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Plainte contre le Président Lissouba auprès du Tribunal International de La Haye : Quand les partisans de Sassou Nguesso reconnaissent qu'il y a eu génocide au Congo !

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Le 1er Septembre 1997, le PCT et ses organisations satellites portaient plainte contre le Président Lissouba auprès du Tribunal International de La Haye pour génocide et crime contre l'humanité. Aujourd'hui, les mêmes personnes contestent le terme "GENOCIDE" qu'ils ont bien eux-mêmes utilisé en 1997...

Date : 01/09/1997
Fax : (31-70) 302 24 09 DESTINATAIRE / TO :
Monsieur le Président de la Cour Internationale de Justice (C.I.J.)
Palais de la Paix Carnegleplein
NL - 2517 KJ LA HAYE (Pays-Bas)
EXPEDITEUR / FROM :
CAD : Collectif des Associations Démocrates GIDDLC : Groupe d'Initiative pour la Défense de la Démocratie et des Libertés au Congo
LCCD : Ligue Congolaise pour la Culture Démocratique
45, Boulevard Magenta
75010 Paris (France)

Message

Nous avons l'honneur de vous transmettre copie de la plainte faisant l'objet d'un envoi postal international du 30.08.97 à votre intention.
Nous vous remercions pour la bienveillante attention que vous voudrez bien porter à notre requête.

102 Au jour d'aujourd'hui, nul ne sait quelles ont été les suites et conclusions données à cette plainte. La présente action de la part des groupes animés par le PCT de M. Sassou Nguesso devrait motiver et inciter les populations congolaises, victimes des atrocités et de la barbarie du régime Sassou, à se constituer en association nationale des victimes en vue, à leur tour, d'ester en justice contre M. Sassou Nguesso, le PCT et leurs alliés.

PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE
devant la Cour Internationale de Justice de La Haye
A Monsieur le Président
de la Cour Internationale de Justice La Haye
L'an mil neuf cent quatre-vingt-dix-sept et le 30 août 1997

A LA DEMANDE DU
Collectif des Associations Démocrates (CAD), regroupant les Associations suivantes : Horizon 97 (H 97), Groupe d'Initiative pour la Défense de la Démocratie et des Libertés au Congo (GIDDLC), Ligue Congolaise pour la Culture Démocratique (LCCD),45, Boulevard Magenta 75010 Paris, élisant domicile au dit lieu et pris en la personne de ses représentants légaux se constituant partie civile
D'OUVRIR UNE INFORMATION CONTRE :
Monsieur Pascal Lissouba, né le 15 novembre 1931 à Tsinguidi (Mayoko), République du Congo, nationalité congolaise, Enseignant, exerçant le mandat de Président de la République du Congo, domicilié au Palais du Peuple à Brazzaville.

Pour les faits ci-dessous exposés :

Attendu qu'à la suite de la Conférence Nationale Souveraine qui s'était tenue à Brazzaville (Congo), du 25 février au 10 juin 1991, de nombreuses résolutions avaient été adoptées, afin de baliser le processus démocratique, en érigeant des contre-pouvoirs dans le mode de fonctionnement des institutions pour assurer la protection du Citoyen, l'exercice effectif des droits et libertés fondamentaux, etc., - que des structures de transition (Conseil Supérieur de la République, Présidence de la République et Gouvernement de transition), chargées d'exécuter les actes de la Conférence Nationale Souveraine et de préparer les élections démocratiques, avaient été mises en place.

Attendu que le Gouvernement de transition avait proposé et fait adopter par voie référendaire la Constitution du 15 Mars 1992 et procédéà l'organisation des différents scrutins.

Attendu qu'à l'issue de l'élection présidentielle, Monsieur Pascal Lissouba avait été portéà la magistrature suprême pour un mandat constitutionnel de cinq (5) ans - qu'il avait prêté serment le 31 août 1992.

Attendu que, conformément à ses prérogatives constitutionnelles, le Président de la République nomme le Premier Ministre émanant de la «Majorité parlementaire à l'Assemblée nationale» ; - qu'il disposait de la majorité absolue à l'Assemblée nationale à travers la coalition comprenant : Union Panafricaine pour le Développement et le Progrès Social (UPADS), l'Alliance Nationale pour la Démocratie (AND) et le Parti Congolais du Travail (PCT).

Attendu qu'en quittant cette alliance au lendemain de la formation du premier gouvernement, le PCT faisait ainsi perdre à cette coalition la majorité qu'elle détenait.

Attendu que c'est dans ces conditions, en violation des prescriptions de la Constitution, Monsieur Pascal Lissouba avait décidé la dissolution de l'Assemblée Nationale ; - que cette transgression de la loi Fondamentale avait contraint l'Opposition à ordonner des actes de désobéissance civile et organiser des manifestations pacifiques, conformément audit texte, pour revendiquer le respect de la légalité.

Attendu que lors de la manifestation du 30 novembre 1992, les éléments de la garde présidentielle, dont le statut était d'ailleurs contraire aux actes de la Conférence Nationale Souveraine, ont tiré sur des manifestants, faisant ainsi trois morts et de nombreux blessés dont six décéderont quelques jours plus tard ; - que l'objectif recherché par cet attentat était l'élimination physique des leaders de l'Opposition, en particulier de Monsieur Bernard Kolélas ; - qu'une commission d'enquête avait été diligentée pour mener des investigations dont les conclusions avaient été consignées dans un rapport ; - que celui-ci avait été remis au Chef de l'Etat, Monsieur Pascal Lissouba, et qu'il n'a jamais servi à l'ouverture d'une information quelle qu'elle soit.
Attendu que faute de fief électoral à Brazzaville, la volonté de Monsieur Pascal Lissouba de créer des « espaces utiles et homogènes» s'était matérialisée par l'épuration ethnique des populations non originaires des régions Sud-ouest (Bouenza, Lekoumou, Niari) résidant dans les quartiers Makazou, Mfilou, Diata ; - que c'est à partir du 3 novembre 1993, le Président de la République ordonne le bombardement à l'arme lourde des quartiers de Bacongo et Makélékélé ; - que ces affrontements vont durer jusqu'en janvier 1994, faisant ainsi plus de 3000 morts, plusieurs dizaines de milliers de déplacés et de sans-abris, avec des expropriations illicites.

Attendu qu'en dépit de multiples initiatives pour le retour à une paix durable, le pouvoir a continué de créer des forces paramilitaires de répression pour appliquer sa théorie de « Démocratie de l'intimidation» ; - qu'il a mis en place des plans d'attaques pour éliminer physiquement le Président Denis Sassou Nguesso et anéantir toute forme d'opposition interne et externe, en élaborant des opérations dites « Gâchette Nº 9 », « Aigle 1 », « Aigle II », etc.

Attendu que tous ces plans ont été concertés par les représentants du pouvoir, avec une implication personnelle du Président de la République, comme cela résulte de «la lettre strictement personnelle» de Nguila Moungounga Nkombo (Ministre de l'Economie et des Finances), du 18 mai 1995, de la synthèse de réflexion du GOMM, du 24 décembre 1994, signée par le Chef d'Etat Major Général des Forces Armées Congolaises, le Général Mabika, de la Conférence de presse tenue, à Paris, le 18 mai 1996, par Christophe Moukoueke, Secrétaire Général de l'UPADS.

Attendu que c'est dans ces conditions que le 5 juin 1997, Monsieur Pascal Lissouba a décidé de faire encercler la résidence privée du Président Denis Sassou Nguesso, située à Mpila-Brazzaville, afin de le neutraliser et de l'éliminer physiquement ; - que cette situation, correspondant à l'opération «Aigle II », a vite embrasé la Capitale.
Attendu que pendant les affrontements Monsieur Lissouba et ses partisans décidèrent alors de bombarder les quartiers Nord de Brazzaville à l'armement lourd, en faisant usage principalement des BM 21 (Orgues de Staline) ; - que les populations résidant dans ces quartiers étaient déjà, dès le déclenchement du conflit, privées d'eau potable et d'électricité, se contentant ainsi de consommer les eaux polluées du fleuve et des puits de fortune ; - que de nombreuses personnes ont été obligées de se réfugier sur le long des routes, du fleuve et à Kinshasa (Congo-Démocratique).

Attendu que le mardi 26 août 1997, quatre hélicoptères de combat type MI 8 et MI 24, récemment achetés en Kirghizie, équipés de réservoirs au NAPALM, ont pilonné les quartiers populaires de Brazzaville, faisant ainsi de nombreuses victimes et causant d'importants dégâts matériels ; - que c'est dans cette lancée purificatrice que Monsieur Pascal Lissouba tente d'éliminer physiquement tous les originaires des régions Nord du Congo, ses opposants et les Européens, notamment les Français, de les exproprier, afin d'installer en leurs lieux et places les siens.

Attendu que ces faits constituent des actes de génocide au titre de l'article 211-1 du Code pénal qui dispose que «Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux ou d'un groupe déterminéà partir de tout autre critère, de commettre ou de faire commettre à l'encontre des membres de ce groupe l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie, atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique, soumission à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe, mesures visant à entraver les naissances, transfert forcé d'enfants » ; - qu'ils sont également constitutifs de crimes contre l'humanité au sens de l'article 212-I : «La déportation, la réduction en esclavage ou la pratique massive et systématique d'exécutions sommaires, d'enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture ou d'actes inhumains, inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux et organisés en exécution d'un plan concertéà l'encontre d'un groupe de population civile... », ainsi que de nombreuses résolutions des Nations Unies sur les crimes contre l'humanité, les actes de génocide et de purification ethnique. Qu'ils ont été réalisés depuis le 26 août 1997, en tout cas depuis temps non prescrit, car également imprescriptible en droit congolais.

Attendu que le Collectif des Associations Démocrates (CAD) est recevable et fondéà se constituer partie civile et à réclamer la réparation du préjudice subi par le peuple congolais.

Attendu qu'il y a urgence.

PAR CES MOTIFS

Voir déclarer recevable et bien fondé le Collectif des Associations Démocrates (CAD) en sa constitution de partie civile ;
Faire application de la loi pénale et des conventions internationales inhérentes aux faits de Génocide et de crime contre l'humanité.

Document exhumé par :
Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain


Jean Paul Pigasse et l'Opération Mouébara : Autopsie d'un crime resté longtemps caché !

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L'Opération Mouébara ? C'est le nom qui avait été donnéà la croisade militaire menée par les partisans de Denis Sassou Nguesso, dans les départements de la partie australe du pays, entre 1998 et 2000.

Elle avait comme objectif l'extermination des populations du sud du pays. Afin de permettre aux originaires de la partie septentrionale de toujours gagner les élections présidentielles, rien qu'avec les suffrages du nord du pays.

C'est un véritable choc pour les Congolais de voir un président de la république planifier le génocide d'une partie de la population de son pays. Rien que dans le but de conserver le pouvoir au nord du pays.

Cependant, le document sur l'Opération Mouébara définit non seulement les objectifs, les plans et les missions. Il donne aussi les normes d'appréciation des objectifs à atteindre comme les quotas des personnes à tuer et à déplacer dans chaque département.

Alors que le pays avait renoué avec la démocratie et les élections. Et, un président, Pascal Lissouba, avait étéélu dans la transparence.

Néanmoins cette guerre que Sassou Nguesso avait imposée aux Congolais avait fait 400.000 morts soit 10% sur les 4 millions d'habitants que compte le pays. Selon le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Quant aux pertes matérielles, elles n'ont toujours pas encore étéévaluées.

Et, aucune enquête n'a jusque-làété menée. Comme aussi les victimes innocentes n'ont jamais été indemnisées. Alors que celles de la catastrophe du 4 mars 2012 qui avait eu lieu à Mpila, un quartier du nord de Brazzaville, l'ont été. Et, les dégâts avaient été vite inventoriés.

Le nom de Jean-Paul Pigasse dans les documents de l'Opération Mouébara

Mais, ce document qui est très précieux et qui peut aussi servir de preuves de génocide dans le débat ou dans un procès ou encore dans la réécriture de l'histoire du Congo, puisqu'il fait état d'une programmation de crime à commettre, révèle aussi quelque chose d'insoupçonnée ou d'inattendue : le rôle d'un journaliste français dans ce génocide.
Les Congolais avaient appris que des éléments de l'armée française avaient combattu aux côtés des milices de Sassou Nguesso, mais ils ne soupçonnaient pas la participation d'un journaliste français dans leur guerre.

On trouve donc dans les documents qui donnent les orientations de l'opération Mouébara, notamment le plan d'activités du trimestre IV qui couvre la période du 1er octobre au 31 décembre 1999, le nom de Jean-Paul Pigasse.
C'est à lui que l'on recommande, pour toutes les questions de communication, les commandements. «Voir avec Jean-Paul Pigasse ». Voilà ce que l'on peut lire dans le document. Autant dire que Jean-Paul Pigasse a joué auprès de Sassou le rôle du florentin Machiavel auprès de son Prince. Marabout blanc, Jean-Paul Pigasse ne cesse d'influencer le monarque mbochi depuis le coup d'état du 5 juin 1997, cela à coups d'espèces sonnantes et très trébuchantes.

Cependant, si certains Congolais ne sont pas surpris par cette trouvaille, vu les relations que l'homme a avec le pouvoir ; d'autres qui se souviennent encore du combat de Jean-Paul Pigasse dans la presse française, lorsqu'il défendait les droits humains et la démocratie, et luttait contre les dictatures africaines, n'en reviennent pas. Ils pensent à un autre Jean-Paul Pigasse qui serait tout simplement son homonyme. Ils ne croient pas que c'est bien ce même Jean-Paul Pigasse, oncle du banquier Matthieu Pigasse, qui a travaillé dans plusieurs rédactions, en France, qui s'est métamorphosé. Du défenseur de la démocratie, l'homme s'est muté en défenseur de la dictature, la pire.

Et, Jean-Paul Pigasse n'est pas n'importe qui

Chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, sur la réserve spéciale du président de la République française, Jean-Paul Pigasse est licencié en droit et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po).
Il a travaillé dans plusieurs rédactions de la presse française, et a été chercheur au Centre d'études de politique étrangère (CEPE) ainsi qu'à l'Institut français d'études stratégiques.

Mais, Jean-Paul Pigasse est aussi secrétaire général de la revue Géopolitique Africaine-African Geopolitics, trimestriel consacréà la mutation de l'Afrique et à son positionnement stratégique sur la scène mondiale que dirige l'ancien diplomate et écrivain congolais, Henri Lopes.

Il est le fondateur et directeur, au Congo, du groupe de presse ADIAC (Agence d'information d'Afrique centrale) qui édite le quotidien congolais Les Dépêches de Brazzaville.

L'homme n'est donc pas n'importe qui ! Il connait bien les milieux non seulement de la presse ; mais aussi de la politique française et africaine.
Et, c'est sans doute partant de cet atout que Sassou Nguesso l'a mis à ses côtés, et lui a confié son commandement militaire pour préparer les actions médiatiques avant, pendant et après les raids le génocide. Un rôle qui n'est pas des moindres. Mais, jusque-là nous ne disons pas que Jean-Paul Pigasse est lui aussi un génocidaire ou membre d'une bande de criminels puisque nous n'avons pas encore fait l'autopsie de ses rôles joués avant, pendant et après les raids.

Pourtant, nous nous y attelons aussitôt. Néanmoins, c'est une simple reconstitution que nous faisons puisque le document, lui-même, ne définit pas clairement le rôle qui lui a été confié. Mais, nous nous sommes sûr de ne pas nous tromper puisqu'il s'agit en gros de désintéresser les médias internationaux aux guerres du Congo.

Quelles sont ces actions à mener avant les raids ?

A notre avis, elles peuvent viser à donner la nature et les enjeux de la guerre, préparer l'opinion nationale et internationale, et à justifier la guerre ou les attaques qui vont être menées.

Par exemple, il suffit qu'il envoie des dépêches mensongères dans les grandes rédactions et qualifie les forces opposées de terroristes pour démobiliser la grande presse.

Cette information peut être une simple brève. Mais, émise par un grand journaliste de la trempe de Jean-Paul Pigasse, elle devient une source d'information dont on n'a plus besoin de vérifier la véracité. Or, la communauté internationale s'informe ou s'intéresse à une crise à partir de l'intérêt que lui accordent les médias internationaux. Même si elle l'est aussi par les voies diplomatiques.

Quelles sont ces actions à mener pendant les raids ?

