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Le désobéissant Okombi Salissa victime d'un procès stalinien sous les ordres de son mentor Sassou décidéà le faire passer de vie à trépas par Me Massengo-Tiassé et Me Amédée Nganga

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Le mépris du droit et des droits sont une caractéristique du régime Sassou depuis qu'il a assassiné Marien Ngouabi. On a atteint l'apogée avec l'accusation contre le colonel Marcel Ntsourou dans les explosions des casernes commanditées par lui-même. Nous l'avons déjàécrit en 2013, après les arrestations arbitraires dans l'affaire des explosions de Mpila du 4 mars 2012.

Dans un article de Me Massengo Tiassé intitulé«Une justice injuste ou aveugle» il était déjàécrit : «Avec les violations des acquis de la conférence nationale souveraine de 1991, nous assistons au retour des chevaux retors de la république, ceux qui ne veulent pas respecter et appliquer les droits de l'homme et instaurer une véritable démocratie pluraliste capable de favoriser une alternance politique, instrumentalisent la justice. Bientôt nous assisterons aux arrestations abusives et arbitraires pour tentative de coups d'état, de conspiration et soutien matériel aux putschistes, de sabotage économique ou bien d'autres mobiles dont ils ont le secret à la police politique ».

Et Me Amédée NGANGA dynamiteur du système judiciaire Sassou s'étant passé pour un OPJ du Conseil National de sécurité a diligenté l'unique plainte contre Sassou au Congo.

Au cours d'une Conférence de presse, Maître Amédée Nganga a mis en cause certains magistrats. Cela restera inédit dans l'histoire du Congo, mais déjà les avocats d'André Okombi salissa prédisent aussi que Sassou sera jugé.
Sous les ordres du grand guide du Conseil National de Sécurité le Président à vie et Empereur de l'Oyocratie, la police politique est à la manœuvre.
Poursuivant sa mission macabre depuis que son rôle d'officier de police judiciaire (OPJ) a été exhumé par la loi de 1983 enterrée à la Conférence Nationale Souveraine, Sassou et ses autres esprits impurs reviennent en force pour saccager le pays, diviser les congolais, imposer la terreur, semer l'extrême pauvreté et distribuer la mort.
La sécurité d'Etat, de triste mémoire, dissoute et le décret abrogé, est revenue sous la forme de la DGST constituant l'industrie du crime de SASSOU. La DGST étant une direction générale dépendant du ministère de l'intérieur, ses agents ne peuvent pas être considérés comme des OPJ.
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Fantasmagorie des chefs d'accusation

Ceux qui n'acceptent pas la pensée unique, le vol, le pillage, la corruption et la confiscation du pouvoir sont accusés d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, de détention illégale d'armes et munitions de guerre, complicité d'assassinat, complicité de destruction de biens mobiliers publics et privés. C'est le cas de Me Massengo-Tiassé et Me Amédée Nganga qui n'ont rien fait, cependant sont poursuivis pour avoir l'un refusé d'accompagner Sassou dans son holdup électoral et l'autre pour avoir diligenté une plainte contre Sassou Nguesso et certaines personnalités même de la magistrature.

Me Massengo-Tiassé a échappé miraculeusement à trois tentatives d'enlèvement et d'assassinat. D'ailleurs pendant l'opération de Mayanga dans la nuit du 28 mars 2016 les assaillants avaient sorti de leurs véhicules deux caisses d'armes et munitions qu'ils allaient attribuer au Vice-Président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme, soutien du général Mokoko pendant les élections. Aujourd'hui pour soutenir les poursuites contre l'avocat, la police politique qui a étéélevée au rang de police judiciaire aurait fait depuis fin 2018 une découverte d'armes et munitions dans le terrain de Mayanga afin de le condamner par contumace.

Quant à Me Amédée Nganga celui-ci a quitté précipitamment le Congo après avoir échappéà deux tentatives d'enlèvement de nuit.
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Tables d'écoutes

Le Procureur général Michel Oniangué représentant le ministère public a parlé des « intercepts » (conversations interceptées). Quid ces intrusions par les services de renseignements dans les communications téléphoniques ? Parlons-en dans les bons termes du droit international des droits de l'homme et conformément aux textes ratifiés par le Congo. Ces « intercepts» ainsi qu'il l'avoue seraient elles des écoutes administratives ou des écoutes judiciaires ?

Si ce sont des écoutes judiciaires, le procureur général qui les a ordonnées, peut-il présenter à la Cour la réquisition du parquet ayant sa cause dans la réalisation d'une infraction dont Okombi serait auteur ou complice ? Par ailleurs y a-t-il eu une commission rogatoire d'un juge d'instruction ? En effet, cette décision qui devrait être écrite comporterait-elle tous les éléments d'identification de la liaison à intercepter, l'infraction motivant le recours à l'interception ainsi que la durée de celle-ci ? Il n'y a pas eu une décision de recourir aux interceptions de communication.
Si ce sont des écoutes administratives, celles-ci ne peuvent être faites qu'en violation de la règle de droit, à la demande de Sassou Nguesso qui est en même temps Président du Conseil National de Sécurité dont la direction générale de la surveillance du territoire est l'un des services.

Ces «écoutes téléphoniques » qui se seraient déroulées jusqu'en mai 2016, violent ainsi le principe de l'immunité et les droits du député Okombi Salissa, même si l'affaire de ce dernier serait liée à la sécurité intérieure de l'Etat.

