survivants Akanati, qui est inconsolable depuis ton décès.

Cependant, en ta qualité de fils de Guillaume Ntary, un évolué du Moyen Congo qui avait accédéà la nationalité française, tu es vite rattrapé par l'exigence de la nouvelle nationalité de ton père et dois te soumettre à tes obligations militaires avec, à tes côtés, des grands noms devenus officiers supérieurs et officiers généraux qui ont constitué l'ossature des Forces Armées Congolaises d'aujourd'hui tels que Raymond Damase Ngolo, Emmanuel Ngouelondelé, Bruno Nkouka et d'autres encore.

Démobilisé te revoilà dans la conquête d'une vie correspondant à ton statut. Tu te retrouves employé des Postes au Gabon. De Libreville où tu avais en permanence une vue sur la mer, le chemin de la Métropole devient pour toi une obsession. Tu t'engages à faire sauter ce verrou, à refaire justice, du fait qu'au Congo, le chemin de la Métropole n'était ouvert qu'aux étudiants.

Oui, Edmond ! Te voilà en France. Que fais-tu de ta vie ? Toi qui a pour penchant le travail de l'intelligence ? Alors Edmond toujours avec ton audace légendaire, tu intègres aux emplois de survie, la formation continue.

Tu fréquentes tes compatriotes réputés intellectuels tels que : Matsocota, Edouard Ebouka-Babackas, Martial Sinda et comme ton autre frère Tchicaya U Tamsi, et au contact des autres tu te formes, tu t'affirmes dans ton domaine des relations publiques et du commercial. Aussi, fais-tu tes armes dans les Grands Moulins de Paris du Groupe JL Vilgrain. Cadre maison de SOMDIAA, tu es formé pour l'introduction et la promotion de l'Agro-industrie en Afrique et d'abord dans ton pays d'origine, le Congo où SOMDIAA a sa filiale, la SIAN-SOSUNIARI, actuel SARIS à Jacob (actuellement Nkayi).

Le leader du Bel Age revient dans son pays d'origine comme cadre expatrié et suscite l'admiration de la génération montante qui trouve en lui le modèle à suivre. Chaque jeune de Bacongo, chaque jeune de Poto-Poto écrit ton histoire à sa manière. Les jeunes congolais rêvent désormais d'aller réussir en Métropole et dans ce fantasme, ceux qui ont suivi ton exemple de témérité, te doivent la démocratisation du chemin de la Métropole.

Tes anciens camarades «Existos»«Bel Age» et ceux de tous les autres Clubs qui ont vu le jour dans les années qui ont précédé l'indépendance et après, assurent qu'ils te doivent leur réussite.

De retour à Paris, doté d'une expérience de terrain dans l'agro-industrie, tu deviens le polyvalent et te revoilà en adultère avec l'aviation civile comme Directeur des Relations Publiques d'Air-Congo à Kinshasa, et ensuite en Belgique dans la filière Café Cacao avant d'être de nouveau rappelé par Vilgrain père, afin d'accompagner son fils dans la relance des activités de SOMDIAA en Afrique (SOSUCAM-Cameroun, C.S.T.-Tchad, SUCAF-Gabon, SUCAF-Côte D'Ivoire).

Edmond ! Tu fus en quelque sorte l'Ambassadeur Itinérant de SOMDIAA surtout, au Congo devenu un pays rouge où tes séjours n'étaient pas toujours des plus aisés. Le sucre devenu un des principaux produits d'exportation du Congo, tes séjours deviennent de plus en plus acceptables et le franco-congolais devient de bonne odeur voire patriote.

Edmond Ntary-Callafard, est dans la conscience des jeunes congolais «synonyme de l'audace».

Edmond Ntary-Callafard est synonyme de « Kitendi » et des couleurs, un courant de longue date que les nouvelles générations dénomment « Sapeurs »
Ces moments disons-le comptent dans la vie de celui que nous pleurons. Faut-il en parler ?

Puis je parler d'Edmond Ntary-Callafard et cacher ce trait de caractère le plus expressif de sa vie ?

Une anecdote pour illustrer cette partie de la vie. A son arrivée à Paris, Edmond rencontre son frère de Poto-Poto Babackas, qui le convie à un repas dans un restaurant du quartier latin. Edmond portait sur lui un costume dit CFA mal taillé au gout de Babackas, qui lui dit « kendè kolongola élamba oyo. Eza mabé»

L'homme qui se voyait aussi élégant qu'à Brazzaville où il dominait dans le paraître est frustré. Comme toutes frustrations suscitent réaction, Edmond se refait à travers la griffe Guy Taylor et quelques temps plus tard, il quitte ce « couturier des étudiants et jeunes ministres africains » pour un habilleur des grands. Il devient l'homme des griffes des grands Boulevard dont il avait seul le secret. Des pieds à la tête, il manipule couleur et aisance. Il forge un style de vie fondé sur l'élégance. Il est exigeant envers lui-même. Il devient le jeune africain du tout Paris à témoigner d'une meilleure mise. Surpassant ainsi tous les anciens de Paris. C'est le Dandy.

Spécialisé en relations publiques après une excellence formation à l'école de la rue Saint Germain. Il devient de ce fait l'inégalable. Loin de s'adonner au mannequinat, Edmond se fait un devoir, celui de mieux se vêtir. Il devient pour de nombreuses personnalités africaines, le pourvoyeur en «Kitendi ».

Qui a dit que «la taille ne fait pas l'homme et l'habit ne fait pas le moine » ? Chez Edmond Ntary, le taille à fait le moine et l'habit à fait l'homme. La vision que l'on projette à autrui n'est-elle pas une des clefs de réussite ? Cette clef qui a fait qui a fait de lui un ami personnel du alors Prince Albert, l'actuel Roi de Belgique.

Inégalable, il l'était également comme Salsero. Avec son jeu des pieds il introduit dans cette danse le «tricotage » qui était sa spécialité, un ensemble des phases difficilement inimitables, devenant ainsi un des rares invités des orchestres Latino-Américains en tournée de spectacle en France.

Edmond ! Tu étais l'ami de tous. Quel que soit le statut, quelle que soit la race, quel que soit le pays, nombreuses sont des personnalités qui vouaient en toi une sincère amitié surtout dans le monde des artistes. Outre ses frères du Congo, Kallé et Franck Lassan, Don Gonzalo, Tito Puente, Papaito, Alfredo Armenteros « Chocolate », Alberto Valdes, Charlie Rodriguez, Cheo Feliciano, Oscar de Leonne, Ray Barretto, Pacheco, Roberto Torres, Pablo Juan Torres et d'autres encore, figuraient dans son impressionnant carnet d'adresses.

Oui grand frère, Oui papa, Oui oncle, Oui l'ami, Oui Edmond la coqueluche, Oui le Brazzavillois sans frontière.

« Le livre de la vie est un livre suprême que l'on ne peut ni fermer ni rouvrir à son choix. On voudrait revenir à la page que l'on aime, et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts. »
«Tu es poussière et tu retourneras en poussière dit encore l'Ecclésiaste »

Va mon frère, Va Papa, Va Oncle, Va l'ami, Va rejoindre ceux et celles qui t'ont précédé dans l'au-delà. Va rejoindre tes frères : Joseph Kabasele-Tshamala notre Grand Kallé. Va rejoindre Gonzalo, Christian Diallo Dramey, Michel Mulenga, Laurent Masibu, Michel Mongault, Jean Pierre Elouma, Maurice Stéphane Bongho-Nouara, Ambroise Moumazalay, Jean Baptiste Lounda, Abel Dandou Bibimbou, Adzika, Miafouana-Molinard, De Mapart, Luc Nsana, Jérôme Mounganga, Jeff, ton pot le marginal, Claude Ngoma Alias le môme.

Va rejoindre Donatien Nkouka, Va rejoindre ta belle sœur Louise KEKE, Va rejoindre Ya Gaby Ondoko, Va rejoindre Thérèse Ndinghat, Va rejoindre ton Ya Michel FILA qui vient de te précéder il y a quelques jours et, pardonne moi d'avoir oublié certains
Cousin ! Au nom de tous les enfants Ntary. Au nom de toutes les sœurs. Au nom de ton épouse ROSE. Au nom de tes mamans et principalement de mama « SUKISA » que tu quittes après avoir célébrer ses Cent ans de vie sur terre, au nom de tous ceux qui, ta mort constitue une déchirure difficile à raccommoder, va en paix car c'est Thimotée 6 :7 qui nous le rappelle, «nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous ne pouvons rien emporter »

Va te reposer auprès de ton cadet Ange Balossa-Ntary «Basso »
Edmond ! Oui ta vie est un modèle. Tu as vécu une vie pleine. Tu as su utiliser tous les claviers de ton piano. Merci au nom de tous, Va, et repose en paix. Adieu - (Hommage à Callafard par Bayi Sinibaguy-Mollet)
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Clément Ossinondé

Dédicace ouvrage : « André Grenard Matsoua : Les fondements de l'Amicale »

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Dédicace ouvrage :
« André Grenard Matsoua : Les fondements de l'Amicale »

Bonjour à tous,

Paari éditeur vous prie de prendre part à la dédicace de l'ouvrage :
"André Grenard Matsoua : Les fondements de l'Amicale"

Lieu : Centre Sorbonne, Amphi : TURGOT
17, rue de la Sorbonne
75005 Paris
Date : Samedi 08 février 2020
Heure : 14 heures - 18 heures
Soyez les bienvenus
Nsona Diambu
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Télégramme aux chrétiens du Congo : « qu'avons-nous fait de notre foi ? »

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Dans notre précédent article portant le titre de « Deuxième page de notre Télégramme à Mgr Anatole Milandou : «Te voilà vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces», nous avons dit que les religions les plus pratiquées au Congo sont chrétiennes. Elles comptent 85,9% de la population totale.

D'après la Banque mondiale, la population du Congo en 2017, était de 5.261.000. Les 85.9% des chrétiens, même s'ils ne sont pas tous dans les Eglises membres de l'Œcuménisme, font un total de 4.518.340 de Congolais qui pratiquent le christianisme.
Pourtant, nous devons ajouter à ce chiffre celui des autres Congolais qui pratiquent d'autres religions qui ne sont pas chrétiennes ; mais qui prônent, elles aussi, les mêmes valeurs que le christianisme ou connaissent et obéissent aux Dix Commandements de Dieu.

Mais, c'est le «Tu ne voleras pas. Tu ne mentiras pas. Tu ne tueras pas» que l'on trouve aussi dans les religions traditionnelles et que Mgr Ernest Kombo, Président de la Conférence Nationale Souveraine, avait posé comme l'une des pierres angulaires dans la construction d'un Nouveau Congo, que nous mettons en exergue dans cet article.

85.9% de chrétiens, c'est un grand atout

4.518.340 de Congolais, soit 85.9% de la population totale du Congo, c'est un grand atout pour la démocratie, les droits de l'homme, la bonne gouvernance...
En plus, Denis Sassou Nguesso, le président autoproclamé du Congo, est un chrétien, lui aussi. Il avait été baptisé en la cathédrale Saint-Paul de Dolisie. Il vit sa foi chrétienne puisqu'il participe à certaines grandes manifestations religieuses, construit des églises, et va à Rome rencontrer le pape. Signalons, par ailleurs, que son gouvernement avait participéà la réhabilitation de la Basilique Sainte-Anne du Congo. Mais, Denis Sassou Nguesso est aussi, lui-même, un constructeur d'églises. Il venait d'en construire une très luxueuse, à Oyo.

