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Décès de Kofi Annan : La réaction et le témoignage de l'écrivain et chercheur congolais Michel Innocent Peya

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Ayant eu le bonheur et la chance de le côtoyer depuis des années, la dernière rencontre remonte au mois de décembre dernier, lors de la tenue de ‘‘One Planet Summit'', à Paris en France, l'écrivain et chercheur congolais, le Dr Michel Innocent Peya lui a dédicacé son livre "vision verte de Denis SASSOU NGUESSO".

Choqué par le décès de M. Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU et prix Nobel de la paix, décédé samedi 18 août 2018 en Suisse, à l'âge de 80 ans, après une courte maladie, le Dr Michel Innocent PEYA le décrit dans cette vidéo, comme un homme affable, modeste, de conviction, engagé et déterminé pour assurer la paix, la stabilité, la sécurité, le développement et le progrès de notre monde.

Pour Michel Innocent Peya, Kofi Annan est tout simplement un monument, une icône, un exemple et un modèle pour les générations actuelles et futures d'Afrique et du monde.


Blandin Wabasha a joué sa dernière note de musique

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Après Nzongo-Soul, la famille des artistes congolais de la diaspora est en deuil. Blandin Wabasha nous a quittés ce lundi 20 août 2018 des suites d'un accident. C'est un orfèvre de la musique qui vient de rejoindre le Panthéon des musiciens congolais.

Blandin est, à l'origine, un produit du Woodstock urbain brazzavillois, où les artistes, des dilettantes, avaient une soif folle de connaissances malgré, ou peut-être à cause, de la protohistoire des Paul Kamba, Jacques Elenga Eboma et des Bantous de la Capitale.

Au milieu des années 70 après avoir forgé ses talents dans les groupes vocaux Blandin, en compagnie de son complice de toujours, John Boxingo, participe à la création du mythique groupe du Plateau des quinze ans Zimbabwe. Blandin campera à la guitare basse, John Boxingo à la guitare solo. Fin des années 70, Blandin prête ses compétences, tour à tour, au groupe Djouéla Polé polé de Madia (Bacongo), Isifi Ngongui d'Armand Debabongo (Moungali) au moment de la frénésie Ntisilabo, Oya Sox, Sauvé l'école. C'était la mode, les meilleurs musicos alternaient au rythme des sollicitations.

Début des années 1980, c'est l'épopée parisienne de Lokéto en compagnie d'Aurlus Mabélé, Diblo-Dibala (guitariste), Ngouala Baron, Mav Cacharel, Macaire. Blandin est de la partie. La vague de la rumba brazzavilloise submerge Paris. C'est l'âge d'or de la soukous congolaise. L'impact déborde les frontières de l'Hexagone. L'onde de choc est ressentie aux quatre coins de la planète : des Antilles à la Namibie.
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Blandin, interactif, élargit son camp d'action. La guitare, le clavier, le chant n'ont plus de secret pour lui. Nombre d'arrangements des tubes congolais, voire africains, portent son empreinte. Equipé d'un studio d'enregistrement personnel, l'artiste approfondit sa connaissance de la programmation et de l'harmonie. Il façonne les tendances musicales dans un univers où la World Music est aussi variée qu'exigeante.

Le dernier dossier dans lequel sa touche artistique a été totale porte le nom Kabou (offrande), une œuvre de Soum Karol, l'autre complice des années Zimbabwe, à Moungali, laboratoire qui a vu naître des enfants terribles : Jean-Jacques Bayonne, Armand Kaba Mando, Malik, Rodin, Mac La Jeannot, Ntis, Yvon Lay P., Malonga Papillon, Ya Dave, Rigo Star, Lazare Balossa, Ntys, Ougos, Belmis...

Voulant changer de fusil d'épaule, cherchant à mettre plusieurs cordes à son arc, l'artiste avait fait une reconversion dans la messagerie et la logistique.

Ce lundi 20 août, un accident professionnel, bête et cruel, a stoppé net la carrière d'un génie de la musique qui n'avait pas encore fini d'apporter sa pierre à l'édifice.

Que la pléiade des artistes disparus accueille l'étoile au firmament des Stars.

SignéForce de frappe

Veillée : samedi 25 août Sevran Beaudotte RER B direction Roissy.
Contacts :
Ma Mpondo : 0752728432
Baudry : 0627422338 / 0605649625
Jérémy : 0668166195
Blanchard de Ville Propre : 0755375440
John Boxingo : 0771012453

Sassou partout partout ou le calembour significatif des quartiers nord de Brazzaville

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Sassou partout/partout. La dérision par la chanson est partout, en dictature, l'expression de la colère qui, à défaut de mettre à terre le pouvoir qui le brime, se borne de trainer ses représentants dans la boue. C'est ce qui est arrivéà Talangai au cours d'un concert quand le bal a tourné au carnaval.

Une vidéo virale sur la toile, mettant en scène le détournement sémantique d'une chanson à succès de Patrouille des Stars a procuré un immense plaisir à tous les anti-Sassou de la planète. L'humiliante vidéo est d'autant plus surprenante, pour le pouvoir de Sassou, que le bal s'est déroulé en terrain conquis : les quartiers nord. Cela signifie que transgresser la sacro-sainte loi de l'atteinte à la sûreté de l'Etat n'est plus redouté par la population bien que, à l'heure qu'il est, au Congo nous vivons une atmosphère politique extrêmement nerveuse où le moindre couac conduit soit en taule soit à la tombe.

Histoire d'une dérision nominale

Le retournement stigmatique d'un air populaire aux dépens du Président Sassou n'est pas un phénomène nouveau. Souvenons-nous du tube de Coupé-Cloué des années 80 «Femme Kolokint» dont le contenu fut détourné en bonne et due forme, ridiculisant les organes génitaux de Sassou. La mélodie créole haïtienne, fort banale, devint : «Mbanga za Sassou.». Ensuite il eut toujours à la même époque un célèbre solo de Pépé Felly (Zaïko) qui fut récupéré. (Sassou bu ka télé ku Mavula mbongo kani).

Il reste que chiffonner le patronyme du tyran d'Oyo pendant un concert live est de l'ordre de l'inédit. Kevin Bouandé a mordu très fort le jarret d'Otchombé.

A boma awa aboma kouna

La rupture a alors eu lieu, à Talas, à la grande joie d'une foule qui ressentait le désir de libérer la parole, de se défouler. Comme une pulsion longtemps contenue, elle a naturellement explosé. L'inconscient collectif ne connaît pas d'auto-censure.

Sassou, le chouchou des quartiers Nord, a vu son nom substituéà la place d'un célèbre coureur de jupons répondant au sobriquet de «Tonton partout/partout.». L'extrait du concert subversif partagé dans les réseaux sociaux donne d'autant plus d'épaisseur à la stigmatisation de la violence politique que le concert de Patrouille des Stars semblait légal (bénéficiant de toutes les autorisations) et offert au public par les autorités elles-mêmes afin de magnifier la fête nationale du 15 août.

Puis, patatras, l'irrespect du nom de Sassou prit le relai dans la fièvre du samedi soir, comme un songe d'une nuit d'été. Le classique tonton partout/partout se métamorphosa en « Sassou partout/partout ». L'axiome de la critique du public est le suivant : cet homme est tout et partout, par tous les temps, de tous les temps, de tout temps. Ca suffit ! ll faut que ça change.

Mais la substitution onomastique est un classique de la dérision politique. On l'a vu avec «Mbanga za Sassou» après le coup d'état de 1979. On l'a vu avec François Hollande et le fromage hollandais. Les pouvoirs souffrent de tous les calembours et, l'opinion publique ne s'en prive pas, surtout si le représentant du pouvoir est un bouffon, un cruel bouffon. Comme Sassou.

Cristel Kiki Nguesso, le fils, vécut aussi les affres du détournement sémantique avec Youss Band, lorsqu'à Paris, au Palais des Congrès, l'artiste qui n'était pas l'invité-surprise réserva une surprise de taille aux organisateurs. Souvenons-nous de son «C'est ça qu'on appelle la dictature» qui résonna dans la salle du Palais comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Kiki fut humilié. Youss Band mit le public de son côté alors que la plupart des invités dans la salle furent triés sur le volet c'est-à-dire pro-PCT ; comme à Talangaï, quand, face à ses propres électeurs, le nom de Sassou fut proprement sali.

Le syndrome Youss-Band

A Talangaï, dans les quartiers nord, nous sommes dans le contexte du carnage de Chacona. Kévin Bouandé, enfant des quartiers nord ayant fréquenté le Lycée Thomas Sankara, vit au cœur de la zone où ont été raflés les 17 faux Bébés Noirs massacrés au commissariat de Chacona. Le public de Talas, atteint du « syndrome de Youss-Band » (du nom du chanteur qui administra une douche froide à Kiki) renversa l'image de son idole Sassou, déboulonna la statue du bâtisseur infatigable.

Kévin Bouandé, la chose est évidente, comptait au moins un ami parmi les massacrés de Chacona. Le sang du public ne fit qu'un tour quand la star entama l'intro de son tube «Tonton Partout/Partout.». Les suppliciés de Chacona n'étaient pas encore conduits dans leur dernière demeure. Le crime était encore frais. Tout Talas était en colère. Sans concertation, le public remplaça le substantif de Papa Bonheur par celui de Tonton tueur. Ce soir-là les oreilles de chouchou Sassou durent beaucoup siffler car jamais le roi d'Oyo n'a jamais été jeté dans l'arène sans une feuille de vigne pour cacher ses mbanga. et autres bangala.

Sassou a les mains les plus sales d'Afrique. A son palmarès : les enfants de Moukondo, les massacres de Bacongo/Makélékélé, la boucherie du Pool, la charcuterie du Beach. Puis, last but not the least, Kibéliba/Chacona. Partout, au Nord, au Sud, dans tous les azimuts, l'homme expédie la population dans la mort. «A boma awa, aboma kouna »résume à merveille les quarante ans de violence politique de Sassou.

Toute population bernée se retourne contre ceux qui lui font des promesses et ne les tiennent pas.
Le chanteur qui va t'aduler est le même qui va se farcir ton pouvoir. Aujourd'hui c'est Kévin Bouandé des Patrouilles des Stars. On attend le tour du cireur de pompes professionnel, Roga-Roga, de jouer un tour à son Tonton Sassou, de lui en mettre partout sur la gueule, plein la gueule. Partout/ partout /partout…

Isidore Akouéli

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Chrysostome Nkoumbi-Samba : « la machine à voter est une grande première pour l'Afrique »

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L'actualité politique en République Démocratique du Congo coïncide avec les fondements de ma thèse "Dans un contexte de modernisation des élections politique, quelle stratégie adoptée pour assurer la sécurité et la confiance dans le vote électronique" et de mon projet initiéà l'issue de ma formation MBA Management de la Sécurité des Données Numériques au sein de l'école de management de l'institut Leonard de Vinci à la Défense 92 (France). Le sujet avait été choisi pour être le prolongement de mon parcours professionnel au sein de l'ACCT devenu l'Organisation Internationale de la Francophonie où pendant presque 20 ans en qualité de fonctionnaire international au siège parisien, j'ai conseillé, initié, accompagné, managé la transformation numérique des métiers et les projets stratégiques de l'Organisation - Actuellement Directeur Associé/Conseil au sein du Cabinet NP Consultant (Paris-France), je conseille et accompagne les dirigeants au niveau du comité exécutif dans la digitalisation et la sécurisation de leur patrimoine informationnel, je dispense également des cours sur les risques pays au sein du MBA MSDN de l'institut Leonard de Vinci.


L' explication de la volonté de la CENI de mettre en place des machines à voter pour l'élection du nouveau président en RDC

Une réelle opportunité de réaliser le saut technologique sur proposition de la CENI en vue de l'organisation des élections du 23 décembre prochain. Après deux reports, le pays est plongé dans une crise de laquelle il faut bien sortir en capitalisant sur les erreurs ou les manquements constatés lors des précédentes tentatives de consultation. Il est temps de permettre la relance de la machine économique qui pourrait s'appuyer sur le levier formidable que représente la transformation digitale. La décision du président Joseph Kabila de ne pas se présenter démontre une volonté forte de rupture avec le mode de gouvernance du passé. Elle projette désormais le pays vers un futur qui, une fois de plus, ne se fera pas sans le digital de l'avis de tous les analystes. Vu sous cet angle, la RDC, comme l'ensemble de l'Afrique, n'a ni excuses, ni le droit de rater ce rendez-vous avec l'histoire. A mon sens, la décision de la CENI démontre une vision indispensable pour la RDC du 21e siècle. Celle-ci a le mérite de placer la question de l'apport du numérique au cœur du débat : « Quelle place et quel rôle pour le numérique pour la RDC du 21e siècle ? ». De toute évidence, les électeurs congolais à l'horizon 2030 seront les jeunes d'aujourd'hui qui auront atteint l'âge de la majorité en phase avec un appareil digital dans leur environnement immédiat. Comprendront-ils qu'on ne puisse pas organiser des élections du fait des difficultés récurrentes depuis les années d'indépendance ? Toutefois, il faut reconnaitre que les enjeux sont énormes à l'image des défis.

De la nécessité d'un élan national et d'une solidarité internationale

En l'espace de six mois, il est prévu de réaliser le déploiement des machines sur un territoire 80 fois plus grand que la Belgique, d'assurer le cadre de confiance et de sécurité autour de l'opportunité d'utilisation des machines qui, rappelons-le, ne sont que des outils dont l'utilisation doit être encadrée afin d'éviter les dérives. A ce jour, et aux dires de son président, la CENI s'emploie à mettre en place les infrastructures nécessaires. Le défi technique est énorme mais pas insurmontable. Mais au-delà des infrastructures techniques et physiques, il s'agit de s'atteler et de s'interroger sur le devenir de l'humain face aux évolutions mondiales de la technologie et de sa place au cœur de cette transformation voulue. L'acceptation de la machine à voter, donc du nouveau processus, nécessite un changement radical dans la manière d'être et de penser. C'est presque un cadeau du ciel de pouvoir échanger véritablement et de manière systémique pour ne plus reproduire les schémas du passé tant dans les difficultés jusqu'ici constatées, ses conséquences, et ses opportunités. C'est l'occasion de faire un état des lieux des connaissances en vue de la mise en place de l'ensemble des structures et infrastructures dans la réussite de son plan de développement numérique.

La modernisation du processus électoral vient du passé et doit tendre vers l'avenir

L'étude de l'évolution du mode opératoire du vote montre que cela ne s'est pas toujours fait de manière linéaire. Il est à noter que le vote secret est actuellement considéré comme la seule méthode qui puisse assurer la sincérité des élections. Tel n'a pas toujours été le cas auparavant. Au cours du « long » dix-neuvième siècle, l'adoption du vote secret provoqua un grand débat dans les pays occidentaux. Cette discussion devint globale à travers la comparaison entre les systèmes électoraux. Cette approche transnationale de la réforme, fondée sur des réseaux internationaux de communication plus rapides, est cependant restée dans l'ombre, alors qu'elle est essentielle pour comprendre l'invention et la diffusion à travers le monde de l'«australian ballot», avec son bulletin officiel imprimé et, surtout, son isoloir. Une innovation d'origine coloniale a ainsi inspiré le renouveau des procédures électorales en Angleterre et aux États-Unis, puis en Belgique et en France. La diffusion du vote secret offre un excellent exemple de circulation des idées et des pratiques. Dans ce cas néanmoins, des spécificités locales ont persisté, faisant ainsi obstacle à l'adoption d'un modèle uniforme. La France est le dernier pays développéà avoir adopté le vote à l'urne et l'isoloir après presque un siècle de discussions au sein de l'Assemblée Nationale entre les conservateurs qui considéraient que ce mode était dangereux afin de conserver leur main mise sur les électeurs et les réformateurs. L'utilisation du vote électronique a engendré de nombreuses interrogations justifiant la mise en examen de la situation au sein de plusieurs pays européens qui ont commencé leur expérience à plus ou moins grande échelle, à l'exemple de  : l'Allemagne, l'Angleterre et le pays de Galles, la Belgique, l'Espagne, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse, où les expériences ont toutes été arrêtées. Toutefois, bien que le vote électronique n'arrive pas à répondre de façon satisfaisante aux besoins électoraux de pays comme la France, les États-Unis ou bien d'autres encore, il présente bien des avantages, encore plus aujourd'hui avec la grande révolution technologique, étant entendu que, pendant que les politiques, pour des considérations électoralistes, s'échauffent sur la dangerosité des machines, la technologie a réalisé des bonds spectaculaires en terme de maturité et de fiabilitéà tel point qu'aujourd'hui le grand risque dans le processus électoral ne sont plus les machines à voter mais davantage les manipulations et la non prise en compte des contraintes de sécurité comme l'ont démontré les dernières élections américaines et Françaises. La RDC, en optant pour les machines à voter, ouvre le champ des possibilités de la transformation numérique indispensable pour les sociétés africaines et pourrait très bien s'inspirer de l'ensemble des expériences des pays européens car, in fine, il s'agit de la transformation digitale des sociétés dont il est question. Il n'est pas exclu, dans l'avenir, que les grandes entreprises du numérique proposent leur modèle de vote en l'absence d'alternative gouvernementale, exacerbée par l'incapacitéà organiser des élections, exposant ainsi le pays et l'Afrique à une perte de leur souveraineté, à un moment où l'on parle d'économie numérique, donc de l'économie de la donnée, dont la richesse représente bien plus que ce dont regorge le sous-sol Africain ; une prise de conscience était nécessaire.