Pourquoi le parquet n'a-t-il pas informé André Okombi Salissa et ses avocats de la transcription des écoutes téléphoniques ? Cette opération d'interception et d'enregistrement de communication a-t-elle fait l'objet d'un procès-verbal ?
Pourquoi les transcriptions des écoutes téléphoniques n'avaient-elles pas été versées plus tôt au dossier ? Le Procureur général s'empresse de violer le principe de la présomption d'innocence de l'ancien Ministre Okombi Salissa.
Si ce n'est pas une énième manœuvre pour « faire clouer » Okombi, selon le vœu de Monsieur Michel Oniangué procureur général, en tout cas, ça y ressemble comme deux gouttes d'eau.

Condamner d'avance

Le Procureur général représentant le ministère public est de mauvaise foi lorsqu'il présente des preuves tardives et injustifiées. Ceci viole le fonctionnement régulier d'une Cour digne de ce nom. Il ignore le principe, que l'arrêt de renvoi purge toutes exceptions et fixe définitivement le périmètre du procès criminel. Aucune charge nouvelle n'est possible et ce au nom du principe de la sécurité juridique.
Curieusement, cette entorse à la procédure persiste au moment où nous écrivons ce jour samedi 23 février 2019 à deux jours de la reprise des débats, Okombi Salissa a été invité dans la matinée de 9h à 11 h, au parquet pour une audition qui ressemble bien à une réouverture de l'instruction. Pendant près de deux heures, l'ancien Ministre, ancien député et ancien candidat des présidentielles est resté silencieux refusant de répondre à la moindre question.

Cette confusion et ce flou juridique n'ont qu'un seul objectif : la condamnation d'André Okombi Salissa qui est décidé d'avance par Denis Sassou Nguesso et Jean Dominique Okemba.

La règle d'or dans une dictature, comme chez les voleurs et les gens malhonnêtes c'est de procéder par l'effet de surprise et la dissimulation.
Le Congo a t- il précisé le cadre règlementaire ou juridique relatif aux écoutes téléphoniques ? Non. Dans ce pays incroyable où la méritocratie n'a plus de place, il n'y a aucun équilibre entre la protection de l'ordre public et le respect des droits et libertés fondamentaux. Ces écoutes téléphoniques, si cela est avéré, ce sont des montages pour associer d'autres leaders ou personnalités dans ce qui est qualifié d'atteinte à la sécurité intérieure, ainsi donc Charles Zacharie Bowao et Guy Romain Kinfounsia et tous ceux qui sont cités dans ces « intercepts » communications téléphoniques seront « cloués » roués et troués pour laisser Sassou exécuter son cahier de charge qui lui permettra d'aller aux élections de 2021 et nous imposer son fils.

Nous espérons que les Congolais entendront les fameux enregistrements à l'audience.
La suspension du procès était donc une nécessité et une obligation édictée par l'application du principe fondamental en procédure de « légalité des armes » c'est-à-dire pour obtenir toutes les informations qui viennent à la connaissance du Président de la Cour et les jurés, avant de chercher à« CLOUER » l'innocent ancien Ministre. Cependant cette suspension du procès, pour ne pas violer les principes de droit, aurait pu être seulement une suspension de séance et donc faire suite à une reprise des débats le lendemain afin de présenter à la Cour les « prétendus nouveaux éléments » des enregistrements sonores et présenter des transcriptions des écoutes téléphoniques.

Montages post mortem

Nous savons que ces montages policiers attribués au Colonel Bakala Mayinda Thomas, aujourd'hui disparu, ne sont pas des pièces susceptibles de faire clouer l'ancien Ministre Okombi Salissa.

Craignant que l'affaire des écoutes ne soit balayée par la défense, après l'échec des pistes gabonaises, américaines, il est prévu un autre acte de la pièce de théâtre qui se joue au Palais de justice, pour tenter de «clouer » André Okombi Salissa, un autre figurant a été engagé par Jean Dominique Okemba et les faucons du régime. Il s'agit de Purhence Etoula alias Tivo sorti de leur gibecière. Qui est en effet ce personnage attendu à la barre, dès la reprise des audiences lundi, pour témoigner ? Il est chef d'un petit parti politique et candidat aux dernières élections législatives. Il est aussi Cobra comme son célèbre frère du nom de Guerman, chien méchant, que Sassou a fait éxécuter en 1999. Les deux frères, en tant que guerriers ont participé au coup de force qui a déposé Pascal Lissouba en octobre 1997. Purhence Etoula est donc décidé d'aider les Faucons du pouvoir pour neutraliser André Okombi Salissa et enfin trouver une bonne place dans l'establishment ou le petit cercle mafieux des boukouteurs.

Des avocats d'Etat

Aujourd'hui le système judiciaire au Congo est dans une bizarrerie, à tel point qu'on ne comprend pas cette nuance qui fait qu'à côté du Procureur général qui représente les intérêts de l'Etat et donc la loi, la Cour admet des avocats pour défendre les mêmes intérêts de l'Etat. En réalité ces avocats auraient pu s'occuper des choses matérielles ou financières de l'Etat. Nous pouvons affirmer que ces avocats représentent plutôt les intérêts particuliers de l'empereur d'Oyo, le dictateur offensé qui veut faire condamner par haine et vengeance son « fils qui a désobéi ». On ne comprend pas cette nuance et bizarrerie. C'est comme si le parquet ne représente pas la loi. Qui va verser les honoraires de Me Devillers, Me Oko et autres ? Est-ce le Président de la république ou le Trésor public ? En plus s'il y a condamnation l'amende est-elle versée à Sassou Nguesso où au Trésor public ?