Nous avons aussi au sein du pouvoir, notamment dans l'équipe gouvernementale le ministre-pasteur Bruno Jean richard Itoua du CIFMC, des anciens séminaristes et Cébeistes évangéliques. Ce qui veut dire que le message de Mgr Anatole Milandou président en exercice du Conseil œcuménique du Congo les concerne, eux aussi.
Le Congo ne devait donc pas avoir des difficultés pour vaincre la médiocrité politique et les comportements antivaleurs ou faire respecter les Dix commandements. Puisque son capital humain est à 85,9% chrétien. Même s'il est un Etat laïc.

Contraste ahurissant

Malgré le pourcentage des chrétiens qui est très élevé, le Congo vit un contraste ahurissant. Le pays est classé au bas de toutes les échelles mondiales pour ce qui concerne la corruption, la gouvernance, la démocratie, les droits de l'homme, l'environnement, la qualité de la vie…
D'ailleurs, les Congolais, eux-mêmes, qualifient leur pays de sans loi ni foi. Alors qu'ils ont un chrétien à la tete du pays, un ministre pasteur, des ministres qui sont des anciens séminaristes ou Cébeistes.

Chrétiens, les Congolais ne le seraient que de nom ?

Un pays sans loi ni foi ? Cette expression devait interpeller, à la fois, l'Etat et l'Eglise. Car, un pays où le peuple n'a ni loi ni foi n'est qu'une jungle c'est-à-dire un milieu où ne règne que la loi du plus fort.
Mais, pouvons-nous aussi dire que Chrétiens, les Congolais ne le sont que de nom, (…)pour que leur pays patauge dans les antivaleurs sur tous les plans et à tous les niveaux.
Pourtant, Rapha Boundzeki dit Afara, musicien congolais décédé, recommandait aux Chrétiens ceci : «Un chrétien doit avoir un caractère chrétien» (écouter « Christianisé»). Mais, pourquoi les Chrétiens congolais n'ont-ils pas un caractère chrétien ?
Les sociologues répondront à cette question avec beaucoup de précisions et d'arguments. Quant à nous, nous pensons que la première cause serait le modernisme mal défini et assimilé venant de l'Occident et qui dénature tout : civilisations, religions, cultures, mœurs, coutumes…
Nous ajoutons un fait : les Eglises chrétiennes du Congo ne sont pas très agissantes.

Sœur Anuarité Marie-Clémentine Nengapeta

Examinons le cas de l'Eglise catholique que nous connaissons bien. On y trouve ce que l'on appelle les « groupes de prière et les mouvements d'apostolat. »
Malheureusement, tout est confondu dans ces groupes. Deux cas d'espèce nous poussent à le dire. Il s'agit de la « Fraternité Anuarité» créée à partir de la dévotion à Sœur Anuarité Marie-Clémentine Nengapeta, une religieuse congolaise (RDC) qui avait été béatifiée par le pape Jean-Paul II ; et la Confrérie Cardinal Emile Biayenda. Néanmoins, les deux ont un charisme commun : la prière. Alors qu'elles ne devaient pas être des groupes de prière, même lorsque les témoignages sur les intercessions de la Bienheureuse Anuarité et du Cardinal Emile Biayenda sont très édifiants. Nous, nous voulons garder la Bienheureuse Anuarité et le Cardinal Emile Biayenda dans l'apostolat.

Temple de Dieu

Rappelons que Sœur Anuarité Marie-Clémentine Nengapeta avait été tuée pour avoir défendu sa virginité devant ses bourreaux qui voulaient la violer. Elle était convaincue que son corps était un « temple de Dieu », et que sa virginité lui permettait d'être digne et de garder sa relation privilégiée avec Dieu. Dieu avait demandéà Moïse d'ôter ses sandales. Peut-être avait-il demandéà Anuarité de garder sa virginité pour être digne de le servir. Nous pensons que le mystère de la vie d'Anuarité se situe à ce niveau. Et, la Fraternité Anuarité devait donc être un Mouvement d'apostolat auprès des jeunes filles et garçons qui sont vierges. Car, ils font l'objet des moqueries. Et, leurs milieux de vie les poussent précocement à l'activité sexuelle. Avec tous les risques que cela comporte : maladies sexuellement transmissibles, grossesses non-programmées ou désirées, maternitéà bas âge… Ces jeunes manquent d'accompagnateurs et sont exposés à la pédophilie et au mariage avant leur majorité. Ils sont tout simplement fragiles et victimes d'une culture liée au modernisme. Ne pas avoir une copine ou un copain à tel ou tel autre âge devient scandaleux. Alors que dans les pays ouest-africains, par exemple, la virginité des jeunes filles est très encouragée par les traditions.

Cardinal Emile Biayenda

Il en est de même pour la Confrérie Cardinal Emile Biayenda. C'est dans sa prière qui est en même temps une exhortation faite aux Congolais d'être des hommes de paix et de sauver l'unité nationale, alors que le pays était au bord d'une guerre civile, après l'assassinat du président Marien Ngouabi en mars 1977, qu'il faut trouver la vocation de la Confrérie Cardinal Emile Biayenda.

L'analyse et la bonne compréhension de ce texte poussent à faire du Cardinal Emile Biayenda un martyr de la paix et de l'unité nationale. L'apostolat de la Confrérie Cardinal Emile Biayenda devait donc être focalisé sur la paix et l'unité du Congo. Cette confrérie devrait être le défenseur de la paix et de l'unité nationale. Certes, elle doit intervenir à travers la prière ; mais son action devrait être plus attendue dans l'éducation à la paix et à l'unité nationale, les rencontres avec les hommes politiques chaque fois que la paix et l'unité nationale sont menacées.

Dictature

Aujourd'hui, à cause de la dictature de Denis Sassou Nguesso et du tribalisme qu'il a érigé en une doctrine politique, sociale et économique, et de ses guerres politiques récurrentes, certains esprits ont commencéà prêcher la division du Congo en deux Etats : le Nord Congo et le Sud Congo. Où sont les disciples du Cardinal Emile Biayenda pour appeler les Congolais à préserver l'unité nationale ?
Aujourd'hui, Sassou Nguesso prépare la guerre de 2021. Les armes qu'il a achetées en Turquie sont arrivées, cette semaine, à Pointe Noire. Où sont les membres de la Confrérie Cardinal Emile Biayenda pour prêcher la paix ?
Les disciples du Cardinal Emile Biayenda devaient trouver là l'occasion d'entamer un périple à travers tout le Congo pour prêcher la paix et l'unité nationale.
Il faudra donc redéfinir les vocations des différents groupes pour que l'Eglise catholique soit plus agissante.
Nous recommandons cette démarche à toutes les églises membres du Conseil œcuménique du Congo.

L'œcuménisme

Sur le plan œcuménique, l'unité des chrétiens du Congo ne devrait pas se limiter à des semaines de prières. La semaine du « kintuari » passée, la flamme de l'œcuménisme est éteinte pour n'être allumée de nouveau que l'année prochaine à la même période.
Alors que toutes les Eglises membres de l'œcuménisme peuvent élaborer et gérer des grands projets nationaux.

Par exemple, ouvrir un grand centre de recherches théologiques pour bien étoffer l'œcuménisme au Congo, un centre de loisirs et de colonies de vacances pour les jeunes, un centre de retraite spirituelle, de séminaire et de conférence.
En ces moments incertains où l'achat des armes et des munitions de guerre, par Denis Sassou Nguesso, replonge les Congolais dans la psychose de la guerre, ce centre devrait abriter des retraites spirituelles pour les chrétiens venant de toutes les Eglises membres de l'œcuménisme.

On peut aussi créer des mouvements de jeunesse, des légionnaires de la paix pour éduquer les jeunes et les empêcher de se faire enrôler dans les milices privées des partis politiques.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Christel Sassou, un gros poisson dans le filet

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Les populations du Congo-Brazzaville l'avaient rêvé, la justice par l'entremise du parquet de Paris l'a réalisé. Le fils de Denis Sassou Nguesso a été mis en examen à Paris pour blanchiment en décembre 2019 pour corruption dans le volet de l'affaire dite des«Biens mal acquis». La balle est dans le camp de la justice du Congo-Brazzaville, pour filer la métaphore sportive.

Le parquet de Brazzaville saisira-t-elle la balle au bond pour mettre en examen Christel Sassou Nguesso pour les mêmes faits ? La loi est pourtant d'une clarté cristalline. Aucun citoyen n'est au dessus des lois. Et, le khalife d'Oyo, Denis Sassou Nguesso, l'avait lui-même martelé : «Il n'y aura ni menu fretin ni gros poisson dans la lutte contre la corruption ». André Oko Ngakala a des coudées libres pour mener toute investigation. Le petit procureur de Brazzaville ne va pas s'ennuyer.

Plusieurs personnes dans l'entourage du Président congolais ont été mises en examen dans le dossier tentaculaire des biens mal acquis. Les magistrats cherchent à savoir si les fortunes de plusieurs familles présidentielles africaines, notamment celle de Denis Sassou Nguesso, ont pu être bâties en France grâce à de l'argent public détourné.

Les populations du Congo-Brazzaville voyaient dans le gargarisme lexico-politique de Denis Sassou Nguesso un durcissement du verbe qui présage d'un durcissement des actes. Il ne s'en est rien suivi. Les scandales financiers au retentissement international qui touchent les proches de Sassou Nguesso se suivent et se heurtent à un silence de cathédrale des autorités judiciaires du Congo-Brazzaville.

Les délinquants en cols blancs vivent des jours heureux à Brazzaville, Dolisie, Ouesso et à Pointe-Noire. Jean Didier Elongo, auteur de malversations financières se la coule douce. Jean Jacques Bouya, Gilbert Ondongo, Jean Bruno Richard Itoua, Lucien Ebata, Willy Etoka, Blaise Onanga, Oscar Etoka, Isidore Mvouba, Rodolphe Adada, Henri Djombo, Rigobert Maboundou, Claude Alphonsfe Nsilou, albert Ngondo… continuent de narguer les populations du Congo-Brazzaville sans que le parquet ne lève son petit doigt.

La médiatisation des scandales financiers qui touchent les proches de Denis Sassou Nguesso à travers le globe indique l'ampleur du phénomène de la corruption au Congo-Brazzaville et montre l'ampleur du travail qu'il reste à accomplir pour convaincre de la nécessité d'autres pratiques et d'autres politiques de lutte contre la corruption.

Les avocats qui parlent d'acharnement de nature néocolonialiste, les lobbyistes et les soutiens de Denis Sassou Nguesso à Paris, dédaigneux de la bonne gouvernance du Congo-Brazzaville, feraient mieux de s'inquiéter des proportions du phénomène et du discrédit jeté par la corruption sur ce petit pays pétrolier d'Afrique Centrale qui peine à appliquer les 48 mesures édictées par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de l'accord sur la facilitéélargie de crédit (FEC).

D'après Challenge (7 février 2020), trois biens immobiliers appartenant à Christel Sassou Nguesso situés dans le 16è arrondissement de Paris et à Neuilly-sur-Seine ont été saisis. Leur valeur pourrait avoisiner 30 millions d'euros. Durant leur court séjour à Paris Denis Sassou Nguesso, Christel Sassou, Claudia Sassou, Edgar Sassou, et les membres du clan descendent dans les palaces et autres hôtels les plus huppés de Paris (Bristol, Georges V…). Comment expliquer cette frénésie à l'acquisition immobilière sur la place de Paris et autres endroits paradisiaques ?

La justice du Congo-Brazzaville, une institution parmi les plus corrompues, est connue pour sa sévérité dans les affaires politiques et son immobilisme dans les affaires financières. Le filet de la lutte contre la corruption de la justice du Congo-Brazzaville pêchera-t-il un jour des gros poissons qui pullulent dans les allées du pouvoir ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS


Marie Bella : une légende immortelle

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L'Avènement des femmes chanteuses à Brazzaville

C'est au cours des années 40 que Paul Kamba a commencé a travaillé avec deux associations féminines qui l'accompagnaient régulièrement : "Anonyme" et "Espérance" dans lesquelles trois chanteuses étaient particulièrement appréciées, notamment , Gaby Maleka (épouse de Paul Kamba), Anne Bassou et Ibéa qui ont eu un grand retentissement.