Un continuum entre modernisation du processus électoral et développement économique.

Ce n'est pas un conseil ni une exclusivité, mais une évidence : le processus électoral est un processus continu et permanent, il devrait obéir à une stratégie d'amélioration continue de l'ensemble de ses composantes, offrant ainsi des potentialités économiques colossales au sein de son écosystème. En réussissant son pari d'organisation du vote à partir des machines à voter, la RDC sera, non seulement pionnière, mais aussi leader en Afrique à l'image de l'Estonie, petit pays d'Europe dont le modèle de transformation numérique est unique et exceptionnel. Le processus électoral évolue en même temps que l'évolution sociologique des sociétés. Ainsi, par exemple, la fixation de l'âge de la majoritéà 18 ans n'est pas le fruit d'un hasard, mais bien d'un acte politique, à une période où les esprits n'étaient pas préparés, mais il fallait une réponse politique à la contestation de la révolte de Mai 1968 ; le Président Français Valery Giscard d'Estaing en avait fait sa promesse de campagne et l'a imposé en 1974, aussitôt juste après son élection. La RDC en particulier, et l'Afrique en général, non seulement attirent les convoitises avec leur grand potentiel de développement en termes d'évolution de la population, mais aussi peinent à organiser les élections, donc à mettre en place des Hommes et des Femmes qui doivent conduire à la destinée des pays. La transformation numérique, donc les machines à voter, représentent une chance inouïe et un point de rupture en vue d'un futur souhaitable. Ce processus dans ce sens est indissociable avec le développement économique de la RDC.

Mettre les compétences nationales au centre en vue de l'atteinte des Objectives de Développement Durable.

La réussite de cette première tiendrait, pour beaucoup, aux capacités de l'ensemble des parties prenantes à mettre en avant l'intérêt national à s'accorder sur les exigences nécessaires et indispensables à l'organisation et à l'utilisation des machines, non pas comme finalité, mais plus comme levier dans la mesure où la technologie n'a de sens que si elle permet aux hommes d'objectiver pour un changement en profondeur. La volonté politique y est, de mon point de vue, avec la décision du président Joseph Kabila de ne pas se présenter, resterait donc le consensus des principaux leaders dans l'intérêt du développement. La RDC a rendez-vous avec l'histoire pour sa transformation numérique, et avec elle l'espoir d'une jeunesse Africaine qui, d'ici à 2030, devra vivre dans un monde globalisé sans frontière et complètement digitalisé ; elle peut compter sur l'expertise nationale, africaine et internationale pour s'affranchir des contraintes et difficultés à l'image du réseau afrik@cybersecurité que je préside, dont l'ADN consiste dans l'accompagnement des institutions vers une transformation numérique maitrisée car finalement, comme le disait Jean Monnet :«Rien n'est possible sans les hommes mais rien n'est durable sans les institutions», il ne s'agit pas seulement de technique mais d'accompagnement du changement selon les standards internationalement reconnus.

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contact@afrikacybersecurite.com

Chrysostome Nkoumbi-Samba

TRIBUNE : REPUBLIQUE DU CONGO, UN APPEL AU RETRAIT DE SASSOU https://mondafrique.com/congo-brazzaville-un-appel-au-retrait-de-sassou/

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Le 15 août 1960, à Brazzaville qui fut «un des hauts lieux de la France Combattante» sous l'occupation nazie, André Malraux, au nom du gouvernement français, livrait un message de libertéà l'occasion de l'accession à l'indépendance de la République du Congo.

58 ans après ce message d'espoir, la République du Congo vit sous une dictature prédatrice où la liberté est confisquée, les crimes humains y sont commis sans que la justice ne soit rendue aux victimes et l'économie nationale est détruite.
Que se passe-t-il en vérité, dans ce pays ?

Un pays dévasté par 34 ans de pouvoir sans partage

Ce pays aux ressources hydrauliques et forestières inestimables, au sous-sol riche en minerais et notamment en pétrole est devenu membre de l'OPEP. Et pourtant les Congolais qui ne sont à peine que 5 126 000 habitants ne bénéficient pas de ces ressources. Plus de 40% de Congolais vivent sous le seuil de pauvreté.

Dans ce pays, l'eau potable manque pour le grand nombre. L'école végète, le système de santé agonise. Les fonctionnaires peinent à recevoir leur solde. Les arriérés de pensions des retraités s'accumulent. Les bourses des étudiants ne sont plus versées.
Comment en est-on arrivé là ? Comment, après plus de dix ans de boom pétrolier qui se sont traduits par d'importants excédents budgétaires, l'économie du pays est-elle devenue aussi exsangue ?

La situation du Congo, trop vite attribuée à la chute des prix du baril sur le marché international a cependant des responsables bien connus.
Le premier de ces responsables est Denis Sassou Nguesso qui totalise à ce jour 34 ans de pouvoir sans partage.

Battu lors des élections démocratiques de 1992, Sassou Nguesso est revenu à la tête du pays en 1997 après un sanglant coup d'État.
En 2015 la loi fondamentale de 2002, taillée sur mesure l'empêche de se représenter. Il opère cependant un passage en force en décrétant un changement de Constitution. Puis en 2016, il organise un hold-up électoral.
Depuis lors, toute opposition est muselée et réprimée. Les populations civiles sont terrorisées, les procès staliniens se poursuivent tout comme les crimes humains notamment dans le département du Pool.

Sassou Nguesso a érigé la criminalité en système de gouvernance et l'a institutionnalisée dans "sa" constitution actuellement en vigueur qui stipule à l'article 96 qu' : «aucune poursuite pour des faits qualifiés de crime ou délit ou pour manquement grave à ses devoirs (…) ne peut …être exercée contre le Président de la République après la cessation de ses fonctions». Que peuvent alors espérer, dans ces conditions, les parents des jeunes adolescents tués récemment au commissariat de police de Chacona à Brazzaville ?

Une logique sous-tend tout cela : le népotisme. Il est de notoriété publique que le fils de Denis Sassou Nguesso, déjà en campagne, veut succéder à son père. Mais, n'est-il pas évident que ce «fils de » a tout sauf le mérite ? Les Congolais et le monde entier se souviendront de l'affaire de "Panama Papers". Selon l'enquête du «Consortium de journalistes » qui a révélé ce scandale, les avoirs bancaires du fils-prétendant et d'un des neveux, engloutis dans les différents comptes disséminés à travers les paradis fiscaux s'élèveraient à 6,685 milliards de dollars soit l'équivalent de 73,14 % du montant de la dette totale du Congo évaluée en 2018 à environ 9,14 milliards de dollars par le FMI.

En fait, tout le pays a été mis en coupes réglées par l'ensemble du clan au pouvoir atteint par des scandales de corruption et de concussion avérés sur lesquels la justice congolaise, malheureusement aux ordres, ne peut enquêter. Alors, l'impunité devenue la règle, triomphe !

Mais un tyran, si cruel soit-il, ne tient pas sans ressorts intérieurs et appuis extérieurs.
Sur le plan intérieur, il faut noter que la vertu, fondement du gouvernement républicain, n'est pas le ressort qui meut les autorités congolaises. Celles-ci sont sous l'emprise de la manducation dont la conséquence évidente est le règne de la « politique du ventre » et la prolifération des « antivaleurs » décriées récemment par les Évêques congolais.

Des appuis extérieurs

Sur le plan extérieur, le système Sassou Nguesso bénéficie également de soutiens bien connus.
Qui a financé la reconquête du pouvoir par Sassou Nguesso en 1997, si ce n'est la compagnie pétrolière Elf devenue Total avec le soutien des autorités françaises de l'époque.

Le 30 juin 1998, le Président Jacques Chirac se réjouissait à Luanda de l'intervention militaire de l'Angola au Congo-Brazzaville, et ajoutait : « Denis Sassou Nguesso s'est engagéà mettre en œuvre le processus de démocratisation dans un délai maximum de 2 ans » (cf. François-Xavier Verschave, Noir Silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, Paris, les arènes, 2000, p. 16). Depuis lors, ce dernier s'y accroche obstinément.
Qui a berné le FMI pour permettre au régime de Sassou Nguesso d'être éligible à«l'initiative pays pauvre très endetté», si ce n'est encore Total avec le soutien de la BNP (cf. J. Baruch, In Le Monde, « Economie et entreprises », 11 avril 2018, p. 3.).
Et pour quels résultats !
Aujourd'hui, comme dans les années 1980, le Congo est bloqué. Il ploie sous une dette insoutenable, sans précédent dans la Zone Franc Cfa : plus de 117% du PIB comme l'atteste le FMI. Une fois de plus, Sassou Nguesso a conduit le Congo à la faillite généralisée.

Que faire ?

L'issue de cette crise multidimensionnelle passe par des changements institutionnels fondamentaux impliquant le retrait de Sassou Nguesso.
Dans cette perspective, nous, signataires de la présente tribune, lançons un appel :
1. Aux décideurs de la Communauté internationale, pour aider le peuple congolais à recouvrer sa liberté confisquée.
2. A la France et à la compagnie pétrolière TOTAL, qui ont imposé il y a 21 ans le retour de Sassou Nguesso au pouvoir au Congo par les armes, à assumer leur part de responsabilité : celle-ci commande que la France ne puisse accepter le statuquo actuel.
3. Aux banques qui conservent l'argent volé, pour le geler jusqu'à ce qu'il soit restitué au peuple congolais lorsque celui-ci aura rétabli les institutions démocratiques, selon les vœux exprimés par les Évêques congolais dans leur « Déclaration » du 9 mai 2018.
4. Aux démocrates congolais, pour sauver la République, en faisant échec aux manœuvres actuellement en cours et qui visent à organiser une succession dynastique au Congo.

Brazzaville, Londres, Paris, Rome, Québec, Washington, le 13 août 2018

Les premiers signataires :

1. Jean-Edouard SATHOUD, Ancien Vice-Gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), France
2. G. Mâwa-Kiese MAWAWA, Physicien, Editeur, ancien Parlementaire congolais, France
3. Ferdinand Justice MOUKALA, Juriste, Conseiller en Gestion de Patrimoine, France
4. Noël Magloire NDOBA, Economiste-Chercheur, France
5. Anthyme BAYIMINA, ancien Fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD), France
6. Marcel ABIGNA, Administrateur, France
7. Jean Joseph William OTTA, ancien Ministre congolais, France
8. Benoît KOUKEBENE, ancien Ministre congolais du Pétrole, France
9. Joseph OUABARI MARIOTTI, ancien Ministre congolais de la Justice, France
10. Alexis-Richard MIAYOUKOU, Economiste Consultant, France
11. Herve THELAMA MIABEY, Phd, Professeur d'Université, États-Unis
12. Jean Médard MOUNDZIKA, MBA, New Jersey, USA
13. Georges GOMA GAKISSA, Sociologue, Professeur d'Université, Canada
14. Pierre BOUTRY, Responsable Afrique du Parti de Gauche Français, France
15. Jean-Paul VANHOOVE, Responsable de l'agenda des actions africaines, France
16. Djess Maurice KIBANGOU Dia MOUNGOUANSI, Économiste, France
17. Guy Sosthène MYAMBALLAT, Agronome, France
18. Benjamin TOUNGAMANI, Enseignant, France
19. Isaac SENGA DJOUMALI, Biologiste et romancier, Professeur d'Université, France
20. Michel MPANDI, Pharmacien, France
21. Marcel TOUANGA, Colonel à la Retraite, France
22. Simon-Pierre MOUSSOUNDA, Ingénieur de Télécommunications, Colonel de l'Armée congolaise, France
23. Andréa NGOMBET MALEWA, Consultant Communication & Marketing, France
24. Jean-Noël MABIALA, Docteur en Sciences du langage, chargé d'enseignement à l'Université Lumière Lyon 2, France
25. Marcel MAKOME, ancien Ambassadeur congolais, France
26. Marie-Louise ABIA, Ecrivaine, Grande Bretagne
27. Raphaël GOMA, Universitaire et Enseignant, France
28. Eugène Fernand LOUBELO, Universitaire, Enseignant, France
29. Marc MAPINGOU, Communiquant, France
30. Jean Benoit DZABA, Opérateur économique, France
31. Jacques OKOUMBA, Universitaire, France
32. Mathieu MALONGA, Prêtre Dominicain, France
33. Justin BALONGA, Juriste, Enseignant, France
34. Justin DANDILA, Juriste, France
35. Claude Ludovic MBANY, Ingénieur des Systèmes ordinés, Adjoint à l'horaire Grille & Diffusion-Société Radio-Canada, Canada
36. Dominique EBIOU, Universitaire et Enseignant, France
37. Jean Claude TRILLAND-SANGOU, Electronicien, France
38. François MISSENGE, Enseignant, France
39. Antoine-Page KIHOULOU, Conseiller en Insertion Professionnelle, France
40. Mingua BIANGO, Journaliste, France
41. Guy Charles MADEDE, Opérateur économique, France
42. Sanneli TAMBA-TAMBA, Informaticienne, France
43. Anicet MAPA, Informaticien, France
44. Sadio Morel KANTE, Journaliste, France
45. Gatien SAMBA, Journaliste, France
46. Alban MAHOUKOU, Étudiant, France
47. Rodrigue TCHINKATI, Informaticien, France
48. Gertrude MALALOU-KOUMBA, Enseignante (Maître de conférences), France
49. MASENGO Ma MBONGOLO, Directeur artistique, Malaki ma Kongo, Italie
50. Guy MAFIMBA, Gestionnaire des systèmes d'information, France
51. Roland-Levy NITOU, Gestionnaire en Logistique, France
52. Donald Pontys NGOUMA DE MANGOUBI, Machiniste Receveur, France
53. Pierre MACKANGA, Opérateur économique, France
54. Mado NOUAHO, Gouvernante, France
55. Didier MPOUKI, Black Cab, Londres, Grande Bretagne
56. René MAVOUNGOU-PAMBOU, Docteur en Linguistique, écrivain, Grande Bretagne
57. Milandu NZONZA-BANZILA, Chargée de Communication, France
58. Bruno MBEMBA, Enseignant, Suisse
59. Jeanne BOUANGA, Gestionnaire, France
60. Socrate P. BOUZINGOU, Consultant informatique, Canada
61. Iréné OKAKANDONGO, Avocat, Washington, USA
62. Huguette LEBANITOU, Aide-Soignante, France
63. Roger BAVIBIDILA-KOUSSENGOUMOUNA, Avocat, France
64. Jean-Richard SAMBA DIA NKOUMBI, Economiste, Entrepreneur, France
65. Euloge Fabrice BADINGA, Administrateur des Saf, Congo
66. Davernys ITOUA, Conseiller en Insertion sociale et professionnelle, France

https://mondafrique.com/congo-brazzaville-un-appel-au-retrait-de-sassou/

Programme des obsèques de Blandin Diantsia Wabasha

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La communauté des musiciens, les parents et les amis, ont honoré de leur présence, samedi 25 août 2018, la cérémonie de Sevran Baudotte dédiée à la mémoire de Blandin Wabasha (voir notre article http://www.congopage.com/Blandin-Wabasha-a-joue-sa-derniere-note-de-musique?var_mode=calcul)

On a noté la participation de nombreux artistes autour des chansons exécutées à cette occasion : Diblo Dibala, John Boxingo Gina, Dana, Prisca, Lucie, Nzonzi Christian Nzamba Malanda, Brice Malonga, Belkos, Djuny, Claude Abdan, Balou Canta, Bazo, Malou Dieudonné, Soum Carroll...

Ci-après la suite de l'hommage à l'artiste.

Programme des obsèques

Recueillement samedi 1er septembre 2018 à 11 h au 85 rue Marcel Semba ( 93) Villetaneuse.

Funérarium de Joncherolles situé derrière AUCHAN.

13 h départ pour l'Eglise catholique à la Paroisse de Tous les Saints, 1 rue de L'Illustration93000 Bobigny.

Transport Fort d'Aubervilliers. Bus 134 ou 234
Arrêt Pont de pierre
Messe 14h
Départ cimetière 15h30
Inhumation 16h00

Retour salle de l'église pour un pot de remerciement
à 17h.

Puis fin de la cérémonie.

Me Maurice Massengo-Tiassé s'interroge sur la stratégie de Ntoumi pour faire partir la dictature

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La montagne de la résistance a-t-elle accouché d'une souris ? C'est ce qui inquiète Me Massengo-Tiassé qui connaît bien la galaxie ntoumiste.

Non je n'adhère pas à une paix et une négociation sans arbitrage international et participation de toutes les forces vives de la Nation. Non je ne cautionne pas une négociation entre coquins et copains.