Elles peuvent être celles qui sont destinées à noyer ou contredire tous les autres organes de presse qui peuvent, pourtant, donner des bonnes informations sur ce qui se passe sur le terrain. Jean-Paul Pigasse pouvait donc organiser une campagne auprès des grandes rédactions pour les pousser à ne pas publier les informations qui viennent d'autres sources. Il peut aussi demander aux rédactions de ne pas s'ouvrir aux rebelles ou opposants, pour que la guerre se passe à huis clos.

Que peuvent être ces actions après les raids ?

Elles peuvent, dans un premier temps, être destinées à sous-estimer les dégâts humains et matériels, et à propager des fausses informations qui peuvent justifier la continuité de l'opération puisqu'il s'agit d'un génocide, et que l'opération doit continuer.
Mais, Jean-Paul Pigasse pouvait aussi dire, pour justifier les prochains raids, que devant la résistance des rebelles qui ont utilisé des armes lourdes et qui se sont servis des populations comme bouclier, l'armée s'est repliée et préparer une offensive.
Mais, ces quelques actions que nous avions mentionnées, peuvent être complétées par les journalistes de guerre. Puisque c'est une spécialité.

Somme toute

Nous pouvons dire que les actions menées, au Congo, par Jean-Paul Pigasse, pendant cette période de guerre, ont soutenu le génocide de Sassou Nguesso dans la partie sud du pays. Elles constituent des crimes qui sont jusque-là cachés, et que les Congolais doivent désormais ajouter à tous ceux qui ont été commis pendant le génocide.

D'ailleurs, le droit français qualifie la diffusion d'une fausse nouvelle comme étant une infraction pénale.

Sans nous tromper, nous osons dire que Jean-Paul Pigasse a du publier ou diffuser des informations qui sont fausses voire mensongères et basées sur la mauvaise foi, pour ne pas intéresser la presse française aux guerres du Congo ou sur la crise multidimensionnelle que connait actuellement le pays. Il est poursuivable puisque son nom est mentionné dans un document qui planifie le génocide. A la diaspora congolaise de la France de continuer l'affaire, même en France. Puisque Jean-Paul Pigasse n'a pas seulement un prénom français ; mais il est aussi français.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Les promesses de gascon de Maixent Raoul Ominga et de Teddy Christel Sassou

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Les populations du Congo-Brazzaville et particulièrement les automobilistes ne sont pas au bout de leurs peines. L'arrivée à la Direction générale de la SNPC de Maixent Raoul Ominga et de la SNPC Distribution de Teddy christel Sassou ne s'est malheureusement pas accompagnée de la disparition des files d'attente dans les station-service. Le pari des populations du Congo-Brazzaville averties aux mœurs, coutumes et pratiques de gestion made in Oyo n'a pas été démenti.

Main sur le cœur, les deux managers fraîchement nommés, Maixent Raoul Ominga et Teddy Christel Sassou, originaires de l'axe oyo-Boundji-Ollombo (OBO), avaient pourtant juré croix de bois, croix de fer, qu'ils apporteraient des améliorations dans l'approvisionnement des produits pétroliers. Plusieurs mois après, le constat est sans équivoque. La situation n'a pas changé d'un iotat. En atteste la longue file des automobilistes dans les points de vente du carburant.

L'importation des produits pétroliers raffinés est un juteux marchés que se disputent les membres du clan Sassou métamorphosés en traders du Congo-Brazzaville. Quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui trinquent. La loi d'une famille, notamment celle des Sassou Nguesso depuis 1979, date de l'accession au pouvoir de Denis, le fils de « Mama Mouébara », le pillage des ressources par un clan, les élections vérolées selon l'expression d'Alain Mabanckou, l'auteur de «Les cigognes sont immortelles», les violences armées (Bombardements de la région du Pool à l'aide des hélicoptères de combat pilotés par des mercenaires ukrainiens et israéliens), les arrestations arbitraires, les prisonniers politiques (Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa, Paulin Makaya, Jean Ngouabi, Jacques Bananganzala, Lembongo Ngoka) , la presse bâillonnée (Fortuné Dhombé Mbemba) , un peuple muselé et en souffrance, un État en faillite qui court depuis un an derrière un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), des pensions, des bourses et des salaires non payés, un règne par la terreur, etc... ont mis le Congo-Brazzaville en coupe réglée entraînant le dysfonctionnement de plusieurs secteurs de l'économie.

La précieuse goutte du liquide de l'or noir qui enflamma le Congo-Brazzaville le 5 juin 1997 est devenue une denrée rare. D'un fils Sassou à un autre, les perturbation dans la distribution des produits pétroliers continuent. Le problème se situe-t-il au niveau de la CORAF (La Congolaise de raffinage), filiale à 100% de la SNPC (Société nationale des pétroles du Congo), qui gère l'unique raffinerie dont dispose le pays à Pointe-Noire et dont la capacité de production a été portée à 1.200.000 tonnes par an, permettant ainsi de couvrir entre 85 et 90% de la demande nationale ? Aucune entreprise étatique du secteur pétrolier n'en souffle mot. La SNPC et la CORAF sont muettes comme une carpe. Le gouvernement du Congo-Brazzaville ne pourrait-il pas envisager la libéralisation du secteur de la distribution et la commercialisation des produits pétroliers ?

Mais zut ! à quoi bon donner des conseils à un gouvernement qui ne se donne jamais la peine de les appliquer ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Michel Innocent Peya mobilise les chercheurs et dirigeants de la Californie autour de la vision écologique de Denis Sassou Nguesso

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C'est un fait, les voyages du Docteur Michel Innocent Peya à travers l'Afrique et le monde sont désormais doublés, de plus en plus fréquemment, d'une intense activité culturelle. Le séjour américain de l'écrivain et chercheur congolais ne déroge pas à cette nouvelle donne, puisqu'il avait emmené dans ses bagages, plusieurs ouvrages, notamment «Le Fonds Bleu», «Vision verte de Denis Sassou Nguesso» et «Bombe ‘‘N''».

Des véritables instruments de marketing de la pensée écologique ou environnementale défendue par le président congolais, Denis Sassou Nguesso, qu'il a présenté tour à tour à ses collègues chercheurs et dirigeants de l'Etat de la Californie, Etat en première ligne de la bataille contre le réchauffement climatique aux USA.
Pure coïncidence : au moment où le Congo se préparait à célébrer la Journée nationale de l'arbre le 6 novembre 2018, Michel Innocent Peya, pour son voyage en Californie aux USA, peut être satisfait.

L'écrivain et chercheur congolais a révélé aux chercheurs américains, au maire de la ville de Elk-Brove, Steve Ly, au groupe parlementaire des noirs américains, au député et président de la sous-commission Budget à l'Assemblée de l'Etat de la Californie, Jim Cooper..., les alertes et les sonnettes d'alarmes du Président Denis Sassou Nguesso sur les conséquences désastreuses qui risquent de détruire notre planète ou désarticuler les rapports mondiaux en général et en Afrique en particulier si l'on ne prend pas garde.
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Michel Innocent Peya a appelé ses collègues chercheurs et élus de La Californie à forger une alliance pour manifester leur soutien au Fond Bleu pour le Bassin du Congo initié en 2016 par le président congolais, Denis Sassou Nguesso, en marge des travaux de la COP22 à Marrakech au Maroc.

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Enfin, la presse américaine a rendu compte en détails du voyage de Michel Innocent Peya en Californie. Elle se félicite de son pragmatisme et de son engagement qui lui ont permis de passer des partenariats solides avec des villes de la Californie pour soutenir les efforts du Congo dans la préservation de l'environnement et de sa décoration par le maire de la ville de Elk-Brove, Steve Ly.

La tête de l'Indigné Roland Lévy Nitou mise à prix par le pouvoir de Brazzaville

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Nous avons appris de source sûre que des hommes de main du régime congolais auraient été dépêchés de Brazzaville pour Paris. Leur mission : assassiner Roland Lévy Nitou, leader des Indignés du 242. L'affaire est à prendre au sérieux. Lévy Nitou fut déjà agressé par un commando à la faveur d'un séjour parisien de Sassou. C'était le 29 mai 2018, Faubourg Saint-Honoré.

En ce mois de novembre de la même année, rebelote.

«Un groupe de barbouzes venus en précurseurs à paris en association avec des anciens flics à la solde du régime de Brazzaville ont mis une opération sur pied en vue de neutraliser Roland Lévis Nitou (Les indignés) et certains ténors de la diaspora avant l'arrivée ou pendant le séjour de Sassou à Paris. Ingueta. » a-t-on pu lire non sans ressentir une vague d'inquiétude.

Lire également : http://www.congopage.com/Recit-de-l-agression-de-Roland-Levy-Nitou-du-mouvement-des-Indignes-du-242-par-des-nervis-du-regime?var_mode=calcul

Le donneur d'ordre, Denis Sassou-Nguesso en personne, veut en découdre avec ce chef de l'un des réseaux militants les plus virulents envers son régime ainsi que l'indique la vidéo sur le tour des palaces de luxe effectué par ses membres afin de prévenir le personnel qu'ils allaient faire du boucan quand Sassou y prendra ses quartiers.

Véritable contre-feu du régime, la macabre opération anti-Nitou voudrait montrer que ce pouvoir, hier encore infréquentable, est désormais en odeur de saintetéà l'Elysée avec, en arrière-plan, un sentiment d'impunité que lui confère sa capacité de corruption des grands de ce monde.

Les raisons de la colère

Entre autres raisons de la fureur du Führer congolais, selon cette source : le harcèlement politique dont il est l'objet dans la diaspora. Le monarque de Mpila ne supporte plus l'affront que les Indignés du 242 font à sa personne. Son sang n'avait fait qu'un tour lorsque, dans le cadre de leur traque compulsive des biens mal acquis, les Indignés avaient pointé du doigt sa villa très cossue de Mont Boron à Nice (voir article ). C'est la goutte qui a fait déborder le vase de la rancœur, un vase dans lequel l'opposition a fourré pêle-mêle le génocide lari, la requête à Genève pour crime de guerre, le détournement de biens sociaux, le dialogue exclusif (sans Sassou) etc.

D'avoir jetéà la vindicte publique le bien immobilier niçois, ça n'a pas franchement fait du bien à Sassou et à son amour propre. L'immeuble azuréen, dit-on, dégage une haute charge émotionnelle dans son cœur. Bien que vénale, la maison aurait une valeur affective familiale de haute portée. Avant de décéder au Maroc, la fille aînée de l'homme du 5 juin 1997, Edith Bongo, aurait passé une convalescence dans le bien immeuble du 50 Bd Mont Boron à Nice. Le père ne pensait pas que Les Indignés iraient jusqu'à Nice retourner le couteau dans la plaie d'un deuil qui a du mal à se faire.

L'inébranlable chef de l'Etat congolais a alors considéré le geste dénonciateur des Indignés comme une profanation et surtout comme un blasphème. D'où le contrat, à la manière de Don Corleone, lancé sur le lanceur d'alerte Roland Lévy Nitou.

«Cette fois-ci, je veux qu'on en finisse» a décrété le Président du Congo. Venant de celui qui aime parler du gout du sang, la fatwa contre Nitou a de quoi donner des sueurs froides en dépit du fait que le slogan «la patrie ou la mort nous vaincrons» fait office de crédo chez la plupart des combattants de la diaspora.

Action

Pour finaliser ce contrat reproduisant une vieille tradition de la pègre de Chicago, des miliciens cobras ont été recrutés à Brazzaville par le colonel Guy Péla, membre de la sécurité présidentielle du tyran d'Oyo et ancien catéchumène chez les spiritains à Ouénzé.

Divisés en deux contingents, les tueurs ayant pris place à bord d'un vol d'Ethiopian Airlines se sont déjà placés sur les lieux du crime en attendant le deuxième groupe qui va débarquer ce samedi 10 novembre 2018 à Roissy Charles de Gaulle par Air France. De retour à Paris, Edgar Bokilo, dans une vidéo, confirme naïvement cette présence lorsqu'il fanfaronne au sujet d'un commando invisible dont il serait entouré.

Guy Péla, l'ancien servant de messe à Ste-Marie de Ouénzé devenu redoutable policier, compte positionner ses cobras autour de l'hôtel parisien où logera Denis-Sassou-Nguesso lors de la conférence Internationale sur la Paix organisée en marge de la commémoration du centenaire de la guerre de 14/18 le 11 novembre par Emmanuel Macron. Deux précautions valant mieux qu'une, l'ancien enfant de chœur, le colonel Guy Péla, envisage repousser plus loin la ligne de démarcation entre la niche de Sassou et le groupe de ceux qui n'aiment pas Sassou. Difficile alors aux Congolais d'aller dire à Sassou leur façon de penser. A l'intérieur de cette « ligne Maginot », Guy Pela fera ramper ses cobras pour piquer ceux qui ne rampent pas devant Sassou. Comme la fameuse ligne imaginaire Maginot, on doute, ce 11 novembre, qu'elle repousse les manifestants anti-Sassou.

Moyens matériels

Guy Péla a mis le paquet. Les tueurs seront équipés de véhicules de type Mercedes Vito munies de vitres fumées.

Afin de ne pas se tromper de cible, la photo de Roland Lévy Nitou circule en de bonnes mains. Une fois la mission accomplie, des dispositions ont été prises pour que les tueurs à gage ne soient pas pris par la police. Ni vus, ni connus, ils vont regagner au plus vite Brazzaville.

Selon les recommandations du chef-cobra (Sassou), c'est mieux que le contrat soit exécuté après son séjour parisien.

Pas bête. Ca s'appelle « avoir un alibi en béton armé». Ceux qui ont bonne mémoire se souviendront qu'à la mort de Ngouabi, les fomenteurs étaient tous loin de la scène du crime. Mais, loin s'en faut, ça n'en a pas moins fait des suspects numéro 1.

C'est con. S'il arrive quelque chose à notre compatriote Roland Lévy Nitou et ses camarades de lutte ( Elie Moussompa, Alain Kimpo, José Gabriel Andzoua, Judicaël Bikouta…) nul besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour en arriver à la conclusion que le coup vient du pétainiste Sassou.

De toute façon, le combat est mystique. L'esprit de Matsoua (André Grenard Matsoua un ancien parisien) veille sur ceux qui continuent la lutte de libération du Congo loin de la terre natale.

Victor Loubaki

Livre de Dominique Nkounkou : quand une erreur sémantique veut sauver les génocidaires !

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Dans l'écriture, la littérature ou le journalisme, la titraille d'un livre ou d'un article est très importante. Parce qu'elle est, à la fois, la porte principale d'entrée dans le texte et la première plaque publicitaire de l'ouvrage. Même si dans certains cas, le nom de l'auteur suffit pour jouer les deux rôles.

La polémique qui a lieu autour du livre, «Le génocide des Laris au Congo», de Dominique Nkounkou, avocat au Barreau de Paris, et qui a été publié aux Editions l'Harmattan, à Paris, en septembre dernier, ne nous laisse pas indifférent.

A plus forte raison si le débat se focalise sur le mot lari. Ce qui donne du grain à moudre aux génocidaires, profitant d'une erreur sémantique pour nier l'existence du génocide.

Pour avoir écrit une nouvelle sur le peuplement du Congo, titrée, «Kue Ngo» ou le Congo des origines, bien que l'histoire soit romancée et ne soit pas datée, nous nous sentons dans l'obligation d'apporter notre contribution à ce débat qui est très intéressant.

Deux livres écrits sur le génocide par les Congolais sur la table de Genève

Le Conseil des Droits de l'homme des Nations unies a sur sa table deux livres sur le génocide qui ont étéécrits par des Congolais.
Il s'agit de celui qui est écrit par Pierre Nze, ancien ministre d'État, ministre de la Justice de Sassou Nguesso, qui porte le titre de Livre blanc, et de Le génocide des Laris que vient de publier Dominique Nkounkou. Mais, il faut s'attendre à d'autres qui ne sont pas écrits par des Congolais.

Rappelons que dans le Livre blanc que les partisans de Denis Sassou Nguesso avaient envoyéà Genève, en dehors de la plainte qu'ils avaient introduite auprès du Tribunal international de la Haye, l'auteur accuse de génocidaires l'ancien président Pascal Lissouba, et ses deux anciens premiers ministres à savoir Bernard Kolelas et Jacques Joachim Yhombi Opango.

En d'autres termes le génocide congolais ne devait plus faire couler beaucoup de salive ni dans le pays ni dans la diaspora.