S'il y a offense directe au Chef de l'Etat, ce dernier ne peut pas mettre ses avocats pour le défendre dans un procès ou le premier magistrat de la République est concerné. On ne comprend pas pourquoi Me Devillers, Me Oko et autres se sont constitués pour l'Etat. On est surpris de voir cette ambivalence dans le procès du général Mokoko.

Avocats ambigus

Le rôle de ces avocats d'état depuis toutes les mascarades de procès politiques est difficile à comprendre. Ces avocats seraient-ils des supplétifs du Procureur général représentant le ministère public, parce que ce dernier serait incompétent ou bien incapable de défendre les intérêts particuliers de Sassou Nguesso ? Au lieu de ridiculiser un pays qui a des cadres valables et réputés dans le monde, le procureur général aurait mieux fait de consulter ces avocats dits d'état à titre privé dans son cabinet et non les amener à l'audience. Même pendant la période des célèbres procès de Moscou, cette bizarrerie était inexistante.

Me Devillers un des comédiens de la pièce de théâtre judiciaire, après avoir fait semblant de s'étonner des nouvelles pièces introduites au dossier séance tenante par le ministère public, nous a sorti l'article 61 du Code de procédure pénale et la loi de 1983 qui font des agents de la DGST des officiers de police judiciaire (OPJ). C'est un mauvais comédien qui ignore que cette loi était abolie à la Conférence Nationale et, depuis la DGST est devenue un service qui relève directement du Ministère de l'Intérieur.

Officiers de police judiciaire

Nous récusons le terme d'officier de police judiciaire (OPJ) aux agents de la sécurité d'état, qui est normalement une qualification judiciaire.
Les dispositions de la police politique abolie à la conférence nationale souveraine, aujourd'hui exhumée, par le prétendu avocat de l'état tyrannique, ne permettent pas de donner un cadre légal aux écoutes téléphoniques de la DGST.

La DGST

Les activités répressives et arbitraires de la DGST violent le droit international des droits de l'homme. Ce service qui relève du Ministère de l'Intérieur est une machine à fabriquer les preuves pour écarter les opposants.

Me Devillers comment voulez-vous prendre des Congolais pour des imbéciles ? Vous vous êtes constitués comme partie civile contre l'ancien Ministre Okombi Salissa. Hier c'était contre le général Mokoko. Vous poursuivez votre show commencé en France pour l'accusation contre le général Mokoko.
Le représentant du ministère public est aux ordres de Sassou Président du Conseil National de Sécurité dont dépend la DGST. On ne peut donc pas s'étonner des manoeuvres de ce dernier en nous produisant une transcription des «écoutes téléphoniques ».

La référence

Il y a plus de trente ans le Congo était le pays de référence aujourd'hui le Congo est devenu Congo Zoba, le Congo des médiocres. Sassou ridiculise tout le monde, il n'a aucun respect pour les têtes pleines et bien faites. Ces magistrats qui ne sont pas courageux pour rendre la justice au nom de la loi et de l'éthique constituent la honte du Congo. Que diront demain leurs progénitures ? Sassou vous tire vers le bas. Ce sont ces faucons incultes qui vous manipulent à leur guise. Entrevoir la verité, n'est ce pas songer à l'infini qui nous dépasse ? nier cet infini, n'est ce pas se dire : " je sais " ?
Et enfin on a l'impression que les lois au Congo sont devenues des textes de l'escroquerie. Les preuves sont manipulées, des témoignages partiaux sont pris comme faits avérés, les policiers sont crus sur place, des aveux sont extorqués par la force et pris au sérieux par les juges eux-mêmes influencés par les accusateurs.
Voilà aujourd'hui le Congo du non-respect et de la non application des droits de l'homme. Si la fin justifie les moyens, ce n'est plus vrai, car n'importe qu'elle fin ne justifie jamais n'importe quel moyen. Les moyens utilisés déterminent la fin qui nous attend. Même pour nous défendre du mal, user de moyens vils nous rend vil à notre tour, sans retour en arrière possible.

La police politique a retrouvé ses lettres de noblesse de l'époque du monopartisme. Ainsi donc les gens sont arrêtés et libérés sans être présentés devant un juge, les gens sont accusés pour des faits montés et imaginés dans les laboratoires de la DGST. On appelle cela le régime de la terreur ou de l'intimidation, comme celui qui a laissé de tristes souvenirs de l'époque stalinienne en URSS.

Le Congo n'est plus un Etat. Aujourd'hui au Congo de nombreux détenus meurent en prison. C'est le cas du Colonel Marcel Ntsourou tué en prison par Sassou le 11 février 2017 après avoir menacé salir les mains de tous les participants depuis le Conseil National de Sécurité jusqu'à la justice. Des témoins à nettoyer plus tard, ou des cadavres à mettre sous les tiroirs pour d'autres.

Plusieurs détenus sont empoisonnés dans les cellules ou pendant leur détention ont trouvé la mort c'est le cas de Me Hervé Ambroise Malonga. Et on craint aujourd'hui pour la vie du général Jean Marie Michel Mokoko dont la mort en prison serait déjà programmée.

Me Maurice Massengo-Tiassé et Me Bernard Amédée Nganga


Frictions entre Guy Brice Parfait Kolélas et Euloge Landry Kolélas

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C'est le talent diabolique qu'on lui reconnaît (c'est aussi son talon d'Achille) : diviser pour mieux règner. Le natif d'Edou-Penda en use et en abuse. Denis Sassou Nguesso est passé maître dans l'art de créer la zizanie aussi bien au sein des familles biologiques que des formations politiques.