L'apparition des premières vedettes de scène

Progressivement, et en 1970 on voit apparaître les véritables premières vedettes de scène accompagnées par des orchestres modernes, et qui vont jouer un rôle remarquable dans la chanson congolaise. Joséphine Bijou et Marie-Bella sont incontestablement les figures marquantes des années 70. Plus tard viendront Pembe Sheiro ; Mami Claudia ; Carmen Essou ; Judith Ndeko ; Berthe Loudi ; Vermiche Sheila ; Perpétue ; Pierrette Adams ; Eulalie Kipala etc.. (pour ne citer que les années 70).

Retour sur le parcours de Marie-Bella

La chanteuse "Marie Bella", de son vrai nom Marie Bélè, a constitué autour de son groupe d'accompagnement, un genre à part, que l'on peut considérer comme tradi-moderne. Elle a mis dans ses interprétations toute la nostalgie des deux départements de la Cuvette et de la Cuvette-Ouest à travers des rythmes traditionnels afférents aux folklores "makoua", "kouyou" et "téké" du district d'Ewo, son fief natal, précisément au village Yaba en 1938.

Elle a eu le mérite de laisser pour la postérité un 45 tours avec deux compositions : "Opina tsenge" et "Itouyi kambi". Elle a voyagé en Chine et sillonné plusieurs pays africains, dont le Nigéria où elle participe en 1977 au 2ème Festival Mondial des Arts-Negro Africains de Lagos (en compagnie des chanteuses Joséphine Bijou et Carmen Essou). Soucieuse de continuer à se perfectionner, elle opte pour son installation à Lagos et pour avoir une carrière à l'internationale.

La mort de Marie Bella

Le séjour de Marie Bella à Lagos ne sera pas de longue durée. Elle va payer de sa vie son talent et son succès. Sauvagement poignardée, elle sera battue à mort, le 06 Août 1979 à Lagos (Nigéria). Un assassinat crapuleux non élucidé.

La triste nouvelle de la mort de Marie Bella a provoqué une grande émotion. Les stars africains de la chanson ont multiplié leurs témoignages sur la toile à l'égard de l'une des premières vedettes congolaise de la chanson.

Rapatriée à Brazzaville le 23 Août 1979, sa dépouille mortelle est transférée à Ewo le 25 août 1979 pour inhumation.

A Brazzaville, et au siège de l'arrondissement 03 Poto-Poto sa dépouille mortelle a reçu un hommage méritée de l'UNEAC (Union nationale des Ecrivains et Artistes Congolais), des autorités publiques et administratives nationales.

Clément Ossinondé

Cédric Mpindy : « Sérénade à Island no Law » ou l'écriture de tous les possibles

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Après la rencontre du 23 mars 2019 au restaurant le Kolam, j'avais écrit ceci dans Congopage : «Comme au congrès des surréalistes d'André Breton, il serait bon que les baladeurs d'Aulnay laissent un Manifeste à la postérité. Chiche ! Ca pourrait s'appeler « La Charte d'Aulnay ». Ce n'est pas verser dans la (…) mégalomanie que de considérer la Ballade des Idées (BDI) comme l'acte fondateur d'une nouvelle écriture congolaise. » (http://www.congopage.com/La-Ballade-des-Idees-le-rendez-vous-du-Kolam-a-Aulnay-Sous-Bois?var_mode=calcul)

Le roman de Cédric Mpindy, «Sérénade à Island no Law» (premier roman) semble être la contribution au projet intellectuel d'un manifeste des hommes de lettres congolais.

Le plaisir du texte

Autant on peut être fou de rage quand on lit, page 76, que (Alphonse Héloquant ) «eut à peine le temps de s'approcher de ce dernier que, surgi comme de nulle part, un gorille servant de garde du corps à Albert junior khossa bangho venait de lui faire une clé de bras dans le dos, qui le fit hurler de douleur» (p76) puis, plus loin
«…ces deux hommes, après avoir fait rouler dans la boue mon ami Moise, l'avaient copieusement rosséà tel point qu'il avait le visage tuméfié et méconnaissable» p.188 (Agression commanditée par Gervais Atala-Alekissaté).(La dot)

Autant on ressent un « plaisir du texte » quand on tombe sur ce violent passage d'un mari cocu qui attrape, en flagrant délit d'adultère, son meilleur ami qu'il manque de tuer alors qu'il chevauche sa femme. La définition la plus simple de l'adultère est la suivante : le sexe d'un homme dans le sexe d'une femme qui n'est pas sa femme.
«Un homme qu'il reconnut malgré la pénombre de la chambre légèrement éclairée par la veilleuse comme Auxence, était à califourchon sur Josiane » (p.238) Le sang de l'époux bafoué ne fit qu'un tour.
« Gérard ne leur laissa pas le temps. Il se saisit de la batte de baseball qui était posée sur un coin de la chambre et asséna un coup à Auxence au tibia droit.»
Agression passionnelle…agression légitime dit le Code moral. C'est avec une jouissance sans nom qu'on lit :
« Ce dernier (Auxence-NDR), malgré la douleur, réussit à s'extraire de la chambre en bousculant Gérard qui courut après lui dans les escaliers, se saisissant de l'épée des templiers accrochée comme objet de décoration dans le couloir et lui porta un coup sur l'épaule gauche. Le sang gicla en éclaboussant le mur d'un jet rougeâtre néanmoins, malgré les coups reçus, en clopinant et en trainant, Auxence avait fini par s'extirper de l'emprise de Gérard et à quitter cet enfer qui régnait subitement dans ce pavillon» p.238 (Josiane Nyékéssé)

Le lecteur que je suis, imbu d'éthique, ne peut, en effet, que se délecter d'une telle beauté du crime et d'écriture. J'avais compris, à la réunion d'Aulnay-Sous-Bois, que les membres de la Ballade des Idées sont des humanistes imbus de valeurs morales. D'ailleurs, qu'un grand absent, le poète et écrivain Pierre Ntsémou, eut la vedette était un signe qui ne trompe pas quant à la conspiration du bien qui gouverne les «Balladeurs».

L'homo sapiens sapiens de la Ballade, Cédric Mpindy, m'avait finalement lu lorsque je suggéra l'idée d'une Charte à l'issue du repas au Kolam.

L'un des chefs de file de la Ballade vient de publier «Sérénade à Island no Law », une série de sept nouvelles toutes aussi subversives les unes les autres au sens aimé-césairien de la notion de la subversion. Il s'agit de : «La rançon de la gloire», «La pagaille à la pagaille ou le banquet des hyènes» p.41, «Pari gagnéà Paris» (p.79) «Le borgne du Pouvoir » (p117) , « La dot » (p 161), « Josiane Nyékessé» (p.193), «Le discours du camarade Hilaire Kubwa-Kulenda » (p.249) (j'énumère les pages parce que, l'auteur, a omis d'insérer la table des matières). C'est l'une des critiques techniques formulables sur l'ouvrage.

Intertextualité

Le lien entre ces nouvelles, c'est le lieu où les intrigues se déroulent : «Island no Law» ou le pays de tous les possibles. Ce pays, dirigé par un monarque froid, omniprésent dans tous les fragments qui constituent le livre est désigné par un anglicisme alors qu'il s'agit littéralement d'un pays francophone. Voilà une autre critique qu'on peut faire à l'auteur.
Le nom de ce roi fou d'Island no Law : «La Quintessence du Pouvoir ». En revanche, ce pays, « Island no Law», porte bien son nom. Il est sans foi ni loi. Etant donné qu'à l'impossible nul n'est tenu, on y assiste à des scènes inimaginables même dans les rêves les plus fous.

Quand bien même toute ressemblance avec un pays réel est indépendante de la volonté de l'auteur, on a récemment entendu de la bouche d'un Président réel, que son pays était un modèle de démocratie où se respectaient les droits de l'homme de la femme et de l'enfant. Cette affirmation déclencha un tollé général car elle ne correspondait pas à la réalité. De même, dans « Sérénade à Island no Law», un élu local, affirme sans sourciller, que son pays est une démocratie, seuls les aigris s'acharnent à soutenir le contraire.

Etant donné la relation de maître à esclave observable aussi bien dans le pays réel que dans le pays fictif, il faut être de mauvaise foi pour ne pas faire des liens et des articulations.

L'écriture de la folie

Cédric Mpindy a, en fait, vérifié dans son ouvrage la thèse selon la laquelle la dictature se porte bien dans cet Etat imaginaire, «Island no Law», comme sorti de l'époque médiévale. Pour démontrer son système, l'auteur indique, dans chaque récit, la façon dont l'arbitraire tient lieu de mode de gestion des rapports sociaux et la manière dont le sentiment humain est étranger à l'homme politique ou, en tout cas, à l'agent qui détient une parcelle de pouvoir d'autant plus illégal que, ce pouvoir, il l'a obtenu au bout du fusil, sans passer par la case de la transparence des urnes. L'auteur décrit donc la folie du pouvoir ou le pouvoir de la folie quand la raison perd la main sur les hommes censés commander d'autres hommes. Un maître et un esclave : c'est ainsi qu'Alain définit le pouvoir.

Il est évident qu'il n'existe pas de pouvoir antidémocratique sans sa dose massive de terreur et de sang. La terreur, un suspect en fait les frais dans le sous-sol de l'Institut Supérieur du Pays (l'ISP) siège de torture des opposants au régime : «Incroyable, Servais Eluka Makambo venait d'assister à la mise à mort d'un homme qui n'avait commis aucun crime, si ce n'est celui de prétendre faire usage de son cerveau et de sa parole pour dire ce qui n'allait pas et surtout ce qu'il reprochait au président du pays de tous les possibles » p.19 Sur une vidéo de démonstration est projetée la mise en scène d'une meute de pitbulls dévorant un homme. Eluka Makambo rentra chez lui, traumatiséà vie par la sauvagerie du spectacle. Faire entrer la peur dans la tête d'un esclave est un moyen de le dominer ad vitam aeternam. Or sur Island no Law règne une peur sur la ville, fonctionne une démocratie de l'intimidation.

Le sang, Alexis Mobali Yasolo, présumé« réactionnaire aigri », en paye le prix : «Georges qui avait déjà son arme à la main, tira trois coups qui se logèrent tous dans la région du cœur » (p.27) Tuéà bout portant avant que son corps ne soit livré aux chiens, Alexis Mobali Yasolo est le genre d'indignés que le pouvoir, avec sa morgue habituelle, offre en holocauste pour avoir la paix. « En voilà un qui ne posera plus de problème avec son réseau de petits trublions de sécessionnistes. Des êtres entièrement dangereux pour l'unité du pays» analyse son bourreau. (p.28). Pour la petite histoire, arroseur arrosé, Georges lui-même passera par là.

Quiconque blesse le pouvoir connaît le goût du sang en « Island no Law », un pays où la seule alternative à l'atteinte à la sûreté de l'Etat est un séjour au cimetière.

La plume des usages et des abus

Cédric Mpindy traque l'usage et les abus de pouvoir sous sa plume avec une encre camusienne. C'est le cas du député, Alexandre Mozangui Alongui, originaire du « pays de tous les possibles», membre du parti et membre à part entière de la famille présidentielle. Ce privilégié parvint à légaliser sa polygamie en France après avoir corrompu des officiels présents à son mariage. «…vers quatre heures du matin, Alexandre et ses jumelles d'épouses distribuèrent des dragées contenues dans des boites rondes en cuir, et pour les officiels présents, c'était soit une montre Rolex, Breitling ou Jaeger-LeCoutre » pp.101-102.