Aussi, ne doit-il pas être considéré comme un sujet tabou qui vise à opposer les Congolais entre eux. C'est un problème de Droit qu'il faut régler avec les instruments du Droit.

Puisque les partisans de Sassou Nguesso et ceux qui s'opposent à son régime reconnaissent tous qu'il y a eu génocide au Congo, alors la polémique suscitée par les amis de Sassou relève de la mauvaise foi. Pour preuve, ils ont tous déposé leurs argumentaires à Genève.

Nous pouvons donc imaginer que le travail du Conseil des droits de l'Homme portera plus sur les réponses aux questions : quand, où et qui a commis le génocide au Congo ? Puisque les Congolais, eux-mêmes, le reconnaissent.

Restons dans notre sujet

Pour l'instant et en attendant les conclusions de Genève, restons dans le sujet de notre article : l'existence d'une erreur sémantique dans le titre du livre de Dominique Nkounkou.

En effet dans le débat qui a lieu sur ce livre, prenons l'opinion d'Asie Dominique de Marseille, qui reproche à Dominique Nkounkou de parler du génocide des Laris, une notion, selon lui, extensible.

Dans son argumentaire, Asie de Marseille précise que les Laris ne sont pas seulement au Pool. Ils sont parsemés à travers le pays. Et, tous ne sont pas en danger. Effectivement, il y a eu les déportations des Matswanistes laris et des mouvements migratoires dans le pays qui ont fait que les Laris comme beaucoup d'autres peuples vivent aujourd'hui dans plusieurs départements du pays.

Une autre opinion pense que l'erreur n'est que sémantique. Puisque dans le Pool, le département qui a connu des guerres récurrentes, ne vivent pas que les Laris. On y trouve aussi beaucoup de peuples comme les Bahangala, les Tekes, les Nsundi, les Mikengui, les Dondo, les kamba, les Bongo que l'on a surnommés peuples autochtones, et… les Laris que certains situent à tort dans les sous-préfectures de Kinkala, Goma-Tse-Tse, Bandza Ndunga et Louingi. Ce peuple (Lari) appelle ceux de Boko et de Loumo « Bakongo ba Boko».

Mettons notre nez dans l'histoire pour bien comprendre

Les départements du Pool, de la Bouenza, du Niari et de la Lekoumou ont, jadis, formé le grand territoire de la province du Royaume Kongo que l'on appelait Nsundi. Par rapport à cette histoire, le mot Nsundi pouvait aussi être utilisé pour designer, à la fois, le territoire et tous les peuples qui y habitent.

Cependant, il faut remonter l'histoire pour connaitre la signification de certains noms qui sont donnés à certains peuples du Congo.

En effet, dans leur avancée dans le grand territoire qu'ils appelaient Kue Ngo qui veut dire chez la panthère, et qui était dirigé par leur roi Mani Kongo, en langage simplifié Meni Kongo (je suis la panthère ou le territoire de la panthère), les Kongo, habitants du royaume Kongo, ont, pour certains, gagné le territoire de l'actuel République du Congo en rentrant par la région de Ntombo Manianga, qui est voisine du Bas-Congo, en République démocratique du Congo.

Ils ont marqué une grande pause à un endroit qu'ils trouvèrent très reposant et qu'ils appellent dans leur langue Tshibooka ou Booka qui est devenu Boko, avec le temps et le colon blanc. Néanmoins, si un certain groupe a décidé de s'y installer, un autre a préféré continuer la conquête des terres.

Dans leur voyage, ils se rendirent compte que dans ce grand et beau territoire vivaient déjà des peuples. Notamment, les Mbengo ou Mbongo (peuples autochtones) qu'ils ont surnommés Ba bi qui n'est qu'un diminutif de l'expression Baba bi ba yala venant de la croyance à leur magie. Les Kongo pensaient que les Mbongo disparaissent mystiquement dans la forêt. Effectivement, vivant dans la forêt, les Mbengo maitrisent bien leur milieu de vie. Les Kongo ont aussi rencontré les Anziko ou Anzika qu'ils ont surnommés « Batekela » c'est-à-dire ceux qui nous ont précédés ou qui sont partis ou arrivés avant nous.

C'est le mot Batekela qui a donné le diminutif « Batéké» ou « Teke ». Et, les Kongo délogèrent les Anzika de leurs terres qu'ils reprenaient.

Pour preuve, analysons la toponymie : beaucoup de noms des rivières et des villages dans le Pool, la Bouenza, le Niari et la Lekoumou sont en teke jusqu'à nos jours.
Et, c'est à cause de la brutalité avec laquelle ils ont été délogés, que les Anzika donnèrent aux Kongo le nom de Ngalali qui veut dire le fou.
Or les mots « Balali » et son diminutif « lali », ainsi que « Balari » et « lari » ne sont que des déformations du mot teke « Ngalali ».

Du point de vu historique, les Ngalali ou Balari ou encore Balali qui ont délogé les Anzika sont dans les quatre départements de la partie australe du Congo : le Pool, la Bouenza, le Niari et la Lekoumou. Et, ce sont ces départements qui sont concernés par le génocide (à en croirele document sur l'opération Mouébara.) Sous cet angle, Nkounkou n'a pas tort lorsqu'il par parle du génocide des Laris. Sauf qu'il commet l'erreur de ne situer les Laris que dans le Pool, alors qu'ils sont dans d'autres départements du sud du pays.

En plus, dans ces quatre départements ne vivent pas que les Laris, aujourd'hui.
Pendant la colonisation, notamment avec les grands travaux de la construction du Chemin de fer et du port maritime de Pointe-Noire, d'autres populations venues de l'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mali, Benin) et de l'Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Tchad, Centrafrique) se sont installées dans les départements riverains, avant de gagner les autres départements du pays. Il y a eu donc un grand mélange des peuples. A tel point que l'ancienne province du Royaume Kongo n'est plus habitée que par les Bakongo ou les Laris ou encore les Nsundi.

Cette province est désormais peuplée par une mosaïque de peuples que l'on ne peut plus appeler Laris ou Kongo. Puisque, par le jeu des déplacements, il y a désormais les Teke, les Bongo ou « Babi », les Kongos et les peuples étrangers qui sont issus de la colonisation.

Vu sous cet angle, Dominique Nkounkou a commis une erreur grave parce que dans l'opération Mouébara qui est camouflée dans les guerres de 1997-1998 et 1998- 2002 et qui a continué dans celle de 2016, ce ne sont pas que les Laris qui ont été massacrés. Tous les peuples qui habitent l'ancienne province Nsundi ont payé un lourd tribut. Même si c'est dans le Pool que les guerres ont été récurrentes, le Pool n'est pas strictement Lari.

L'opération Mouébara vise le dépeuplement de toute la partie sud du pays. Ce sont donc tous les peuples qui y habitent qui devaient crier justice. Mais, dommage qu'on le réduise à une question du Pool, région perçue à tort dans les représentations comme Lari stricto sensu.
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Serge Armand Zanzala,journaliste et écrivain

Déclaration sur la question de la Paix au Congo A l'occasion du « Forum de Paris sur la Paix » (11-13 nov. 2018)

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Nous, membres de la plateforme associative « Assises Nationales du Congo », saluons la première édition du Forum de Paris sur la Paix, événement organisé du 11 au 13 Novembre 2018 à l'initiative du président de la République française, Emmanuel Macron , dans la continuité des commémorations du centenaire de l'Armistice de la Première Guerre Mondiale.

Nous affirmons notre total engagement dans la perspective établie par cet événement, à savoir : «Réfléchir ensemble, proposer des initiatives concrètes, réinventer le multilatéralisme et toutes les formes de coopération contemporaine, pour que la Paix, chaque jour, gagne du terrain ». Toutefois, les questions de la paix mondiale sont avant tout des questions relatives à la paix à l'intérieur des nations.

Des crimes au nom d'une paix introuvable depuis 34 ans

L'histoire du Congo-Brazzaville illustre parfaitement l'importance vitale de la question de la paix à l'intérieur des nations. Les défenseurs de la paix dans le monde devraient être surpris par la présence de Denis Sassou Nguesso à ce forum historique, lui qui, après 34 ans d'usurpation de la fonction de chef de l'État au Congo, se trouve être le champion des crimes de sang et des crimes économiques dans notre pays et en Afrique Centrale. Des crimes commis au nom de la recherche et de la poursuite d'une prétendue paix… dans la nation.

L'exemple le plus récent de la nature criminelle du régime de Denis Sassou Nguesso est le projet d'Assassinat d'un opposant congolais en France pour lequel la justice française poursuit deux anciens agents des forces spéciales françaises depuis août 2018. Cet exemple traduit l'exacerbation d'un mode de gouvernement : l'exportation du terrorisme d'Etat . Et depuis lors, plusieurs citoyens Congolais vivant en Occident craignent au quotidien pour leur vie.

A l'intérieur du pays, les crimes sont désormais connus malgré la volonté délibérée du pouvoir de les dissimuler avec la complicité des communicants et des lobbies étrangers chèrement payés, agissant auprès des organisations multilatérales et des gouvernements occidentaux :

- Depuis 2016, des crimes de masse contre les populations du Pool, constitutifs de crimes contre l'humanité sont passés longtemps sous silence, y compris par l'ONU, alors qu'une enquête internationale est inlassablement demandée par des organisations internationales non gouvernementales de défense des droits humains (FIDH, Amnesty International, Iveris,…)

- Flagrant-délit de crimes et de mensonge d'État concernant 13 jeunes gratuitement assassinés le 23 juillet 2018 dans un commissariat de police de Chacona (Brazzaville).
- Détention arbitraire des candidats à l'élection présidentielle anticipée de 2016, en particulier le général Mokoko condamnéà 20 ans de prison ferme sans cause dans le cadre d'un procès stalinien expéditif.

Les crimes humains restent aussi impunis que les crimes économiques qui sont monnaie courante dans notre pays, lequel est classé par le Fonds Monétaire International aujourd'hui, comme le seul de la Zone Franc en situation de Debt Distress (En détresse pour cause de surendettement).

Des fausses solutions pour la paix

Le Congo est dans une impasse politique. La paix est introuvable malgré l'accord dit «de paix » dans le Pool. Dans ce contexte, le dialogue qui dans d'autres circonstances aurait été un outil pour ramener la paix, devient une tactique de manipulation des forces vives du pays par Sassou Nguesso. Après la violence ouverte, il fait miroiter la paix à des populations affamées, endeuillées et en quête légitime de justice. La paix devient une arme de corruption des mentalités, et le dialogue le moyen de légitimation du règne à vie de Monsieur Sassou.

L'agitation politicienne qui s'observe à travers les réseaux sociaux et certaines réunions en région parisienne et au Congo, relève d'un agenda précis de Sassou Nguesso qui est appliqué par certains compatriotes, épuisés par l'exil politique pour certains, animés par le cynisme ou par la naïveté pour d'autres. Que les uns et les autres aient en commun d'entonner le refrain sassouiste du «Dialogue » ou du «Dialogue inclusif », cela ne devrait surprendre personne.

La voie vers la véritable paix intérieure au Congo

N'y-a-t-il pas un paradoxe au sein de la communauté internationale, à continuer d'entretenir l'impunité de Sassou Nguesso, là où pour des peccadilles, Laurent Gbagbo est injustement incarcéré au Tribunal Pénal International de la Haye depuis 2011 ?

La Paix et le dialogue prônés par Sassou Nguesso ne sont qu'un verbiage désuet pour endormir les Congolais. La paix ne se décrète pas, mais a besoin de symboles forts pour se manifester. Dans ce sens la tribune des Démocrates congolais publiée par le journal en ligne Mondafrique et datant du 13 août 2018 demeure un repère cardinal qui dans ses conclusions indique que l'issue à la crise multidimensionnelle que connaît le Congo «passe par des changements institutionnels fondamentaux impliquant le retrait de Sassou Nguesso.»

Cet appel d'août 2018 est lancé :

1. « Aux décideurs de la Communauté internationale, pour aider le peuple congolais à recouvrer sa liberté confisquée.
2. A la France et à la compagnie pétrolière TOTAL, qui ont imposé il y a 21 ans le retour de Sassou Nguesso au pouvoir au Congo par les armes, à assumer leur part de responsabilité.
3. Aux banques qui conservent les fonds détournés au Congo pour qu'ils soient restitués au peuple, selon les vœux exprimés par les Évêques congolais dans leur « Déclaration » du 9 mai 2018.
4. Aux démocrates congolais, pour sauver la République, en faisant échec aux manœuvres actuellement en cours et qui visent à organiser une succession dynastique au Congo. »

La voix de la véritable paix intérieure au Congo ainsi que celle de la paix entre le Congo et le reste du monde résident dans l'application des conclusions de l'appel d'août 2018.

Fait à Paris le 11 novembre 2018

Les premiers signataires (Les initiateurs de l'appel d'août 2018 au retrait de Sassou et autres) :

1. Jean-Edouard SATHOUD, Ancien Vice-Gouverneur de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC), France
2. Jean Joseph William OTTA, Ancien Ministre congolais, France
3. Mâwa-Kiese MAWAWA, Ancien parlementaire, France
4. Ferdinand Justice MOUKALA, Juriste, Conseiller en Gestion de Patrimoine, France
5. Noël Magloire NDOBA, Economiste-Chercheur, France
6. Anthyme BAYIMINA, Ancien fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD), France
7. Marcel ABIGNA, Administrateur, France
8. Joseph OUABARI MARIOTTI, Ancien Ministre congolais de la Justice, France
9. Djess DIA MOUNGUANSI, Economiste
10. Simon-Pierre MOUSSOUNDA, Colonel
11. François MISSENGUE, Enseignant
12. Justin DANDILA, Juriste
13. Guy-Sosthène MYAMBALLAT, Agronome
14. Antoine Page KIHOULOU, Spécialiste en Insertion professionnelle
15. Living SIHYAYOS, Consultant

N.B. : La liste est ouverte. Écrire au mail : assises.secretariat@gmail.com

Notes

https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/050517/lettre-des-assises-nationales-du-congo-monsieur-emmanuel-macron-candidat.
Incarnation du multilatéralisme, l'ONU, dans le préambule de sa Charte des Nations Unies, signée le 26 juin 1945 à San Francisco rappelle l'intérêt de la paix pour la cohésion mondiale (http://www.un.org/fr/charter-united-nations/). Du reste, dès sa création en 1948, l'Unesco se fonde sur une charte dont l'article 1er stipule : « C'est dans l'esprit des hommes que se construisent les défenses de la paix ».
https://www.jeuneafrique.com/629774/societe/congo-brazzaville-deux-francais-inculpes-a-lyon-pour-projet-dassassinat-dun-opposant-congolais/.
Projets d'assassinat connus par les Congolais : empoisonnements et diverses voies de fait, y compris les menaces sur les parents résidant au Congo.
https://information.tv5monde.com/afrique/congo-brazzaville-des-opposants-en-exil-denoncent-une-traque-du-pouvoir-263576
https://mondafrique.com/congo-brazzaville-un-appel-au-retrait-de-sassou/

Assises Nationales
du Congo
83, rue de Reuilly,
ACDE Impasse du Mousset
75012 Paris (France) Association Loi 1901, déclarée à la Préfecture de Police de Paris,
Récépissé n°W7512246551
du 20 mai 2014
Mail : assises.secretariat@gmail.com

Jean-Bruno Itoua accuse les syndicats de l'Université Marien Ngouabi

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Le gouvernement du Congo-Brazzaville se défausse sur les travailleurs de l'université. C'est sur le mode : «ce n'est pas moi, c'est l'autre», que le ministre de l'Enseignement supérieur, Jean Bruno Richard Itoua a échaffaudé sa stratégie de défense sur les médias après plusieurs mois de silence.

La meilleure défense, c'est l'attaque. Depuis le 1er septembre 2018, date du déclenchement de la grève de l'unique université publique du Congo-Brazzaville, Sassou Nguesso, Clément Mouamba et Jean Bruno Richard Itoua sont restés de marbre. Quelques Cassandre ont hurlé, à l'instar des leaders des syndicats des enseignants et du personnel du supérieur, aucun Périclès politique n'a agi. Personne n'est venu à la rescousse. Le Khalife d'Oyo n'a jamais montré une attention particulière pour les questions d'éducation. La dégringolade de l'école ne constitue guère une préoccupation majeure pour l'establishment. L'état des infrastructures scolaires et universitaires en est la preuve éclatante. le Congo-Brazzaville et le monde de la Recherche guette désormais, pour les sauver, un Hercules dans une horde de nains.