Dans la fratrie des Kolelas écartelée, tirant sur les ficelles, l'ombre du fils de Mama Mouébara n'est pas loin. Le torchon brûle dans la maison Kolelas. Plus qu'une friction, c'est une bataille rangée qui oppose les deux enfants Kolelas.

Echec et mat

Euloge Landry Kolelas ne s'est pas toujours remis de son échec électoral. Non content d'avoir mordu la poussière dans les urnes en 2016 à l'occasion des élections législatives, Euloge Landry Kolelas qui a fait du parti de Bernard Bakana Kolelas à la fois un champs de ruines et un fonds de commerce, souhaite le faire payer à son frère de lait et utérin Guy Brice Parfait Kolelas sur lequel il fait porter la responsabilité de ses déboires politiques. Euloge Landry Kolelas qui est passé avec armes et bagages dans le camp de Denis Sassou Nguesso n'a pas fini de ruminer sa colère. Les militants du MCDDI, canal historique, sont restés fidèles à Guy Brice Parfait Kolelas et ont rejoint l'UDH Youki .

Le MCDDI d'Euloge Landry Kolelas est devenu une coquille vide. Euloge Landry Kolelas est doté d'une capacité : celle de transformer l'or en plomb. Les leaders du MCDDI sont sans voix. Ils ont perdu gorge. Sassou Nguesso et le PCT leur ont-ils cloués le bec avec des espèces sonnantes et trébuchantes ? Le parti du Nkoumbi de Total est sorti du round électoral de 2016 laminé et pétrifié mais peut-être les poches pleines, compensation matrimoniale pour un mariage de la carpe et du lapin. Battu à plate couture aux législatives, Euloge Landry Kolelas a été gratifié du titre de commissaire du gouvernement chargé de la réinsertion des milices. Maigre compensation

« Lisanga ya ba ndoki »

Avec la complicité de Denis Sassou Nguesso et Isidore Mvouba, Euloge Landry Kolelas a obtenu du bureau de l'Assemblée nationale la suspension de Guy Brice Parfait Kolelas, le patron de l'UDH Youki. Et, ceci jusqu'à nouvel ordre c'est-à-dire l'organisation des législatives dans les localités de la région du Pool touchées par la guerre qui a opposé les militaires de Sassou Nguesso aux hommes de Fréderic Bintsamou alias Pasteur Ntoumi. La sortie d'Euloge Landry Kolelas a depuis été commentée jusqu'à plus soif. Euloge Landry Kolelas a beau se débattre comme un diable dans un bénitier, rien n'y fait. La réputation de traître lui colle à la peau comme la tunique de Nessus. La Cour constitutionnelle avait décidé de prolonger le mandat des députés jusqu'à l'organisation des élections partielles, conformément à l'article 109 de la Constitution du 25 octobre 2015. Cet article stipule que : « Les mandats de député et de sénateur peuvent être prolongés par la Cour constitutionnelle saisie par le Président de la République, en cas de circonstances exceptionnellement graves empêchant le déroulement normal des élections».

Aimé Emmanuel Yoka, Isidore Mvouba, Bernard Tchibambéléla et Théodorine Kolelas concernés par la crise du Pool passent entre les mailles du filet de la mesure et conservent leurs écharpes parlementaires et les avantages y afférents. Deux poids, deux mesures. De quel poids pèserait Théodorine Kolelas du MCDDI d'Euloge Landry Kolelas face à un candidat Youki de Guy Brice Parfait Kolelas à Goma Tsé tsé ?

Manipulation

«La guerre du Pool est finie, les habitants déplacés sont rentrés et ont regagné leurs villages et vaquent depuis à leurs activités champêtres» ne cesse de marteler Les dépêches de Brazzaville et Télé Congo. Pourquoi, alors, le gouvernement du Congo-Brazzaville n'organise-t- il pas les élections législatives dans les circonscriptions concernées par la crise du Pool ?

Contrairement à la propagande pécétiste et à laquelle le commissaire Euloge Landry Kolelas a prêté le flanc, en installant des plateformes du « dialogue intercommunautaire », la guerre du Pool n'a pas opposé les miliciens du Pasteur Ntoumi aux habitants de la région du Pool. Guy Brice Parfait Kolelas est monté d'un cran. Le patron du Youki Guy Brice Parfait Kolelas a battu en brèche cette version des faits contredisant ainsi son frère Euloge Landry. C'est du révisionnisme. Il faut tordre le cou à cette contre-vérité selon laquelle la guerre du Pool serait le fait des affrontements intercommunautaires. Il faut couper la tête de ce canard de la désinformation qui court. A ce sujet, le silence de Fréderic Bintsamou alias Pasteur Ntoumi, l'un des acteurs de la guerre du Pool, est assourdissant. Le Pasteur Ntoumi est rigoureusement muet et immobile, tel une figure du musée Grévin. Quant à l'opposition politique du Congo-Brazzaville, elle est morcelée, cacophonique, désabusée et ne croit guère qu'il soit possible de renverser une dictature aussi coriace que celle de Denis Sassou Nguesso qui s'appuie sur un minutieux système de clientèle tenue par la corruption et qui joue encore avec habileté du réflexe tribalo-ethno-régionaliste.