Qui sont ces officiels ? «La salle était archicomble : au premier rang se tenaient le préfet de la région d'ile de France, le ministre de l'Economie et des Finances, le ministre des Affaires Etrangères, le maire de la ville de Paris, le gouverneur de la banque de France et les diplomates des différentes chancelleries des Tropiques et les corps constitués» p97

De la folie versaillaise aux yeux des observateurs, mais une rationalité digne des Milles et Une nuits devenue banale dans les bacchanales en Island no Law.
Les noms des jumelles co-épouses ? Eliana Eloko Azanango et Eléonore Eloko Azanango. Retenez bien ces patronymes car leur sémantique en dit long sur le registre de l'humour véhiculé dans le roman. « Où il y a le rire, il y a les pleurs » aurait dit Henri Lopes dans le Pleurer-rire ou Alain Mabanckou dans « Le sanglot de l'homme noir ».

On pourrait penser la démesure de l'oncle du Président exagérée. C'est mal connaître la névrose qui s'empare de ceux qui possèdent le pouvoir alors qu'en face il n'y a point de contre-pouvoir pour freiner les débordements. Alexandre Mozangui-Alongui qui vient d'acheter un immeuble dans le VIIème arrondissement parisien et s'offusque par ailleurs de l'addition peu élevée du repas qu'il vient de consommer dans un restaurant de luxe parisien. Faire valoir sa polygamie dans le contexte d'une société française radicalement enracinée dans la monogamie, c'est la preuve que tout homme, tout agent politique et pas seulement dans les Républiques bananières, est corruptible : de Jacques Foccart à Bongo en passant par Sarkozy et François Hollande, l'argent sale a eu raison d'eux.

Crime et châtiment

Cédric Pindy tue ses personnages comme pour compenser leurs excès. Crime rime avec châtiment et parfois le châtiment est infligé par ses propres amis. Prenons le cas de figure de la Quintessence du Pouvoir rend visite à son oncle polygame. La Quintessence n'y trouve que son épouse jumelle :
« Une semaine après cette visite, à la stupeur générale, la télévision promotion Marketing annonça un mercredi à treize heures, le décès par infarctus d'Alexandre Mozangui-Alongui » p.115

L'oncle extraverti est victime de la hargne de son neveu qui ne supporte pas, pas même en rêve, qu'on vise son fauteuil « chairement acquis ». Le tyran utilise dans sa besogne, les meilleurs espions qui soient en matière de police politique : les femmes. Le camarade Hilaire Kubwa-Kulendhat, l'érudit, l'idéologue, le Machiavel du Prince, de surcroit pressenti pour être le Premier Ministre, meurt de crise cardiaque soussigné La Quintessence, avec l'aide d'une Mata Hari : la propre maîtresse de Hilaire. L'ami Moïse, le maniaque des bottines Weston, comme Norbat de Paris, manque trépasser à cause de sa propre épouse devenue la maîtresse du très redoutable chef de la sécurité présidentielle, Gervais Atala-Alékissaté.

Georges Dolivar-Elombé, impitoyable agent de la ISP, médiocre ancien étudiant à Cuba, est retrouvé mort un matin, blesséà la tête endommagée par un puissant coup de poignard assené par un collègue. C'est le propre de la révolution, dit-on, de dévorer ses propres enfants. C'est le cas de la dictature aussi, de neutraliser les cas les plus efficaces au fonctionnement de la répression.

La mort rôde partout dans «Sérénade à Island no Law », excellent roman sur les arcanes du pouvoir. L'intrigue du roman repose sur un théorème : on ne sort pas indemne de l'existence quand on sort les techniques les plus féroces pour composer avec le crime et le mal.

L'impossible géolocalisation

Dans ce pays de tous les possibles on assiste à des scènes impossibles dont on ignore où elles ont lieu exactement. Quel est donc cet Etat au nom fantasmagorique dont les hommes politiques font peur. Même si aucun indice n'est donné pour une géolocalisation sur la carte des pays tropicaux à risques, il faut être pervers pour croire que toute ressemblance avec un pays existant est fortuite. L'un des indices les plus révélateurs de sa position géographique est le système onomastique utilisé par l'auteur. En effet, les noms des personnages sont des syntagmes qui n'ont aucun secret pour un locuteur lingala, langue parlée au Congo, en RDC, en Angola, en RCA.

Un « nom à sens » en vogue dans le champ de la gabegie au Congo est « Apésa-Atalaté», voisin de « Atala-Alékissaté», le généreux chef de la police en Island no Law. Dans cette typologie le nom désigne le caractère du personnage au nom duquel l'auteur veut « faire passer une idée. On dirait des surnoms, des sobriquet gagnés en fonction de la psychologie du personnage. « Atala-Alékissaté» pourrait, selon moi, signifier l'infâme pervers qui fonce sur toute femme qui « lui tape à l'œil » de manière à déclencher une idée-fixe chez le sujet. Il s'agit manifestement d'un nom acquis et non inné. Notons que le système « onomastique connoté» est déjàà l'œuvre chez Henri Lopes dans «Tribaliques» (Hannibal-Ideloy Bwakamabé Na Sakkadé), Chez Alfoncine Nyélenga (Ehur'osiga , celui qui vient de loin). Il est vrai que dans nos sociétés chaque nom a un sens, mais en politique, il y a un procédé délibéré de caricaturer lorsqu'on baptise ou débaptise. Exemple : « nyongologie », du nom d'un monarque passé maître dans l'art de dissimuler les dettes publiques.

Linguistique

Le corpus des noms en usage dans « Sérénade à Island no Law » aurait intéressé les recherches d'Ambroise Queffelec spécialiste de l'analyse de contenu de l'écriture africaine d'expression francophone. Autant Soni Labou Tan 'Si produit un lexique patronymique inédit, autant nombre d'auteurs congolais font la part belle aux signifiants métonymiques pour construire l'état civil des personnages. Par exemple Emmanuel Dongala dans «Johnny chien méchant » (du nom d'un cruel milicien) A l'inverse, exception confirmant sans doute la règle, j'ai noté que Alfoncine Nyelenga Bouya (« Le Rendez-vous du Mombin Crochu ») , Bedel Baouna (Brazzaville ma mère) font l'impasse sur les noms à sens.

Il reste que la façon de nommer les personnages est savoureuse. Il s'agit effectivement d'une sérénade de mots d'esprit, de jeu de mots et de jeu de noms destinés à déclencher le rire. En plus de faire sourire, la morphologie d'une « Eloko Azanango » est sans équivoque quant aux dimensions callipyges du personnage. La construction des noms est, de toute manière, révélatrice de cet humour urbain issu des scènes impossibles que nous montrent les agents du pouvoir oligarchique actuel.

L'écriture des choses impossibles

Les scènes surréalistes décrites par Cédric Mpindy sont cependant de l'ordre du possible pour quiconque connaît L'Afrique des dictatures avec sa «façon exagérée de vivre le monde ». Souvent les esprits cartésiens sont visités par le doute quant à l'authenticité des pratiques politiques en vigueur sur ce continent où tout est incroyable mais vraie. On oublie que la réalité dépasse la fiction, Pouvez-vous imaginer un candidat à la députation (en l'occurrence Maman Canhardt -Malangwa) qui ne poursuit qu'un but : être appelée «honorable» sans connaître le rôle d'un député ? Face à une question à laquelle elle ne put répondre, elle dit naïvement : «Mes chers frères et sœurs moi je ne fais pas de politique. Je suis juste candidate aux législatives. » p.70. Pour cette dame, « deuxième bureau » d'on ne sait quelle notabilité, être député est un moyen comme un autre d'accéder à la mangeoire en se fichant royalement de l'existence d'un hémicycle en tant que structure politique. C'est conforme à la règle népotiste. Ne criez pas à la caricature, un ministre de l'Empereur centrafricain, Jean-Bedel Bokassa, fut incapable de décliner devant la presse l'intitulé de son portefeuille.

Pour celui qui est au courant de la folie des hommes en Afrique, Alexandre Mozangui-Alongui est une pâle copie d'un célèbre homme d'affaires congolais (O. J.) (paix à son âme) qui voulut reproduire l'hiver au Congo en songeant climatiser le pays. Une sorte de dérèglement climatique pour vaincre les chaleurs torrides sous l'Equateur.
Cette «façon exagérée de vivre le monde » (la formule est de Bruno Frappa) on vient de la voir dans le réel «grâce» aux fils de deux célèbres tyrans africains d'Afrique Centrale «mis en examen » pour blanchiment d'argent sale. Ne parlons pas de cette fille de président dépositaire d'un appartement cossu dans la célèbre Trump Tower à New-York où elle séjourne rarement. Aucun scénariste d'Hollywood n'aurait imaginé pareil scénario. Dans des pays où la population vit avec moins d'un dollar par jour, l'un des rejetons d'un monarque d'Afrique Centrale s'est employéà acheter un avion. Peut-on parler de trouble obsessionnel compulsif quand on peut ne pas porter chaque jour une chemise neuve achetée à prix d'or dans les boutiques des grands boulevards ? Il faut être toqué pour s'équiper d'un aéronef alors que le pays dans lequel on est député manque d'eau, d'électricité, d'hôpitaux, d'écoles etc.

L'impossible est près de chez nous

A la comédienne Anne Roumanoff, une dame posa la question « où trouvez-vous vos idées ? », l'humoriste répondit « C'est vous qui me les donner ». Idem pour les romanciers des pays dits de « tous les possibles ». Il suffit de regarder la société autour de soi pour comprendre que la source à laquelle s'est abreuvée l'imagination romanesque de l'auteur est près de chez lui, dans la vie quotidienne en Island no Law. Il suffit d'y aller de sa plus belle plume et le tour est joué. Allons seulement.
Bonne lecture.

D.G. B.

Cédric Mpindy « Sérénade à Island no Law» Société des écrivains. 281 p. Paris 2019, 24 euros.

Messe d'action de grâce en hommage à Me Aloïse Moudiléno-Massengo

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En hommage à Maître Aloïse Moudiléno Massengo, décédé jeudi 6 janvier 2020 à Nancy, une messe d'action de grâce sera dite ce samedi 22 février 2020 à La Procure, siège des Missionnaires du St-Esprit.
30 rue Lhomond 75005 Paris - Métro Place Monge - Ligne 7

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« Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n'avez-vous point de foi ? »Marc 4 ; 40

Venez nombreux

ANTHOLOGIE : Dis à la nuit qu'elle cache son visage (1) ou l'autre versant de la poésie en langues congolaises

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Une trentaine d'auteurs et une centaine de textes en langues vernaculaires et nationales qui nous font entrer dans les réalités poétiques que les écrivains ont pu tirer de l'urne de nos terroirs.

Si les textes en lingala et munukutuba paraissent plus audibles pour 90% des Congolais, ceux qui épousent le terroir profond appellent à aller vers leurs traductions en français pour les saisir comme un tout textuellement poétique. Ici se pose le problème de la traduction qui écorne la quintessence lyrique et naturelle de notre «congolité». Aussi, se remarque « la nuit qui cache son visage» et que l'on arrive quand même àéclairer par l'intertextualité orale que tissent nos langues à travers notre métissage linguistique. Comme le signifie l'un des auteurs de cet ouvrage dans sa préface, «quelques tentations de publication de textes bilingues existent et témoignent d'un réel désir, de la part des auteurs de transmettre des émotions et de réflexions directement dans des langues congolaises, mais ces tentatives demeurent bien marginales».