C'est dommage que Jean Gustave Ntondo qui a obtenu un cessez-le-feu et les autres pseudos négociateurs aient pu se faire rouler par le pouvoir sanguinaire en n'insistant pas sur les clauses et les premières exigences de Ntumi parmi lesquelles la libération sans condition de tous les prisonniers politiques. Une fois de plus cette exigence est restée lettre morte, jetée aux oubliettes par le tyran de Mpila.

En fait, alors que toutes les clauses conduisant à une véritable paix n'ont pas été appliquées, voilà le Pasteur Ntoumi et ses proches s'appliquent avec zèle à faire ramasser les armes. Une opération de dupes qui veulent des postes dans le pouvoir usurpé par Sassou qu'ils ont cependant combattu en prenant le maquis.

Je suis opposéà votre aventure et à votre amateurisme politique. Après la signature des accords en décembre 2017, voici neuf mois, je continue de les désapprouver sous la formulation actuelle. Vous aurez pu corriger votre erreur en associant toutes les forces vives de la Nation y compris les confession religieuses à cette phase des négociations, pour parvenir à une véritable solution politique de la crise issue du changement de la constitution et du holdup électoral.

Votre attitude va vous confondre. Vous passerez, en définitive, pour des complices du génocide dans le Pool.

Vous n'avez même pas pu démentir le grossier mensonge du surprenant et hésitant Général Norbert Dabira à son procès, où il a raconté des inepties du genre : les armes des forces d'autodéfense contre la tyrannie provenaient de Nianga Mbouala. Doit-on conclure que qui ne dit mot, consent ?

Je suis sidéré contre votre complicité avec un pouvoir sanguinaire en contraignant Ntoumi à votre éventuelle stratégie de faire partie de l'équipe de Sassou comme certains membres du CNR l'ont déjà fait avant vous. Même s'il ne le proclame pas haut, Ntoumi a été piégé par les siens car la lisibilité de son combat pose désormais problème dans l'opinion nationale.

Aujourd'hui le pouvoir corrupteur verse à chaque membre du Comité de suivi des accords 500.000 de francs par mois.

Quelle méprise en négociant avec un statut juridique flou ?

Vous ne me direz pas que ce n'est pas de la corruption ? ce n'est pas une tentative de corruption ou une corruption tout court ? Certaines institutions et personnalités comme Marius Mouambenga, au stade actuel de suivi des accords, auraient pu s'impliquer puisque le « fameux » Coordonnateur Résident du système des Nations Unies, le Ghanéen Anthony Kuaku Ohemeng Boamah brille par son inaction au Congo. Ce dernier préfére couvrir l'une des dictatures les plus sanguinaires de la planète et profiter de ses largesses pour s'enrichir au Congo. Où est la participation de la communauté internationale et des forces vives de la Nation comme l'avait voulu et déclaré Ntumi. On la cherche en vain. Le médiateur Ghanéen s'est tellement fait du beurre dans la crise congolaise qu'il est devenu un grand investisseur immobilier à Accra.

En deux ans de résistance, qu'est-ce que vous avez fait pour que le Pool ne soit plus une forteresse avec plusieurs bases militaires alors qu'il était question que la force de Sassou se retire complètement de ces localités ?

Le sort des populations du Pool est négligé, rien n'a changé.
Celles ci ne sont ni assistées ni soutenues, alors qu'elles ont droit à réparation du préjudice subi.

Je suis très en colère en vous disant ce que je ressens du piège qui vous a été tendu par l'homme qui aime le goût du sang.

J'insiste que vous auriez pu démentir les propos incohérents du général DABIRA. Nombre de Ninjas ont été surpris d'entendre ce genre de propos de Norbert Dabira sans que vous n'ayez le courage de porter un cinglant démenti.

Or, ma liberté de parole et ma franchise me poussent à dire ce que j'ai vu et entendu au cours de mon bref exil intérieur dans le Pool. Oui je confirme que les ninjas avaient ravi les armes des militaires stationnés dans les 12 gares CFCO traversant le Pool. J'ai été témoin à Kibossi du désarment des forces publiques par les Ninjas.

Vous aurez pu donc démentir au lieu de laisser Dabira créer le doute dans l'esprit de ceux qui croient encore en la sincérité du combat des résistants dans leur mission d'autodéfense, car comme le stipule le 3è considérant de la Déclaration Universelle des droits de l'homme : «il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression.»

Nous ne fléchirons jamais sur ce principe cardinal repris par Sassou, quand il dit le 26 novembre 1992 : «Lorsque la Constitution est violée, les démocrates ne doivent pas l'accepter…Nous prenons l'opinion internationale à témoin.»
Mon cher Ntondo, votre démarche ne renforce-t-elle pas l'hypothèse de «Ntoumi allié de Sassou dans le Pool. » ?

Au bout du compte pour vous comme pour les Nianga-Mbouala, le Pool reste le grand fonds de commerce jamais constitué sous Sassou, loin devant le maquis d'Ikonongo avec Pierre Anga.

Me Maurice Massengo Tiassé
Initiateur de la Résistance contre la tyrannie de Sassou depuis 2009

Aux sources du GENOCIDE en cours dans le département du Pool : Le fratricide non assumé du président Marien Ngouabi

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Liminaire : Quelques documents historiques de première main permettent aujourd'hui de jeter un regard critique sur les assassinats de mars 1977, ainsi que sur les bases idéologiques mensongères du principal acteur de ces fratricides en masse que connaît la République du Congo, depuis cette date jusqu'à ce jour. Cette tragédie tropicale est relatée par des extraits d'acteurs, qui de près ou de loin ont participéà ces événements.

LEKOUNZOU Justin : Extrait d'un article paru dans Afrique Éducation, n° 364 du 16 au 31 mars 2013.

(...) Venons-en maintenant à l'assassinat du président Marien Ngouabi. (...) La mort du président Marien Ngouabi, a entraîné l'exécution d'illustres personnalités parmi lesquelles, le président Alphonse Massamba-Débat et le cardinal Emile Biayenda. Toutes ces personnalités auxquelles il avait été attribuéà tort l'assassinat du président Marien Ngouabi, ont été sacrifiées sous l'autel de l'ambition d'un homme parmi les plus cruels et les plus sanguinaires que l'Afrique ait jamais connu, à savoir, le président Denis Sassou Nguesso. Ce dernier alors ministre de la Défense et de la Sécurité, en 1977, a été le principal instigateur de la mort du président Marien Ngouabi, voire son principal commanditaire. (...)

Docteur KOUKA MBEMBA : Déclaration à la Conférence Nationale Souveraine de 1991.

Je ne peux pas vous dire comment tous ces gens sont morts. Mais là, je dis quand-même, il y a quelque chose qui ne va pas. Vous coupez la carotide à quelqu'un qui largue sur place 6 litres de sang. Et le bonhomme arrive propre habillé comme moi. Il a des trous dans le dos, et la tenue qu'il porte n'a pas de traces de trous. Là je dis NON ! C'est pour cette raison, Monseigneur, président de la Conférence, que j'ai demandé hier ici que ceux qui ont assisté hier à la mort du président Marien Ngouabi, et qui ont transporté le corps, viennent nous dire ici quand, où et comment Marien est mort et le moment où il est arrivéJPEGà l'hôpital militaire. C'est ce trou là pour lequel j'ai demandé une explication. Je n'ai jamais vu un cadavre tué de cette façon et aussi propre, Monseigneur. (...)

EYABO, président de la commission d'enquête sur l'assassinat de Marien Ngouabi : Déclaration à la Conférence Nationale Souveraine de 1991.

Ayant été informé que la radio a annoncé les exécutions intervenues au «petit matin» du 26 mars 1977, alors que l'enquête était encore en cours, je suis allé au ministère de la Défense, en ma qualité de président de la commission d'enquête, trouver le ministre de la Défense à l'époque Sassou Nguesso. Je lui ai dit toute ma désapprobation pour tout ce qui venait d'être fait, c'est-à-dire l'exécution des témoins ou des suspects comme on peut l'appeler, de ce matin-là, en l'occurrence Ontsou, le président Débat, Elouo et autres.

Je lui ai dit mon mécontentement. Je lui ai dit qu'il n'était pas possible, pas admissible, pas acceptable que cela puisse se passer ainsi. J'ai ajouté : dans la nuit, je suis venu vous rendre compte. Si vous pensiez que ces gens devaient être tués, il fallait nous avertir pour que la commission d'enquête continue à creuser pour en savoir plus.
Mais comment se fait-il que je vous rends compte, vous ne me dites rien, moi le président de la commission d'enquête, et j'apprends que la cour martiale a siégé et fait fusiller les gens. Mais sur quelle base, la cour martiale a siégé, puisque la commission d'enquête n'a pas encore déposé ses conclusions ?

Et à cause de ça, je m'étais fâché, j'avais sorti même certains mots quelque peu peut-être déplacés à cette époque, je n'en sais rien. J'avais dit au ministre Sassou que : Écoutez-moi, cette façon de faire je ne l'accepte pas, j'ai comme l'impression que parmi vous au Comité Militaire du Parti, il y a des gens qui ne veulent pas que la vérité jaillisse. Je l'avais dit au ministre Sassou.

Dans ces conditions, et conformément à mon caractère, je lui ai dit que je ne pouvais plus continuer àêtre le président de la commission d'enquête, parce que vous avez tué toutes les pièces maîtresses de l'enquête et la vérité sera très difficile à obtenir.

OKONGO Nicolas, membre du Comité Militaire du Parti (CMP) : Déclaration à la Conférence Nationale Souveraine de 1991.

Le camarade Ngolo avait ordonné d'arrêter le camarade Motando pour qu'à partir de lui, nous puissions remonter. Mais au peuple, il y a encore des questions qui se posent. Comment de Motando, on est arrivéà Kikadidi. C'est cette question qu'on doit expliquer au peuple. Motando est un nordique et tout brutalement c'est Kikadidi, un sudiste. Camarade Ebaka, vous qui avez vécu cela, pourquoi les membres du CMP ne parlent pas ?

C'est le CMP qui a donné les instructions : « Allez chercher le président Massamba-Débat ». Il fallait un officier, au minimum un capitaine pour aller chercher le président Massamba-Débat. C'est à ce moment-là que la sécurité d'Etat s'est mise en action. Dans le monopartisme, on suspecte tout le monde, c'était le climat. Il fallait arrêter les suspects. Nous avons fait venir ceux qui étaient à la résidence. On a fait venir Ontsou. Il y avait une commission d'enquête. C'est à partir d'eux, les membres de la commission d'enquête, qu'on a incriminé Ontsou. Là, les gens ne sont pas courageux. Voici comment nous opérions.

Dans un premier temps, il y a une commission d'enquête qui fait son travail, remet à la cour martiale qui prononce des sanctions, donc des peines de mort et on nous amène le rapport. Il ne faut pas incriminer les membres de la cour martiale. C'est nous qui sommes responsables. Le rapport venait chez nous et on autorisait justement « le petit matin ». Même nos femmes ont protesté. Je vais vous dire pourquoi.

Les gens ont peur de parler maintenant. Nous étions dépassés par les événements. En tant que parent de Marien, je reconnais que j'étais dépassé. Mais maintenant avec le recul du temps, je constate qu'il y a eu beaucoup d'irrégularités, parce que j'aurais pu dire NON, ne tuez pas, continuons les enquêtes, mais les revanchards du Nord ne voulaient pas que nous gardions ces gens-là qui ont tué Marien, de les laisser vivants.
Camarade Ngollo, vous vous rappelez, nous étions malmenés, nous étions considérés comme des traîtres. Ils nous disaient si vous laissez ces gens en vie, donc c'est vous qui avez tué Marien. Massamba-Débat ne mérite pas 2, 3 jours. Ce n'est pas possible. Nous étions entre le marteau et l'enclume, dépassés par les événements. Nous avons commis des fautes graves. Il faut le reconnaître, un officier doit avoir le courage de reconnaître ses fautes. C'est bien d'avoir les galons, mais il faut avoir le courage d'affronter les événements. Maintenant s'il y a eu un plus malin que nous dans l'appréciation des événements, je ne peux pas le dire, parce que moi-même, j'étais dépassé. Ce malin était plus fort que nous.

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OKOKO Jacques, commissaire du Gouvernement au procès Marien Ngouabi : Déclaration à la Conférence Nationale Souveraine de 1991.

Entre le 18 mars et le 02 avril 1977, date à laquelle était connu la composition du CMP, c'est monsieur le président Sassou qui était le maître absolu de ce Congo. C'est le président Assemekang, Eyeni Richard, Tchibinda, Massengo Pierre, Ntiétié Dominique, Ngatseke Gilbert, Mviri Serge, Emouengue Gabriel, et Ntsono Martin et non pas le commissaire du Gouvernement qui ont jugé les gens au procès Marien Ngouabi.

C'est le président Sassou qui, dès le 18 mars, est le patron de ce Congo et qu'entre le 18 mars jusqu'au 05 septembre 1977, c'est lui qui, avec sa sécurité d'état avec les services de la Défense Nationale, avait dirigé, coordonné, contrôlé l'enquête qui a permis par la suite de faire le procès Marien Ngouabi.

Du 05 septembre 1977 au 02 janvier 1978, date à laquelle j'ai été, en tant que Président de la Cour d'Appel du Congo, désigné Commissaire du Gouvernement, l'enquête a été soumise à une commission d'enquête et la majorité des membres de la Commission d'enquête était sous l'autorité de Sassou en tant que ministre de la Défense et de la Sécurité.

Monsieur le président de la République, Sassou, vous savez vous-même que vous nous avez remis trois dossiers, un entre les mains du président Assemekang, un entre les mains de l'avocat français, maître Martin, pour la défense et un autre au Commissaire du gouvernement que je suis.

Je vous dis Monsieur le président de la République que depuis que ce procès s'est passé, après avoir entendu quatre personnes qui sont interpellées ici, je vous dis que vous êtes seul responsable du dossier Marien Ngouabi et si j'avais étéà votre place, en tant que ministre de la Défense, et lorsque le président de la République meurt pendant que les troupes sont consignées, moi si j'étais à votre place, j'allais me tirer une balle dans la tête.

La deuxième chose que je vous dis, Monsieur le président, Sassou, vous deviez vous constituer prisonnier le 18 mars 1977, vous ne l'avez pas fait.

A la sécurité d'Etat, j'ai trouvé des documents laissés par Kikadidi. Dans ces documents, tout y est. Demandez au Général Ngouelondele où sont les pièces saisies sur Kikadidi. C'est peut-être un secret d'Etat.

J'ai donc lu ce que Kikadidi a écrit. Kikadidi suivait le procès à la radio, et à la télévision. Il explique : « je suis bien alléà l'Etat-major avec mon commando. Si je suis allé, c'est parce que j'avais l'accord du ministère de la Défense et des contacts avaient été pris avec le président Massamba-Débat lui donnant les assurances qu'il ne se passerait rien, et qu'en arrivant à la résidence du Chef de l'État, on ouvrirait la porte comme dans un poulailler pour aller jusqu'au perron...». Il y avait des cahiers, des notes, il y avait plusieurs documents. Où sont ces documents ?

La loi dit que lorsqu'on capture quelqu'un dans le cas de Kikadidi, on établit un procès-verbal, on transmet au procureur de la République les pièces à conviction et nous sommes aujourd'hui le 19 avril 1991, A qui ont été adressé ces PV, où ont été mis ces PV ? Mais où est passé Carlos le Cubain ?

Je vous dis que les membres du CMP savent comment le président Marien est mort parce que l'assassin se trouve parmi eux. Pourquoi je le dis ? Pace que les documents de Kikadidi m'ont permis de comprendre, parce qu'ils sont incapables de vous dire qui était le chef, qui dirigeait, comment ça se passait. Je dis que l'assassin est parmi eux, parce que vous avez éliminé tous ceux qui pouvaient éclairer le peuple congolais précipitamment.

Sources : Archives de la Résistance Congolaise
Extrait de La Lettre du Pool n° 004 : publié le 1er décembre 2017, p. 2.
ISSN 2490-9955


Affaire Souchlaty Poaty : comment Sassou est à la manœuvre diabolique pour avoir la peau du patriarche Loango

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En avant-propos, « Affaire Gilbert Tony Moudilou ». Interrogé par notre rédaction, Me Maurice Massengo-Tiassé (attaqué sur les réseaux sociaux), n'a pas voulu répondre à, selon lui, « l'homme manipulé par le pouvoir de Sassou. » Il nous a cependant déclaré, depuis Genève, où il suit les travaux de la 39e session du Conseil des droits de l'homme du 10 au 28 septembre : « dès mon arrivée à Paris je porte plainte par une procédure de citation directe pour diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris. » A Moudilou de se tenir prêt et de fourbir ses armes. Me Massengo-Tiassé lui donne rendez-vous devant un juge.

Affaire Souchlaty Poaty : «Sassou partout/partout», au four, au moulin, au grenier et la cave. Ci-après : comment Sassou est à la manœuvre diabolique pour avoir la peau du patriarche Loango.