À l'appel de l'intersyndicale, les travailleurs de l'Université Marien-Ngouabi sont en grève depuis le 1er septembre 2018, suite à la non-prise en compte de leur cahier des charges. En effet, les revendications des agents portent, entre autres, sur le paiement des arriérés de salaires et des heures supplémentaires ainsi que le versement de la contrepartie de l'Etat. Selon le ministre Jean-Richard Bruno Itoua, la situation qui se pose actuellement n'est pas un problème d'arriérés et des heures à payer. «La question qui se pose est celle de l'autonomie financière de l'Université Marien-Ngouabi qui n'est pas un sujet conjoncturel mais structurel. »

Pourquoi les salaires et les primes ne sont-ils pas versés ? La grève des agents de l'Université Marien Ngouabi s'explique-t-elle par un simple caprice du personnel de cet établissement ? Durant deux mois de grève, quelle a été la réaction du gouvernement du Congo-Brazzaville ? Jean Bruno Richard Itoua qui ne manque pas de culot indique que la responsabilité de la grève incombe à l'intersyndicale qui avait renoncé aux négociations et non au gouvernement. La faute revient aux agents de l'université qui réclament le payement des salaires. Avez-vous bien compris ? Lorsqu'on veut noyer son chien, on l'accuse de rage. Jean Bruno Richard Itoua jure la main sur le cœur et sans rire que, cette fois-ci, la grève de l'université Marien Ngouabi ne durera pas quatre mois comme l'année dernière. Trois mois, c'est bon. Pas plus.

Le pognon de dingue de Jean Bruno Richard Itoua cité dans les Panama papers et les Paradis papers suffirait à payer les arriérés des salaires et primes du personnel de l'Université dont les salles de cours, les amphithéâtres et les «dortoirs et restos universitaires » sont dans un état lamentable.

Comment expliquer un tel mépris à l'égard de cette agora, ce temple du savoir, ce gotha de la connaissance où professa Jean-Pierre Makouta-mboukou, Côme Manckassa, Jean Ganga Zanzou, François Lumwamu, Sékou Traoré, Thomas Silou, Misére Dominique, Hilaire Babassana, Makoundzi Wolo, Massini Foukissa, Augustin Niangouna, Roch Mavounia, Barthélemy Yangongo, Ngon, Ngoyi Ngalla, Jérôme Ollandet, Emmanuel Dongala, Elenga Ngamporo, Jean Poati, Jean-Pierre Poaty… ?

Pourquoi un tel acharnement contre cette institution qui accueillait autrefois les étudiants du Cameroun, du Tchad, de la RDC, du Bénin, du Rwanda pour leurs humanités (une formation et un savoir) ? Et qui faisait la fierté du Congo-Brazzaville.
C'est clair, le Congo-Brazzaville n'a pas de politique d'éducation axée sur l'avenir. Le site de l'Université qui abrite les différentes Facultés, ce quartier latin de Brazzaville où se détruit l'ignorance, fait peur à Denis Sassou Nguesso, Jean Dominique Okemba, Clément Mouamba et Jean Bruno Richard Itoua, qui y voient un laboratoire d'où pourrait partir la révolte contre le système comme Nanterre pour Mai 68, mouvement social qui balaya le conservatisme gaullien.

Assigner les étudiants à domicile du fait de la grève est une formidable aubaine pour éviter tout rassemblement de jeunes qui pourrait constituer cette étincelle qui embraserait le système. Du temps de sa splendeur, le brutal directeur de la police, selon l'expression de Joan Tilouine du journal Le Monde, Jean François Ndéngué, n'avait-il pas menacé de mort le leader syndicaliste étudiant Nelson Apanga ? Quand on veut détruire un pays, on commence par la culture. Goebbels, ministre d'Hitler disait : «lorsque j'entends parler de culture, je sors mon revolver ». ( Quand j'entends parler de culture, je sors mon dictionnaire dira en revanche Jean-William Lapierre.)

La culture effraie. Denis Sassou Nguesso, qui est reparti à Brazzaville la queue entre les pattes après les aventures parisiennes sur le dialogue de Marcel Makomé, Clément Mouamba, Jean Dominique Okemba et Jean Bruno Richard Itoua n'en pensent pas moins.

Benjamin BILOMBOT BITADYS


Déclaration du collège intersyndical de l'Université Marien-Ngouabi

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Comble du paradoxe, le salaire dont les marxistes disent qu'il est «le masque de l'exploitation» n'est plus perçu par le personnel de l'Université Marien Ngouabi. En somme, les profs sont doublement lésés. Non seulement l'Etat les exploite, en plus l'état leur refuse la pilule qui, en tant normal, rend cette exploitation moins douloureuse.

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Des Fonctionnaires fictifs par-ci, des créanciers fictifs par-là

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Les injonctions du FMI contre la corruption et pour la transparence au gouvernement du Congo-Brazzaville en quête d'un programme de stabilisation budgétaire permettent des miracles. Ou plutôt des régénérescences aussi spectaculaires que les plus mystérieuses métamorphoses cachées dans la nature.

Calixte Nganongo, ministre des finances de ce petit pays pétrolier d'Afrique Centrale et ci-devant directeur financier de la société nationale du pétrole du Congo (SNPC) soupçonnée par l'institution de Washington d'avoir contribuéà l'endettement du Congo-Brazzaville à hauteur de 5320 milliards de francs CFA soit 120 % du PIB est-il cette chenille qui se fait oublier dans sa chrysalide et, un beau jour, devenue papillon, surprend tout le monde par son envergure et l'éclat de ses pigments ?

Chevalier blanc

Revêtu de ses habits neufs de chevalier blanc, Calixte Nganongo qui découvre la lune sort les dents et menace face à l'ampleur du désastre des « fictifs » : «Certains s'accordent à contourner toutes les mesures prises ; nous attendons l'adoption des réformes pour faire la chasse aux sorcières. Personnellement, je serai intraitable vis-à-vis des fraudeurs». Faut-il croire en Calixte Nganongo qui tombe de l'armoire ?

Calixte Nganongo a-t-il saisi la justice afin de traquer ces créanciers fictifs ? «On a atteint la caricature des caricatures au Congo-Brazzaville, quand on s'est rendu compte que des personnes issues du gouvernement avaient créé un fonds vautour pour racheter des créances, attaquer l'Etat congolais et faire une plus-value ! »(La Libre Belgique, 06 Mars 2008). Les responsables de ce faux fonds vautour n'ont jamais été inquiétés. Ainsi va le Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso. Des fonctionnaires fictifs, des officiers fictifs, des marchés de l'Etat fictifs se ramassent à la pelle. Il suffit de se baisser. Il n'y a que Calixte Nganongo pour écarquiller les yeux.

Faux semblant

Le phénomène de la corruption et de la fraude est pourtant légion. De la présidence de la République où Firmin Ayessa fut directeur de cabinet au domaine présidentiel où Edgar Nguesso est le patron à la fonction publique en passant par l'armée, aucun secteur n'est épargné par les « fictifs». Chacun a ses fonctionnaires fictifs dont les salaires permettent d'arrondir les fins du mois et d'entretenir les multiples maîtresses à travers le pays. Le placard de la dette du Congo-Brazzaville recèle des cadavres. Pacifique Issoïbeka, ancien ministre des Finances, avait indiqué que 70 % des marchés de l'Etat étaient bidons. «Je viens d'apprendre à la faveur des résultats de la première étape au niveau de l'audit de la dette intérieure que 50% des créanciers ne viennent plus réclamer leurs fonds. Cela signifie que l'Etat avait affaire à des créances fictives », a déclaré Calixte Nganongo qui joue aux vierges effarouchées sans avancer les chiffres exacts de cette dette. Calixte Nganongo n'avait-il jamais eu vent de la sonnette d'alerte tirée par l'un de ses prédécesseurs Pacifique Issoïbeka ? L'administration du Congo-Brazzaville regorge d'agents fictifs percevant des double, triple ou quadruple salaires encouragés et protégés par l'impunitéérigée par Denis Sassou Nguesso en mode de gouvernement.

«Wamba Sassou aurait 25 salaires fictifs qui lui rapportent 30 millions chaque mois» a titréSacer , journal en ligne de ce 23 novembre 2018. Sacer est souvent au parfum quant aux pratiques caricaturales de la tribu-classe d'Oyo.

Les experts du FMI en mission à Brazzaville ne cessent d'insister sur la poursuite de la lutte contre la corruption et la fraude. En connaissance de cause. Le Congo-Brazzaville est classé au bas de l'échelle en 2017 en ce qui concerne le marqueur de perception de la corruption de Transparency International. Le Congo-Brazzaville occupe, en effet, le 159e rang sur 177 pays, et dans l'indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, le petit pays pétrolier d'Afrique Centrale est classé 42e sur 54 pays. Sur les oukases du FMI, Calixte Nganongo a reçu de Denis Sassou Nguesso la mission d'améliorer les indices et ainsi espérer grignoter quelques places dans le classement du Congo-Brazzaville. Calixte Nganongo prendra-t-il le taurreau par les cornes ? Sera-t-il l'exception qui confirme la règle ? Calixte Nganongo procédera-t-il au toilettage du fichier de la fonction publique qui compte plusieurs agents fictifs et les contrevenants traduits en justice ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Michel Innocent Peya dédicace ses oeuvres et traduit la vision écologique de Denis Sassou Nguesso à Emmanuel Macron, Christine Lagarde (FMI) et Antonio Guterres (ONU)

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L'écrivain et chercheur congolais, Michel Innocent Peya a dédicacé ses ouvrages «Le Fonds Bleu », «Vision verte de Denis Sassou Nguesso» et «Bombe ‘‘N''» au président français, Emmanuel Macron, à la directrice général du FMI, Christine Lagarde et au premier secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en marge du Forum de Paris sur la paix.

Une offensive de séduction en direction des décideurs de ce monde réunis à Paris du 11 au 13 novembre 2018, avec qui Michel Innocent Peya s'est livréà un jeu de questions-réponses très franc sur le réchauffement climatique, le bassin du Congo, les tourbières, le Fonds bleu, le combat mené par le président Denis Sassou Nguesso depuis plus de 30 ans pour la protection de la planète…
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Les livres dédicacés au président français, à la directrice général du FMI et au premier secrétaire général de l'ONU, sont des véritables instruments de marketing de la pensée écologique ou environnementale défendue par le président congolais, Denis Sassou Nguesso.

Voilà qui confirme davantage l'étoffe de l'écrivain engagé qu'il est.

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Véronique Diarra, une plume noire qui brille

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Stigmatisant la violence à l'école, le roman de véronique Diarra, «Non, je ne me tairai plus» nous fait découvrir une talentueuse plume noire.

Rite d'interaction, le harcèlement est rarement traqué en milieu scolaire par l'autorité pédagogique. Véronique Diarra a mis au pied du mur ce violent phénomène pervers quand bien même, selon les ethnologues, le bizutage est une consécration du passage de l'enfance à l'adolescence.

Enseignante de carrière, Véronique Diarra occupe alors une position idéale d'où elle a observé ce qui se passe à l'école et comment ça dépasse l'autorité pédagogique souvent sourde et aveugle jusqu'au moment où surgit le drame.

Le traitement littéraire qu'a fait V. Diarra de l'univers pédagogique est digne des travaux de l'école de Palo Alto. La plume de Diarra plonge le lecteur dans les profondeurs psychosociologiques d'un collège chic de la banlieue parisienne où une élève, afrodescendante, est poussée à une «gestion honteuse de sa différence». Les théoriciens de Palo Alto (courant de pensée californien) considèrent les rapports sociaux comme un réajustement permanent de nos différences et de nos ressemblances. Plutôt que chercher et rechercher le moteur de l'histoire dans les luttes de classe chères aux marxistes de la macrosociologie, le courant californien de Palo Alto, observe les choses tout en finesse, notamment en identifiant les luttes de classement des frontières qui sépare les individus. Pour les interactionnistes, le conflit commence lorsque le territoire de l'un interfère sur celui de l'autre.

Révoltée par la violence des rites d'intégration à l'école et écœurée par l'absence d'interaction du personnel de l'éducation, l'héroïne, Audrey Palenfo, élève en classe de 4ème se mure dans la soumission typique des victimes des harcèlement. Louis Gruel désigne par «gestion honteuse du stigmate négatif» cette attitude victimaire qui, de toute évidence, n'arrange jamais les choses. Dans son ouvrage, «Les rites d'interaction», Erving Goffman considère que l'accident social naît de la rencontre des bulles individuelles dont les agents sociaux ont du mal à classer les frontières. C'est aussi vrai pour chaque être que pour les Nations. Et, l'école demeure la grande bulle par excellence où les particularités culturelles ne cessent d'interagir.

Deux élèves (des filles) l'une afro-descendante et solitaire (Audrey Palenfo), l'autre européenne de souche (Zoé Leporce ) et à la tête d'une bande de camarades autochtones affichent une tension que curieusement les adultes n'arrivent pas à palper. Dans un schéma input/ output, l'écriture de Véronique Diarra dégage cette vérité selon laquelle la soumission est un rite mis en abîme dans le silence de la victime et, surtout dans celui des témoins du harcèlement.

Gilbert Cesbron en écrivant «Notre prison est un royaume» avait en effet vu juste : l'école est à l'image d'une dictature. Ce n'est que trop vrai quand on voit la tyrannie que certains élèves (se prenant pour des princes) exercent sur leurs collègues qu'ils prennent pour leurs esclaves, sur fond de discrimination.

Audrey Palenfo brandit, comme parade stigmatique, le silence tandis que le despotisme du groupe de Zoé ne fait pas de quartier. Seulement, cette forme syndicale de résistance solitaire est vite mise à mal par la puissance de la coalition. A bout de souffle, la victime sollicite l'aide d'une bande de cité dont son propre frère utérin, Dylan, est membre. Cette façon de retourner le stigmate par la victime ne fait que jeter l'huile sur le feu.

«Non, je ne me tairai plus» est un joyaux littéraire qui fait briller l'intelligence d'une maman africaine. Mme Silué est une intellectuelle capable de défendre son territoire en dépit du stigmate aliénant de l'appartenance à une minorité dominée. La finesse littéraire de Diarra a consistéàéviter l'écueil du pathos alors que le roman porte sur une dimension plus ou moins visible dans l'école de la République, notamment le racisme, notamment dans les banlieues chics où la différence est stigmatisante.

Bref ; il aura fallu une réunion au sommet pour que l'autorité pédagogique renvoie de l'école sans autre forme de procès Mlle Zoé Leporce, la harceleuse.
Puis Audrey refuse de se taire. Elle fait face.

Rompant avec la doxa, Véronique Diarra fait surgir in fine une figure antithétique de la discrimination : Laura, une héritière issue de l'élite intellectuelle, qui se lie d'amitié avec Audrey, Noire et fort-en-thème. Oui, l'école peut susciter des modèles d'amitié interethniques et interculturels.

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Sur l'auteure

Croisée en marge du Festival du Livre à Mouans-Sartoux (au restaurant Jamaï Souléà Grasse) V. Diarra me donna l'impression que le harcèlement en milieu scolaire est une question qui la touchait aux tripes et à l'esprit.

La mère de Véronique Diarra est du Burkina Faso ; le père, l'ancien ministre Paul Kaya, est du Congo. L'auteure serait-elle l'alter-Ego de Silué Palenfo, la maman d'Audrey ? Enseignante et mère au foyer, l'écrivaine a-t-elle projeté dans l'écriture sa propre biographie ? De toute manière selon Roland Barthes, le «degré zéro de l'écriture» (écriture désincarnée) est un non sens psychanalytique. Le sujet est toujours dans l'objet, l'objet dans le sujet.

«Non, je ne me tairai plus» procure un véritable plaisir du texte. A lire et à relire.

Loubaki

«Non, je ne me tairais plus» Véronique Diarra, 89 p. Wawa Editions 2018 Collection Lettres métisses, Roman jeunesse.

Débat sur le dialogue : Et, si on reprenait les voies prises, en 1994, pour arriver au Forum national pour la culture de paix !

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Depuis quelques semaines, la diaspora congolaise de France est, non seulement secouée et fragilisée, mais complètement divisée par sa participation ou non à un dialogue inclusif ou exclusif (peu importe les adjectifs qualificatifs) ; un dialogue qu'entendrait organiser le pouvoir illégitime et illégal de Brazzaville.