Cette première tentative s'avère nécessaire. Certains auteurs ont eu le courage d'écrire en une langue orale dont la grammaticalité et les mouvements sémantiques n'ont jamais été enseignés comme l'est le français. Il faut les féliciter pour cet exercice combien louable, surtout que certaines traductions en français sont aléatoires car difficile de trouver l'équivalence psycholinguistique du poème. La traduction de la réalité congolaise en réalité française passerait sans pour autant trahir la poétique initiale de la langue du terroir. Comme on le dit souvent «qui embrasse trop, mal étreint » ; il serait souhaitable pour la suite de ce travail, combien important pour notre dimension culturelle, de se concentrer sur nos deux langues nationales : le lingala et le munukutuba pour toucher un grand nombre de Congolais. N'en déplaise à certains auteurs qui peuvent penser que nos vernaculaires tels le Lari, le Koyo, le Vili, le Bembé… sont moins importants que le lingala et le munukutuba. Ce n'est qu'une réalité linguistique que nous a imposée à dessein le politique en les programmant dans nos médias nationaux tels la radio et la télévision.

En nous révélant cette richesse poétique du terroir à travers Dis à la nuit qu'elle cache son visage, les auteurs cités dans cet ouvrage ne nous rappellent-ils pas la léthargie des chercheurs de l'université Marien Ngouabi où nos deux langues nationales seraient enseignées. Et cela rappelle à certains d'entre nous des figures inoubliables tels les professeurs François Lumwamu, Paul Nzété et Auguste Miabéto, pour ne citer que ces trois noms.

«Dis à la nuit qu'elle cache son visage», un ouvrage qui marque notre littérature très orientée vers la langue française. Aussi, une fois de plus nous citons l'écrivaine Liss Kihindou quand elle spécifie dans sa préface : « Certains poèmes ont directement été pensés dans une des langues du Congo, puis traduits en français, d'autres ont d'abord étéécrits en français avant d'être traduits dans une des langues du Congo. (…) ».

Maintenant que nos langues semblent être valorisées, à nous d'en faire la promotion pour que notre littérature trouve une autre dimension sociale, celle qu'elle a déjà dans la littérature orale comme la chanson.

Noël Kodia-Ramata

(1) Dis à la nuit qu'elle cache son visage (sous la direction de Liss Kihindou et Frédéric Ganga, éd. L'Harmattan, Paris, 2020, 23€.

[1]


[1] (2) Liss Kihindou est poétesse, romancière, nouvelliste et critique littéraire. Elle est, avec Marie Louise Abia et Emilie Flore Faignond, l'une des rares Congolaises citée dans le Dictionnaire des œuvres littéraires congolaises, éd. Paari, 2009 et l'Anthologie analytique des écrivains de la nouvelle génération des écrivains congolais, éd. LC, 2018.Professeure de français et de latin, elle exerce en France.

(3) Frédéric Ganga, bien que né en France, n'a pas oublié ses racines congolaises. Fondateur avec son épouse du Festival de Poésie Partagée de La Ciotat (2003-2018). Il y anime un café-poésie deux par mois au bar de la renaissance. Il est aussi membre de la Société des poètes français avec plusieurs recueils à son compte.

Spectacle Soul au Black-Box de Nice : étonnante Ariane !

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Samedi 15 février 2020 a eu lieu un spectacle de musique à l'espace culturel Black-Box, à Nice (Pont Michel). Dans un amphithéâtre plein à craquer, les élèves de trois écoles du Département (Lycée Guillaume Apollinaire de Nice, collège Bellevue de Beausoleil, collège de Nice ) ont repris en chansons l'histoire de la soul musique des années 1960 sous une Amérique en proie à des luttes raciales.

La salle de spectacle Black Box est située au centre Animanice de Bon Voyage à Nice Est. Ce nouvel espace niçois, symbole d'ouverture vers les cités, est à mi-chemin entre le centre-ville et les quartiers Est de Nice. Grâce à son concept de proximité, favorisant les productions locales, Blackbox offre aux enfants des écoles et aux jeunes du quartier, un cadre d'expression artistique,. Cette stratégie d'intégration culturelle, à l'occasion, permet la découverte de nouveaux talents.

Sous la direction d'Olivier Carrel et de JB Tonnot, une quarantaine de choristes nous ont tenu en haleine un large public grâce au répertoire afro-américain librement repris par des musiciens dont les qualités n'avaient d'égal que l'énergie de leur jeunesse.

Performance « intra muros »

Ariane (15 ans) élève au lycée Guillaume Apollinaire, nous a fait une prestation de qualité qui a rendu particulièrement fière la communauté congolaise dont la maman, Lina Badila, est membre. (Voir vidéo)

Dans une interprétation de «Mille land of dancing » d'Otis Redding, Ariane a suscité une grande émotion dans le public en faisant revivre le talentueux chanteur soul, mort à la fleur de l'âge dans un accident d'avion. Il y avait du Nina Simone (la plus africaine des chanteuses noires) dans la tenue de scène d'Ariane. On tombait d'admiration devant un jeu scénique où l'on sentait une touche venue du tréfond d'elle -même. Ensuite Ariane ( franco-congolaise) a revisité«Knock of wood » ( version anglaise de Aussi dur que du bois reprise par le grand Johnny Halliday) puis, en trio, elle a interprété«You know i am not good » de Any Winehouse. Que du bonheur cette soirée-là, dans ce quartier interculturel niçois.

Il s'agit de la deuxième représentation du spectacle sur la musique Afro. L'orchestre était composé de musiciens de renom (Manu Carré au sax, Olivier Carrel trompette, Fred Faupin, guitare, Fred Colombani Bass, Bruno Debiolles , batterie ). Ces artistes ont encadré les élèves le long de l'année, ce qui justifiait une grande osmose sur le plateau.

Côté jardin, ceux qui sont au courant, ont senti également le travail des parents, notamment celui de Luc Diambaka, pianiste, dont la maîtrise de l'harmonie musicale, soit dit en passant, est également profitable à la «Chorale Congolaise des 2 Rives» présente régulièrement à l'Eglise St-Roch de Nice.

Danse

Le travail personnel a également payé. Ariane est membre de la troupe de danse Asso Young Dream.
«Les profs nous avaient dit de ne pas rester crispés, de se lâcher» a commenté Ariane après-coup. C'est ce qui a fait la différence avec ses camarades qui n'ont pas, au demeurant, démérité. Bien au contraire. Le spectacle a donné lieu à des individualités et des duos qui en disent long sur l'opiniâtreté des deux profs quant à leur pédagogie. Des reprises de James Brown, Marving Gaye, Aretha Franklin, ont effectivement renvoyé le public dans les années sombres de la ségrégation sous Martin Luther King et du racisme dans les plantations de coton.

Egrégore

Ariane nous a fait rêver. La jeune artiste ne semblait pas seulement habitée par les esprits des grands noms de la musique noire américaine ( Percy Sledge, Otis Redding..) mais aussi, le contraire eut étonné, par les rythmes de ses ancêtres africains. Pendant qu'elle exécutait son premier chant, j'ai vu spirituellement défiler, les ombres de Myriam Makéba, Aretha Franklin, Bella Bellow, Angélique Kidjo, voire Kimpa Vita.

J'ai vu Ariane, alors qu'elle avait à peine cinq ans, je l'ai vue exécuter des chorégraphies d'une définition surprenante, avec une exactitude dans le tempo. A bientôt 16 ans, la perfection est de plus en plus de la partie. Le talent de la jeune artiste va aller crescendo. Comme dirait Charles Aznavour, je la vois en « haut de l'affiche ». Personne durant la soirée n'a osé en douter.

Thierry Oko

Doudou Copa de Mi Amor était à Nice vendredi 14 février 2020

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Doudou Copa de Mi Amor était à Nice vendredi 14 février 2020 pour la St-Valentin. L'évènement s'est déroulé au restaurant Le Palenké, au 6 de la rue Lépante, dans le centre-ville de la capitale azuréenne.

Ce fut une première. Rares sont les musiciens congolais qui viennent égayer les mélomanes du sud-est de la France. L'artiste devrait enchaîner pour un concert live le lendemain à Nantes où l'attendait son groupe de musiciens aile française. Si son calendrier est respecté, l'ancien membre du groupe Extra-Musica devrait se retrouver cette semaine du 17 février à Brazzaville où l'attend l'aile locale de son orchestre.

A Nice, au Palenké, restaurant camerounais de Djéni, l'artiste a compté sur l'appui médiatique de Bob Ebaka show et au mangement de Serge Ambeto de Magloire Bongouanza et Thierry Mantsounga.

Tempo

La rumba congolaise est un enjeu capital de l'identité musicale des deux rives du fleuve Congo. Fascinés par le coupé-décalé, nombres d'artistes du Bassin du Congo s'en éloignent de plus en plus. Heureusement, gardien de l'orthodoxie, Dodou Copa ne ménage aucun arrangement pour garder sauf le tempo des anciens. L'une de ses prouesses c'est d'avoir repris dans un concert Kamitina de Pamelo Mounka dans Les Bantous de la Capitale.

De l'avis des mélomanes, Doudou Copa de Mi Amor (de son vrai nom Bienvenu Dominique Elenga Laka) serait l'un des rares à jouer encore de la vraie rumba. On a vérifié nous-même ce constat ce jour de la fête des amoureux sur la Côte d'Azur.

Querelle des Extra

Interrogé sur le conflit qui mine ses anciens amis scindés désormais en deux groupes (Extra-Musica et Extra-Musique Nouvel Horizon ) Doudou Copa s'est dit neutre et content d'être loin de tout ça. «Les gens me donnent aujourd'hui raison» note-t-il aujourd'hui avec philosophie.

Dans l'émission Le Team de Doudou Copa, les musiciens de son groupe brazzavillois avouent manquer de dynamisme en l'absence de leur leader Doudou en séjour en France. «Nous l'attendons avec fièvre» ont-ils dit en substance au micro de la chroniqueuse musicale Dorcas du Buzz (19 février 2020 sur YouTube)

Thierry Oko

Les investissements directs étrangers, une opportunité que les Etats africains doivent saisir.

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Les économistes s'accordent à reconnaître que les investissements directs étrangers offrent une possibilité de gérer deux grandes problématiques africaines : l'écart entre l'épargne et les investissements d'une part, et le manque de technologies et de compétences de l'autre. Il est entendu que ces investissements ne représentent pas seulement un flux de capitaux, mais aussi un apport non négligeable d'expertise technologique et de gestion susceptible d'améliorer la productivité. La plupart des responsables africains le savent, et voici que l'Afrique est plus que jamais ouverte à ces investissements. Cependant la réalité est qu'ils ne s'y dirigent que lentement, en traînant le pas.

A l'échelle du continent les besoins en investissements pour les infrastructures nouvelles sont chiffrables, au minimum, à une centaine de milliards de dollars EU. La fourchette se situerait même entre 130 et 170 milliards, selon les calculs de la Banque Africaine pour le Développement. Ces besoins apparaissent considérables ; ils ne sont cependant pas surestimés compte tenu d'un sous-équipement chronique des pays couplé avec une démographie galopante (20 millions de personnes par an) et une urbanisation qui croît à la même vitesse.

Les financements actuels sont loin d'être à la hauteur des besoins estimés. Mais un rayon pointe dans le tunnel : les flux financiers vers l'Afrique subsaharienne ont été multipliés par plus de six au cours de la décennie 2000-2010, passant de quelques 6,3 milliards de dollars à 35 milliards de dollars. Pour l'année 2016 les engagements des différents bailleurs pour l'ensemble du continent s'élevaient à 62, 5 milliards de dollars dont 26,6 milliards souscrits par les gouvernements africains eux-mêmes. Notons, en passant, que les engagements des uns et des autres ne sont pas toujours honorés dans leur totalité.