Ce dont je parle ici porte sur le mandat d'arrêt international lancé contre l'ancien Premier Ministre, Alphonse Souchlaty Poaty, par Sassou. Cette justice made in Oyo illustre la manière diabolique d'agir de Sassou Nguesso contre tous les opposants politiques sérieux à son pouvoir. «A boma awa, a boma kouna » chante l'artiste.

Alors que Sassou a tout fait pour tenter de réduire Monsieur Souchlaty Poaty à néant en l'empoisonnant à vingt quatre (24) reprises sur toutes les latitudes (Congo, Afrique du Sud et Europe), en lui supprimant ses moyens de vivre (comme c'est le cas de Maître Moudileno Massengo) à l'exemple de la pension de retraite d'ancien fonctionnaire et de sa rente viagère d'ancien Premier Ministre, espérant qu'il irait s'agenouiller devant lui pour demander pardon, Sassou, disais-je, vient de se ridiculiser en mettant à ses trousses toutes les polices du monde (Interpol). Or tout le monde sait qu'il est en France pour des raisons de santé. Les certificats médicaux justificatifs de son état de santé ont été envoyés au Congo par le biais de ces cinq avocats (trois au Congo et deux en France), entre les mains du Président du TGI de Pointe Noire et du Président de la Cour Correctionnelle de Brazzaville.

Il faut souligner que les avocats ont été chaque fois éconduits de la procédure et des audiences y compris Me Georges Parastatis avocat à la Cour de Paris, qui n'a pas pu défendre son client, ni déposer ses conclusions, comme il se doit dans cette affaire civile.

Les manigances de Sassou Nguesso ont consistéà faire venir Souchlaty Poaty à Brazzaville, afin de l'emprisonner et l'assassiner comme il a coutume de le faire avec tous les détenus politiques qu'ils considèrent comme dangereux pour son pouvoir.
Souchlaty Poaty est l'unique personnalité politique au Congo qui n'a jamais fait partie du MNR, CNR et du Parti Congolais du Travail (PCT) qui règne dans le Congo depuis sa création en décembre 1969. En patriote intègre il a eu le courage à quatre reprises à démissionner de ses hautes fonctions administratives et politiques pour ne pas cautionner les dérives de la mauvaise gestion. Ce qui n'a jamais plu à Sassou Nguesso. L'homme d'Oyo l'a pris pour un affront, estimant sans doute qu'il lui appartient seul de décider des nominations et des destitutions des membres du Gouvernements et des Hauts fonctionnaires. D'où la haine compulsive qu'il voue au patriarche Loango.

Afin de ternir le pouvoir de Pascal Lissouba qui venait d'être élu Président à peine six mois en 1992, Sassou commence déjà sa manoeuvre de déstabilisation du nouveau pouvoir. Sassou organise la tentative d'assassinat au CCF en novembre 1992 de son nouvel allié Bernard Kolélas, mettant cette situation sur le compte de Pascal Lissouba. Ayant raté Bernard Kolélas au CCF, le Président battu aux élections s'en prend à Lissouba et s'active pour lui faire endosser certains crimes.

Il s'en prend ainsi à Souchlaty Poaty dans la nuit du 12 au 13 juillet 1993 à 3h du matin dans l'enceinte de sa maison située en face du Palais de justice de Brazzaville. Il a fait l'objet d'une attaque armée par 5 personnes qui ont ouvert le feu puis pris la fuite laissant pour mort son frère cadet Nestor Tati. Ce dernier, après avoir subi une opération chirurgicale supervisée par le Colonel Zamba à l'hôpital militaire, a étéévacuéà Johannesburg en Afrique du Sud où il est resté des longs mois. Ce dernier a perdu l'usage de ses jambes.

Sassou a usé de tous les artifices, harcèlement et intimidation contre Souchlaty Poaty en fomentant, en août 2006, une affaire de passeport sans visa, qui a failli coûté la vie à l'ancien Premier Ministre.

Ce dernier fut kidnappé en plein jour à l'aéroport de Johannesburg. Pendant 5 jours il ne bu ni ne mangea et ses produits pharmaceutiques furent confisqués en même temps que sa mallette, son téléphone et le peu d'argent qu'il détenait. Ni Brazzaville, ni l'ambassade du Congo en Afrique du Sud ne levèrent le petit doigt malgré les appels téléphoniques. Heureusement, voyant qu'il était encore en vie, il fut ensuite amené secrètement dans l'avion TAG à destination de Pointe Noire, où il fut cueilli par la sécurité de Sassou.

Revenu au Congo, il partit voir directement madame la consule sud africaine qui a confirmé la validité du visa apposé sur son passeport ordinaire, restitué par conséquent par la Présidence du Congo via monsieur Evoundou.

Par ailleurs Homes affairs lui a demandé de porter plainte et de s'adresser aux Organes des Nations Unies et Organisations de défense des droits de l'homme ; mais ce dernier refusa pour ne pas salir l'image de son pays.

Il faut mentionner que l'objectif de Sassou Nguesso est d'éliminer tous les cadres importants du Pays et particulièrement ceux du Kouilou et du Pool, comme il a fait pour : - Tchicaya U Tams'i qui a subi un empoisonnement maquillé en crise cardiaque, décédéà Bazancourt en France le 22 avril 1988 à l'âge de 57 ans. Je me souviens très bien ce jour là, c'est mon ami journaliste Philippe Leymarie qui me réveille pour me donner la nouvelle, car la rédaction africaine de RFI venait de recevoir un coup de fil des proches du grand écrivain congolais ; - Général Alfred Raoul mort à 61 ans ½à Paris le 16 juillet 1999 ; Docteur Hilaire Babassana économiste , ancien Ministre originaire du Pool empoisonné et décédé le 9 juin 2003 à Brazzaville à l'âge de 60 ans ; Général Casimir Bouissa Matoko Casis décédé le 5 avril 2006 à l'âge de 62 ans ; - Jean Pierre Thystère Tchicaya mort à 72 ans le 20 juin 2008 à Paris des suites d'un empoisonnement ; - Jean Baptiste Tati Loutard mort à 71 ans le 4 juillet 2009 à Paris ; - Colonel Louis Georges Loembé dernier commandant de la zone militaire n°1 de Pointe Noire sous le président Pascal Lissouba empoisonné et décédé le 24 mai 2011 à Pointe Noire ; André Milongo empoisonné avec la complicité de ses proches et décédéà Paris le 23 juillet 2007 à l'âge de 72 ans. Mgr Ernest Kombo décédéà Paris le 22 octobre 2008 des suites d'un empoisonnement. Récemment la mort le 11 juin 2018 de l'ancien Bâtonnier Hervé Ambroise Malonga des suites d'un empoisonnement lors de sa détention abusive en avril 2012.

Et encore ne s'agit-il que des personnalités de la partie sud de la République. Au nord Sassou a fait disparaître des compatriotes comme le Magistrat Lambert Adouki, le Directeur d'Air Afrique Auxence Ikonga, Monseigneur Georges Firmin Singa, l'Ancien Premier Ministre Ambroise Noumazalaye, Les généraux Blaise Adoua et Emmanuel Avoukou, le Colonel Marcel Ntsourou ; sans oublier Lekoundzou Itihi Ossetoumba empoisonné par Sassou et gisant comme une épave dans l'anti-chambre de la mort.

Il reste sur la liste Jean Marc Thystère Tchicaya candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles de 2021. Il n'a qu'à bien se tenir dès l'instant où les hostilités ont déjà commencé avec cette accusation de détournement des fonds. Le Colonel Aimé Portella et Madame Aimée Gnali, Me Jean Martin Mbemba, Me Massengo-Tiassé et bien d'autres qui osent lever la tête, figurent en bonne place parmi les personnalités àéliminer en vue de continuer à piller le pétrole et les autres ressources du Kouilou et celles non encore exploitées du Pool.

Enfin, à en croire la presse française de la semaine du 14 septembre 2018, Le Parisien, Le Figaro, Le Monde, la justice française a arrêté deux Corses qui avaient pour mission d'éliminer un opposant congolais. On imagine que le commanditaire c'est Sassou. Mais le nom de la victime reste une énigme. Or les opposants au régime de Sassou, c'est 98% de la diaspora congolaise en France : autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Me Maurice Massengo-Tiassé
Président du groupe FRTDH
En attente du procès contre Moudilou, Me Massengo-Tiassé (voir supra) refuse de répondre. Merci pour votre compréhension. Contentez vous des vidéos en ligne sur cette période.

Quelle politique du logement au Congo-Brazzaville ?

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Dans les quartiers populaires des grandes villes du Congo-Brazzaville, les opérateurs privés ont fortement développé le secteur de l'immobilier. Les espaces nouvellement choisis comme Massengo ou Kintéléà Brazzaville, Nanga, Ngoyo, Warf ou Mpita à Pointe-Noire voient émerger de belles maisons de luxe. Certains particuliers font appel à des ingénieurs étrangers, chinois notamment, pour construire des villas très «attractives », c'est-à-dire au meilleur rapport qualité/prix sur le marché.

Cependant, après cinquante-sept ans d'indépendance, une trop grande partie de la population congolaise vit encore dans des quartiers insalubres. Les maisons sont construites en matériaux non durables et sont exposées à des risques d'intempéries récurrents.

Loyers onéreux

Comme dans de nombreux pays d'Afrique ou d'Europe, les prix des loyers au Congo suivent la loi de l'offre et de la demande. Dans les quartiers résidentiels de Brazzaville, le loyer pour un appartement 5 pièces est de 400.000 F CFA et de 750.000 F CFA pour une villa. A Pointe-Noire, les prix des locations sont encore plus élevés. De plus, il est nécessaire de disposer d'un groupe électrogène et d'ajouter des frais de gardiennage, de jour comme de nuit.

Il existe à Brazzaville des logements dont le coût à l'acquisition s'élève à 65 millions de francs CFA. Lorsqu'on sait qu'un cadre gagne en moyenne 422.000 francs CFA par mois (et que le pouvoir d'achat du Congolais moyen est d'environ 150.000 francs CFA par mois), on imagine mal comment les membres des classes moyennes pourraient acquérir de telles maisons en location/acquisition.

Malgré un développement très significatif de l'immobilier, les Congolais ont du mal à trouver un logement décent et à un prix raisonnable. Les logements construits par l'État à Bacongo ou à la cité du Clairon, à Brazzaville, leur sont difficilement accessibles. Le coût trop élevé et les interminables procédures pour acquérir ces maisons ont découragé de nombreuses familles. Souvent, les gens doivent se contenter d'acheter pour 1 à 3 millions de francs CFA environ, une parcelle de terrain de 400 mètres-carrés (20 mètres sur 20) dans les banlieues, à la merci des phénomènes naturels comme les inondations, les érosions, l'ensablement, pour espérer bâtir ensuite une maison familiale.

Les années fastes

Pendant la période du boom pétrolier (2004-2014), l'État congolais a réalisé des programmes immobiliers dans plusieurs villes comme pour répondre à la demande toujours croissantes en logements. Les principales villes congolaises ont bénéficié de programmes de construction de logements sociaux. Brazzaville a engrangé plus de la moitié de ces programmes, dans les quartiers de Bacongo, Mpila, Camp Clairon, Camp 15 Août au centre-ville, et dans la nouvelle commune de Kintélé. Dans les départements, à Oyo, Kinkala, Dolisie, Owando et Pointe-Noire, les programmes immobiliers de construction de logements ont permis l'émergence de maisons modernes. Dans certaines villes secondaires, des fonctionnaires, évoluant essentiellement dans les secteurs de l'éducation et la santé, bénéficient désormais de logements de fonction d'un standing moderne, grâce à la politique de municipalisation accélérée. La rénovation des immeubles ayant appartenu à la Direction centrale des logements et bâtiments de l'État participe de cette politique.

Aujourd'hui, tout le monde le sait, avec la crise économique qui sévit dans le pays depuis pratiquement 2015, le secteur de l'immobilier est dans la récession. Ce qui a entraîné un arrêt des programmes de construction de logements et une baisse significative des coûts des loyers.

Perspectives immobilières

Pour contribuer à résorber la crise du logement dans le pays, le gouvernement a créé la Banque congolaise de l'habitat (BCH), avec un capital portéà 10 milliards de francs CFA. Un outil dont les Congolais devraient se servir pour acquérir des logements, en prenant des crédits à moyen terme. De plus, une nouvelle société de promotion immobilière a vu le jour, afin de faciliter l'accès des populations aux logements modernes construits par les pouvoirs publics.

On peut aussi se féliciter de la baisse générale des prix des matériaux de construction particulièrement le ciment. Dans un pays où l'auto-construction est encore le moyen le plus répandu pour avoir une maison, la baisse du prix du ciment grâce à l'implantation dans le pays de trois ou quatre nouvelles cimenteries est un facteur important d'accès à un logement décent.

En fait, une politique de logements audacieuse et efficace devrait s'appuyer sur un programme d'urbanisation du pays équilibré et volontaire. Ce programme est indissociable d'un pacte productif, écologique et social : rénovation des bâtiments, des moyens de communication et des infrastructures. La distribution de l'eau et d'électricité reste aléatoire dans notre pays (certains réseaux électriques datent des années 1940). Faut-il espérer qu'avec les réformes de l'ex-SNE (Société nationale d'électricité) et de l'ex-SNDE (Société nationale de distribution d'eau) devenue La Congolaise des eaux (LCDE), les services et les taux de desserte vont s'améliorer ?

Pour ce qui concerne la politique d'accès aux logements, il serait souhaitable de mettre en place un « Conseil d'orientation de l'urbanisme, du logement et du foncier» rattaché au Ministère en charge du logement dont l'objectif serait de fixer les grandes lignes d'une politique indicative réunissant les experts (du foncier, urbanistes, aménageurs, ingénieurs, économistes, sociologues, etc.) et les acteurs du monde industriel (constructeurs du BTP) et financier (banques et réseaux du micro-crédit). Ces différents acteurs auraient ainsi la possibilité de se concerter pour atteindre un futur désiré qui améliore les conditions d'habitat et de vie de la grande majorité de la population.

Démocratiser l'accès au logement

Un programme d'urbanisation national guidé par un Conseil d'orientation devrait avoir pour mission d'apporter aux politiques (gouvernement et Ministères) les solutions les plus efficaces pour le logement mais également pour les villes et l'aménagement des territoires.

A moyen et plus long terme, outre les progrès sociaux et économiques obtenus par une concertation judicieusement conçue entre partenaires sociaux privés et publics, cela pourrait mettre fin aux ghettos, refaire la mixité sociale et réduire les inégalités afin qu'un jeune congolais lambda ayant obtenu le concours de la Fonction publique puisse disposer d'un logement décent à crédit sans le concours de son oncle, frère ou une connaissance bien placée.

Roger NDOKOLO
Président du parti du centre “UNIRR“ (Union pour la Refondation Républicaine).

Sassou Nguesso écrabouillé par Joseph Kignoumbi kia Mboungou

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Le personnel politique du Congo-Brazzaville est réputé dans l'usage de la langue de bois. L'ancien trublion de l'UPADS, le parti des « Trois palmiers » du Professeur Pascal Lissouba et actuel patron de «La Chaîne » est sorti du bois en assénant quelques vérités à l'homme d'Edou-Penda, habituéà prendre les populations du Congo-Brazzaville pour des gogos.

Joseph Kignoumbi kia Mboungou a tourné en dérision le khalife d'Oyo, Denis Sassou Nguesso, le 22 septembre 2018 . Une fois n'est pas coutume. Le contre-pied du membre du bureau de l'Assemblée a surpris plus d'un observateur. On dirait qu'il aurait mangé du lion. Joseph Kinioumbi Kia Mboungou émarge-t-il toujours à la majorité présidentielle ? La Chaîne, son parti politique, va-t-elle rejoindre l'opposition, aile Claudine Munari Mabondzo, Charles Zacharie Bowao et Clément Miérassa ?

Indignons-nous

Les populations du Congo-Brazzaville frétillent de voir leurs conditions de vie s'améliorer. En vain. Il ne se passe pas de semaine sans qu'éclatent de scandales financiers impliquant Christel Sassou Nguesso, Jean-Jacques Bouya, Gilbert Ondongo, Jean Bruno Richard Itoua et autres membres du clan. Les révélations des «Indignés 242» de Roland Lévy Nitou, Alain Kimpo, Elie Moussompa, Judichaël Bikouta, et José- Gabriel Andzion sur les acquisitions immobilières avec l'argent des populations du Congo-Brazzaville foisonnent sur la toile. Les derniers feux d'arme des « Indignés 242 » ont été orchestrés sur la Côte d'Azur (Cf vidéo sur youtube et sur facebook https://www.youtube.com/watch?v=JjVxxyEvP6U : Les indignés 242 chez Sassou à Nice et à Monaco).

«Pendant ce temps, les retraités sont à 15 mois sans pensions, les étudiants n'ont plus de bourses depuis deux ans, voire plus, le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU), l'hôpital de Loandjili, l'hôpital Adolphe Cissé, l'Université Marien Ngouabi, l'assemblée nationale, le Sénat, la Présidence de la République, les Conseils municipaux et départementaux, toutes les autres institutions sont à neuf ou deux ans d'arriérés d'indemnité ou de salaire» s'est indigné Joseph Kignoumbi kia Mboungou très en verbe, lors d'une conférence de presse. Qui dira mieux ?