Les habitants du Pool se seraient-ils battus entre eux à coup de Kalachnikovs et d'engins blindés ? Auraient-ils pilotés les hélicoptères de combat pour bombarder les populations du Pool ? Qu'est-ce qui a justifié alors la mise en place par le gouvernement de Sassou de la commission ad hoc mixte et paritaire (Camp) de l'accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités du 23 décembre 2017, au sein de laquelle siègent à la fois Gustave Ntondo, Philippe Ané d'un côté et Séraphin Ondélé directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou de l'autre ? Alors que dans la région martyr du Pool les blessures sont encore béantes et les ruines toujours fumantes, voilà Denis Sassou Nguesso, qui avait d'abord nié la crise dans le Pool, qui bassine aujourd'hui les oreilles des populations du Pool et du Congo-Brazzaville avec le dialogue intercommunautaire inspiré par les professionnels de la désinformation.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Denis Sassou Nguesso qui a déjà utilisé le poignard dans l'assassinat du commandant Marien Ngouabi le 18 mars 1977 par l'intermédiaire du capitaine Pierre Anga, en lui sectionnant la carotide, tiendra-t-il la main de Kolelas pour faire tomber la tête de Kolelas ? Et, in fine, entonner la chanson : «Landry Kolelas a bomi Parfait Kolelas ». Traduction : "mokongo a bomi mokongo." C'est-à-dire "C'est entre eux".

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Félix Tshisekedi victime du syndrome Sassou/Lissouba

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On pourrait regarder la situation en RDC sous l'aune de la Russie de Vladimir Poutine, acteur qui revint au pouvoir après avoir fait semblant de le quitter. Mais on regardera la problématique de la transition en RDC sous le modèle politique de sa petite voisine, le Congo de Sassou, où une mauvaise alliance déboucha sur une terrible guerre civile en 1997. C'était dur.

Artiste aux côtés de Jeannot Bombenga (Vox Africa) à Léopoldville et dans Cercul Jazz à Brazzaville, Franklin Boukaka qui a évolué entre les deux rives du majestueux fleuve Congo qui arrose Brazzaville et Kinshasa n'avait pas si bien été inspiré en intitulant sa chanson «Pont sur le Congo». En effet, les capitales les plus proches du monde fonctionnent comme des vases communicants. Il n'est d'événement sociologique qui apparaît dans une capitale sans qu'il n'y ait une réplique dans l'autre. Il en est de même des dynamiques politiques. Brazzaville et Kinshasa vivent par mimétisme comme en témoigne, entre autres, la mobutisation du pouvoir par Sassou-Nguesso.

La difficile formation d'un gouvernement

Un mois après sa prestation de serment le 24 janvier 2019, Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo, le nouveau Président de la République Démocratique du Congo (RDC) , qui a fait de la lutte anti-corruption l'une de ses priorités, et qui a marqué le coup en reversant au Trésor Public 163 300 dollars, selon un document de la Banque Centrale de la République Démocratique du Congo, peine à former le gouvernement. Les causes de ce blocage résident-elles dans l'alliance scellée par Félix Antoine Tshisékédi Tsilombo avec le Président sortant Joseph Kabila ? Un mariage de la carpe et du lapin qui rappelle l'accord signé en 1992 au Congo-Brazzaville entre Pascal Lissouba et Denis Sassou Nguesso.

Pascal Lissouba et Denis Sassou Nguesso ayant échouéà constituer le gouvernement, l'alliance avait volé en éclats et avait rapproché Denis Sassou Nguesso de Bernard Kolelas. Ce fut le début de la descente aux enfers de Pascal Lissouba qui aboutira au coup d'Etat du 5 juin 1997. A Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshikédi Tshilombo subira-t-il le même sort ? Il rechigne à prendre ses marques et à marquer son territoire. Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo satisfaira-t-il les exigences surréalistes de Joseph Kabila ?

Milices

Joseph Kabila, agent politique à l'ego surdimensionné ayant placé la barre très haut, laissera-t-il les coudées franches à son successeur ? Joseph Kabila semera-t-il des cailloux sur le chemin de Félix Antoine Tsisékédi Tshilombo ? Denis Sassou Nguesso n'avait pas fait de quartier quand il fut question de croiser le fer avec Pascal Lissouba. Les milices cobras de Denis Sassou Nguesso, ninjas de Bernard Kolelas et zoulous de Pascal Lissouba ont vu le jour et se sont affrontées en pleine ville. Sur le plan financier, le mastodonte pétrolier Elf, allier de Sassou Nguesso, a asphyxié Pascal Lissouba. Paris avait multiplié les croc-en jambes à l'endroit du Président élu.

Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo qui a pactisé avec le diable s'alliera-t-il avec Martin Fayulu en vue de contrecarrer les visées hégémoniques de Joseph Kabila ? Equipée d'une tradition de la rébellion, ce sera un jeu d'enfant pour la RDC de voir ses familles politiques de se doter de bras armés. Or, dit l'adage, pour dîner avec le diable, il faut se munir d'une longue cuillère, au risque de se brûler les ailes. Les géants industriels des minerais, prompts de diviser pour régner, voleront-ils au secours de Joseph Kabila pour mettre à genoux le récalcitrant Félix Antoine Tshisékédi Tsilombo susceptible de mettre en cause les contrats géostratégiques comme Lissouba avec ELF dès son arrivée au Pouvoir en 1992 ?

Outre-fleuve

La République Démocratique du Congo (RDC) a connu sa première passation pacifique de pouvoir depuis son indépendance, le 30 juin 1960 avec la proclamation de Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo comme vainqueur de la présidentielle. Succédant à Joseph Kabila qui avait repoussé la date du scrutin à plusieurs reprises, le fils du leader historique Etienne Tshisékédi wa Mulumba devenu Président traîne les pieds. Pourquoi, un mois après, ne parvient-il pas à nommer un Premier Ministre chargé de former un nouveau gouvernement ? Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo est-il victime du syndrome de Brazzaville ?