Il parait que Sassou Nguesso aurait tiré les leçons des échecs de tous ses précédents dialogues qui ont eu lieu (Ewo, Sibiti et Dolisie). Cette fois-ci, il voudrait associer les Congolais de l'étranger. Faut-il y croire ?

Cependant, les Congolais, abusés par sa mauvaise gouvernance, ne croient plus à sa bonne volonté. Chat échaudé, craint l'eau froide. Un menteur n'est jamais cru même quand il dit la vérité. Du coup, les populations, victimes de ses récurrentes guerres politiques, pensent comme le fabuliste La Fontaine. Elles parlent d'une invitation faite par le loup à l'agneau. Un dialogue avec quelqu'un qui vous roule dans la farine ? Voilà un contre-sens. Un agneau peut-il aller dialoguer avec un loup, une biche avec le lion ?

Il reste que le projet divise déjà la diaspora congolaise de France. Deux tendances s'opposent farouchement dans les médias sociaux et à travers des déclarations intempestives. Si la première semble être menée par l'ancien ambassadeur du Congo au Cameroun, Marcel Makomé, la deuxième, encore désorganisée, est composée par plusieurs individualités et mouvements dont les plus connus sont les Indignés du 242, Sassoufit et la plateforme associative, Assises Nationales du Congo.

Le Dialogue ? Parlons-en sans passion !

Pour avoir été membre du Comité préparatoire du Forum national pour la culture de paix, organisé conjointement, à Brazzaville, par le gouvernement congolais et l'Unesco, du 19 au 23 décembre 1994, après les troubles politiques qui avaient opposé les partisans de Pascal Lissouba et ceux de Bernard Kolelas et de son allié Denis Sassou Nguesso, entre 1993 et 1994, nous pouvons en parler.

Nous voulons ici dépoussiérer l'histoire et ressortir les différentes étapes qui ont conduit à la tenue de ce Forum. A notre avis, le principe d'aller à un dialogue ou à une conférence internationale, devait, du coup, être accepté par tous. Les démocrates ne doivent pas refuser le débat. Cependant, il appartient à chacun de faire savoir ses préalables ou proposer son contenu. Comme en 1994.

Le Mbongui, le Kanza et le Nzo-a-loono

Souvent, ce n'est que le mot mbongui que les Congolais utilisent lorsqu'ils parlent du dialogue ou invitent à s'asseoir autour d'une même table pour régler les contentieux ou laver leur linge en famille. Kanza, en mbochi, mwâze, en vili, et Nzo-a-loono, en teke sont synonymes du mot lari mbongui. Ca permet de dire que chez tous les peuples au Congo, le parlement lignager est une institution. La culture du mbongui est partout répandue. Aller au mbongui pour régler les problèmes du pays devraient donc être un reflexe des dirigeants congolais. Hélas ! C'est l'inverse. D'abord on massacre à tour de bras, ensuite, charrue mise avant les bœufs, on invite de se rendre au mbongui.

Le Forum national pour la culture de paix : l'aboutissement d'un long chemin

Dans un article que nous avons déjà publié sur ce même site de Congopage, nous avons dit que c'était un papier de Gaston Bazengamio sorti dans La Semaine Africaine et dans laquelle il appelait les jeunes démocrates qui sont dans tous les partis politiques congolais de sortir de leur peur et d'amorcer le dialogue entre eux, qui avait servi de déclic pour mettre les Congolais sur la voie du Forum national pour la culture de paix. Nous avons même dit que les bureaux de La Semaine Africaine étaient devenus le centre de l'actualité politique du pays pendant des mois. Nous y recevons tous ceux qui avaient adhéréà ce projet pour en discuter la faisabilité.
Heureusement, dans tous les grands partis politiques, en l'occurrence le Mcddi de Bernard Kolelas, le Pct de Denis Sassou Nguesso, l'Upads de Pascal Lissouba, l'Udr-mwinda d'André Milongo, le Rdd de Jacques Joachim Yombi Opango, le Rdps de Jean-Pierre Thystere Tchicaya… des braves militants étaient sortis du bois et avaient adhéré au projet, travaillant, chacun, son milieu politique, pour aller au Forum.

Des préalables

Aucun parti politique n'avait pratiqué la politique de la chaise vide. Des préalables ou des propositions sur les thèmes ou encore les sujets à mettre à l'ordre du jour de ce qui, au début, n'était qu'un dialogue national, étaient publiés dans les journaux. Il y a eu un vrai débat dans la presse. La Semaine Africaine avait publié des dossiers entiers pour convaincre et préparer l'opinion nationale et internationale à cette grande rencontre. Les universitaires avaient rompu le silence et inondé les pages des journaux par des articles de réflexion. Chaque parti ou personnalité politique avait fait savoir ses préalables et ses propositions dans la presse.

Devant cette pression des intellectuels, Pascal Lissouba céda

Le président Pascal Lissouba n'avait pas résisté devant la pression des intellectuels qui était grandissante dans tout le pays y compris dans son propre parti politique et dans son fief électoral.

Sassou Nguesso exigea l'égide de la communauté internationale

C'est le ministre Jean-Baptiste Tati Loutard, membre du Parti congolais du Travail, qui est venu, au Comité préparatoire, avec cette exigence de Denis Sassou Nguesso.
Nous étions dans le groupe de travail qu'il présidait. Devant cette exigence, une délégation conduite par le ministre Gabriel Matsiona était obligée de se rendre à Oyo pour rencontrer le leader du Pct. D'où vient-il qu'aujourd'hui, Sassou Nguesso ou ses partisans refusent ce qu'ils avaient exigé au président Lissouba ?
Sassou Nguesso craignait de tomber dans un piège. Il avait fait deux préalables avant d'accepter l'invitation. Soit le Forum se tenait sous la présidence de Nelson Mandela. Soit celle de l'Unesco. Et, c'est celle de l'Unesco qui avait été retenue puisque cette institution avait déjà organisé une telle activité dans un autre pays qui, lui aussi, connu la guerre.

La politique de la chaise vide ne profite qu'au pouvoir

Rejeter tout simplement et catégoriquement le principe de dialoguer avec Sassou Nguesso bien qu'il soit un président illégitime ou illégal ou encore génocidaire, sans proposer une autre issue de la crise, ne serait qu'une sorte de lâcheté. Acceptez de dialoguer et faites savoir vos exigences ou préalables.

Voilà une voie qui peut être salutaire. Rehaussons donc le débat s'il vous plait ! Mais, nous n'encourageons pas l'initiative privée de Marcel Makomé et compagnie d'aller rencontrer le pouvoir sans auparavant faire savoir à l'opinion nationale et internationale leurs propositions et leurs préalables. Mais, la rencontre de Makomé avec le pouvoir serait profitable si notre ancien ambassadeur y était allé avec un Mémorandum de la diaspora. Malheureusement, cette diaspora est incapable de fournir un tel document.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Quelle politique pour le développement du secteur des transports au Congo-Brazzaville ?

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Si la qualité des infrastructures portuaires et aéroportuaires est globalement satisfaisante dans notre pays, le domaine routier ainsi que les transports urbains et ferroviaires nécessitent une remise à niveau significative.

Le réseau routier compte près de 21.000 km de routes principales mais 1900 km seulement sont bitumés. Comme 90% du réseau n'est pas bitumé, de nombreux axes routiers ne sont pas praticables en temps de pluie. La fluidité du trafic des biens et des personnes en est affectée, ce qui est contre-productif pour l'efficacité globale des transports et pour le fonctionnement des échanges commerciaux. Car cela réduit le volume de la production agricole et industrielle commercialisée. De plus, les deux grandes villes congolaises, Brazzaville et Pointe-Noire, ne sont pas dotées en équipements modernes de transport en commun. C'est pourquoi le taxi collectif reste souvent le moyen le plus praticable de déplacement, en sacrifiant malheureusement le confort des passagers.

Dans la totalité du pays, près de 250.000 véhicules sont immatriculés et seulement 56 transporteurs (entreprises et transports) sont enregistrés par la Direction générale des transports terrestres.

L'État est donc le grand perdant de cette absence de contrôle et de l'évolution du trafic dans l'informel. Le manque à gagner est très important en matière de taxes, péages et de toute autre activité dérivée.

Il faudra donc faire de gros efforts pour remettre de l'ordre dans l'identification précise des immatriculations et augmenter ainsi les recettes fiscales de notre État.
Le réseau fluvial navigable congolais est très important, mais il est paradoxalement peu exploité. Les trafics voyageurs et marchandises sont en régression constante depuis 2009.

En pratique, le transport fluvial est encore loin de tenir ses promesses en termes de contribution au développement économique général. Il faut donc agir contre la vétusté et l'insuffisance de ses infrastructures, l'inadéquation de sa maintenance, la médiocrité de son cadre réglementaire et enfin revoir les nombreux obstacles non physiques qui entravent les déplacements.

Le Congo dispose de près de 800 km de voies ferrées. Ce réseau ferroviaire est en cours de réhabilitation depuis quelques années. Des marges de progression existent au niveau de la qualité du service mais il faudra réhabiliter des parties importantes du réseau : plateformes, ballasts, ouvrages d'art.

Déjà, la priorité est donnée au transport de marchandises considéré comme plus utile pour l'activité et plus rentable. Mais, il ne faudrait pas laisser de côté pour autant les transports de voyageurs qui, à terme, véhiculent une image d'efficacité et de sécurité tant pour le monde des affaires que pour le tourisme.

Dans les années à venir, l'exploitation optimale des ressources minières nécessitera l'extension du ferroviaire, afin de permettre une évacuation efficiente de la production d'extraction. Les opérateurs privés ont un rôle essentiel à jouer pour participer au développement et à la gestion des infrastructures de transports par voies ferrées.
En 2013, la société China Railways Construction Corporation International (CRCCI) et le Ministère congolais des transports ont signé un accord de partenariat pour la réhabilitation du Chemin de fer Congo-Océan. En 2015, l'Italie s'est prononcée pour faciliter le financement de la réhabilitation du CFCO et des ports fluviaux.

Par conséquent, il est possible et souhaitable de développer des accords et des partenariats mutuellement avantageux entre notre État et les sociétés privées si l'objectif est de parvenir à l'amélioration de nos transports et de notre logistique. Cela suppose que les accords signés aboutissent à de véritables synergies et coopération permettant d'améliorer l'organisation de nos infrastructures ferroviaires.

Aujourd'hui, une grande partie des compétences essentielles à la réussite de nos transports (urbain, fluvial et portuaire, ferroviaire et aérien), et de nos infrastructures est liée au « réseau de valeur » qui est constitué par tous les partenaires dont le pays est capable de s'entourer pour compléter et amplifier ses ressources. La performance n'est plus simplement individuelle, mais devient globale et donc collective. On ne peut obtenir de la qualité dans un océan de non-qualité. La force de nos infrastructures de transport devra reposer de plus en plus sur des effets de milieu qui mettent l'accent sur le processus de création de ressources, lesquels s'inscrivent dans la dynamique renforcée de nos territoires.

La condition du renouveau de nos transports et de nos infrastructures est de prendre des distances avec une mise en concurrence exclusive par les coûts en faisant émerger une offre de spécificité articulant entreprise, coopération, formation et recherche pour créer de la valeur. C'est dire toute l'importance qui devra être accordée à la formation des jeunes, au transfert et à la diffusion des technologies.

Cependant, si notre pays veut obtenir une « performance globale » qui rende compatible efficacité et justice sociale, il devra s'appuyer sur les progrès de son système de transports et améliorer sans cesse ses processus logistiques. Il sera alors en capacité de mettre en place de nouvelles stratégies de coopération privé-public, afin de faire de l'emploi et de l'élargissement de son marché les axes majeurs de son développement.

En rédigeant cette tribune, mon souhait le plus ardent est de voir un jour un tramway qui partirait de l'aéroport Maya-Maya, longerait le boulevard Denis Sassou N'guesso jusqu'au rond-point du stade Saint Denis à M'pila, remonterait l'avenue de France en passant par la basilique Sainte-Anne de poto-poto, jusqu'au sens giratoire de la coupole (une boucle). Nous pouvons le faire.

Roger NDOKOLO
Président du parti du centre UNIRR
(Union pour la Refondation Républicaine)

Article paru dans Les Dépêches de Brazzaville du 30 novembre 2018

L'antithèse du "Club France Libres Propos" sur le génocide des Laris de Dominique Kounkou

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Le comble du paradoxe c'est de rendre populaire un ouvrage en cherchant à l'étouffer.

Les oreilles du Pasteur Dominique Kounkou ont beaucoup sifflé ce jeudi 29 novembre 2018 tant le fruit de ses entrailles «Le génocide des Laris au Congo» a fait l'objet d'un passionné débat sous l'égide du Club France Libres Propos / CFLP, une association (selon ses membres) qui ne «date pas d'aujourd'hui». L'échange a eu lieu à la salle dite Amphithéâtre Rouge, à un jet d'encre du Centre Georges Pompidou, à Paris. Animaient cette dispute, Emmanuel Dupuy, politologue, Asie-Dominique de Marseille (journaliste) et Odilon Obami (juriste et écrivain). Modérateur : Marie-Alfred Ngoma du Club France Libres Propos.

Chaque intervenant avait un quart d'heure pour convaincre.

L'amphi rouge doté d'une centaine de places était rempli au tiers de sa capacité. Pour un jour de semaine, il s'agit d'un beau score car bouger la diaspora parisienne sur un sujet politique n'est pas une sinécure.

A noter la présence dans la salle du légendaire Afoumboulé dit Koko Waya, immortalisé par Papa Wemba.

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Problème. Dominique Kounkou, avocat congolais au barreau de Paris, a jeté un pavé dans la mare en accusant l'actuel gouvernement congolais d'avoir perpétré un génocide sur les Laris, un peuple du Congo. Lorsqu'on imagine les conséquences juridiques encourues par les présumés auteurs dudit crime, on comprend les moyens mis en branle par le pouvoir de Brazzaville pour se dédouaner de la lourde accusation que Dominique Kounkou a fait peser sur lui. De toutes les stratégies de défense mises en place par le gouvernement congolais, le débat de ce jeudi 29 novembre 2018 peut passer pour l'une des plus offensives. Policé, il l'a été ; musclé aussi ; courtois également bien qu'aucun partisan de la thèse génocidaire ne composa le trio des conférenciers. Les moyens médiatiques mis en branle en disent long sur l'importance que Le Club France a accordé sur sa feuille de route. Le débats ont été retransmis en direct sur les réseaux sociaux par la chaîne numérique Ziana TV.

Arguments

Pour Emmanuel Dupuy, l'ouvrage de Dominique Kounkou a le mérite de sortir au moment où le Congo a besoin d'un «récit national» (pour son unité et sa conscience collective) dans un environnement géopolitique assez problématique. Pensez que le Gabon, un voisin, vient de changer un article de sa Constitution en une nuit ; le Cameroun traverse une zone de turbulence avec les élections controversées ; le Tchad a maille à partir avec sa démocratie ; La RDC est dans l'incertitude des élections de décembre 2018 ; La RCA est sujette à une crise parlementaire. Autant dire que dans cet univers hautement critique, le Congo est un «havre de paix».

Usant d'une admissible précaution oratoire, Emmanuel Dupuy invite à relativiser le terme de génocide. Ayant connu les cas du Cambodge, de l'Arménie et du Ruanda, tout est-il génocide ? Ce type de tragédie doit être mesurée par les historiens et non par des littéraires, par des idéologues. L'urgence, pour le Congo, selon Dupuy, serait d'ouvrir un procès sur le CFCO, une entreprise coloniale qui a occasionné des milliers de morts.
Pour E. Dupuy, Kounkou pointe du doigt les industriels français. Or, à force de focaliser sur la France, on oublie d'autres Etats, par exemple La Chine colonisant l'Afrique (Le Congo) ainsi que Les Etats-Unis. Dominique Kounkou a l'autre mérite de poser la question des frontières et celle de l'intégration des Laris, un peuple qui compte des millions de sujets répartis dans les deux Congo et en Angola (NDLR, le politologue a voulu sans doute parler du peuple Kongo ). Il est judicieux de travailler davantage dans un monde globalisé que dans un monde parcellaire tracéà la Conférence de Berlin (19è siècle).