Contrairement à ce qu'affirme Denis Sassou Nguesso, le Congo-Brazzaville qui ne parvient pas jusque-làà conclure un accord avec le FMI est en banqueroute. Le dictionnaire Larousse définit la banqueroute comme un délit commis par un commerçant qui, à la suite d'agissements irréguliers ou frauduleux, est en état de cessation de paiement.

Colère sans raison

Le réquisitoire implacable de Joseph Kignoumbi Kia Mboungou qui envoie Sassou Nguesso dans les cordes est-il sincère ? Joseph Kignoumbi Kia Mboungou tire à boulets rouges sur Sassou et son gouvernement, sur l'opposition « radicale» et sur l'opposition «officielle» incarnée par Pascal Tsaty Mabiala et Guy Brice Parfait Kolelas en équilibre entre liberté de paroles et loyautéà l'endroit de Sassou Nguesso.

La distribution des taloches à la classe politique du Congo-Brazzaville participe-t-elle à la volonté de Kignoumbi Kia Mboungou d'apparaître comme le premier opposant à Denis Sassou Nguesso ? Est-ce une simple posture ? On craint que oui. Le parcours du patron de « La chaîne» incite à la méfiance et à la prudence. La chaîne peut en effet empêcher la véritable opposition de se déchaîner.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Rentrée scolaire 2018 - 2019 très problématique à Zanaga dans La Lékoumou - Congo-Brazzaville-‎ faute de Directeur d'école

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L'association Létili Actions France Congo (LAFCO) et les populations des villages du district de Zanaga sollicitent, par la présente, l'intervention du chef de L'État, son excellence, le Président Denis sassou Nguesso par l'intermédiaire du Premier Ministre, son excellence M. Clément Mouamba et du ministre de l'enseignement afin que ce que nous considérons à ce jour comme un oubli soit corrigé.

De quoi s'agit-il ? Ce 1er octobre 2018, date de la rentée scolaire au Congo, les enfants de Bandzié, localité située à 9 km de la commune urbaine de Zanaga (Lékoumou) risquent de chômer puisque leur école manque de directeur.

Un fâcheux oubli

En effet, une note ministérielle vient de nommer les directeurs des établissements scolaires au CONGO. Mais dans la circonscription scolaire de ZANAGA et sur proposition des autorités locales, 4 établissements sur 21 ont été«oubliés » par ces nominations.

1- école de Bandziè
2- école de Madzounou
4- école de Kimboto
4- école de Sala- Mbama

La mort dans l'âme, la population interpelle la miséricorde du Premier Ministre chef du gouvernement et du Président de la République afin que cette école rurale ne contraigne pas ses élèves à pratiquer l'école buissonnière. Pourtant ce n'est pas faute à la population locale d'avoir mis la main à la pâte afin de disposer d'un établissement scolaire.

Réhabilitation

Construit en 1972, l'ancien bâtiment, vieillot, était sur le point de s'écrouler sur les enfants et leurs enseignants. L'école est laissée à l'abandon jusqu'en 2017 où, sur l'initiative de l'Ong LAFCO (Lékéti Action France Congo) le bâtiment est restauré pour un effectif total de 80 élèves. LAFCO ajoute un nouveau bâtiment comptant 3 salles de classe, un bureau et une bibliothèque/ salle informatique plus des toilettes. Coût des travaux : 24 millions de FCFA rassemblés grâce à des dons. L'école fonctionnera avec un directeur qui malheureusement vient de décéder. L'année 2019 menace d'être blanche si rien n'est fait.

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L'image ci-dessus est celle de l'école de Bandziè, don de l'association LETILI ACTIONS FRANCE CONGO (LAFCO) présidé par M. Nell François Moungabi-Mankissa à L'État congolais en septembre 2017.

Un an après, ce beau bâtiment risque de ne pas être fonctionnel alors que la soif d'instruction brûle les enfants de la région. La population a fourni sa part d'effort pour que les générations futures évitent l'analphabétisme. Reste au gouvernement de faire sa part. Dans moins d'une semaine nos enfants vont reprendre le chemin de l'école. L'école attend en urgence l'affectation d'un nouveau Directeur d'établissement.

«L'école publique étant le seul moyen de garantir l'égalité des chances aux générations futures, nous comptons sur les autorités compétentes pour aider ces enfants du CONGO à emprunter le chemin d'avenir » insiste François Moungabi-Mankissa.

Isidore Akouéli

Les Indignés du 242 étaient à Nice : méthode de travail

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Comme les justiciers juifs traquant les criminels nazis auteurs de l'holocauste, les Indignés 242 du Congo-Brazzaville pistent les criminels économiques de leur pays ayant camouflé des biens mal acquis dans les capitales occidentales.

Samedi 21 septembre 2018, ces compatriotes ont jeté leur grapin sur un monumental bien appartenant à Denis Sassou-Nguesso, gros cannibale financier auquel les Congolais doivent tous leurs malheurs économiques. Ce bien mal acquis, un parmi tans d'autres, est sis à Nice, au 50, Bd du Mont-Boron. En réalité cette barraque n'est pas un scoop. Déjà, en 2007, une petite visite fut rendue à cette adresse par notre rédaction.

Lire aussi : http://www.congopage.com/Biens-immeubles-mal-acquis-par?var_mode=calcul

Pour la petite histoire, ce capital immobilier est une dot de feu Bernard Albert Bongo à feue Edith Lucie Bongo née Sassou-Nguesso. A la mort de la première dame du Gabon, son père (Président autoproclamé du Congo) a naturellement hérité de la colossale propriété.
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Le Bd du Mont-Boron est une artère qui relie les basse et moyenne corniches qui mènent à Monaco. Le Mont-Boron est, en soi, une colline sur laquelle s'enchevêtrent des villas bourgeoises. La montagne est surmontée d'une grande forêt elle-même dominée par les ruines d'un fort militaire (le fort Alban), lieu, soit dit en passant, de rendez-vous nocturne d'une faune humaine interlope qui y vient assouvir des fantasmes sexuels.

Après l'Espagne, le Mont-Boron est le plus haut lieu de prostitution politique du clan. Cet espace de débauche économique concentre la plus forte densité de biens mal acquis aussi bien par les Nguesso que par les Bokassa, en tout cas par nombre de dictateurs africains ayant ruiné leurs peuples. Ce Week-end du 20 septembre 2018 les Indignés ont concentré leur dévolu sur le réseau niçois d'immeubles et meubles volés à la sueur de la malversation économique.
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A un jet de pierre du 50 Bd du Mont-Boron, au 10 rue Henri Chrétien, les kleptomanes insatiables de L'Alima détiennent un autre bien immeuble, jolie villa blanche, au nom de Claudia Sassou-Nguesso, sœur cadette d'Edith Lucie Bongo. «Il ne s'agit pas seulement du 50, même le numéro 51 appartient au clan Nguesso» a soufflé un informateur aux Indignés qui n'ont pas été biens renseignés sur la géographie des habitations azuréennes des anciens pêcheurs d'Oyo, au bord de l'Alima.

Les Indignés ont une méthode bien rodée quand ils préparent un raid. Nos héros ont débarqué sur l'aéroport de Nice Côte d'Azur vendredi 20 septembre 2018, au matin, encadrés par l'avocat Me Philippe Youlou du Barreau de Nice qui leur sert également de conseil.

Ce matin-là, avant midi, leur première visite fut réservée à la célèbre rue Joseph Cadéi, L'hôtel des Impôts de Nice, précisément au bureau des hypothèques où est consigné tout le cadastre de la ville.

Aux hypothèques, nos amis tombent sur un écueil : l'anonymat des biens. Echaudés par les procès de la famille Obieng Nguéma de la Guinée Equatoriale, les voyous de la République du Congo ont tous désormais des prête-noms. Sous couvert de SCI (société civile immobiliere) nos «camarades membres» ont mis les membres du clan à l'abri des regards indiscrets. Reste que la SCI qui gère la villa Belle Epoque de Mont-Boron est la même qui gère la bâtisse de l'Avenue Rapp à Paris, propriété du boulimique Sassou.

Autre écueil : les Hypothèques ne donnent pas la valeur vénale des immeubles. Il faut se donner un mal fou pour savoir à combien ont été acquis ces biens mal acquis. Ceux qui veulent savoir sont obligés de faire des estimations, des simulations algébriques pour se faire une idée du prix de revient de ces bâtisses d'enfer. Pas facile de trouver le juste prix..

«C'est un gros morceau» lâcha ex abrupto un spécialiste des transactions immobilières à qui l'on montra la photo. 15 millions d'euros ou le double ? En tout cas revendu après être saisi, le produit de sa vente ferait le bonheur du CHU de Brazzaville actuellement en très piteux état.

Après le bureau des hypothèques les limiers du 242, prirent la direction d'un cyber-café le lendemain après avoir fait le point, la veille (avec l'équipe niçoise), au bar Le Zanzibar, à côté de la gare de Nice. Au cyber-café, les investigateurs du 242 impriment à partir de Earl google une vue panoramique du château et une effigie du tyran congolais assortie d'une légende peu flatteuse. La vue aérienne dévoile apartés, piscine, et jardin du «morceau» de Mont-Boron. La photo d'ensemble montre deux parcelles jumelées dont l'une est une nue. La photo panoramique lève le voile sur l'ampleur du crime. Il s'agit d'un domaine. On tombe des nues devant la nue propriété.

Les Indignés fonctionnent comme des réalisateurs de cinéma. La veille de la descente sur le terrain, nos traqueurs et leurs amis niçois font d'abord un repérage nocturne de l'immense demeure. Autour de minuit de la nuit de vendredi à samedi, le groupuscule arrive sur les hauteurs du Mont-Boron, lieu dont certains Congolais de Nice ne soupçonnent même pas l'existence tant la zone est périphérique à leurs us et coutumes d'immigrés. Un silence de monastère règne sur les lieux. Personne ne descend des voitures pour ne pas attirer l'attention des voisins.
La délégation bifurque sur la petite voie privée qui longe le lotissement quand soudain : «Vous cherchez quoi ?» hurle une voix dans l'épaisseur de la nuit. La voix d'outre-tombe sort de chez le voisin d'en face tandis que la propriété des Sassou donne l'impression d'être inhabitée. «C'est vous qu'on cherche» répond de but en blanc un Indigné, ce qui agace ses camarades. A juste titre. Dans ces quartiers riches, parfois les gardiens, à la gâchette facile, ne répondent de rien quand ils ont affaire à des présences intrues. Une bavure est vite arrivée.

Le cortège nocturne est tombé dans un cul de sac. Il fait marche-arrière lorsqu'on les passagers se rendent compte que le chemin montant finit en queue de poisson devant une grille métallique verte.

En tout cas, la première partie est gagnée. La prospection a donné une idée du modus operandi du lendemain.

Autre lieu repéré : le palace Negresco sur la Promenade des Anglais. Sassou prit une suite, jadis, dans cet hôtel de luxe classé monument historique. Le prix des chambres, vous vous en doutez, ne sont pas donnés. Le tyran d'Oyo profite généralement de cet hôtel royal à l'occasion de ses nombreux passages sur la Côte soit pour un évènement maçonnique soir pour un sommet françafricain, soit pour une bamboula privée. «Nous ferons une vidéo de ce luxueux hôtel» promet Roland Lévy Nitou qui songe également au monumental Palais de la Méditerranée située sur la même célèbre artère.

La visite

Le lendemain, avant que le soleil ne se couche sur la Baie des Anges, les traqueurs du 242 remontent au Mont-Boron pour le tournage direct proprement dit. Il est 16 heures, samedi 21 septembre. La «scène du crime financier » (dixit un internaute) est impressionnante de jour.

En guise d'équipement technique, le groupe est armé d'un simple téléphone portable muni d'une application qui pilote le direct. De petits moyens, de grands effets.

D'entrée de jeu, José Gabriel Andzion, le cameraman du groupe mitraille l'immeuble avec son téléphone, histoire de planter le décor. Roland Nitou Lévy, en metteur en scène chevronné, distribue les rôles. Judicaël Bikouta (celui qui répondit de but en blanc au vigile) , Alain Kimpo, Elie Moussompa et la militante Geyrlain Moudilou Loumpangou s'échauffent quand d'autres, à leur place, auraient eu des sueurs froides. La démarche des Indignés relève d'un combat de titan sur fond de transe mystique. Nombre de compatriotes ne sont pas prêts de relever le défi ainsi que l'ont montré leurs réactions franchement hostiles à l'arrivée des Indignés sur la Côte. On a entendu dire : «Que gagnez-vous en montrant les biens de Sassou. Allez-vous battre sur place au Congo, pas en France !»

On est samedi, l'audience est grande sur les réseaux sociaux. «Peuple congolais connectez-vous !» C'est le jingle que lance le leader Nitou avant de se lancer dans la bataille. Roland Lévy Nitou est un robuste athlète du combat politique, rompu à la communication.

De Gaulle utilisait le même générique à Radio-Londres quand il lançait ses appels à l'insurrection pendant l'occupation allemande de la France.

«Action !» aurait dit Fellini. Le direct peut commencer.

Transe collective

Il se passe une magie religieuse quand le clap résonne.

«Lorsque mon tour de parole arrive, je suis comme canalisé par un fluide mystique» confesse Alain Kimpo. St-Paul dans La Bible dit qu'à ce moment-là c'est le St-Esprit qui parle en vous. La colonne de feu vous brûle. Les époux Klarsfeld devraient ressentir les mêmes vibrations spirituelles lorsque les nazis traqués se sentaient démasqués.

L'esprit saint semble habiter Alain Kimpo qui ressemble à l'apôtre Paul dénonçant les impies. Fixant la caméra, le jeu des Indignés est un tour de force vocal quand la parole circule de l'un à l'autre. Le paisible quartier bourgeois est troublé par les voix de stentor des Indignés, eux-mêmes troublés par la richesse immobilière qui s'étale sous leurs yeux.

Les Indignés sont à peine dans le feu de la dénonciation lorsqu'un homme de type indien avec queue de cheval sort du 52. Sourire en coin, le Colombien salue le groupe de Congolais sans peut-être se rendre compte des enjeux. Ces gens qui crient dans la rue estiment que le salut du Congo viendra de la saisie par la justice du bien immobilier dont lui, le Colombien, est le gardien.

La scène qui se déroule sur la voie publique pourrait dérouler le tapis aux critiques des riverains. Paradoxalement un silence de cathédrale accueille les cris d'indignation. Même si on le voit pas, il y a fort à parier que les voisins écoutent le discours qui se développent sous leurs fenêtres. Les habitants du quartier comprennent qu'il s'agit d'une petite manif mais ne comprennent pas que la chose se passe dans leur paisible quartier. D'ordinaire c'est sur la Place (Masséna) que les mouvements sociaux se déroulent et s'expriment. Et dans le contexte niçois, c'est rarement des militants Noirs qui sont vus sur l'esplanade Masséna. Le discours développé ici, on ne peut rien cacher aux bourgeois du coin, est formulé par des militants de pays sous développés d'Afrique. Ces gens qui parlent fort sont peut-être aussi l'échos de tous ces émigrés en zodiac dont la Méditerranée proche est la tombe. «Oceano Nox» aurait dit Victor Hugo (Nuit dans l'océan). Sur le Bd du Mont-Boron, les Indignés parlent de FMI, de Banque Mondiale, de Banques Centrales, de Total autant de mastodontes qui déclenchent des naufrages économiques des pays d'Afrique. Toute la presse en parle. Ca fait la Une des journaux. On parle de dictature, d'élections truquées, de détournements de fonds, d'hôpitaux qui manquent, de pannes prolongées d'électricité...
Les Indignés dénoncent ces frasques durant une bonne heure. Il faut que les aristos du coin soient bornés pour ne pas saisir le motif pour lequel une dizaine d'Africains crient sur la voie publique.

Le soleil commence à décliner pendant qu'augmente la virulence des indignations. l Désormais on évoque les poursuites en justice, les dépôts de plainte.

On a finit avec le gros plan de la villa jaune. On finit par emprunter la voie montante qui conduit vers le portail vert et qu'empruntent les membres du clan quand ils viennent festoyer sur la Côte. Lorsqu'on arrive à la grille, on n'arrive pas de filmer l'intérieur du domaine à cause de la palissade taillée avec des roseaux. Les bourgeois n'aiment pas que ceux qui ne les aiment pas les voient.

Le Negresco, palace niçois
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Il est 19 h lorsque le groupe fait un deuxième direct en face du Negresco, sublime hôtel où descendit Michael Jackson.
Le lendemain, dimanche 22 septembre, direction Monaco. Nos justiciers font un direct devant le palais princier sous le regard encourageant des policiers monégasques. Tout à coup on voit passer le Prince Albert, sans escorte. Suivez notre regard. Pas d'engins blindés, pas d'hélicos survolant la Principauté. Cependant, Monaco est un paradis fiscal affectionné par les monarques noirs. Faute de temps, les Indignés ne filment aucun immeuble litigieux. Ce n'est que partie remise.