En visite en Namibie, Félix Tshisékédi Tshilombo a reconnu l'existence d'un deal avec Joseph Kabila pour une transition pacifique du pouvoir. Aurait-il les poings et pieds liés par ce deal qui réduirait sa liberté de manœuvre comme jadis Pascal Lissouba ? Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo serait-il otage du système Kabila ? Joseph Kabila a toujours le contrôle de l'armée, de la police, des Affaires étrangères, de la Justice et des finances. Tshisekedi servirait-il juste d'inaugurer les chrysanthèmes ? Pire : faut-il craindre pour la vie de Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo ? Sera-t-il le «Marien Ngouabi de la RDC» sacrifié pour conserver le pouvoir menacé de passer au camp adverse mais surtout écrasé comme une souris par l'inénarrable ELF ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

« Je suis du système…», « Sassou Nguesso est mon mentor…» et « Je ne peux pas prendre les armes pour tuer Denis Sassou Nguesso » : trois phrases d'André Okombi Salissa qui suscitent des réactions controversées !

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La stratégie de défense de André Okombi Salissa (AOS) semble trop...défensive à l'endroit de son ancien mentor, Sassou. Ce qui laisse l'opinion dubitative quant au rapport de l'accusé avec le système qui le broie. Syndrome de Stockholm ou agenda caché ?

Membre du Parti Congolais du Travail (Pct), président fondateur de l'association politique Cadd-Mj (liée au Pct), chef du Front 400 (une milice proche de Sassou Nguesso qui a combattu les troupes fidèles au président Pascal Lissouba pendant la guerre du 5 juin 1997) ; mais aussi ancien membre du gouvernement, André Okombi Salissa a été successivement nomméà la tête de plusieurs départements gouvernementaux. Il est l'un des candidats à l'élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, et membre de la Fédération de l'Opposition congolaise, Frocad-Idc-J3M.

Un statut qui, aujourd'hui, suscite des réactions controversées, après les déclarations du leader du Cadd-Mj devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Brazzaville.

Rappelons que depuis le 17 janvier 2019, André Okombi Salissa est devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Brazzaville où il répond au crime d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, et la détention illégale d'armes et de munitions de guerre. Deux chefs d'accusation pour lesquels il avait été arrêté et gardéà la Dgst, depuis le début de l'année 2017.

Pourtant, les analyses faites par beaucoup d'observateurs nationaux et internationaux, notamment le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, et les spécialistes du droit positif, en l'occurrence Me Maurice Massengo-Tiassé et Me Bernard Amédée Nganga font état de la mort du droit, au Congo Brazzaville, notamment lorsque ces théoriciens apprécient ces chefs d'accusation qu'ils qualifient d'ailleurs de fantasmagoriques et lorsqu'ils ressortent les erreurs d'appréciations et d'interprétations du droit faites par le Procureur général, Michel Oniangué, représentant le ministère public, et celles des avocats de l'Etat congolais.

C'est dans un article publié sur ce même site et qui porte le titre de «Le désobéissant Okombi Salissa victime d'un procès stalinien sous les ordres de son mentor Sassou décidéà le faire passer de vie à trépas par Me Massengo-Tiassé et Me Amédée Nganga » qu'ils dénoncent les dérapages de la Justice congolaise.

Mais, il y a aussi les incessantes suspensions des audiences ou la sortie des nouvelles preuves et des nouveaux témoins dans cette affaire criminelle qui donnent l'impression que la chambre criminelle de la Cour d'appel de Brazzaville va d'un procès à un autre sans pourtant prononcer le verdict sur le premier qui porte sur l'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Et, aux Congolais de déduire que ce procès est purement et simplement politique. Une chose qu'André Okombi Salissa confirme, lui-même, lorsqu'il déclare devant la barre : «Je suis ici tout simplement parce que je me suis présentéà l'élection présidentielle anticipée de mars 2016. »

André Okombi Salissa, une taupe dissimulée à l'intérieur de l'Opposition congolaise ?

Pourtant, d'autres Congolais trouvent dans les trois déclarations d'André Okombi Salissa des phrases qui leur permettent d'engager un autre débat dans lequel ils accusent le leader du Cadd-Mj d'être une taupe dissimulée à l'intérieur de l'Opposition congolaise. Ce sont les trois phrases ci-après «Je suis du système et je sais comment on dépose les armes aux domiciles des gens pour les leur faire porter et les condamner ensuite.», «Sassou Nguesso est mon mentor » et «Je ne peux pas prendre les armes pour tuer Sassou Nguesso » qui font couler la salive, et poussent une certaine opinion à prendre Okombi Salissa pour une taupe.

«Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu»

Tenez ! Le 13 septembre 1997, alors qu'il est encore allié de Denis Sassou Nguesso dans le cadre de l'Alliance Urd-Pct et Apparentés, Bernard Kolelas devient le président de l'Erddun qui soutient Pascal Lissouba. Sans au préalable avoir mis fin à l'Alliance Urd-Pct. Et, sur proposition de cette nouvelle alliance, le président Pascal Lissouba nomme Bernard Kolelas au poste de Premier ministre. Une nomination que Isidore Mvouba, représentant de Denis Sassou Nguesso dans les négociations de Libreville qui étaient ouvertes pour mettre fin à la guerre, prend pour une entrée en guerre de Bernard Kolelas contre Sassou Nguesso. La suite ?