Puis, histoire de sortir du débat sans trop se mouiller, le Français Emmanuel Dupuy a suggéré que cette question génocidaire soit traitée par les Congolais entre eux et qu'il eut été intéressant d'inviter à la conférence de ce jour Dominique Kounkou. A noter toutefois que pour un havre de paix, selon E. Dupuy, le Congo gère une crise de l'Education (7 enfants sur 10 n'ont pas accès à l'école ) et en tant qu'entité globalisée, de l'Afrique dont fait partie le Congo, partent 25% de migrants climatiques vers l'Europe.

Invitéà une autre réunion à 16 heures, Emmanuel Dupuy quittera l'amphithéâtre rouge sous les remerciements du modérateur.

Second intervenant à prendre la parole, Asie-Dominique de Marseille, venu de Brazzaville croiser le fer avec Dominique Kounkou, opère une rupture avec la théorisation des débats par E. Dupuy en « allant à l'essentiel », en l'occurrence la composition typographique de l'ouvrage. Ce livre, en effet, le directeur du journal Le Choc, a passé un temps fou à en débattre sur les plateaux des télévisions locales congolaises. Sa première charge anti-Kounkou porte sur l'iconographie qui, dans sa première édition, porte une photo usurpée sur Google et multi utilisée par ailleurs pour illustrer les crimes de masse en Afrique (cas du Ghana, du Cameroun, RDC). «Faux et usage de faux» s'indigne Asie Dominique en constatant que Kounkou s'en sert pour appuyer la thèse du génocide Lari. Après une première salve de critiques, Dominique Kounkou retire la photo de couverture qui montre un tombereau de cadavres pour la substituer par celle d'une colonne humaine, baluchons sur la tête, qui semble fuir une zone de conflits. C'est ce que constate Asie de Marseille. Les morts de la première édition, ironise Asie, deviennent des vivants dans la deuxième édition. «Ça enlève le crédit à l'ouvrage » argumente Dominique Asie. «Lorsqu'on attaque une banque en France et qu'on illustre l'attaque avec une photo prise au Congo, ça fausse tout. » compare au micro le journaliste congolais imbu de déontologie. «Mensonge ! Diffamation » s'insurge le polémiste brazzavillois.
Voilà pour la forme.

Pour le fond, la méthodologie de Kounkou, selon Asie, pêche par l'amalgame. « Ntoumi est une fabrication de Sassou »écrit l'auteur du livre sur le génocide. La chose étonne Asie de Marseille. «Comment se fait-il que la créature de Sassou censée massacrer les Laris soit accueillie à bras ouvert par les mêmes Laris ?»

Projetant à l'écran une vidéos Youtube sur une farandole religieuse de Ntoumi en rase campagne à Soumouna dans le Pool, Asie de Marseille, balaie d'un revers de la main la thèse de la collusion entre l'actuel Président Congolais et le chef rebelle du Pool. «C'est contradictoire que bourreau et victimes festoient» conclue le débatteur.

Comble de contre-vérités, Dominique Kounkou, aurait mis en doute l'attaque du 4 avril 2016 d'un commissariat de Bacongo par les Ninjas de Ntoumi. L'affirmation irrite évidemment le journaliste du Choc puisque, sans cela, les militaires n'auraient pas exercé un droit de poursuite des assaillants dans le Pool. La dernière guerre du Pool serait partie de cette attaque rebelle. Dominique Kounkou se tromperait également d'analyse en imputant à Jacques Opangault la haine anti-lari des Mbochi. «Mensonge ! » dit Asie d'une voix tonituante, car le premier coup d'Etat de l'histoire du Congo aurait été perpétré par L'Abbé Fulbert Youlou qui fit voter des lois en l'absence des députés du MSA dont on avait corrompu un membre (le député Yambo -NDLR). La guerre de 1959 se déclencha à la suite de ce changement de majorité entre UDDIA et MSA à Pointe-Noire, capitale du Territoire du Moyen-Congo. Dominique Kounkou, selon Asie, aurait été influencé dans sa diatribe anti-Opangault par la théorie du larisme de Pierre Kikounga-Ngot. Dominique Asie n'en dira pas plus sur cette théorie.

De la discrimination intellectuelle, Asie de Marseille reproche à Dominique Koukou de défendre dans son livre la thèse de la bosse cognitive des Laris opposée à la bêtise de « l'homme du nord ». L'éthique capitaliste des Laris et l'esprit d'entreprise susciteraient la jalousie des nordistes.

La goutte qui fait déborder le vase , c'est l'affirmation « koukoudominicaine » selon laquelle les Laris au Congo ne «meurent que de génocide ». Pour Dominique Asie, Dominique Kounkou feint d'ignorer que le paludisme et autres maladies cardio-vasculaires font des ravages dans ce pays.

En somme, la stratégie avec laquelle Dominique Kounkou veut étayer la thèse du génocide subi par les Laris part d'une mauvaise foi. Quand on sait ce que les Juifs, les Cambodgiens, les Arméniens, les Ruandais ont vécu, Asie Dominique de Marseille est effrayéà l'idée que son pays, le Congo, ait été le théâtre d'un génocide. En sa qualité de journaliste, lui, se base sur les faits, rien que les faits. Or il n'existe aucun faisceau d'indices qui permet d'inférer un génocide Lari ; encore moins quand on a du mal à faire le distinguo Lari/Kongo dans une région (le Pool) dont l'auteur, de surcroit, accuse Alphonse Massamba-Débat d'avoir contribuéà la marginalisation des Laris qui sont pourtant aussi des Kongo stricto sensu. Mais alors qui est Ntoumi s'il n'est pas Lari, ainsi que le prétend D. Kounkou ? Un Mbochi ? On frise la fantasmagorie.

Le troisième intervenant à contribuer à la dispute est Odilon Obami, débarqué lui aussi de Brazzaville, élégant dans son costume bleu ciel. Juriste, cet enseignant à l'ENAM de Brazzaville compatit à la douleur de Dominique Kounkou d'avoir perdu sa mère dans la guerre civile au Congo avant de se lancer dans la définition du mot génocide. Ce concept est grec. De guenos (groupe) et de cide (tuer). Cette notion est à manier avec prudence. Quant à la démonstration de la thèse génocidaire, il faut procéder par syllogisme (une proposition majeure, une mineure et une conclusion) Le fameux «Tout homme est mortel, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. »(NDLR)

Ayant compati à la douleur filiale de Dominique Kounkou, Odilon Obami ne reste pas moins dubitatif sur la démonstration de l'auteur. Pour qu'il y ait génocide, il faut une concertation d'un groupe dans lequel on décide l'extermination. C'est le cas de l'opération Cristal qui décida du sort des Juifs par les Nazis. Total de Juifs exterminés : 6 millions. 3 millions de Tziganes et de Noirs.
« Nous sommes en Droit, une science non pas ésotérique mais exotérique » assènera O. Obami. Lui-même, en 1997, à la fin de la guerre Lissouba/Sassou (gagnée par Sassou), lui-même fut tenté par la thèse du génocide lorsque Sassou l'envisagea contre Lissouba. Odilon Obami fit marche-arrière quand il s'aperçut que les critères juridiques n'étaient pas réunis pour soutenir l'accusation.

En vérité, selon Odilon Obami, Dominique Kounkou a confondu génocide et crimes de guerre. Il ne faut pas «blaguer avec le mot génocide » dit sérieusement le juriste. Ecrire que les Laris ne « meurent que de génocide, ils ne meurent pas autrement» est une aberration.

Il ne reste pas moins que le Code Pénal congolais incorpora dans son contenu en 1998 la notion de génocide. (Dans quel but ? Pour mieux le conjurer ? )

De toute manière, « Lari n'est pas une ethnie mais une tribu» dit le professeur Odilon qui se définit comme « intellectuel engagé». «Il s'agit d'un croisement de groupe ethnique kongo ». O. Obami ne précise pas la différence entre « tribu » et ethnie. D'aucuns soutiennent que les Laris sont une interaction de kongo stricto sensu et de téké. (Comme si une société pure existait en ce bas monde globalisé)

Débats

Dans les échanges avec la salle est revenue la notion du plan concerté quand il s'agit de génocide. Mais alors le plan Mouébara n'a-t-il pas signifié une entente du pouvoir dans l'intention d'en finir avec le Pool (sous-entendu les Laris ? ).

« Balivernes ! » rétorque Asie de Marseille. «Le plan Mouébara est une fiction » dont le nom de l'auteur (Issongo) n'est ni attesté ni avéré.

Propos critique d'intervenant : Il ne faut pas s'appuyer uniquement sur le livre de Dominique Kounkou pour fonder l'antithèse du génocide. L'ouvrage est le produit d'une émotion de son auteur excédé par ce qui est arrivéà son peuple. En réalité la raison critique recommande de remonter plus loin pour valider ou invalider la thèse. En 1978, au procès des présumés assassins de Marien Ngouabi, il y a eu des exécutions en masse dont les corps des suppliciés n'ont jamais été rendus aux familles. Se baser sur l'ouvrage du Pasteur Dominique Kounkou c'est courir le risque de prendre un serpent au milieu. Avant les pogromes de 2017 sur lesquels s'appuie l'auteur pour démontrer le génocide, il faudra se souvenir des autres guerres civiles à la suite desquelles des populations du Pool s'étaient réfugiées dans les forêts avant de traverser en RDC (Mbanza-Ngungu) .

Le terme de Disparus du Beach n'apparaîtra pas dans l'échange. Il ne reste pas moins qu'il était sous-jacent dans les propos de Richard Samba dia Nkoumbi. C'est à la faveur des accords de paix en 1999 que s'amorça la tragédie du Beach. Au débarcadère de Brazzaville, on sélectionnait les victimes sur le critère ethnique, indice méthodologique d'une entreprise génocidaire selon les définitions juridiques.

Quid l'association CFPL (Club Français de la Parole Libre ) Club France Libre Propos, fondée la veille des débats et qui se retrouve du jour au lendemain à Paris pour débattre du génocide ? s'étonne le lanceur d'alerte Bedel Baouna surpris de voir Asie Dominique de Marseille, lui et personne d'autre, dans cette affaire où on remarque une overdose d'interventions et deux poids « une mesure » du fait que l'autre livre sur le génocide (Congo-Brazzaville : chronique du génocide des Laris du Pool de Nsaku Kimbembé paru également chez L'Harmattan est sujet à un black-out. Réponse de l'intéressé : «je suis journaliste, je fais mon métier. Je ne suis pas le seul à parler du livre de Kounkou ».

Asie Dominique se sort de la critique en produisant d'autres coupures de presse de confrères ayant traité du sujet génocidaire. En effet Afrique Education en a fait état tandis que dans les débats le livre du révérend Nsaku Kimbembé (qualifié de Satan par conférencier) est mentionné.

Autre critique essuyée par Dominique Asie de Marseille, son absence d'enquête sur le champ de bataille dans la région du Pool. «Vous vous êtes borné de produire ici des vidéos que tout ne monde peut voir sur le net. Avez-vous des photos qui invalident la thèse du génocide Lari ? » a demandé la journaliste Nzoumba.
Réponse du journaliste Asie : « je ne suis que journaliste, madame, ce n'est pas moi qui fabrique les faits. »

Même si on soupçonne Asie-Dominique de partialité, en revanche il condamne avec force la crainte du général Nianga-Mbouala sur l'avenir des Mbochi. «Ca tire le pays vers le bas» critique-t-il.

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L'ouvrage sur le génocide Lari est interdit au Congo et l'auteur poursuivi par la Justice de son pays. Rien de tel pour faire de la pub à celui dont on veut nier la thèse estimée nocive.
Question d'épistémologie : morte la bête, mort le venin ? Alors morts les débats puisque l'auteur est bâillonné ?

Qui pourrait croire que les hostilités ont pris fin sous prétexte qu'on a brandi l'épouvantail judiciaire ?

«S'il s'agit d'inepties pourquoi organiser des débats à Genève, à Paris, à Brazzaville ?» s'est interrogé un auditeur critique.

«Article 13 punit l'incitation à la haine ethnique. » précise Odilon Obami.

Difficile de comprendre qui a le monopole de la haine, qui détient la légitimité de l'amour des uns et des autres au Congo.

A signaler les regrets de Dominique-Asie de Marseille de n'avoir pas pu débattre avec Dominique Kounka ici à Paris, ville des lumières. Mais joie d'avoir débattu sans que la dispute ne dégénère.

Bien évidemment, en dépit des injonctions du régime de Brazzaville, le débat génocidaire n'étant pas clos, peut-on dire que ce n'est que partie remise ?

Le Pasteur Kounkou, le moins qu'on puisse dire, a réveillé de vieux démons avec son ouvrage.

Simon Mavoula

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Le RICE, un réseau riche en propositions partenariales

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Le RICE (réseau internationale des Congolais de l'étranger) est une interface. Son rôle : accompagner les jeunes entrepreneurs dans le monde des affaires.

Vendredi 30 octobre 2018, le réseau s'est réuni bd Friedland dans le 8 ème arrondissement de Paris, Hôtel Napoléon, à proximité de l'Arc de Triomphe.

Le RICE en est à sa 4ème édition.

Exposés
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Afin de préparer le public à comprendre sa raison d'être, le RICE a ouvert son rapport annuel par de très instructifs exposés de spécialistes dans le domaine de la finance mobile, de l'énergie (facteur de développement) et du transfert d'argent via la téléphonie mobile, Western Union et Moneyram. Ont participéà la table-ronde, Jean-Michel Huet et Thamour Hemdane.

Christian Kader Kéita, secrétaire général du RICE a modéré la soirée en trinôme avec son président Ambroise Fouti-Loémba et Alfred Mignot du journal Afrique-Press.
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A l'écoute des exposés liminaires il est apparu qu'une révolution numérique est en train de se dérouler en Afrique, continent qui fait des prouesses en matière de prestations financières téléphoniques (Jean-Michel Huet). Parfois mieux que Occident. Justement, aucune technologie, encore moins sur le continent noir, ne tombe ex nihilo. Au contraire, elle nécessite tout une éducation (Thamour Hemdane). Peut-être qu'une articulation de la tontine, une tradition d'épargne africain, peut faire l'objet d'une intégration numérique et apporter son grain à moudre au système bancaire en train de se mettre en place dans une Afrique ambivalente, traditionnelle et moderne.
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Il a été noté que le champ de la diaspora est le centre d'une économie informelle. Ce constat a été fait Elie Nkamgueu qui a découpé la socété africaine de France en trois générations. La 1ère génération, selon lui, est intégrée et paradoxalement incapable de réaliser des projets parce que endettée dans des crédits immobiliers. En revanche dans le milieu africain de Château d'eau et de Château Rouge se dessine un petit capitalisme grâce auquel les néo-migrants partent à l'assaut des fonds de commerce dans ce 18ème arrondissement. La chose semble d'autant plus inouie qu'elle émane d'agents économiques issue de la troisième génération parmi lesquels des migrants arrivés en France au péril de leur vie dans les eaux de la Méditerranée.
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INGA, énergie sans synergie

On a retenu que le développement de l'Afrique est, évidemment, conditionnée par l'énergie. Sans cette force, la révolution numérique est une utopie. Sur le plan de l'électrification du continent noir, il se trouve qu'il existe une foule de lacunes. Un chantier immense nommé Inga sous le Zaïre de Mobutu s'est révéléêtre un éléphant blanc au sujet duquel le probable futur Président de la RDC, Martin Fayulu a indiqué qu'il était dans un état «stationnaire. » La RDC, ancien Congo-Belge, illustre le cas de l'exclusion de l'Afrique au moment de la redistribution de ses richesses par les puissances occidentales. Le caoutchouc, l'uranium qui a «stoppé la 2ème guerre mondiale,» le coltan utilisé dans l'ingénierie des portables n'ont jamais profité aux Congolais. Quand on postule parfois que les dirigeants africains refusent le développement, c'est cruellement vrai dans le cas des freins administratifs rencontrés par les opérateurs économiques porteurs de projets. C'est le cas en RDC, immense champ de tracasseries administratives. C'est le cas des panneaux solaires dont l'implantation en RDC est la proie du phénomène bureaucratique.
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Energie solaire

Or nous sommes, en Afrique Centrale, sous un climat équatorial insolent où la verticalité des rayons solaires est une aubaine pour les plaques voltaïques. Mais la politique de nos pays brille par son incurie. Même si le RICE se dit apolitique, difficile de ne pas pointer du doigt le niveau de résistance très lourd de la classe dirigeante.