Dans la soirée, nos amis sont reçus par un notable congolais résidant à Nice. Le lendemain, dimanche 23, le TGV de 13 h ramène les militants du 242 à Paris, où les attendent d'autres actions, parmi lesquelles les dépôts de plainte. «Il faut passer la vitesse supérieure» estime Me Philippe Youlou. C'est également l'avis de Me William Bourdon, redoutable avocat de Survie et Sherpa, et de Daniel Lebègue de Tansparency International France.

Une conférence de presse est prévue le 19 octobre 2018 à Paris. Thème de la rencontre : discussion sur les suites judicaires des Biens mal acquis. Les Disparus du Beach aussi seront évoqués.

Thierry Oko

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Les Indignés devant la maison de Sassou à Nice
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Piquet de dénonciation
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Le Indignés au bar Le Zanzibarà côté de la gare de Nice

Lire le dernier livre de Liss Kihindou sur le métissage et sur la femme africaine

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Faisant d'une pierre deux coups, Liss Kihindou a construit un livre entre essai et analyse littéraire. Le titre : « Des migrations au métissage suivi de l'image de la femme à travers 25 auteurs d'Afrique. »

Les deux parties du diptyque sont des reprises de conférences que l'auteur a données respectivement sur la notion de métissage et sur l'évolution du statut de la femme africaine dans la littérature. Sur le plan de l'écriture, Liss Kihindou n'est pas à son coup d'essai. Elle compte à son actif une dizaine d'ouvrages qui comptent comme œuvres importantes sur la critique littéraire et dans la bibliographie congolaise et africaine.

Dans ce nouvel ouvrage, ceux qui se poseraient la question du lien entre le métissage et l'image de la femme dans le roman noir, devraient notamment poser l'équation que, d'un côté, Liss Inès Kihindou est confrontée dans son métier d'enseignante a des interactions culturelles et, de l'autre, elle a toujours joué dans la cour des romancières d'origine africaine.

Dire qu'elle est bien placée pour discuter des deux problématiques c'est précisément poser cette évidence que la connaissance est une institution asexuée transcendant le genre humain. L'heure n'est plus à cette époque où la femme était forcée de se travestir pour être acceptée en tant qu'écrivain. On pense à Georges Sand alias Amantine Aurore Lucile Dupin, grande romancière dont la pensée abusa tout le monde car reçue comme étant produite par un homme. Elle est tout à fait erronée cette représentations machiste selon laquelle l'homme est le seul être ontologique ayant la légitimité de l'écriture. Il va sans dire (et c'est mieux de le dire) qu'il n'y a pas mieux qu'une femme pour se représenter l'image de la femme noire dans la littérature africaine.

Le tissage du métissage

Liss Kihindou, Congolaise qui vient du même pays que le père de Jo-Wilfrid Nsondé, est professeure de latin. C'est sans surprise qu'elle base son exposé sur le métissage sur la façon dont Rome a basé la puissance de sa civilisation en s'ouvrant aux autres peuples migrants, surtout en leur accordant l'asylum (l'asile ), aujourd'hui enjeu central chez les migrants en France. La cité romaine fut un brassage. C'est forcément ça qui a donné tous ses sages.

C'est alors un lieu-commun de dire que le métissage est commun à toutes les cultures, ce d'autant plus que « toute civilisation est née d'un métissage oublié»écrit Liss Kihindou qui cite Henri Lopes.(p.28)

L'auteure donne des exemples sur les métis célèbres qui ont donné leurs heures de gloire à la France. Yanick Noha, notamment, symbole de métissage génétique, de mère française et de père camerounais, fut la personnalité française la plus aimée des Français. C'est dire qu'en dépit des opinions contraires et réactionnaires d'une certaine France, le métissage est un plébiscite dans cette société issue de l'interaction gallo-romaine.

Plus loin, nous rappelle l'auteure, dans l'histoire du métissage, le célèbre écrivain Alexandre Dumas fut le produit d'un mélange qui démarre en Haïti sur plusieurs générations. Tout porte à croire qu'il n'y a pas meilleur héritage de l'humanité que le métissage.

Mais il ne s'agit pas seulement d'interethnicité et d'interculturalité. Dans les arts, notamment en littérature, l'intertextualité est aussi un indicateur fiable du métissage. De quoi s'agit-il ? L'intertextualité ou le texte d'un autre dans un autre texte, est une manière de montrer qu'on a lu l'autre et que sa manière d'écrire me convient en tant que Ego au point de l'intégrer dans ma manière d'écrire. C'est cela l'assimilation car le métissage, notamment dans les emprunts linguistiques, est un triomphe de la civilisation universelle. Saviez-vous que le«bonnet phrygien» adopté par la France comme l'un des «symboles les plus forts» (p. 20) est d'origine turque ( de l'ancienne Phrygie ) ?

En un mot, le métissage, aboutissement des migrations est un procès de reproduction qui a joué un rôle important dans toutes les civilisations, de la Grèce et la Rome antiques jusqu'à la France contemporaine. Ceci est valable aussi dans nos pays d'Afrique où la xénophobie semble banalisée.

L'image de la femme

Partant du poème de Camara Laye que l'auteur dédie à sa mère dans L'Enfant Noir, Liss Kihindou en arrive au constat que la femme noire dans le roman noir est l'image de la résignation. En tout cas c'est cette idée issue de la tradition que le roman africain véhicule de la femme africaine, que le romancier soit homme ou femme.

Il ne reste pas moins que la femme ne reste pas figée dans ce statut de soumission. Chez les romancières contemporaines, la femme est extirpée de ce niveau de soumission et hissée à des niveaux égalitaires quant à la fonction socioéconomique. Devenue indépendante grâce à l'instruction scolaire, la femme a des revendications qui aboutissent de plus en plus. Même si des résistances subsistent, le genre féminin, en quête de mariage, ne regarde plus l'homme comme «l'or des femmes» ( Aimée Mambou Gnali Gomez). La femme ne voit plus le mariage comme lieu d'enrichissement matériel. Il s'agit là d'un changement social indéniable.

Liss Kihindou sera au Festival du Livre de Mouans-Sartoux (édition 2018) où elle viendra défendre son livre. Du 5 au 8 octobre.

Simon Mavoula

Liss Kihindou : Des migrations au métissage suivi de l'image de la femme à travers 25 auteurs d'Afrique. 79p. L'Harmattan 2018 - 12 €

L'écriture comme un exutoire pour l'auteure Aïssatou D. Ehemba

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Somme toute l'écriture, chez Aïssatou, a été d'une rentabilité thérapeutique indéniable en raison du rire qui en fait la dimension centrale. Elle a dédié son premier roman à sa sœur cadette. «Les lions, les singes et les autres» est paradoxalement un ouvrage dans lequel aucune allusion n'est cependant faite à sa frangine.

Ca s'appelle «conjurer le sort». Aïssatou D. Ehemba est venue à la littérature après être revenue d'un choc familial. Festival stylistique, l'ouvrage de Aïssatou D. Ehemba, cannoise d'origine sénégalaise, fait la part belle à la mise en abyme (histoire dans l'histoire), procédé prisé des contes africains tels que, autour du feu, nous les racontaient précisément nos grand-parents. «Je n'ai pas de modèle littéraire. Je tiens mon écriture des histoires que ma grand-mère a elle-même reçues de sa grand-mère» explique la jeune romancière qui a une maitrise en Droit.

Suquet, le village

Aïssatou D. Ehemba nous a raconté cette démarche littéraire ce samedi 23 juin au Suquet (Les Hauts de Cannes) autour d'un repas. Cité médiévale, Le Suquet est vécu dans les représentations de ses habitants comme un village au sens africain. Situé sur les cimes de la capitale azuréenne du cinéma, le village entretient une atmosphère sociologique en rupture avec les paillettes de la Croisière et la froideur bourgeoise de ses grands palaces. Basile Ngangue Ebelle, Douala, Lillois, Cannois en est le chef démocratiquement élu. Ce chef du village a plusieurs casquettes dont celle du président du Festival International du Film Panafricain. L'esprit de solidarité règne au village comme, par exemple, la souplesse du garagiste en face de l'école primaire Mont Chevalier empêché de rentrer chez lui (par Ego) mais refuse de battre le tam-tam pour alerter la fourrière.

Aussi le repas littéraire au Suquet, trois jours après la fête de la musique, pour reprendre Basile, participait d'une manière intelligente de marquer le «début de l'été».

Génie romanesque

Le roman d'Aïssatou est en définitive un rayon de soleil aussi bien dans la vie de sa frangine que dans celle du lecteur. Même si la cannoise, née à Dakar, ne se reconnaît dans aucun modèle littéraire, il y a dans son écriture des mouvements qui rappellent le rythme senghorien. Ce n'est pas pur hasard. L'écrivaine vient du pays de Sembene Ousmane, Cheick Hamidou Kane ou du continent d'Amos Tutuola. Evidemment son écriture se nourrit également de littérature française et est également investie de culture anglo-saxonne dont d'ailleurs la langue, l'anglais, n'a aucun secret pour elle.

On dit du rire qu'il guérit. Exact. L'auteure a précisément réussi son plan en jouant à fond le registre du comique comme thérapie. Pour un coup d'essai, «Les lions, les singes et les autres» est un coup de maître. Le second ouvrage «Phoenix» est un bébé des «Lions, les singes et les autres. » Le second ne peut se lire sans le premier.

«On est tous des animaux» dit Basile qui ne mange que des légumes. La question «pourquoi ces titres animaliers des romans d'Aïssa ?» mérite d'être posée. Réponse : sans doute une allusion à la férocité féline du pouvoir en Afrique ainsi qu'a la façon des tyrans noirs de faire le malin avec la démocratie (Ce n'est qu'une hypothèse).

Le repas littéraire a été partagé dans la cour de l'école primaire Mont Chevalier, rue Hibert, où on a noté la présence du philosophe Hedi Majri, auteur d'un essai sur la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1789 et de 1948, du chorégraphe Aimé, de la coiffeuse esthéticienne Sandrine, de Anne du Film Club de Cannes, de Yoan, de Miriam à qui on doit la cuisine du yassa de la soirée, de Viviane, de Ego qui a accompagné en musique un extrait du roman lu par l'auteure.

Appendice

Aïssatou a été présente au Fesival du Livre à Mouans-Sartoux (du 5 au 7 octobre 2018) en compagnie de Momar Gaye, Liss Kihindou, Basile Ngangue Ebelle, Hedi Majri, Véronique Diarra au stand «Souffle d'Afrique.»

Simon Mavoula

Les lions, les singes et les autres, 148 pages, 2017, Sentiers Du Livre, 18 €

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Télégramme à un confrère écrivain, Alain Mabanckou : la lutte contre les dictatures africaines et la Francophonie ne peut pas se gagner en solitaire !

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Alain Mabanckou ? Il n'est plus à présenter au public. Car, le jeune écrivain congolais qui s'est naturalisé français a acquis une renommée internationale à partir de ses œuvres littéraires. Notamment, ses romans, ses écrits non romanesques et ses cours au Collège de France.

Mais Alain Mabanckou, c'est aussi la voix des sans voix dont les échos retentissent dans tous les coins du monde. Alain Mabanckou ? Un homme sur qui l'Afrique peut désormais compter.

Tenez ! En 2016, après une lettre ouverte adressée au président français, François Hollande, dans laquelle il regrettait son long silence sur l‘élection présidentielle anticipée qui avait lieu au Congo-Brazzaville, il fut reçu à l'Elysée.
Dans le communiqué de presse qui avait été publié par l‘Élysée à l'issue de cette rencontre, François Hollande disait être attachéà la paix, la démocratie et aux libertés fondamentales.

Qu'il était pour un dialogue de l'ensemble des sensibilités congolaises dont l'objectif était de permettre un large rassemblement et d'apaiser les conflits.
Pourtant au Congo, on s'est moquééperdument de cette rencontre. Nous imaginons que le président François Hollande n'en avait même pas parlé avec son homologue Denis Sassou Nguesso. Car, au lieu de calmer la situation et rassembler, Sassou Nguesso l'avait empirée. Il avait préféré la guerre, les arrestations des leaders de l'opposition et leurs militants. S'en est suivi le génocide du Pool.

Mabanckou récidive

En 2018, alors qu'il est dans la campagne de promotion de son nouveau roman, Les cigognes sont immortelles, paru aux Editions Seuil, la voix d'Alain Mabanckou a encore tonné fort.

L'écrivain est revenu sur les régimes dictatoriaux africains et leur complicité avec la France. Mais, l'auteur de Les cigognes sont immortels fait aussi une critique acerbe de la Francophonie qui, selon lui, est loin des attentes et des aspirations des peuples africains.

Alain Mabanckou s'explique aussi sur son refus de participer au projet d'Emmanuel Macron qui l'invitait à collaborer avec Leïla Slimani pour «contribuer aux travaux de réflexion autour de la langue française et de la francophonie».

Pourtant, le jeune écrivain et enseignant de la langue français dans une université californienne, aux Etats-Unis, dit que le Français est la langue de la dictature. Et que la Francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies.

Encore de l'hypocrisie de l'Elysée

Mais, cette fois-ci, Alain Mabanckou n'est pas reçu à l'Elysée. Il est honoré par le président français, Emmanuel Macro, dans son discours prononcéà l' occasion du XVIIe Sommet de la Francophonie qui s'est tenu à Erevan en Arménie, les 11 et 12 octobre 2018. Il le cite nommément.

Pourtant, Emmanuel Macron veut bien apprendre à Alain Mabanckou que la politique n'est pas une fiction comme le roman. Et, que les relations politiques sont guidées par les intérêts.

Pour preuve, le président français n'a pas bouché ses narines lors de la réception à Paris du président Paul Kagamé, auteur du génocide rwandais. Et, lorsqu'il a eu à ses côtés, lors du Sommet de la Francophonie, un Denis Sassou Nguesso, Président du Congo Brazzaville, dont les costumes dégagent encore les odeurs de cadavres pourris du génocide du Pool, il n'a pas éventé l'atmosphère. Comme aussi il n'a pas hésité de soutenir la candidature controversée de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

Pire, le lendemain du sommet de la Francophonie, la Justice française a demandé un non-lieu contre les dignitaires du régime rwandais dans l'affaire de l'attentat contre l'avion de l'ancien président Juvénal Habyarimana. Signalons que c'est bien cet assassinat qui avait déclenché le génocide dans ce pays, et que le Rwanda est devenu le grand exportateurs des matières stratégiques. Même si le pays n'en regorge pas.

Evitons que Mabanckou ne devienne qu'un chiot

Les échos de la voix d'Alain Mabanckou vont loin, très loin d'ailleurs. Mais, elle ne suffit pas toute seule pour changer la politique française. Effectivement, c'est là où nous voulons l'inviter à la prudence et à l'organisation. S'il veut vraiment être la voix des sans voix et obtenir les résultats de son combat, il doit changer de fusil d'épaule. En effet nous craignons tout simplement que toutes ses sorties politiques ne soient que des coups d'épée dans l'eau ou qu'il soit lui-même pris pour un chiot qui aboie tout en reculant et qui ne mord pas. Suffit-il tout simplement d'informer ou d'alerter l'opinion internationale pour avoir gain de cause ?

L'écrivain est un homme politique

Alain Mabanckou le sait puisqu'il le dit, lui-même, dans une interview. Nous sommes d'accord avec lui, et nous ajoutons que le combat politique ne se mène et ne se gagne pas en solitaire. Nous ne lui demandons pas de créer un parti politique ou d'adhérer un parti mais de rassembler autour de lui d'autres intellectuels africains, européens, asiatiques, américains… avec qui il doit bâtir les stratégies et enrichir son discours.

Par exemple, il a besoin des sociologues, des politologues, des économistes, des juristes, des journalistes… pour travailler sur son discours sur la Francophonie.
Car, le concept de la Francophonie a des ramifications avec d'autres concepts ou domaines de la vie, en dehors de la littérature. La langue française n'est pas seulement un moyen de communication. Mais, elle est devenue une institution qui façonne, à la fois, la pensée et la forme de la pensée. Elle façonne les émotions et les comportements. Elle favorise les mariages, le commerce, la recherche, l'éducation...

La Francophonie, continuation de la politique étrangère de France

Nous sommes d'accord avec Mabanckou lorsqu'il dit que la « Francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies. »

Mais, ce qu'Alain Mabanckou ne veut pas dire et que nous, nous disons, dans notre roman, «You are mum ! You are dad !» et notre recueil de nouvelles « La France, ni marâtre ni mère-patrie » qui paraitront bientôt aux Editions Edilivre, stipule que la France n'a pas une doctrine qui peut l'aider à asseoir les fondements de sa politique extérieure voire intérieure. Elle s'était déjà et depuis longtemps éloignée de l'esprit de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, de 1789, et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1948 dont elle avait pourtant servi de maternité. Alors que c'est cet esprit qui devait l'aider à créer son mode de vie et être le défenseur de la démocratie.
Néanmoins, La France a perdu son génie et n'a pas un modèle. A l'image du modèle américain qui s'appuie sur le libéralisme qui est, lui-même, conditionné par la difficulté d'intégration de toutes les entités qui composent les Etats-Unis, et le modèle anglais, le communautarisme, que lui exige l'union des quatre pays : l'Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord qui forment le Royaume Uni. Voilà pourquoi la «Francophonie» des Anglophones (anglophonie) est appelée Commonwealth. Décomposée en deux, ce substantif donne l'adjectif Common qui veut dire en français commun, et le nom Wealth, qui signifie richesse. Le Commonwealth invite donc à mettre ensemble les richesses des Etats membres. Alors que la France et la Francophonie peinent à sortir du colonialisme.