Généralisation et intensification de la guerre du 5 juin 1997 dans tout le pays. En octobre 2005, Bernard Kolelas, amnistié par le régime de Sassou-Nguesso, et qui rentre à Brazzaville pour les obsèques de son épouse, décédée en France le 29 septembre, dépoussière d'un tour de main l'alliance de son parti, le Mcddi, avec celui de Denis Sassou Nguesso, le Pct. Juste pour se refaire une santé politique et négocier l'avenir politique de ses enfants. Alors que les deux leaders venaient de se faire une guerre meurtrière qui a dévasté le pays et fait 400.000 morts.

Aujourd'hui, au nom de cette même alliance à laquelle il ajoute la parenté par adoption qui le lie à Denis Sassou Nguesso, Guy Brice Parfait Kolelas, le leader du Yuki, emboite le pas à son père. Il met son pied gauche à l'opposition et son pied droit à la mouvance présidentielle. Une position qui lui permet de vite « gabarrer »à l'un ou l'autre bateau en cas de naufrage, mais qui, pourtant, rend perplexes ses militants.

Il y a quelques mois, la présidente de la Fédération de l'Opposition congolaise, Claudine Munari, a retiré le statut du représentant de l'Idc en France à l'ancien ministre de la Justice, Joseph Ouabari Mariotti, qui, lui aussi, avait un pied à l'Opposition formée par le Frocad-Idc et J3M, et un autre pied à l'Upads, son parti, qui est le parti leader de « l'opposition présidentielle» nommée par le gouvernement.

Mais, il y a aussi le cas des leaders du Collectif des partis de l'Opposition qui reconnaissent Denis Sassou Nguesso comme « Président de fait » qui ont leurs pieds gauches à l'Opposition, et leurs pieds droits à la mouvance présidentielle. Une position que même les politologues sortis des grandes écoles ne comprennent pas facilement. Car, ils ont du mal à trouver la politique qui peut guider leur action. C'est, dire que le débat sur les déclarations d'André Okombi Salissa vaut la peine d'être menée. Car, il permet de mettre fin à un certain double-jeu, une tromperie ou jeu de cache cache qui ne font pas avancer l'Opposition dans sa lutte contre la dictature de Brazzaville.

Raccommoder une pièce d'étoffe neuve avec un vieux vêtement

Cependant, les Congolais qui prennent au sérieux les trois phrases d'André Okombi Salissa, les raccommodent aussi avec une vieille histoire qui s'était passée lors du dernier grand meeting de l'opposition à Brazzaville. A quelques jours du référendum. C'est le magazine Paris Match Afrique qui la rapporte dans ses pages. L'auteur de cet article, Guy Milex Mbondzi, révèle qu'André Okombi Salissa était de mèche avec le pouvoir pour éviter une insurrection populaire. Il avait rencontré le député Dieudonné Kourissa (beau-fils du président Sassou Nguesso) à qui il avait promis de faire rentrer les populations chez elles, après le meeting, pour éviter une marche vers le palais. Or les militants de l'opposition, surchauffés, n'attendaient que le mot d'ordre de leurs leaders pour aller déloger, quel que soit le prix à payer, Denis Sassou Nguesso du Palais des Plateaux. Et, cet article n'avait jamais été démenti par les Services Communication du Cadd-Mj.

Temps présent

Mais, les trois phrases d'Okombi Salissa sont agaçantes parce que le ton et le temps qui expriment sa pensée sont tous conjugués au présent. «Je suis du système et je sais comment on dépose les armes aux domiciles des gens pour les leur faire porter et les condamner ensuite», «Sassou Nguesso est mon mentor», «Je ne peux pas prendre les armes pour tuer Sassou Nguesso ». Même les circonstances de temps et de lieu ne rendent pas facile leur compréhension.

L'utilisation du présent de l'indicatif complique donc les choses. Car, le présent est utilisé pour exprimer beaucoup d'action et d'état. Par exemple, il permet de raconter un fait qui se déroule au moment où on le rapporte. Que fais-tu en ce net moment ? Réponse : Je lis en journal. Il parle d'une action qui dure dans le temps. Je dors depuis 20H00. Et, il est 22H00. Il fait allusion à un état qui est permanent. Ce garçon est intelligent ou cette fille est belle. Il décrit une habitude. Je prends le métro de 6H00. Il permet de dire des vérités générales. Les eaux d'une rivière coulent de l'amont à l'aval. Bref, le présent assume.

L'histoire d'une nation que l'on écrit au brouillon

Pour terminer cet article, nous publions un extrait de notre nouvelle « Ba fwabissalu» qui va paraitre bientôt aux Editions Edilivre, dans le recueil « La France ni marâtre ni mère-patrie». Il peint le comportement des leaders de l'Opposition pendant le débat sur le changement ou non de la constitution, le referendum d'octobre 2015, l'élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, et la crise postélectorale. «Du côté des leaders politiques de l'opposition, on ne semble pas être prêt. On a l'impression que la détermination n'y est pas. On a l'impression qu'aucune stratégie n'est élaborée pour empêcher Denis Sassou Nguesso d'organiser un référendum constitutionnel et une élection présidentielle anticipée. On a l'impression que l'on n'arrive pas à lire les signes des temps. Au contraire, le peuple assiste à une course au leadership et au vedettariat des leaders de l'opposition. Chacun veut gagner seul et être le héro de la révolution. On a l'impression qu'ils prennent cette lutte pour une séance d'essai ou d'entrainement. Chacun veut tout simplement tester sa popularité, afin de faire du chantage ou négocier des postes auprès de Sassou Nguesso. On a l'impression que chacun veut écrire au brouillon la vie politique de toute la nation et de tout le peuple congolais, alors que le sang coule déjà dans le pays.»