Histoire d'eau

Idem pour l'accès à l'eau potable. La RDC, la RC, pays à forte pluviométrie, sont incapables de fournir l'eau à leurs populations alors que la nappe phréatique est à moins de 10 mètres du sous-sol. A contrario, au Mali, pays du sahel, l'eau, pourtant enfouie à plus de 10 m sous terre, est pompée puis stockée dans des châteaux d'eau grâce aux panneaux solaires.

Le monopole exclusif des américains Western Union et Moneygram

La démarche de RICE porte sur les projets de microsociétés en tant qu'enjeu de développement. La perspective d'accompagner des jeunes entrepreneurs, le projet de trouver des alternatives aux institutions bancaires solidement établies (Banques, Western Union, Moneygram) représentent le cheval de bataille. Le but est de mettre en place un réseau de structures molles capables de faciliter l'intégration économique des familles. Car Western Union et Moneygram sont des monstres froids très durs dans leur éthique.

Les banques officielles pratiquent des taux trop élevés ? Justement des mastodontes comme Western Union avec leur contrat d'exclusivité dans les pays africains méritent d'être pris d'assaut afin de briser le monopole.
On comprend alors la démarche de la sociétéEMS Négoce d'Edwige Yombi Sitou qui a opté pour les agences de transfert maliennes de la diaspora pour réaliser ses affaires avec l'Afrique.JPEG

Les africains (sûrement par le panafricanisme) ont intérêt de contrecarrer cette mainmise car ce ne sont pas ces institutions financières qui enrichissent leurs clients mais l'inverse. A titre d'exemple, selon Christian Kader Kéita, ici en France, les agences de Western Union ressemblent à de tristes salles d'attente où les africains tiennent davantage du mendiant que du client. Le client n'est jamais le roi dans ces cabinets de transfert d'argent. Ils ont pignon sur rue sur le continent noir mais les sièges de leurs bâtiments ne paient pas de mine.
C'est alors sans surprise que la redoutable association des consommateurs UFC - que choisir a assigné en justice Western Union en raison de sa vision prédatrice de la clientèle africaine.

Le transfert d'argent des africains dans leur pays fait apparaître le paradoxe que les taux sont très élevés alors qu'il s'agit de pays pauvres. A noter que (selon Elie Kamgueu) le montant des transferts de la diaspora est plus élevé que l'aide au développement octroyée par les pays occidentaux aux pays du continent noir. Mais ces sommes colossales issues de la diaspora africaine n'ont jamais accouché de projets de développement.

L'enseignement de l'histoire

Aussi, il y a lieu d'intégrer dans les programmes de développement la notion de panafricanisme pour faire face aux géants de la finance dont l'aide aux pays dits « intermédiaires » est le cadet de leurs soucis. Voilà pourquoi il faut promouvoir l'enseignement de l'histoire africaine car ces pays qu'on croit différents les uns des autres reposent sur la même réalité.

Théorie du balai

A cet effet RICE se base sur la théorie du balai pour que les Africains soient forts face à l'adversaire. Prenez la brindille d'un balai. Détachée du balai, elle se casse facilement. Prenez le balai dans son ensemble. Aucune force herculéenne ne pourra le casser. Il en va du balai comme de l'unité africaine (le panafricanisme).

La théorie du balai consiste aussi d'innover pour se substituer par exemple au système de transfert conventionnel.

A titre d'exemple, le RICE dispose d'une application intégrée au réseau informatique de l'ambassade du Congo. L'usager qui demande un visa en ligne tombe sur un lien qui le dirige vers cette application grâce à laquelle l'argent qu'il veut emporter en Afrique y est déposé puis récupéré lorsqu'il foule le sol de son pays. Le taux d'intérêt est bas. Tout bas qu'il soit, ce taux est reversé dans une caisse qui servira à financer des micro-projets.
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Précisément, en matière d'innovation, le RICE a étéédifié par trois entrepreneurs congolais auxquels il a remis des prix d'encouragement. L'un des lauréats, Worms/Lez, a conçu une application intégrable à une caisse enregistreuse. Cette application indique les stocks dans le magasin, le personnel en activité. Mlle Anna Events a crée une agence de com basée dans le 93 qui dresse de façon anecdotique les histoires de vie des acteurs dans le milieu de la « basket » (chaussures) et fournit des codes aux nouveaux arrivants dans le monde de l'entreprise. Etienne Eusty a lancé une ligne de vêtement. Son dernier défilé de mode a été financé par le RICE.
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Etaient également présents à la 4ème édition du RICE , la parfumeuse Motsé Akanati et l'AECF (association des étudiants congolais de France).

Le RICE Tél. +33 (0) 61435 27 30
Siège social : Quai d'Anjou 75004 Paris.

Thierry Oko

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Incroyable ! Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, aurait craché des vérités à Denis Sassou Nguesso

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Un document illustré d'une photo de Denis Sassou Nguesso, président autoproclamé du Congo, et António Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, circule dans tous les grands milieux de la politique internationale. Il suscite, à la fois, honte, pitié et moquerie à l'égard d'un homme qui a perdu tout son honneur pour s'être accroché au pouvoir au-delà de toute logique.

Le texte porte des vérités, pour ne pas dire des reproches crus qu'António Guterres aurait faits à Denis Sassou Nguesso, dans les couloirs du Forum de Paris sur la Paix qui a lieu les 11, 12 et 13 novembre 2018. Incroyable mais vrai. Sans diplomatie, sans langue de bois, son interlocuteur lui a parlé dans le creux de l'oreille.

La photo montre un Secrétaire général déçu et fatigué d'écouter, et un Sassou Nguesso en position de négociateur qui paraît se justifier.

Il nous est parvenu comme une feuille morte au passage d'un vent, sans savoir d'où elle vient car le vent souffle sans savoir sa direction. La chose qui semble donner du sérieux à ce document, c'est qu'il est illustré avec une photo des deux protagonistes. Par ailleurs, comme un pestiféré, le séjour de Sassou Nguesso a été jonché de beaucoup d'échecs : refus à la dernière minute du président américain Donald Trump de le rencontrer, alors que le président français, Emmanuel Macron, avait préparé le terrain ; échec de sa rencontre avec les ténors de la diaspora qu'il veut inviter au Dialogue. Mais, on peut aussi y ajouter son speech sur le Fonds bleu (l'environnement) qui est devenu son cheval de bataille alors qu'il y a quelques années seulement il était l'apôtre de la paix et le grand médiateur dans les crises africaines. Or le sujet cette année portait sur la paix. Mauvaise copie, chef-d'œuvre d'un cancre.

Aussi, faudra-t-il rappeler qu'António Guterres n'a fait que lui dire ce que lui disent déjà tous les Congolais et la Communauté internationale.

Sans plus tarder, voici ce texte revu

«Sassou, il faut libérer les prisonniers politiques, nous ne pourrons plus continuer à te protéger. Tu as violé la Constitution et fait de nombreux morts, on a fermé les yeux. Tu as volé les élections, jeté Mokoko, Okombi et leurs copains en prison, créé le génocide dans le Pool. On a fermé les yeux. On a aussi fermé les yeux sur les scandales économiques à répétition qui ont plongé le Congo en situation de crise et de cessation de paiement. Aujourd'hui, salaires et pensions ne sont plus payés. Vous avez volé et caché des milliards à l'étranger. Non seulement vous ne manifestez aucune volonté de les faire revenir au Congo mais, en plus, vous continuez de détourner l'argent du Trésor. C'est absurde car ton peuple meurt de faim. A cause des comportements comme le tien, certains peuples de l'Amérique latine sont en train de fuir leur pays pour les USA. Voilà que Ghys Fortuné Dombé Bemba, témoigne sur tous les médias français des conditions de ses 18 mois de détention. C'est vraiment horrible de lire ce qu'il dit. Un être humain ne peut pas faire ça à son semblable ! Il y a quelques mois mes équipes ont jugé illégale la détention de Mr Okombi Salissa et vous ont ordonné de le libérer. Rien n'a été fait. Que comptes-tu faire de Jean-Marie Michel Okoko que tu considère comme ton «prisonnier personnel » ? Trêve de tergiversations. Les gens m'attendent dans la salle. Je suis attendu. Laisse-moi partir. Je m'en vais. Ne me retiens pas. »

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Télégramme à un "mwene" mbochi, Denis Sassou Nguesso : vous avez dit Kanza ? Voici ce qu'en disent les traditions congolaises !

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Le débat sur le dialogue que veut organiser le pouvoir de Brazzaville ne cesse d'être mis et remis sur le tapis. Néanmoins, il est normal que les Congolais se prononcent sur cet énième dialogue après ceux d'Ewo, Sibiti et Dolisie. Tout se passe comme si le « mwene » de l'Alima admet en définitive que le Congo est toujours malade et que tous les traitements prescrits ne lui ont pas permis de recouvrer la santé.

Cependant, si certains veulent une Conférence Nationale souveraine bis, d'autres proposent un deuxième Forum national pour la culture de paix, d'autres encore, une conférence internationale qui devra se tenir à l'étranger.

Les institutions politiques locales

Pourtant, les traditions congolaises peuvent aussi aider les Congolais à bien dialoguer entre eux et à trouver des solutions sur la crise multidimensionnelle que vit leur pays. Tout est pourtant dans les concepts de Mbongui, Kanza, Mwâze, Nzo-a-loono, Mpeho Mifundu (sous l'ombre de l'arbre à palabre) et Ngombo qui est une instance supérieure dans la juridiction, chez les peuples kongo. Essayons donc de les décortiquer.

Mbongui, Kanza, Mwâze, Nzo-a-loono : des institutions législatives et exécutives

Les mots Mbongui (lari), Kanza (mbochi), Mwâze (Loango) et Nzo-a-loono (teke) sont des synonymes. Ils sont tous définis en français par le lieu où les hommes partagent leurs repas et boissons, leurs idées et leurs savoirs ; mais aussi programment leurs activités communautaires et décident de la gestion du grenier, des biens meubles et immeubles du village. Ainsi que celle des métayages. Ils sont donc des grands lieux de la socialisation et de l'élaboration des politiques sociales et économiques.

Mais, le mbongui est aussi le lieu qui symbolise l'hospitalité. C'est là que le voyageur de passage trouve à grignoter pendant son repos dans le village. Il se sert même quand personne n'est là.
Analyséà la lumière de la science politique, le mbongui joue à la fois les rôles des institutions législative et exécutive. Et, non judiciaire.

L'arbre à palabre et le Ngombo : deux institutions juridiques
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Contrairement à la définition et au rôle qu'on lui donne, le mbongui n'est pas à vrai dire le lieu où l'on règle les contentieux et les litiges.

Dans les villages, il y a bel et bien des endroits qui sont aménagés pour régler les contentieux : l'arbre à palabre. L'expression lari « Mpeho Mifundu » veut dire sous l'ombre de l'arbre à palabre. C'est en ce lieu que l'on dit le droit.

Mais, au delà de l'arbre à palabre, il y a le « Ngombo » qui est une sorte d'instance supérieure dans la juridiction traditionnelle kongo. Les problèmes qui ne trouvent pas de solution sous l'arbre à palabre sont envoyés au Ngombo. Les deux parties qui sont en litige, accompagnées par un représentant du chef du village, vont au Ngombo qui, selon la tradition, doit être dans un village éloigné pour garantir l'impartialité. Le Ngombo d'aujourd'hui, et dans la crise congolaise, semble être la Communauté internationale puisque les Dialogues d'Ewo, Sibiti et Dolisie qui ne sont que des arbres à palabre, n'ont pas pu résoudre les problèmes congolais.

Faiblesse de la Conférence nationale souveraine et de tous les Dialogues déjà organisés

A la Conférence nationale souveraine, comme dans tous les Dialogues qui ont déjàété organisés dans le pays, les rôles du mbongui et de l'arbre à palabre ont été confondus. Conséquences : le pays revit la même situation que celle d'avant la Conférence nationale et de tous les Dialogues. «D'ailleurs, elle serait pire qu'avant » a reconnu le président du Sénat, Pierre Ngollo, au cours d'une session de l'institution qu'il dirige.

Pour éviter, cette fois-ci, cet amalgame et savoir dans quel lieu peut être traité tel ou tel mal dont souffre le Congo, nous nous permettons de faire un petit jeu de question réponse.

Question : Pourquoi les Congolais et vous-même, voulez-vous un dialogue ? Réponse : Parce que le pays connait une crise multidimensionnelle très aigue dans tous les secteurs de sa vie : économique, financière, morale, sociale, sécuritaire, culturelle…
Quelles sont les causes de cette crise ? Réponse : non respect de la Constitution, tribalisme, mauvaise gouvernance, échec ou inexistence des politiques économiques, gabegie financière, détournements des deniers publics, guerres récurrentes, non diversification de l'économie, et génocide programmé dans l'Opération « Mouébara, » non respect de la vie humaine, des droits humains et des libertés fondamentales, mauvaise conception du pouvoir, clientélisme, corruption…

Quels sont les objectifs du dialogue ? Réponse : réconcilier les Congolais et trouver des solutions durables à la crise multidimensionnelle et éradiquer le mal à la racine.

Trois crimes

L'analyse de ce sombre et triste tableau ressort trois crimes qui détériorent la santé du Congo : les crimes économiques, les crimes de démocratie et les crimes de sang. Tous ces maux sont provoqués par le même virus que vous-même connaissez très bien (pour ne pas dire que vous êtes ce virus). Il faut aussi ajouter l'inexistence ou l'échec des politiques économiques ou encore l'inadéquation des politiques avec les cultures du pays.

Ne plus se tromper de lieu

A la lumière des rôles du mbongui, de l'arbre à palabre et du Ngombo, tous les maux dont souffre le Congo ne peuvent pas être traités au même endroit c'est-à-dire au mbongui. Et, si la question des politiques sociales et économiques, ainsi que celle qui concerne les crimes de démocratie peuvent être traitées au mbongui, en tout cas, celle qui fait allusion aux crimes de sang doit être examinée soit sous l'arbre à palabre soit au Ngombo. Là où se dit le droit.

Choisir une bonne doctrine

A vrai dire, le mbongui ne se chargera que d'élaborer des nouvelles politiques économiques, et de définir des nouvelles stratégies de la gestion de la chose publique. Il aura la mission fondamentale de faire le choix de la doctrine sur laquelle devra, désormais, s'asseoir toute politique sociale, politique et économique.
Le mbongui doit choisir entre le libéralisme, le socialisme bantu, le capitalisme, le communisme, le socialisme scientifique et le communautarisme.
Pourtant, cette activité avait été oubliée à la Conférence nationale et dans les précédents « dialogues. »

Alors que c'est à partir de cette doctrine choisie et qui devra être inamovible, malgré les tendances (Républicain ou Démocrate) qui peuvent accéder au pouvoir, que l'on rédigera la nouvelle Constitution pour qu'elle rime avec tous les secteurs de la vie sociale, politique et économique du pays. Tout comme elle permettra de définir le nouveau mode d'organisation des pouvoirs publics et de la gestion des ressources humaines et naturelles ainsi que des collectivités locales.

Le communautarisme : une doctrine africaine

Nous proposons le communautarisme en tant que les intérêts de la collectivité qui priment avant tout sur ceux des individus, comme doctrine. Il n'est pas un concept importé. Il se justifie à partir du grenier et du mbongui. C'est le Royaume Uni qui est le bel exemple à citer dans la réussite de cette doctrine.

Plus de spécialistes que de politiques

Dans ce mbongui que vous voulez organiser, nous vous proposons d'avoir beaucoup plus besoin des spécialistes et des experts que des politiques. Des spécialistes en la matière qui doivent, à partir de la doctrine du communautarisme, élaborer des politiques de la santé, l'éducation, l'emploi, l'habitat, le logement, l'urbanisme, la sécurité, la sécurité sociale…
Tout comme aussi, ils doivent aider à définir les crimes économiques, de démocratie et de sang, pour aider à constituer les dossiers judiciaires. Et, c'est ce même mbongui qui classifiera les affaires entres celles qui pourront être réglées par une Commission «Vérité et Réconciliation», et celles qui le seront par les tribunaux locaux ou internationaux. Il appartiendra donc aux Congolais de poursuivre ou non les criminels devant les tribunaux. Dans cette vision, la nécessité d'aller au Ngombo donc à l'étranger devient légitime. Il faut un arbitrage étranger.