Tandis que l'Afrique vit, depuis les temps les plus anciens, le communautarisme, doctrine qui se fonde, entre autres, sur deux concepts : le «grenier» et le mbongui.
Le «grenier» qui est le lieu commun ou la collectivité villageoise garde les denrées alimentaires et toutes les réserves (semences, récoltes…) avant de se les redistribuer, et le mbongui, un lieu où les hommes partagent les repas, les idées et le savoir ; mais aussi programment leurs activités communautaires.

L'Afrique et la France, deux lignes parallèles

L'Afrique et la France seront toujours à couteaux tirés parce que les doctrines qui façonnent leurs modes de vie ne sont pas les mêmes. L'Afrique a le communautarisme, et la France, le colonialisme.

Somme toute

C'est tout cela que mon cher confrère Alain Mabanckou doit comprendre pour que ses sorties politiques ne soient toujours pas ratées.
Cependant, son apport sur la Francophonie et son combat contre les dictatures africaines devraient le pousser à avoir autour de lui plusieurs intellectuels. Pas seulement des littéraires. Parce que nous ne sommes pas dans la fiction.
D'ailleurs, nous lui suggérons d'organiser un symposium en Afrique sur la Francophonie, et les stratégies de la lutte contre les dictatures en Afrique. Nous supposons qu'il a un bon carnet d'adresses. Alain Mabanckou est devenu une institution, il pourra avoir facilement les financements.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Florent Ntsiba pas assez courageux pour lutter contre la corruption

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« Les intouchables », c'est le titre du film d'Omar Sy. Ce titre correspond très bien à la situation ubuesque qui prévaut au Congo-Brazzaville où règne une classe des intouchables. Quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils volent dans les caisses de l'Etat, qu'ils soient responsables des faillites des entreprises publiques, qu'ils assassinent les populations, pour eux, il ne se passe rien. Ce sont des véritables intouchables.

Les malversations financières, le vol des deniers publics, la corruption, la fraude fiscale sont les maux dont souffrent le Congo-Brazzaville mais qui ne souffrent aucune remise en cause de leur nocivité.

Cheval

La lutte annoncée contre ces maux à la demande du Fonds monétaire international (FMI) est désormais le nouveau cheval de bataille de Denis Sassou Nguesso, après avoir érigé l'impunité en mode de gestion de la chose publique. Le cheval choisi par le khalife d'Oyo pour mener bataille est Florent Ntsiba, ancien porte-parole du tristement celèbre comité militaire du parti (CMP). Manque de bol. Florent Ntsiba est lui-même cité dans une affaire de détournement des fonds de l'UNICEF destinés à la réfection de la maternité de Lékana. L'arroseur arrosé. Florent Ntsiba, qui veut laver plus blanc que neige, Monsieur propre de la Présidence de la République et qui a reçu de Sassou Nguesso la lourde tâche de débusquer les auteurs des malversations financières dans l'exécutif, se retrouve lui même au centre d'un scandale sur le financement par l'UNICEF des réhabilitations des centres de santé intégrés du pays dont celui de Lékana dans les plateaux. C'est confier la garde du gigot à un chien. Un voleur est chargé de traquer d'autres ripoux. Etonnant. Florent Ntsiba clame à qui tente de l'enquiquiner, en sa qualité de directeur de cabinet de Denis Sassou Nguesso est lui même la République et donc au dessus des lois. Sa personne est sacrée, comme dirait Jean-Luc Mélenchon, le patron de «La France insoumise ».

Cancre

Le Congo-Brazzaville est classé au bas de l'échelle en 2017 en ce qui concerne le marqueur de perception de la corruption de Transparency International. Le Congo-Brazzaville occupe, en effet, le 159e rang sur 177 pays, et dans l'indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, le petit pays pétrolier d'Afrique Centrale est classé 42e sur 54 pays. Florent Ntsiba a reçu de Denis Sassou Nguesso la mission d'améliorer les indices et ainsi espérer grignoter quelques places dans le classement du Congo-Brazzaville. Mission titanesque.

Filet

Les gesticulations de Florent Ntsiba instruit par Denis Sassou Nguesso n'amusent pas les populations du Congo-Brazzaville aussi longtemps que les gros gibiers passeront entre les mailles du filet et que la traque des voleurs de la République ne concernerait que le menu fretin. Florent Ntsiba n'est pas fou au point de s'attirer les foudres du régime, de s'attaquer aux proches de Denis Sassou Nguesso, responsables du siphonnage des caisses du Trésor public dirigé par Albert Ngondo. A ce jour, aucune information judiciaire n'est ouverte contre Christel Sassou Nguesso, Jean-Jacques Bouya, Gilbert Ondongo, Jean Bruno Richard Itoua, Henri Djombo, Denis Gokana, Albert Ngondo, Maixent Raoul Ominga, Claudia Sassou, Antoinette Sassou, Calixte Nganongo, Jean Dominique Okemba, Jean François Ndengué, Willy Nguesso, Edgar Nguesso, Lucien Ebata, Maxime Gandzion, Willy Etoka, Rigobert Maboundou, Marius Mouambenga, Oscar Etoka, Jean Alfred Onanga, etc…

Main basse

Christel Sassou Nguesso vient encore de s'illustrer dans ce qu'il sait mieux faire : le vol des deniers publics. C'est plus fort que lui. Pour contourner tout le monde, le fils du chef de l'État, Denis Christel Sassou Nguesso, qui a pourtant démissionné de la SNPC, se sert de la sociétéÉquato-guinéenne GEPetrol pour vendre des cargaisons de pétrole pour le compte de sa famille. Deux supertankers ayant chacun la capacité de chargement de 285.000 tonnes de pétrole brut ( équivalent de 2 millions de barils), ont chargé au large de Pointe-Noire, dans les plateformes offshore contrôlées par la compagnie française Total, pendant plusieurs jours. Les deux cargaisons destinées aux clients indiens équivalent à plus de deux semaines de production nationale qui est de 300.000 barils / jour, et le coût de l'opération est évaluée à plusieurs milliards de francs cfa. Cet argent échappe à tout contrôle du Trésor congolais et finit directement dans les poches du clan présidentiel. Les deux pétroliers battant pavillon équato-guinéen ont quitté le large de Pointe-Noire, il y a deux semaines pour la Guinée Équatoriale, où ils y sont restés quelques jours avant de prendre le chemin de l'Asie. Toute cette stratégie consistait à brouiller les pistes et éviter d'être épinglé par tous les services de contrôle ayant braqué leurs yeux sur les magouilles y relatives.

La firme britannique Ophir Energy qui a signé un accord en octobre 2017 de partage de production avec la compagnie GEPetrol, a été sollicitée pour la location des deux navires et jouer au vendeur officiel avec une rétribution de 20 % (Sacer info, 15 octobre 2018).

L'arbre qui cache la forêt

Pendant que Christel Sassou Nguesso avec la bénédiction de Denis Sassou Nguesso continue de sévir à la SNPC, Florent Ntsiba détourne le regard. En vue de frapper les esprits des populations du Congo-Brazzaville et donner l'illusion d'une traque implacables de la fraude, Le compagnon de route de Denis Sassou Nguesso a révélé, le 12 octobre 2018, de graves dysfonctionnements dans la filière bois qui auraient provoqué une perte de 13 milliards de Francs CFA en 2016 et 2017. C'est l'arbre qui cache la forêt. Le nom de Rosalie Matondo est jeté en pâture à la vindicte publique tout en omettant de citer celui de Henri Djombo qui a régné au ministère des Eaux et Forêts pendant plusieurs décennies en parrain. Un véritable écran de fumée. Pourquoi Florent Ntsiba, le chevalier blanc, n'ordonne-t-il pas l'audit de la filière bois depuis l'arrivée de Sassou Nguesso avant et après 1997 ? La SNPC est gérée comme une épicerie familiale. Florent Nttsiba et ses hommes n'en pipent mot. Les enquêteurs de Florent Ntsiba débarqueront-ils un jour à la Délégation générale de Grands travaux demander des comptes à Jean-Jacqes Bouya ? Florent Ntsiba aura-t-il le toupet de l'ouvrir face à Gilbert Ondongo afin qu'il rende compte de l'usage des fonds des générations futures placés jadis sous séquestre à la BEAC ?

Le député de Lékana, Florent Ntsiba ne les a pas «bien suspendues» pour donner un coup de pied dans la fourmilière, siffler l'arrêt des jeux. Florent Ntsiba est peut-être téméraire mais pas suicidaire.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Deuxième page de notre télégramme à Alain Mabanckou : et, si l'écrivain initiait une Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement !

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Après la publication de notre article«Télégramme à un confrère écrivain, Alain Mabanckou : La lutte contre les dictatures africaines et la Francophonie ne peut pas se gagner en solitaire !», nous avons reçu plusieurs réactions variées.

Si certaines sont très critiques et assimilent notre texte à une attaque contre notre confrère, à un complexe, à de la jalousie, à une demie-mesure parce que notre article ne va pas jusqu'au bout et ne dit pas ce qu'il faut faire, nous récidivons en disant que c'est une chance pour les jeunes générations d'avoir Alain Mabanckou comme leader d'opinion.

Nous pensons qu'Asie Dominique de Marseille qui, lui aussi, revendique ce titre sur le plateau de Télé Congo, et qu'aucun réseau intellectuel ne lui concède, ne nous en voudra pas. Les leaders d'opinion ? Chacun eut s'en faire une opinion et, il peut y en avoir mille dans une démocratie. Pour l'heure, nous voulons parler d'Alain Mabanckou car, lui, sait ce que parler veut dire et, lui, sait parler à ceux qui savent.

Alain Mabanckou, une voix que l'on écoute

La voix d'Alain Mabanckou, non seulement retentit partout au monde ; mais elle est aussi très écoutée dans le concert mondial car en harmonie avec les intérêts des sans voix. Et, l'homme est constant et stable dans son discours sur l'instabilité de notre monde de moins en moins bipolaire.
Les téléspectateurs des grandes chaines de télévision, les auditeurs des radios internationales et les lecteurs des grands journaux et magazines internationaux prennent le temps de le suivre, lire ses livres, écouter ses interviews, consulter ses articles dans la presse en concluant comme Nietzche : voilà l'homme .

Cet acte de magie que Mabanckou a d'accrocher et d'avoir une audience à travers le monde constitue tout un atout dans la lutte que mènent les Africains contre les dictatures dans leurs pays respectifs ; dans l'instauration de la démocratie et le développement de tout le continent ; mais aussi dans la définition des concepts de développement.

Et, cet atout en tant qu'enjeu politique doit être capitalisé et profiter à la cause africaine que les Occidentaux remettent chaque fois en cause comme l'a fait la France de François Hollande en mettant les bâtons dans les roues des Congolais qui voulaient se débarrasser de Sassou en 2015. C'est pourquoi nous avons dit dans le premier télégramme sur lequel nous n'avons pas encore eu sa réaction, qu'Alain Mabanckou ne devait pas lutter tout seul car cela risque de faire vivre à l'Afrique, selon Gabriel Marques,« cent ans de solitude» c'est-à-dire une autarcie perpétuelle.

Aux autres voix, nombreuses d'ailleurs, qui s'élèvent tous les jours pour dénoncer les régimes dictatoriaux africains, et la politique africaine de la France ; à ces voix s'expriment sur le Franc CFA, parlent du développement de l'Afrique ou encore invitent au panafricanisme, Alain devait associer la sienne.

Création de la Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement

Nous avons pensé regrouper toutes ces voix dans une institution que nous voulons bien dénommer Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement.

Penser Afrique

Les Africains doivent savoir qu'aujourd'hui, aucun pays africain ne peut se développer seul, sans avoir intégré son économie dans celles de ses voisins de la sous-région, de la région et de toute l'Afrique. Les Africains doivent donc désormais penser Afrique.
Toutes ces intégrations sont pourtant facilitées entre autres par le fait que souvent on retrouve les mêmes peuples au-delà des frontières. C'est donc les mêmes cultures et les mêmes traditions qui continuent partout en Afrique, entité une, indivisible, interchangeable.

Missions de la Ligue

Les Africains parlent souvent du panafricanisme et vantent leurs leaders politiques d'antan comme Kwame Nkrumah, Sékou Touré, Patrice Lumumba… pourtant nombre de penseurs du continent ne savent pas exactement ce que contient le concept « panafricain » et comment le pratiquer avec pertinence.

La Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement devrait donc donner un contenu moderne à ce concept et travailler pour que le panafricanisme soit introduit dans les programmes scolaires. Car, il faudra préparer les futures générations à s'approprier ce concept qui prépare à l'identité noire.

Il en est de même des concepts comme l'intégration sous-régionale, régionale et africaine qu'on a tant du mal à rendre systématique en Afrique Centrale en dépit de la CEMAC.

Le président français, Emmanuel Macron, a demandéà Alain Mabanckou de collaborer avec Leïla Slimani pour «contribuer aux travaux de réflexion autour de la langue française et de la francophonie». Macron a alors caressé Mabanckou dans le sens du poil. Celui a dernier refusé la main tendue par le successeur de François Hollande. Une vraie douche froide.

Les intellectuels africains devraient, à travers la Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement, rédiger un mémorandum à soumettre à l'Elysée. Ils ne doivent pas laisser Alain Mabanckou faire seul les propositions de peur de s'affaler par terre.

Comment peut fonctionner une telle Institution ?

La Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement n'a pas besoin d'un grand appareil administratif ou d'un immeuble imposant dans le quartier de la Défense, à Paris pour être efficace.

Son administration peut fonctionner à distance. Elle n'a pas non plus besoin d'un grand staff. Mais, d'un coordonnateur ou d'un animateur principal et dynamique.
Les nouveaux outils de la technologie permettent aujourd'hui que l'on réalise dans son salon tout le travail que l'on peut faire dans un bureau.
Sur la Francophonie, par exemple, le coordonnateur peut juste contacter plusieurs spécialistes qui doivent délimiter ou cerner le sujet, définir le contenu de ce concept et confier la tache à des experts en la matière qui devront s'occuper de la rédaction.

Des personnes ressources

La Ligue africaine pour la Démocratie et le Développement doit avoir un carnet d'adresses bien fourni dont les interfaces devraient redoubler d'adresse.

Elle a besoin des personnes ressources qui peuvent lui faire les premières propositions et l'aider à faire des choix avant de se prononcer sur une question d'actualité, par exemple la démocratie, le développement du continent africain.

Un comité de sages

La Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement doit avoir un Comité de sages.
Ce Comité peut être composé d'anciennes personnalités politiques, administratives, et d'institutions internationales, ainsi que des religieux qui sont reconnus comme intègres et panafricanistes.

C'est à ce Comité que tout le travail fait par les sachants doit être soumis avant de le rendre public ou de le remettre à qui de droit.
Par exemple, après la rédaction du mémorandum sur la Francophonie, ce document devrait être discrètement envoyé aux membres de ce Comité des sages qui doivent l'apprécier.
Le Comité de sages n'est pas obligé de tenir des réunions publiques. Chaque membre peut travailler dans son coin. Mais, il n'est pas interdit qu'ils se connaissent tous.

Fonctionnement

La Ligue Africaine pour la Démocratie et le Développement peut d'une manière indépendante s'intéresser à un sujet et le traiter en suivant la même procédure. Elle peut aussi être saisie par un gouvernement, une institution indépendante ou une individualité pour travailler sur un concept ou un sujet important sur la démocratie et le développement de l'Afrique. Mais, tous les travaux doivent être publiés sous la forme d'un livre et, vendus pour avoir de quoi constituer son budget de fonctionnement.

Qu'en pense A. Mabanckou, penseur désormais incontournable ?

Serge Armand Zanzala,journaliste et écrivain

Télégramme au président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, et aux ministres Mboulou, Bininga, Moungalla : et, si on relisait le document sur l'« Opération Mouébara » !

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Dans l'histoire des droits humains et des populations en danger, chaque fois que la société des victimes commence à parler de génocide dont ses membres ont été sujets, les négationnistes se mettent en place, sortent les canines, se mettent à aboyer. C'est ce qui arrive au Congo-Brazzaville comme en témoigne la violente réaction du gouvernement de Sassou.