Dans son plus récent rapport sur le financement dans le monde, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement indique que l'Afrique a reçu, en 2018, un total de 46 milliards de dollars au titre des investissements directs étrangers. Le rapport précise que ce montant est plus élevé de 11% par rapport à celui de l'année précédente, et ce « malgré une baisse dans de nombreux grands pays bénéficiaires ».

S'il est réjouissant de constater une tendance à la progression des investissements étrangers vers le continent, il faut toutefois rappeler qu'ils représentent moins de 2,5% du total des investissements directs étrangers au niveau mondial. C'est-à-dire, en termes clairs, une portion congrue.

Ainsi qu'indiqué plus haut, une bonne partie des financements provient des pays africains mêmes. Au cours de l'année 2016, l'Afrique du sud, l'Angola, l'Egypte, le Kenya et le Nigeria ont consacré chacun plus de 2 milliards de dollars à leurs infrastructures. Pour 2013 le Cap-Vert y a consacré 44% de son budget, la Namibie 39%, l'Ouganda 28% et l'Afrique du Sud 24%. Bien sûr, ce sont là des cas relativement exceptionnels où le financement mobilise le plus de ressources internes. Il n'empêche qu'il faut saluer l'effort, qui n'est pas moindre, des Etats africains, compte tenu de leurs faibles capacités. Ils sont, jusqu'ici, la source principale de financement de leurs propres infrastructures.

Quant à l'aide publique au développement, le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne correspond pas aux promesses des pays riches faites devant la communauté internationale. On se rappellera la Résolution de l'Assemblée générale des Nations-Unies en 1970 selon laquelle « chaque pays économiquement avancé accroîtra progressivement son aide officielle au développement des pays en voie de développement et s'efforcera particulièrement d'atteindre, au milieu de la Décennie au plus tard [avant 1980], un montant minimum en valeur nette de 0,7 % de son produit national brut aux prix du marché». Près d'un demi-siècle plus tard seul un petit nombre de pays, et non les plus riches, atteignent ou dépassent ce modeste pourcentage. Si nous regardons du côté des Etats-Unis d'Amérique, leur contribution n'a pas dépassé 0,18% en 2017. Au niveau européen l'aide a représenté 0,51 % du revenu brut de l'UE en 2016 (en y incluant les dépenses consacrées à l'accueil des réfugiés). Une situation qui n'a pas connu d'amélioration au cours des années suivantes.

A l'occasion de la Conférence sur le climat de Copenhague en 2009, les pays développés avaient promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an entre 2009 et 2020 dans un fonds vert pour le climat. Il se trouve que la situation du fonds est assurément loin des objectifs fixés.

De toute évidence l'Afrique est à la portion congrue. L'écart entre les besoins et les flux annuels demeure préoccupant. La conséquence en est précisément le manque de financement pour les routes, les télécommunications, l'eau, l'électricité etc. La Banque mondiale, qui a examiné la question de plus près, est formelle : l'écart en question freine la productivité du continent d'environ 40%. La gravité du problème n'est donc plus à démontrer.

En même temps l'Afrique est engluée dans un paradoxe : elle peine à attirer suffisamment d'investissements directs étrangers bien que son taux de retour sur investissements soit plus élevé que celui d'autres pays en voie de développement. L'Afrique séduit fort peu. Non pas qu'elle soit d'une nature repoussante ; disons plutôt qu'elle ressemble à une jeune femme aux charmes innombrables mais cachées. Elle doit s'employer à les faire découvrir aux éventuels prétendants.

Doing Business enregistre les progrès faits dans chaque pays en matière d'attractivité pour les affaires ; son rapport 2020 donne une notation faible, voire médiocre, aux pays africains, à l'exception notable d'une poignée d'entre eux. Les gouvernements africains n'ont pas d'autre alternative que de s'employer à améliorer l'attractivité de leurs pays.

Plusieurs pistes peuvent être empruntées pour relever le défi ; et l'éventail de mesures nécessaires à cet effet s'avère plutôt large. Toutefois les gouvernements africains ne peuvent faire l'économie de la démarche qui consiste à fournir aux bailleurs potentiels une information de qualité sur les possibilités d'investissement. Des initiatives, dont ces gouvernements peuvent profiter, existent déjà sur le plan international. Il s'agit de plateformes dont l'objectif ultime est de lever les barrières qui entravent les flux des capitaux privés vers l'Afrique. C'est le cas, notamment, de la mise en place d'une «boîte à outil», une initiative du G-20. Il s'agit pour les gouvernements de présenter aux investisseurs potentiels, dans une « boîte», les informations pertinentes sur leurs programmes d'investissement, en y ajoutant les contributions substantielles des banques multilatérales de développement engagées dans la région, du Fonds monétaire international et de l'Association des institutions européennes de financement du développement. En outre, la « boîte » indiquera où se rendre pour obtenir du financement et du soutien. Le mécanisme lancéà cet effet depuis 2017, à l'intention des pays africains, porte le nom de Compact with Africa. Dix pays seulement y ont adhéré jusqu'ici ; l'Afrique centrale est aux abonnés absents, à la seule exception du Rwanda.

Pour terminer, il convient de souligner l'importance du numérique qui s'inclut de plus en plus massivement dans les infrastructures. Edifiante, la déclaration suivante du président de la région Moyen-Orient et Afrique de HUAWEI, un certain Steven Yi :
« Il faut savoir qu'auparavant la question des infrastructures se jouait essentiellement autour des travaux des ponts et chaussées. Aujourd'hui, elle se joue au niveau des autoroutes de l'information et du numérique. Ce sont ces derniers qui vont porter l'économie et le développement. En Afrique, il importe de bien le faire comprendre à nos partenaires. Dans des pays comme le Ghana ou le Kenya, nous avons expérimenté cette démarche et les solutions innovantes que nous avons apportées ont permis d'améliorer l'efficacité des infrastructures. Je me suis, par exemple, rendu récemment au Ghana, où quelque 5 millions de personnes n'avaient pas accès à l'électricité. Pour solutionner le problème, en travaillant avec des opérateurs sur place, nous avons, à partir d'un programme baptisé Rural Star, permis par des solutions innovantes l'accès des populations concernées à l'électricité mais aussi à Internet. D'où l'importance de travailler avec des compétences locales en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC). A ce jour, nous avons ainsi formé 60 000 personnes aux TIC et nous allons persévérer dans cette voie. Nous sommes convaincus qu'en agissant de la sorte nous allons permettre que les TIC favorisent le développement de l'Afrique. ».

Notre souhait est que le Congo ne soit pas le dernier pays africain à profiter des innovations ci-dessus mentionnées.

Roger Ndokolo
Président du parti du Centre UNIRR
(Union pour la Refondation Républicaine
)

Article paru dans L'horizon africain n° 47 du jeudi 20 février 2020


Un poème en Hommage à Franklin BOUKAKA par Hupert Malanda, 48 ans après la mort de l'artiste de l'Afrique et du cinquantenaire de ses indépendances.

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48 ans après la disparition tragique du chanteur congolais Franklin Boukaka sa mémoire demeure intacte. Cet artiste engagé a su garder une conscience aiguë des problèmes de son pays, de l'Afrique, et du monde. Il a également su mettre dans toutes ses interprétations, une intelligence et une sensibilité qui l'ont fait comparer aux grands noms africains qui, avant lui, avaient situé le nouvel acte culturel au centre du nouveau combat pour l'authenticité et le développement des valeurs africaines.

Franklin BOUKAKA, nous ne cesserons de le dire était un artiste libre qui a compté et qui comptera énormément pour l'Afrique. Il a longtemps affirmé son africanité pour ensuite engager la lutte pour le rôle de la culture africaine dans la lutte de libération et de l'unité africaine à travers la chanson.

Il convient de reconnaître en Franklin BOUKAKA sa passion pour le phénomène culturel qui se manifeste à travers la musique pour atteindre une dimension de masse à tous les recoins de l'Afrique. Il était convaincu que peu d'activités de la vie sociale pouvaient exercer autant d'influence et susciter autant d'intérêt que la musique.

Franklin Boukaka avait d'ailleurs comme manifeste le plus engagé : une passion pour la liberté, pour l'amour des hommes et pour la vie. Avec un sens de la "Rumba"étonnant, et des échappées dans le verbe, il évoquait la poésie virgilienne.

Clément OSSINONDE

Après la publication des stratégies du développement africain par Roger Ndokolo : pas d'accord avec lui !

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Roger Ndokolo, le président du parti du Centre UNIRR (Union pour la Refondation Républicaine ) a publié dans L'horizon africain, n° 47, édition du jeudi 20 février 2020, un article très scientifique sur les stratégies de développement du continent africain. Il porte le titre de :«Les investissements directs étrangers, une opportunité que les Etats africains doivent saisir.»

Ce texte a été repris par Congopage. Et, c'est sur ce site que nous l'avons lu et relu entre les lignes et dans les filigranes des mots. Il nous est paru très intéressant parce qu'il parle de l'aide publique au développement. Pourtant, nous ne sommes pas d'accord avec lui sur toute la ligne.

En effet, pour avoir proposé aux Congolais et aux Africains un concept de développement à savoir «Le Congo dans l'Afrique et l'Afrique dans le Congo ». Un concept qui peut aider l'Afrique à créer et compter sur son capital matériel, humain et financier. Un concept que nous avons développé dans notre ouvrage, «Jean-Marie Michel Mokoko, mon président», 205 pages, 2019, Editions Edilivre, et dans lequel nous proposons, nous aussi, des stratégies de développement pour le Congo et tout le continent africain.

Nous pensons que la vision du président du parti du Centre UNIRR est complètement erronée et hors saison pour deux principales raisons : Premièrement parce qu'elle maintient l'Afrique dans les vieux schémas du capitalisme conçus par l'Occident pour dominer le monde ; deuxièmement parce qu'elle ne rime pas avec la nouvelle vision des Africains et les atouts que présentent l'Afrique d'aujourd'hui et celle de demain.
L'inoubliable discours du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, devant son homologue français, Emmanuel Macron, dans lequel il a refusé l'aide financière de la France, alors que le président français lui rendait une visite officielle, et notre propre vision nous servent de bâtir notre argumentaire. Nous, nous expliquons dans la suite de notre article.

Maintenir l'Afrique dans les vieux schémas du capitalisme ?

Dans l'introduction de son article, Roger Ndokolo écrit ceci : « Les économistes s'accordent à reconnaître que les investissements directs étrangers offrent une possibilité de gérer deux grandes problématiques africaines : l'écart entre l'épargne et les investissements d'une part, et le manque de technologies et de compétences de l'autre. Il est entendu que ces investissements ne représentent pas seulement un flux de capitaux, mais aussi un apport non négligeable d'expertise technologique et de gestion susceptible d'améliorer la productivité. La plupart des responsables africains le savent, et voici que l'Afrique est plus que jamais ouverte à ces investissements. Cependant la réalité est qu'ils ne s'y dirigent que lentement, en traînant le pas.»
D'entrée de jeu, nous posons la question : qui sont ces économistes qui plaident pour les investissements étrangers dans le développement de l'Afrique ? Si ce ne sont pas les chantres du capitalisme, les institutions internationales qui sont au service du capitalisme ou les élites occidentales qui ne veulent pas entendre parler de l'indépendance de la pensée africaine.

Pourtant, nous pensons et nous en sommes sûr que Roger Ndokolo est bien au courant du nouveau discours favorable qui est tenu sur le continent africain.
Aussi, voulons-nous lui dire que l'Afrique n'est pas capitaliste ou libérale ; mais plutôt communautariste. C'est dans les concepts du grenier et du «mbongui» qu'elle fonde sa doctrine politique, sociale et économique.