Le travail à faire par le gouvernement et la société civile

Pour l'heure, le grand travail à faire par le gouvernement et la société civile, devrait être celui de rédiger des documents sur les crimes économiques, de sang et de démocratie, la doctrine à proposer, ainsi que ceux sur l'état des lieux de tous les secteurs de la vie nationale, et confectionner des catalogues sur les biens mal acquis au Congo et à l'étranger, ainsi que celui des Congolais qui ont ouvert des comptes dans les paradis fiscaux avec l'argent public. Cet état de lieu peut aussi être publié dans la presse. Et, tous les documents rédigés devront être remis au secrétariat du Dialogue, un mois avant l'ouverture des travaux.
Et, c'est sur ces documents que les participants au Dialogue, assistés par des experts des Nations unies et des bureaux Conseils qui seront choisi indépendamment par le présidium du Dialogue, travailleront, pour gagner du temps et éviter les cours magistraux, des déclarations incendiaires, des insultes… Car il faudra, après, réconcilier les Congolais.

Des préalables

Tenue du dialogue à l'étranger, sous l'égide de la Communauté internationale, dissolution de toutes les institutions illégales et illégitimes, libération de tous les prisonniers politiques, fermeture de la caserne militaire privée de Tsambitsho, dissolution de toutes les milices du pouvoir, expulsion de tous les mercenaires étrangers, démission du Haut commandement des Forces armées congolaises, dissolution de la Snpc pour la remplacer par un Conseil National de la Décentralisation et de la Gestion du Pétrole et du Bois, création d'un gouvernement d'union nationale.

Mettre fin aux immunités

Les crimes contres l'humanitéétant imprescriptibles, aucune immunité ne pourra protéger les personnes accusées pour les crimes qu'elles auraient commis.

Un nouveau statut pour Denis Sassou Nguesso

Lorsque l'on a lamentablement échoué, mainte fois, pour diriger un pays, le bon sens et l'honnêteté intellectuelle recommandent que l'on se retire et donne la chance à quelqu'un d'autre. C'est ainsi que nous pensons, vous feriez mieux d'être humble et de remettre le tablier aux Congolais.

Cependant, à défaut de votre démission, acceptez de n'être qu'un président de fait, jusqu'à la tenue des élections générales. Mais, vous ne serez plus le chef de l'Exécutif et ne pourrez plus représenter les Congolais à l'étranger.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Humeur : Sassou Nguesso voudrait être enterré...

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Humeur : Sassou Nguesso voudrait être mis en terre après sa mort. Ce qui est normal. Mais lorsqu'on sait que des centaines de milliers de victimes de ses guerres politiques récurrentes, sont sans sépultures, ce serait une injuste de plus. Pire : ça n'apaiserait pas les âmes de ceux qu'il a précipités dans l'outre-tombe.

Depuis quelques semaines, un texte signé d'un certain Yvon Charles Ondongo, journaliste, défraie la chronique. Il fait, entre autres désirs, celui d'une exécution testamentaire inexorable faite devant son homologue camerounais, Paul Biya, en 1997.

D'après l'auteur de ce papier, le vainqueur de la guerre du 5 juin 1997 aurait promis de châtier sévèrement les Congolais, ces insolents.

Pourquoi ? Parce qu'ils avaient souillée son honneur et sa dignité pendant la Conférence nationale souveraine en 1991.

C'est donc sans ambages qu'il aurait déclaré : «les Congolais, après m'avoir insulté copieusement pendant la Conférence Nationale Souveraine, m'ont encore donné le pouvoir. Cette fois-ci, avant qu'ils me mettent sous terre, eh ben…je dois brûler cette terre».

Cette déclaration, au cas elle s'avérait exacte, est très pertinente. Elle est non seulement une nouvelle version sur la cause réelle des guerres récurrentes et de la crise multidimensionnelle dont sont victimes les Congolais, à savoir la rancune et la vengeance de Sassou Nguesso, mais elle permet aussi de comprendre le comportement personnel d'un homme politique qui a passé plus de quatre décennies à la tête du Congo, et qui n'a jamais été un rassembleur.

Guerres récurrentes, génocide du Pool, pillages des richesses du pays, mauvaise gouvernance… se justifient, selon Yvon Charles Ondongo, à partir de la rancune d'un seul homme envers son peuple !

Il y a de quoi donner raison au moteur de recherches Google qui définit la rancune comme étant un «sentiment d'animosité durable et caché, souvent accompagné du désir de se venger, que quelqu'un porte à quelqu'un d'autre dont il estime avoir eu à se plaindre».

Cependant, ce texte semble perdre son crédit lorsque l'auteur dit que c'est au cours de deux audiences qu'il aurait eu avec le président camerounais, Paul Biya, qu'il aurait recueilli cette information. Mais, c'est au cours de la première qui aurait eu lieu en 1997, et qui n'aurait duré que cinq minutes que le président camerounais lui aurait donné cette information. Pourtant, l'histoire qu'il rapporte dans son papier, ne pouvait pas lui être racontée en ce laps de temps.

Et d'ajouter que c'est au cours de la seconde audience qui aurait eu lieu cette année, 2018, qu'ils auraient, toujours avec le président camerounais, compris enfin le sens profond de la fameuse déclaration de Denis Sassou Nguesso.

Mais, l'on peut se demander pourquoi notre journaliste a attendu aussi longtemps pour publier cette information ? Et, lui rappeler que la profession du journalisme recommande que l'on protège la source d'information. Ce, d'autant plus que ce texte n'est pas une interview.

Cependant, une autre lecture faite entre les lignes remonte un autre message. Il camouffle une intimidation ou une mise en garde faites à l'endroit des Congolais qui veulent chasser Denis Sassou Nguesso au pouvoir par la force et à tous ceux qui vont participer au dialogue national ou à la Conférence nationale bis ou encore à la Conférence internationale. C'est comme pour les prévenir ou leur dire que cet homme est capable de somaliser le Congo, n'allez donc plus le provoquer. Surtout ne souiller plus son honneur et sa dignité comme à la Conférence nationale souveraine lorsque vous l'avez couvert d'injures et de calomnies. Si vous ne voulez plus vivre d'autres guerres ou d'autres châtiments sachez qu'il possède sa caserne militaire privée de Tsambitsho.

Mais, au delà de tous les commentaires que l'on peut faire sur ce texte et les réactions qu'il peut susciter, il faut dire que cette déclaration choque aussi plus d'un Congolais lorsqu'elle dit que Sassou Nguesso s'attendrait à recevoir les rituels funéraires dignes d'un pharaon, en dépit de tous les crimes économiques, de démocratie et de sang commis. Il veut une tombe alors qu'il a privé de sépultures dignes de ce nom à des centaines de milliers de ses concitoyens dans ses guerres politiques récurrentes.

En effet, si certaines personnes tuées pendant les guerres ont été enterrées à la va-vite sur les bords des routes ou dans des savanes qui ne sont pas des cimetières, d'autres à l'image des quarante paysans de Vinza ont été brulés vifs dans un grenier. Des ninjas (six au total) avaient été enterrés vivant à Kinkala, le chef lieu du département du Pool. Nombre d'innocents ont été fauchés par des balles ou des obus, dans les forêts ou les savanes et leurs dépouilles dévorées probablement par des charognards. Les familles ne savent toujours pas là où sont leurs restes mortuaires.
Mais, comble de sacrilège, il y a aussi le président Alphonse Massamba-Débat et les disparus du Beach de Brazzaville qui resteront à jamais sans sépultures.

A la Toussaint, fête de tous les morts, leurs familles n'auront donc toujours pas où aller se recueillir pour honorer leur mémoire.

C'est pourquoi nous proposons l'aménagement de sites en centre-ville et au lieu dit «Petit Matin» où le Président Alphonse Massamba Débat serait assassiné. Puisqu'il avait été réhabilitéà la Conférence nationale souveraine, la Nation lui doit ça. Nous suggérons de faire de cet endroit un lieu de pèlerinage compenserait la cruauté avec laquelle il fut assassiné. Nous exigeons d'ériger un monument en honneur des disparus du Beach de Brazzaville à l'endroit où ils ont été exécutés avant de les enfermer dans des conteneurs et de les jeter dans le Fleuve Congo.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Conférence internationale sur le Congo : guérir avant tout la « cécité volontaire » d'António Guterres !

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En début de ce mois de décembre 2018, nous avons publié sur ce même site deux articles sur lesquels nous voulons revenir. Pourquoi ? Parce que les diverses réactions qu'ils ont provoquées et qui nous sont parvenues nous poussent à recharger notre plume et repréciser notre opinion.

Le premier article avait été publié le 7 décembre. Il porte le titre « Incroyable ! Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, aurait craché des vérités à Denis Sassou Nguesso ». Le deuxième, le 10 décembre, sous le titre «Télégramme à un "mwene" mbochi, Denis Sassou Nguesso : vous avez dit Kanza ? Voici ce qu'en disent les traditions congolaises ! »

D'entrée de jeu, nous réitérons ce que nous avons déjà dit sur ce même site. Lorsque nous écrivions que ce n'est pas pour nous enorgueillir que nous signons nos papiers sur le label de «journaliste et écrivain» (mais pour tout simplement dire que nous sommes un semeur des mots, des expressions, des idées, des projets, des maquettes et projets de société) nos articles n'ont ni une force de loi ni ne sont imposés au pouvoir de Brazzaville ou à la diaspora de France ou d'ailleurs. Si nos papiers peuvent inspirer le pouvoir, l'opposition ou la diaspora afin de trouver une voie de sortie à la crise, tant mieux. Comme un semeur, nous ne savons jamais d'avance quel est le grain qui germinera où et quand ? Voilà en résumé notre ligne éditoriale, notre stratégie intellectuelle.

Or, dans les diverses réactions suscitées par nos les deux articles précités, nous sommes taxés de tout. Si la première opinion, très critique à notre égard, articule qu'au-delà de nos publications nous faisons un clin d'œil au pouvoir car elles aideraient, parait-il, le pouvoir à bâtir ses stratégies ; la seconde opinion, menaçante, nous accuse de ne pas promouvoir le projet de la tenue d'une Conférence internationale sur le Congo, seule et l'ultime solution à la crise congolaise.

Mais avant de donner notre avis sur cette Conférence Internationale sur le Congo que l'on veut organiser sous l'égide de la Communauté internationale, permettez que nous traitons les Congolais de ce que nous appelons dans le jargon urbain «gabareurs» (de «ogabaro») c'est-à-dire des cascadeurs qui, à leurs risques et périls, s'accrochent à un camion ou à un train pour ne pas payer le ticket de transport. Cependant, soit dit en passant, le mot qui convient pour qualifier leur comportement est celui d'opportuniste. Opportuniste écervelé.

Les Congolais, des « gabareurs » ?

Oui, nous l'affirmons ! Parce que depuis le début de la crise politique qui a aggravé les crises économiques, financières, sociales… ils n'ont jamais réussi à ficeler une stratégie pour mettre fin au régime illégal et illégitime de Brazzaville.

Tenez ! Lorsque le général Ferdinand Mbaou promit chasser Denis Sassou Nguesso au pouvoir par les armes, les Congolais se mirent dans l'attente des coups de feu au palais du Plateau, à Brazzaville. Ils ne se sont pas posé une seule question sur le réalisme d'un tel projet. Puis, ils se sont agrippés au général Jean Marie Michel Mokoko qui devait affronter militairement Denis Sassou Nguesso, lors du referendum ou des élections présidentielles anticipées. Ensuite, ils ont fait «ogabaro»à la rébellion de Frédéric Binsamou alias Ntumi qu'ils croyaient être avec eux, dans leurs rangs. Enfin, ils ont «gabaré» le FMI, institution internationale qui devait imposer des conditions drastiques au gouvernement de Brazzaville afin de le fragiliser et pousser les Congolais à un soulèvement populaire. Tous ces arrimages ont fait flop.

Après, il y a eu le projet de la Conférence internationale avec Modeste Boukadia.
Puis, l'affaire du génocide des laris dans le Pool avec le Conseil des Droits de l'Homme à Genève qui a redonné le courage aux Congolais dans leur combat contre le pouvoir de Brazzaville. Elle était managée par Me Massengo Tiasse. Néanmoins, les Congolais attentent toujours la suite de cette affaire. Ensuite, ils sont revenus sur le Dialogue lors de la tentative du pouvoir de copter quelques légumes de la diaspora congolaise de France. Enfin, ils ont encore dépoussiéré le projet sur la Conférence nationale.

Mais, ajoutons aussi sur cette liste les posts d'Andréa Ngombet du «Collectif Sassoufit» qui font croire que le Congo voit déjà le bout du tunnel alors que parfois, ces brèves ne parlent que des voyages touristiques ou des participations aux réunions auxquelles il prend part.

Comme des singes qui sautent d'une branche à une autre, les Congolais, eux aussi, sautent d'une opportunitéà une autre.

Les Congolais dans un circuit fermé

Après avoir fait les chimpanzés, les Congolais ne changent pas de stratégie. Au contraire, ils reviennent encore à la Conférence internationale sur le Congo.
Rappelons que le guide sur cette voie est Modeste Boukadia, le président du Cercle des démocrates et républicains du Congo (Cdrc). C'est lui qui a lancé cette idée dans les médias. Et, ce projet vient après celui des Assises nationales du Congo organisées en France par l'ancien ministre congolais des Finances ; mais aussi président de l'Acodesa, Jean-Luc Malekat.

Puis, les Congolais reprennent le même circuit fermé. En commençant, cette fois-ci, par la Conférence internationale alors que Modeste Boukadia a été taclé par un certain Adrien Houabaloukou, président de la Cdi, qui a mis dans la presse l'idée d'une Conférence nationale bis. Boukadia a été aussi contredit par Massengo Tiasse.
Rappelons que ce dernier, grand défenseur congolais des Droits de l'Homme, en effet, a dit dans un article publié dans les réseaux sociaux qu'il avait fouiné dans tous les bureaux des institutions du système des Nations unies, sans y trouver un programme faisant allusion à la Conférence internationale sur le Congo, durant cette année 2018. Nous-même aussi avons combattu cette idée dans un article que nous avons publié sur ce même site. C'est que le projet ne donne pas des détails qui convainquent sur l'adhésion de la Communauté internationale.

Guérir, avant tout, la « cécité volontaire » d'António Guterres

Aujourd'hui, après la publication d'un article dans lequel le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, dit avoir expressément fermé les yeux sur les nombreux crimes économiques, de démocratie et de sang commis par Denis Sassou Nguesso, nous craignons que le projet de la Conférence internationale sur le Congo ne soit pas accepté ou soutenu par les Nations unies qui font partie de cette Communauté internationale sur laquelle Modeste Boukadia et beaucoup de Congolais comptent pour régler la crise qui cisaille leur pays. Nous pensons, personnellement, qu'il fallait rédiger un mémorandum dans lequel l'opposition locale et la diaspora auraient posé des préalables au Dialogue, et qui serait aussi envoyé aux institutions internationales, pour être dans le Droit et être pris au sérieux, puis accentuer la pression sur les plans national et international sur le pouvoir et les lobbies qui continuent à le soutenir. On pourrait aussi faire des révélations fracassantes comme celles sur le génocide et la détention de Ghys Fortuné Dombé Bemba qui ont choqué le monde pour fragiliser ledit pouvoir. C'est mieux que faire la politique de la chaise vide.

Déjà, nous apprenons dans certains milieux de la grande diplomatie que l'Affaire des Disparus du Beach serait mis dans les placards parce que le Haut-commissariat des Refugiés (Hcr) aurait tout simplement refusé d'enlever l'immunité diplomatique de son ancien représentant à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Et pourtant c'est elle qui avait cosigné le manifeste sur les rapatriements des refugiés du Congo-Brazzaville qui étaient en exil en RDC. Il est aussi dit dans ces mêmes milieux que la France n'aurait pas donné son accord sur l'ouverture d'un procès à la Cpi ou en France sur cette affaire. C'est dire combien la complicité de la Communauté internationale est bel et bien attestée.

Et aujourd'hui, notre article qui fait allusion à l'entretien d'António Guterres avec Denis Sassou Nguesso, confirme bien ce complot contre le Congo.

Une presse internationale restée sourde, une Communauté internationale devenue muette pendant toutes les guerres du Congo, et un Secrétaire général des Nations unies qui a volontairement perdu sa vue devant les crimes de Sassou Nguesso…

Modeste Boukadia et tous ceux qui attendent la Conférence internationale sur le Congo doivent avoir la foi de Jésus pour qu'ils arrivent, eux aussi, à guérir la cécité volontaire du Secrétaire général des Nations unies. Car, il est l'homme dont le regard peut mobiliser la Communauté internationale.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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