Après la sortie, en septembre dernier, aux Editions L'Harmattan, à Paris, en France, du livre Le génocide des Laris au Congo, de Dominique Nkounkou, avocat au Barreau de Paris, quelques membres du gouvernement, notamment les ministres de l'Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, de la Justice, des droits humains, et de la promotion des peuples autochtones, Aimé Ange Wilfrid Bininga, ainsi que de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lezin Moungalla, avec eux le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, sont montés au créneau pour dire qu'il n'y a pas eu génocide au Pool.

L'ouvrage, « Le génocide des Laris au Congo », a été carrément interdit d'entrer, de vente et de circulation au Congo.

Pourtant, de nombreux exemplaires de ce livre sont déjà rentrés au Congo, et que tous les grands dignitaires du pouvoir l'ont déjà lu. Les Editions L'Harmattan ont un lieu de vente à Brazzaville.

Pourtant, c'est depuis des années que des documents qui prouvent le génocide congolais et qui seraient signés par Denis Sassou Nguesso, et dont les copies seraient jointes dans une plainte, déposée à la Cour pénale internationale et au Secrétariat des Nations Unies, par l'association des avocats français d'origine congolaise, c'est depuis des années qu'ils circulent partout dans le monde. Et, les Congolais les ont tous lus !

Me Dominique Nkounkou qui serait membre de cette association d'avocats français ne s'est, sans doute, que servi de ces documents qui jusqu'à ce jour n'ont jamais suscité la réaction de Sassou Nguesso, lui-même, ou de ses proches, pour écrire son livre.
Et, si cet avocat parisien ne parle que du Pool c'est tout simplement parce qu'il en est originaire. Or le Pool est aussi le département qui a payé le lourd tribut de toutes les guerres qu'a connues le Congo-Brazzaville.

« Le génocide des Laris au Congo» est une réaction et une opinion personnelle que l'auteur se fait sur les massacres qui ont eu lieu dans le département du Pool et qui ne trouvent leurs explications que dans les documents sur l' «Opération Mouébara». Est-il interdit d'avoir une opinion personnelle ?

Rappelons qu'en 1997, les partisans de Denis Sassou Nguesso, notamment son parti politique, avairnt porté plainte contre le président Pascal Lissouba auprès du Tribunal international de la Haye pour génocide et crime contre l'humanité. Et, notre collègue Asie Dominique de Marseille, aujourd'hui hystérique face à Dominique Koukkou, avait soutenu cette plainte contre Lissouba.

Ce qui veut dire que les Congolais reconnaissent qu'il y a eu un génocide dans leur pays. Il ne reste donc qu'à déterminer les auteurs. C'est le grand mérite de ce livre. Bravo, Me Nkounkou ! Solidarité entre écrivains oblige !

Ne faisons pas le boa, mais faisons la vipère

Ne faisons pas le boa mais la vipère pour dire tout simplement que ne serons pas long. Voici ci-après le document sur l'Opération Mouébara qui fait bien état de la programmation de l'extermination des populations de la partie sud du pays, y compris les Laris du département du Pool, et qui a été mis sur les réseaux sociaux depuis des années.

C'est dans les objectifs de ce plan et le but de cette guerre que ressortent les caractéristiques d'un génocide.

« Présidence de la République du Congo
Unité - Travail – Progrès
Comité Mixte d'Actions Spéciales N° 023/99/PR/CMAS
Vu et approuvé par le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées
.

PLAN D'ACTIVITES DU TRIMESTRE IV DE L'OPERATION MOUEBARA (01/10 – 31/12/99)

Zones cibles du trimestre : Pool-Nord, Bouénza-Nord, Lékoumou – Niari-Forestier (cf. cartes tactiques jointes au plan).

SECRET DEFENSE

Vu et approuvé par le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées.

N° D'ORDRE : 01 POOL-NORD
ACTIONS :

Pilonnage de Kibouéndé ; Bombardement de Mayama ;
Empoisonnement des sources d'eau de la zone du Pool Nord.

OBJECTIFS :

Dépeupler les pays de Mpangala, donner la mort aux personnes se trouvant dans les secteurs des tirs, maintenir les fugitifs dans les forêts par la terreur du pilonnage et les pousser à la mort lente par la famine et les maladies, pousser à l'exil forcé au Gabon et en RDC, terroriser les résistants de l'étranger.

NORMES D APPRECIATION DES OBJECTIFS :

Passable (25000 tués, 15000 déplacés) ; Bien (30000 tués, 20000 déplacés) ; Excellent (45000 tués, 70000 déplacés).

NOTA BENE :

Brûler tout jeune en âge de combattre en provenance des zones à forte résistance.

DELAI ou PERIODE :

Mi-octobre début novembre selon conditions météorologiques (absence pluie et brouillard).

MOYENS D'EXECUTION - MATERIEL :

2 Mig-21, 4 hélico, 112 bombes, 81 missiles, 37 lance-flammes, 12 canons 122, 20 véhicules 4x4, 280 rockets, 1000 menus, 20 blindés, 5000 grenades. 1 million 7,62.

MOYENS D'EXECUTION - PERSONNEL :

468 hommes (344 expatriés, 124 nationaux).

MOYENS D'EXECUTION - FINANCES (CFA) :

Carburant (108 millions), internement (160 millions),

Prestations (646 millions),

Imprévus (98 millions) : total = 1016 millions.

RESPONSABLE : Général de brigade Blaise ADOUA.

OBSERVATIONS :

Pilonner et bombarder les lieux à forte concentration humaine (marchés, églises, écoles, terrains de sport, etc.).
Utiliser les signaux externes des ONG humanitaires pour attirer les foules et faire des tirs groupés.

N° D'ORDRE 02 BOUENZA-NORD
ACTIONS :

Bombarder la zone de Mouyondzi ; - Bombarder la zone de Mabombo.

OBJECTIFS A ATTEINDRE :

Dépeupler les plateaux Babémbés, donner la mort aux personnes se trouvant dans la zone de bombardement, maintenir les fugitifs dans les forêts par la terreur des bombardements et leur causer la mort à petit feu, pousser à l'exil forcé vers le Gabon, terroriser les résistants de l'étranger.
Mêmes normes que le n°1.

DELAI OU PERIODE : mois de novembre - décembre.

MOYENS D'EXECUTION - MATERIEL :
2 Mig-21, 4 hélico, 22 blindés, 21 véhicules 4x4, 120 bombes,
109 missiles, 300 rockets, 23 lance-flammes. 1 million 7,62.

MOYENS D'EXECUTION - PERSONNEL :

524 hommes (446 expatriés, 78 nationaux).

MOYENS D'EXECUTION - FINANCES (CFA) :

Carburant (150 millions), hébergement (168 millions),
Prestations (699 millions),
Imprévus (106 millions) : total = 1123 millions.

RESPONSABLE : Général de brigade Longonda Philippe.

OBSERVATIONS :

Bombarder le marché de Mouyondzi-centre, l'hôpital de Moukala, les champs et le village Louboto proche du barrage Moukoukoulou ;
Préparer une action médiatique avant, pendant et après les raids (Voir avec Jean-Paul PIGASSE) (1).

N° D'ORDRE 03
LEKOUMOU-NIARI FORESTIER

ACTIONS :
Bombarder la zone de Sibiti et Zanaga ; - Bombarder la zone de Mossendjo et Mayoko.

OBJECTIFS A ATTEINDRE :

Dépeupler le Niari forestier et la Lékoumou, donner la mort aux personnes se trouvant dans la zone de bombardement, maintenir les fugitifs dans les forêts par la terreur des bombardements et leur causer la mort à petit feu, pousser à l'exil forcé vers le Gabon, incendier le village natal de Lissouba.
Mêmes normes que le n°1.

DELAI OU PERIODE : mois de octobre - novembre - décembre.

MOYENS D'EXECUTION - MATERIEL : 2 Mig-21, 4 hélico, blindés, véhicules 4x4, 115 bombes, 98 missiles, 271 rockets, 14 lance-flammes. 1 million 7,62.

MOYENS D'EXECUTION - PERSONNEL :

415 hommes (346 expatriés, 69 nationaux).

MOYENS D'EXECUTION - FINANCES (CFA) :

Carburant (140 millions), hébergement (138 millions),
Prestations (662 millions),
Imprévus (95 millions) : total = 1035 millions.

RESPONSABLE : Général de brigade ESSONGO B.

OBSERVATIONS :
Bombarder le marché de Mossendjo-centre, l'hôpital de Makabana, les champs et alentours de MBinda, préparer une action médiatique avant, pendant et après les raids (Voir avec Jean-Paul PIGASSE).

BILAN PREVISIONNEL POUR LE IVeme TRIMESTRE :

Nombre de tués (125.000 hommes), nombre de fugitifs (275.000 hommes), nombre de départs en exil forcé (40.000 hommes). Soit un dépeuplement total de 430.000 hommes.

COUT TOTAL DES OPERATIONS POUR LE IVème TRIMESTRE :
1016.000.000 + 1123.000.000 + 1035.000.000 =
3.174.000.000 F CFA.

MODALITES DE DOTATION :

529 millions (1/6 du montant) par quinzaine.

Fait à Brazzaville, le 27 Septembre 1999.
Pour le Comité d'Actions Spéciales,
Le Général de brigade ESSONGO

Serge Armand Zanzala,journaliste et écrivain

Enjeux et perspectives de la machine à voter : l'exemple de la RDC

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Contexte

3 novembre 2000 : adoption de la déclaration de Bamako dont le chapitre B insiste sur la tenue d'élections libres, fiables et transparentes dans l'espace Francophone.

13 - 14 octobre 2012 : ouverture à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, du XIVe Sommet de la Francophonie. Les Chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation Internationale de la Francophonie se réunissent autour du thème : Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale. A l'issue du sommet, la stratégie Horizon 2020 est adoptée. Cette nouvelle stratégie numérique de la Francophonie doit prendre en compte les nouvelles évolutions technologiques touchant désormais tous les secteurs de l'activité humaine.

A cette occasion, le Secrétaire General le président Abdou DIOUF, déclare : Cette nouvelle stratégie apporte des innovations importantes dans l'action de la Francophonie afin que le numérique soit un des moteurs du développement et renforce la participation citoyenne, l'expression des libertés démocratiques et la place de la langue française sur la toile en devenant un axe prioritaire de la solidarité francophone.

1er Janvier 2016 : entrée en vigueur des Objectifs de Développement Durable qui vont continuer à orienter les politiques et le financement du Programme des Nations Unies pour le Développement pour les 15 prochaines années. Parmi eux, l'objectif 16 : paix, justice et institutions efficaces.

27 octobre 2017 : Tête-à-tête entre l'ambassadrice américaine à l'ONU NIKKI HALEY et la Commission Électorale Nationale Indépendante de la RDC.

25 mai 2018 : le général Siaka SANGARE de l'Organisation Internationale de la Francophonie présente son rapport sur l'audit du fichier électoral de la RDC .

17 septembre 2018 : Un organisme public britannique, La Westminster Foundation for Democracy, présente dans son rapport d'étude sur la machine à voter une liste de 14 recommandations de mesures techniques et organisationnelles devant être mises en place avant l'utilisation de la machine.

Le rendez-vous

Dans un souci de modernisation du vote, la Commission Électorale Nationale Indépendante de RDC a opté pour l'utilisation de la machine à voter pour les élections générales du 23 décembre 2018. Cette décision fait polémique au sein de la classe politique, de la population et des ONG, qui demandent en effet son retrait sous le regard de la communauté internationale au motif que la machine à voter serait une machine à tricher.

De quoi parle-t-on ?

De la "Touch Vote System", une machine conçue et prototypée en RDC puis fabriquée en série en Corée du Sud.

Techniquement, il s'agit d'une machine tout-en-un qui se compose de :
- Un lecteur de cartes donnant accès aux fonctionnalités de la machine au président du bureau de vote.
- Un écran tactile 21,5 pouces qui permet à l'électeur de s'identifier et de faire son choix parmi les candidats ;
- Une imprimante qui permet d'éditer le bulletin une fois le choix effectué par l'électeur, qui peut ensuite le déposer dans l'urne.

Ainsi, selon le mode opératoire choisi, le vote est enregistré deux fois : une première fois par la machine lors de la validation du vote, et une deuxième fois par l'acte de dépôt du bulletin dans l'urne.

En termes de fiabilité du scrutin, tout tient en premier lieu de la sécurisation et de la qualité de la machine, puis du respect des conditions et exigences imposées par la loi électorale en vigueur.

A ce jour, la CENI considère que les machines sont livrables et recevables, ce qui suppose que toutes donnent satisfaction des exigences listées dans le cahier des charges. Bien que la fiabilité des machines utilisée par la RDC y soit clairement confirmée, un défaut de fabrication par oubli, négligence ou malveillance n'est pas à exclure.

Sur chacune des machines sont installés les logiciels qui permettent de réaliser les opérations de vote. Il s'agit entre autres des opérations suivantes : configuration de la machine, identification de l'électeur, sélection du candidat par l'électeur puis impression du bulletin de vote. La machine intègre également une base de données reprenant la liste électorale et celle des candidats, suivant la nature du vote. La liste de toutes ces opérations doit être intégrée au volet fonctionnel du cahier des charges afin d'être prises en compte dès la conception de la machine ?

Il est à noter que toutes ces opérations sont exposées à des menaces et vulnérabilités pour lesquelles le cahier des charges doit préciser les mesures de corrections ou de protection. Le risque zéro ne pouvant être garanti, le piratage ou sabotage constituent dans ce contexte des cas de figure qui n'auraient pas été mentionné par oubli, négligence ou malveillance.

Le vote se déroule ensuite dans le respect des conditions imposées par la loi : le vote étant a priori secret, l'électeur se retrouve seul dans un isoloir face à la machine, imprime son bulletin et, face aux assesseurs, dépose son bulletin dans l'urne. A l'issue du vote, afin d'accélérer le comptage des voix, les assesseurs et observateurs privilégient les votes contenus dans la machine et, en cas de contestation ou de doute, confrontent ces votes avec ceux contenus dans l'urne.

A la politique ce qui appartient à la politique

La machine à voter reste un outil du processus électoral qui ne doit être utilisé que pour l'usage pour lequel il a été conçu, à savoir s'affranchir des difficultés constatées lors d'opérations de vote précédentes et de proclamation des résultats et au vu du contexte de l'évolution sociologique (augmentation du nombre d'électeurs, de candidats, de partis politiques, ...). Dès lors, il semble assez peu pertinent de rejeter en bloc la machine à voter, et donc les acquis de l'évolution technologique et de la transformation digitale. En revanche, il semble bien plus constructif d'engager un débat sur les questions :

- techniques, sur les défaillances du processus électoral (constitution de la liste électorale, enrôlement, vote, proclamation),

- règlementaires, et plus précisément de régulation technique, en adaptant éventuellement les cadres législatifs,

- de stratégie géopolitique de la donnée électorale face à la prédation des grandes puissances du numérique. Le retrait de la Touch Vote System, qui prend à témoin la population et l'opinion internationale, ne remet-t-elle pas en cause la stratégie Horizon 2020 ? La Francophonie ne devrait-elle pas aujourd'hui se préoccuper de mettre à niveau ses mécanismes et ses ressources d'intervention afin d'accompagner la transformation digitale des processus électoraux ? De toute évidence, la transformation numérique représente une opportunité dont on ne peut tirer les bénéfices que lorsque la société est prête à en récolter les fruits.

S'adapter ou disparaitre

Plus que jamais, le numérique, par sa vocation transversale, s'impose dans les élections politiques en Afrique et dans l'espace francophone. Il ne revient plus aux seuls acteurs ou leaders politiques de se prononcer pour ou contre le progrès numérique dans le cadre du processus électoral. En l'absence de cadre légal, l'usage des nouvelles technologies et notamment des réseaux sociaux constitue une opportunité pour à l'ensemble des acteurs, y compris la société civile, d'afficher leur volonté de vivre dans une société harmonieuse qui tire sa croissance dans l'intégration et l'usage des nouvelles technologies.

L'avenir pour la tenue d'élections libres, fiables, transparentes et sans ingérences extérieures dans l'espace francophone et en Afrique passe fondamentalement par la maîtrise des données électorales au niveau de chaque État, et représente donc un enjeu majeur pour la souveraineté des Etats.

Le 12 octobre 2018 à Erevan, L'OIF a élu son nouveau SG qui arrive dans un contexte où les nouvelles technologies d'information et de communication se sont immiscées dans tous les aspects de la vie des citoyens francophones. Peu d'institutions, et encore moins leurs dirigeants, ne pourront échapper à la transformation digitale. La situation politique en RDC prouve, à suffisance, que le numérique sera dorénavant au cœur des processus électoraux. Face à cela, l'OIF doit pouvoir faire preuve de modernité afin de rester cohérente dans ses principes.

Chrysostome NKOUMBI-SAMBA, MBA MSDN
Expert Cybersécurité - Sécurité Des Données
contact@afrikacybersecurite.com - 06 67 25 51 76

https://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Bamako_2000_modif_02122011.pdf

https://www.francophonie.org/IMG/pdf/horizon_2020_-_strategie_de_la_francophonie_numerique.pdf

http://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals.html

https://www.francophonie.org/IMG/pdf/audit_mission_rdc.pdf

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