Mais, il faut aussi rappeler que tous les économistes s'accordent, aujourd'hui, pour dire que l'Afrique est le continent le plus riche et que sa météo prévoit un ciel radieux. Les plus optimistes la qualifient de continent d'avenir qui va enregistrer d'importants flux migratoires dans cinquante ans.

Ce nouveau discours tenu par ceux-là même qui, hier, étaient encore sceptiques sur l'avenir de l'Afrique, devrait faire réfléchir les élites africaines, notamment les politiciens de la jeune génération comme Roger Ndokolo.
L'Afrique est enfin présentée comme un continent riche qui est plein d'avenir.

Un riche peut-il avoir besoin de l'aide financière ?

L'Afrique est aujourd'hui présentée comme un continent riche. Comment peut-elle encore compter sur l'aide publique ou aux investissements directs étrangers ? C'est à ce niveau que nous trouvons les limites de l'article de Roger Ndokolo.
Car, son texte veut faire croire que l'Afrique manque cruellement d'intellectuels c'est-à-dire des personnes qui créent leurs propres savoirs à partir des connaissances acquises à l'école ou dans leurs milieux de vie. Ce qui est faux !
L'Afrique est riche. Il suffit donc de transformer cette richesse en capitaux. Premièrement, créer le capital matériel c'est-à-dire les moyens de production durables devant permettre de produire les biens et les services.
L'Union Africaine doit, pour ce faire, avoir ce que nous appelons « Projet de Société» et qui est défini dans « Jean-Marie Michel Mokoko, mon président. » Il devra être rédigé par le Parlement Africain.

Deuxièmement, créer un capital financier nécessaire pour les investissements à partir de la vente des matières premières de l'Afrique. C'est ici que le projet de création de la monnaie unique africaine et celui de l'ouverture de la Banque centrale africaine ont tout leurs sens.

Troisièmement, former un capital humain

Voilà les trois principales missions que devaient se donner les Etats africains.
Dans notre livre, « Jean-Marie Michel Mokoko, mon président », nous avons dit que nous sommes Prométhée qui, dans la mythologie grecque, avait volé le feu sacré de l'Olympe pour en faire don aux humains. Nous, nous avons volé le feu de l'intelligentsia africaine. Nous avons, en effet, pris le risque d'aller paitre ailleurs par les économistes ou autres spécialistes aguerris dans les sciences économiques, politiques et humaines ainsi que d'autres domaines dans lesquels nous nous sommes aventurés dans notre livre. Heureusement pour nous, tout se passe bien jusque-là. Sauf que les lecteurs décèlent quelques coquilles qui nous ont crevé les yeux.
Nous avons, en effet, parlé de la revalorisation des «fortunes africaines» parce que ce sont elles qui doivent être les piliers de l'économie africaine et du développement de tout le continent, et non les gouvernements ou les entreprises publiques.
Nous considérons qu'une économie nationale ou continentale ne se fonde pas sur les investissements publics ou étrangers mais sur les investissements de ses « Fortunes » qui tiennent le secteur privé.

Les Etats africains devraient donc soutenir et faciliter les investissements des fortunes africaines sur tout le continent.

Toujours dans ce même livre, nous avons proposé quelques pistes pour que les Etats africains se créent leurs propres capitaux dont il ont besoin pour leurs investissements et leur développement.

Quatre nouveaux concepts pour développer l'Afrique

En effet, nous avons parlé dans la douzième partie de ce livre qui porte le titre de « Quatre nouveaux concepts pour le Congo et l'Afrique », et qui va de la page 171 à la page 187, de l'uniformisation des maquettes, concepts et plans de développement. Ce premier volet touche aussi la formation du capital humain parce qu'il concerne, entre autres, les systèmes éducatifs africains , l'intégration des économies de tous les pays. Il existe deux types d'intégration. Le premier concerne la réalisation d'un grand projet par deux ou plusieurs pays ou encore tous les pays d'une sous-région africaine. Le deuxième, le soutien que les autres pays peuvent apporter à un autre pays de la région ou de la sous-région. Par exemple, puisque la Côte d'Ivoire est reconnue comme étant le premier producteur mondial du cacao, la stratégie serait que les autres pays africains qui ont des terres favorables à la culture du cacao participent à l'augmentation de la production de cette matière première et à la croissance de l'industrie agroalimentaire qui est créée à partir du cacao ; l'ouverture des comptoirs africains. Elle concerne la vente de certaines matières premières. Les pays africains doivent tous se mettre dans l'obligation de céder une partie de leur souveraineté. Au lieu d'être concurrents dans la vente du pétrole ou d'un autre produit, par exemple, tous les pays producteurs peuvent s'entendre pour ouvrir un comptoir africain de la vente du pétrole. La vente du pétrole en dehors de ce comptoir sera illicite et les pays qui outrepasseront cette mesure devront subir des sanctions de l'Union africaine.
Ceci permettra de mettre fin à la corruption qui gangrène le secteur pétrolier et aux conflits armés (cas de celui qui a lieu à l'est de la République démocratique du Congo et qui est dû tout simplement au pillage de certaines matières premières par les puissances étrangères qui passent par le truchement de certains pays voisins) ainsi que la vente illicite de certaines matières premières ; et la transformation sur place de certaines matières premières à partir de laquelle l'Afrique pourra créer beaucoup de richesses et d'emplois.

Mise sur cette voie, nous osons croire que l'Afrique n'aura plus besoin des investissements directs étrangers. Elle se développera avec ses propres capitaux : capital matériel, capital humain et capital financier, ainsi que ses propres concepts, plans et maquettes de développement. Elle n'attendra plus ceux qui lui sont vendus cher, très cher par les institutions internationales.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Congo-Brazzaville : La visite de travail de Denis Sassou Nguesso à Pointe-Noire : une fuite en avant ou un bye bye ?

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Le Président autoproclamé du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a effectué la semaine dernière, une visite de travail à Pointe-Noire.
Au cours de son séjour dans la ville océane, il a procédéà l'inauguration des nouveaux quais du port autonome de Pointe-Noire, de la minoterie du groupe Somdiaa et au lancement de la troisième turbine de la centrale électrique du Congo (Cec).

Pour l'accueillir chaleureusement et lui offrir un bain de foule, les autorités administratives de la ville économique du Congo avaient décrété une journée chômée, payée ( ?) difficile de le dire ou de le croire puisque celles qui sont ouvrables ne sont pas payées régulièrement.

Néanmoins, les écoles, les boutiques étaient toutes fermées. Les travailleurs de l'administration publique et ceux des entreprises privées, les petits débrouilleurs de la cité et les confessions religieuses étaient tous sommés de se rendre à l'aéroport international Agostino Neto où ils devaient ovationner Denis Sassou Nguesso et son épouse, dès leur descente de l'avion, et durant toute la traversée du centre ville. Comme au temps du monopartisme.

Le Pct, le parti au pouvoir, et ses alliés avaient déversé leurs militants le long des artères principales où devait passer le cortège de Denis Sassou Nguesso pour marquer leur présence.

Nous avons appris que cette marrée humaine dont une bonne partie était recrutée à Kinshasa dans le Congo démocratique, était partie de Brazzaville, moyennant des petits frais de séjour.

Plus une campagne électorale qu'une visite de travail

Bref, le décor et l'ambiance étaient plus ceux d'une campagne électorale que ceux d'une visite de travail d'un Président de la République.
Puisque dans beaucoup de pays, même africains, on ne pose plus les premières pierres et n'inaugure plus.

En plus, les déplacements des Présidents ainsi que les séjours de leurs homologues étrangers ne nécessitent pas des journées chômées ou des déplacements massifs des populations ou encore l'interdiction de circuler dans les principales artères. Des villes mortes si nous voulons en rire encore.

Néanmoins, tout cela avait été fait à dessein et était bien programmé par le Parti congolais du travail. Parce que Denis Sassou Nguesso a besoin de ces images dans lesquelles il prend un bain de foule ou est ovationné par des foules. Il veut encore faire croire à l'opinion internationale que sa candidature à l'élection présidentielle de 2021 répond à une demande des Congolais.

C'est ainsi que les images tournées par TéléCongo, la chaine de télévision gouvernementale, et par d'autres chaines de télévision nationales proches du pouvoir ont été diffusées et rediffusées plusieurs fois durant des journées entières, et mises sur les réseaux sociaux pour être vues à l'étranger et faire croire que le «khalife d'Oyo» comme le surnomme Benjamin Bilombot Bitadys, est encore populaire dans son pays et aimé par son peuple.

Des « statuts présentables pour améliorer les votes et les stratégies »

Cependant, si une certaine opinion nationale ne voit dans ce séjour ponténégrin de Denis Sassou que recherche des «statuts présentables pour améliorer les votes et les stratégies. », comme l'écrit Albert S Mianzoukouta, directeur de publication et éditorialiste du journal La Semaine Africaine , dans l'édition du vendredi 21 février 2020. « Nous disposons désormais d'une troisième turbine à la Centrale électrique du Congo de Pointe-Noire ; d'une minoterie appelée à relancer la production du maïs chez nos agriculteurs et à améliorer la fourniture de la farine. Le port de Pointe-Noire dispose aussi désormais de nouveaux quais, tandis que l'Alima va recevoir son bac ! Lus de manière aussi linéaire, ces événements ne peuvent qu'égayer le Congolais lambda condamné depuis trop longtemps à littéralement ramer. L'injection d'une dose d'euphorisants aide à supporter la dureté des temps. Mais c'est comme si nous étions face à un mirage. Car il faut s'interroger sur le pourquoi du comment, avant de s'intéresser à la durabilité de toutes les initiatives lancées et annoncées ici et là. L'explication est simple : les élections approchent. Il faut améliorer les statuts présentables pour améliorer les votes et les stratégies.» (Op.cit.)

Néanmoins, une autre opinion bien informée voit dans ce voyage une fuite en avant de Denis Sassou Nguesso et son bye bye aux populations de cette ville.
En effet, d'après les informations qui remontent de certains grands milieux politiques, notamment anglophones, des lobbies politiques se seraient accordés pour demander aux dictateurs de l'Afrique centrale et ceux des pays des Grands Lacs à savoir, Paul Biya (le président du Cameroun), Idriss Deby Itno (le Président du Tchad), Paul Kagamé (le Président rwandais), Joseph Kabila (l'ancien Président du Congo démocratique dont l'ombre continue à planer à la présidence de la république de son pays ou qui rivalise son successeur), Denis Sassou Nguesso (Président autoproclamé du Congo Brazzaville) et Yoweri Musseveni (Président de l'Ouganda) de « libérer les scènes politiques de leurs pays respectifs ».

« Libérer les scènes politiques »

« Libérer les scènes politiques de leurs pays respectifs » serait la formule diplomatique qu'auraient employée les grands lobbies politiques internationaux pour demander à tous ces dictateurs de prendre la porte.
Pour les pousser à abdiquer, nous avons appris que ces lobbies menaceraient, en cas d'entêtement de ces derniers, de dépoussiérer toutes les affaires liées aux génocides et aux crimes de sang et de guerre dans lesquelles tous ces présidents sont impliqués. Nous pouvons au moins dire qu'ils ont tiré les leçons de la crise libyenne.

Au moment où nous publions cette information, nous avons appris que Paul Kagamé et Joseph Kabila se seraient déjà pliés à cette proposition.
En effet, si le premier a promis de ne plus se présenter à une élection présidentielle et de laisser rentrer au pays tous les opposants politiques qui sont à l'étranger, le second a levé ses mains pour dire qu'il laisse son successeur travailler librement jusqu'à la fin de son mandat. Nous avons aussi appris qu'il aurait décidé de prendre sa retraite politique.

Pourtant, les deux attendent encore les garanties de la communauté internationale sur leur sécurité, l'abandon de toutes les poursuites judicaires et la protection de leurs biens meubles et immeubles, et ceux des dignitaires de leurs pouvoirs.
C'est peut-être pour cette même raison que les vieux dinosaures politiques à savoir Paul Biya, Denis Sassou Nguesso, Yoweri Musseveni et Idriss Deby Itno hésitent encore de faire connaitre leurs positions.

Voilà pourquoi ils continuent à faire croire qu'ils sont encore aimés par leurs peuples et tentent de convaincre l'opinion internationale avec des campagnes électorales déguisées.

Denis Sassou Nguesso, suicidaire ?

Mais, il est vrai que Sassou Nguesso ne parlera jamais, aux membres de son clan et aux dignitaires de son pouvoir, de la pression qu'il subit de la part des puissances occidentales pour les épargner de la panique, des crises cardiaques, des suicides, des accidents vasculaires cérébraux… Il veut être courageux jusqu'au bout et mourir au pouvoir. Et, tant pis pour tout ce qui arrivera après sa mort. Sassou Nguesso est aujourd'hui hanté par cet esprit suicidaire même si c'est toute sa famille ou tout son clan qui vont périr. Il est aussi comme un cabri dans un atelier de poterie. Il n'y sortira pas sans avoir cassé quelques pots.

Cependant, au-delà de tout cela, la question est celle-ci : troquer la libération des scènes politiques dans ces pays contre l'abandon de toutes les poursuites judiciaires contre les génocidaires et les criminels de guerre est la meilleure solution pour libérer les pays et les peuples que ces dictateurs ont pris en otage, réduits aux misérables et endeuillés pendant des décennies ?

Or ces peuples attendent que la justice soit faite et que les auteurs de ces crimes odieux soient sévèrement punis.

Néanmoins, on peut aussi demander pourquoi les puissances occidentales qui sont pour cette solution n'avaient-elles pas opté pour cette même solution face au gouvernement nazi, en Allemagne.

Or elles sont passées par le tribunal de Nuremberg pour mettre fin au nazisme, et continuer à traquer les criminels allemands.

Le dernier d'entre eux, Klaus Barbie, est mort en prison à Lyon, en 1991. Plusieurs années après le procès historique de Nuremberg.
Certes, d'aucuns diront que l'ampleur des situations, des dégâts humains et matériels n'est pas la même ou comparable. Pourtant, on peut dire qu'il s'agit dans les deux cas des crimes contre l'humanité. Et, pour le cas du Congo, on peut ajouter à cette solution le rapatriement de tous les fonds publics volés.
Mais, la grande question est celle de la position de la France sur les propositions des puissances anglophones ?

Le signe du cygne

Tous les spectateurs massés sur les boulevards de la capitale économique étaient venus écouter le chant de cygne du Khalife, signe de la fin. Quand cet oiseau commence à mourir, on dit qu'il esquisse sa plus belle mélodie. Le symbole est fort. Oko, en ce mois de février 2020, est allé voir la mer de Tati pour la dernière fois de sa vie. Comprenne qui pourra.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Congo - Tentative d'enlèvement du militant Roland Nitou Lévy à Paris

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Récemment une rumeur se répandit sur un commando de tueurs venus de Brazzaville réaliser des « neutralisations » dans la diaspora, sous l'instigation d'un certain Jean-Dominique Okémba. Ce qui est arrivé au lanceur d'alerte Roland Lévy Nitou des Indignés du 242 relèverait-il de ce funeste projet ?

Roland Lévy Nitou Président des Indignés du 242 a fait l'objet d'une tentative d'enlèvement ce 18 février 2020 au cœur de Paris. Il était à peu près 20h quand ce qu'on pourrait appeler des «nervis» ont tenté une opération commando sur sa personne, devant témoin.

Joint au téléphone, Roland Levy Nitou, suppose que l'agression a été commanditée par un certain Edgar Bokilo connu des services de police. Sans affirmer avec certitude que le bonhomme était planqué dans la voiture des agresseurs, Roland Nitou sait (grâce à un direct réaliséà Roissy) que, Bokilo, ce sassouite radical séjournait à Paris au moment de l'attaque. Inutile de sortir de St-Cyr, pour affirmer que celui qui a tiré les ficelles c'est rien moins que Christel Sassou, délinquant financier récemment mis en examen dans l'affaire des Biens mal acquis.

Lieu du crime

Les faits se sont déroulés au pied de l'immeuble où réside l'activiste Nitou. Le Président des Indignés du 242 n'en est pas à sa première attaque émanent du pouvoir de Brazzaville. Les mains courantes au poste de police de son arrondissement l'attestent. «Une fois, ils sont venus frapper à ma porte. Ma fille avait refusé de leur ouvrir» se souvient Roland Nitou. Les petites frappes ont parfois des drôles de manière de frapper.

L'attentat à la Voiture aux vitres fumées

Ce 18 février 2020, embusqués dans une voiture de type Mercedes garée devant le domicile de Roland Nitou, ont surgi deux individus aux allures interlopes qui se sont automatiquement dirigés vers le militant Nitou qui raccompagnait vers la bouche du métro le compatriote venu lui rendre visite.

Manifestement les passagers de la voiture allemande attendaient Nitou. Expérience ou réflexe d'autodéfense, le sang de Nitou ne fait qu'un tour dès qu'il aperçoit les deux malabars. «Ces gars sont venus pour nous» lancera-t-il à Olivier B. dont la présence chez Nitou se justifiait par un document que ce dernier devait lui remettre. (Il s'agit d'une archive ; une lettre de Sassou demandant au Président Chirac de liquider Pascal Lissouba sous prétexte qu'il ne défendait pas les intérêts de La France au Congo)
«Je l'ai déjà publiée sur ma page» nous précise l'Indigné Nitou.

La suite est digne d'un polar.
Un complice tapis dans la voiture indique à l'attention de ses complices : «éza y黫c'est lui Nitou. » Le timbre est indoubil.

Commissariat

Roland Lévy Nitou a juste le temps de ramasser ses lunettes tombées à terre après que l'un des voyous le bouscule. Un homme en voiture assiste à la scène. Prenant les jambes à son cou l'opposant congolais fonce en direction du commissariat de police de son quartier. «Fuyez Monsieur ! Ils sont nombreux à vos trousses» lui lance l'homme à la voiture intrigué par la scène dans une ville de Paris sous la paranoïa de l'attaque terroriste.

L'indigné du 242 devra son salut à la fuite et à l'effet dissuasif que produit la vue de l'hôtel de police sur le duo des tueurs.
Olivier B le visiteur sautera, pour sa part, dans le premier bus passant par là, sans demander son reste.

Selon l'activiste parisien, les deux passagers chargés de l'enlever étaient des ressortissants de la RDC. Il les a reconnus à leur accent indoubil.

«Je sais faire la différence entre les parlers kinois et brazzavillois. Et puis, ils avaient le gabarit» précise Nitou à son... corps défendant

L'agent de police qui établit le procès-verbal qualifie les faits de «tentative d'enlèvement.»«Menace de mort réitérée» ; «Séquestration» et «détention arbitraire».

La police a pris l'affaire au sérieux. Roland est un habitué des plaintes. Les Indignés font chaque fois l'objet d'agression et d'intimidations du Pouvoir de Brazzaville. La dernière en date remonte à la visite de Sassou à Paris où il était venu se recueillir sur les dépouilles de Madame Lékoundzou et d'une nièce. Ce lundi 20 janvier 2020, l'attaque se solda par un arrachage du téléphone portable de Roland Lévy Nitou. Le forfait fut commis par l'inévitable Edgar Bokilo, homme à tout faire du régime infréquentable de Brazzaville. La scène fut filmée. Notre site Congopage.com en parla.

La question est la suivante : que comptaient faire les kidnappeurs de leur victime si l'opération avait réussi ?

Des amateurs

Dieu merci, le commando à la Mercédès était composé de pieds-nickelés ayant trop regardé des films de série B. Rien à avoir avec, par exemple, les agents de La Mossad rompus aux barbouzeries les plus audacieuses.

L'escogriffe répondant au nom de Bokilo Edgar, aussi sot qu'un pot de chambre, espère faire taire l'opposition par des actes terroristes dignes de cartoons. Gageons qu'à la libération du Congo, cette petite frappe fera les frais de la purge. Doté d'un zèle qui agace ses propres maîtres et sa famille biologique, ce cancre s'est taillé une place solide dans la collaboration. On lui prête une curieuse ascendance. On le dit fils naturel de Sassou (Mwana makangou, bâtard).

La Résistance congolaise devra faire face à ses Pierre Laval, ses Pétain. On sait comment les sympathisants de la dictature finissent. L'imminence de la victoire rend encore plus virulent le combat de la libération du Congo. Roland Lévy Nitou ne dit pas autre chose dans la vidéo où il parle de son agression.

Yankee kinois

Quant aux supplétifs de la RDC, il serait méthodologiquement prudent de ne pas les mélanger aux vrais Combattants Inguéta, ceux qui notamment sont en train de se battre pour empêcher le concert de Fally Ipupa à Bercy à Paris.

Non ! Nous ne dirons jamais avec ce fatalisme gaulois ,«Nous sommes tous des Roland Lévy Nitou ni des Ferdinand Mbaou ou des Charly-Hebdo », c'est-à-dire des gibiers à la merci de tueurs à gage. La peur doit changer de camp. Ras les patates de ce terrorisme à la solde d'un régime corrompu jusqu'à la moelle. Qui ne serait pas dégoûté par les pratiques délictuelles d'un Kiki Nguesso ? Les Gilets Jaunes en France se sont indignés pour moins que ça.

Simon Mavoula

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Concert : Fally Ipupa à Bercy ce vendredi 28 février 2020. Jouera ? Jouera pas ?

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Le bras de fer qui oppose partisans du concert de Fally Ipupa et opposants ne devrait pas laisser indifférents les observateurs de la rive droite du fleuve Congo.

En effet dans cette lutte intestine, une chose va se vérifier : le degré d'influence des Combattants sur la place de Paris (partant dans la diaspora). De plus quelle que soit l'issue de l'affrontement, la situation servira d'école aux futurs boycotts des Combattants de la République du Congo sur les façons de réussir un blocus. On se souvient, Combattants et Indignés firent chou blanc quand ils tentèrent d'empêcher le concert de Roga-Roga à Montreuil en 2019.

Les homologues de la RDC vont-ils renvoyer Fally faire ses gammes ailleurs qu'à Paris ? Héritier Watanabé, Koffi, Wera, JB Mpiana, n'ont plus eu le plaisir de se déhancher sur les bords de la Seine. Le cas de Fally est à surveiller par nos compatriotes.

Le moratoire des prestations des orchestres congolais de la RDC dure voici bientôt dix ans. Au grand dam des mélomanes congolais mais à la grande joie des opposants au régime, d'abord de Joseph Kabila, ensuite de Félix Tshisékédi.

«La musique est instrumentalisée en RDC» argumentent les Combattants. «Le peuple Congolais meurt de faim. Le pouvoir, à défaut d'offrir du travail au peuple, l'abreuve d'alcool et de musique. Comme dans la Rome Antique.»

La nature, dit-on, a horreur du vide. Aussi, disent les partisans du concert, de guerre lasse : «qu'il vente, qu'il neige, qu'il fasse soleil à l'Est de la République, dussions-nous marcher sur des millions de cadavres, Fally Ipupa doit se déhancher sur le podium de Bercy ce vendredi 28 février 2020, cela, au nom de la liberté d'expression...»

Qui aura gain de cause ? Réponse aujourd'hui, jour de carême.

Thierry Oko

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