Plus loin :

«Malgré la présence en son sein d'un officier général, ancien chef d'état major et conseiller du président de la République sur les questions de sécurité, Jean Marie Michel Mokoko, et d'anciens ministres de l'enseignement supérieur, André Okombi Salissa, qui a dirigé un groupe célèbre, très puissant et important en nombre des cobras (milice de Denis Sassou Nguesso pendant la guerre de 1997), de la défense, Charles Zacharie Bowao, de la Fonction publique, Guy Brice Parfait Kolelas, et du commerce, Claudine Munari. Ce qui sous‐entend qu'ils connaissent bien leur adversaire, ses stratégies et tout son système. Pourtant, le combat de l'Opposition va se solder par un échec, un insuccès vexant et une défaite honteuse auxquels le peuple congolais ne se reconnait pas. »

Prémonitoire ?

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Le statut politique du général Mokoko discuté au cours d'un atelier organiséà Paris par l'association ACB-J3M-France

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L'ACB-J3M-France (Association Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko-France) a organisé un atelier samedi 2 mars 2019, salle Maurice Ravel, porte de Vincennes à Paris.

L'évènement s'est logiquement inscrit dans la lignée de la réunion du 29 avril 2018, rue de Dunkerque, où furent discutées les conditions d'incarcération du général Mokoko après les élections ô combien manipulées de 2016. Bien entendu, depuis Dunkerque, beaucoup d'eau a coulé sous le viaduc : le FMI a mis son étau sur Sassou, la RDC a réalisé une transition pacifique, le Gabon est en crise politique, la RCA est sous la coupe de la Russie.

Trois orateurs ont pris la parole Porte de Vincennes. Isidore Aya Tonga, Jean-Didier Ekori, et le secrétaire général del'ACB-J3M-France, le Dr Ifoundza Paul-Thierry. Modérateur Bedel Baouna.

Le sujet : réfléchir à la convention internationale des partisans de Jean-Marie Michel Mokoko. Deux thèmes ont été discutés : la condamnation arbitraire de de Jean-Marie Michel Mokoko. Ce thème a donné lieu, selon le mot du modérateur, à une «question existentielle», en l'occurrence, quel avenir politique pour Jean-Marie Michel Mokoko.
Deuxième thème : quelles institutions républicaines pour une concorde nationale au Congo-Brazzaville ?

Rejet

Hasard du calendrier ou non, l'atelier de Maurice Ravel, samedi 2 mars 2019, a coïncidé avec le dénis de justice à travers lequel vient de s'illustrer le système judiciaire made in Sassou en rejetant le pourvoi en cassation fait par les avocats de Mokoko. La décision de rejet a été qualifiée d'unique par les partisans de Jean-Marie Michel Mokoko.

Les avocats du général Jean-Marie Michel Mokoko avaient en effet fait appel de la décision de garder leur client en prison pour vingt ans. Mais la justice du Congo (entendez Sassou) a simplement rejeté le pourvoi. Or il y a urgence et péril en la demeure.
«Le général vit dans des conditions carcérales pénibles. Point de visites familiales, médicales. Une injustice unique en son genre» a rappelé le Dr Thierry Ifoundza dans son exposé.

Une fois les travaux ouverts par le Dr Paul Thierry Ifoundza, le modérateur Bedel Baouna s'est, d'entrée, engouffré dans la brèche sémantique induite par le rejet. «En quoi cette décision était-elle unique ?» s'est-il interrogé, estimant sans doute que dans le cas du Congo où le régime a sonné le glas de la justice, il n'y avait rien d'étonnant à cela.

Inique

A bien regarder, la qualification d'unique n'est pas loin de celle d' «inique». Elle fait penser au Juge des Ecritures dont la cruauté a inspiré une parabole à Jésus. La Bible dit cependant que même inique, le juge exauça la requête de la femme venue solliciter sa clémence. Que ceux qui ont des oreilles entendent. Mais Sassou entend-il les choses de cette oreille ? Permettez qu'on en doute.

La décision est en effet Unique. Voici pourquoi. La « seule volonté d'un homme», Denis Sassou-Nguesso, a plongé le Congo dans la misère économique et politique. Jean-Marie Michel Mokoko a en commun avec le général de Gaulle la particularité de revendiquer la légitimité. Mokoko envers le Peuple, De Gaulle envers le gouvernement de Vichy.
A la question des chances de ce pourvoi de tout de même aboutir, le Dr. Thierry Paul Ifoundza, a indiqué que les organisations internationales (ONU, UA) étaient saisies de la démarche juridique et que, par ailleurs des personnes, en coulisse, jouaient des pieds et des mains pour que le sort du général Mokoko ait une issue favorable. Donc, pour des raisons d'efficacité il n'était pas nécessaire de dévoiler ici dans cet atelier les stratégies de ces hommes de l'ombre.

«Après sa condamnation, les avocats se sont pourvus en cassation. Il y a des anomalies dans le dossier, il faut les réparer. Ne parlons pas du mutisme du gouvernement congolais ; sans compter les violation des lois et des chartes signés par le Congo. Des juges seront désignés pour trancher sur ce problème pour lequel des plaintes ont été déposées auprès des organisations internationales, les nations Unies, l'Union africaine. Ces plaintes sont en voie d'être examinées.» a dit le médecin Lillois.

Poursuivant son exposé, le Dr Ifoundza a lié les solutions aux problèmes moraux traversé par le Congo à des personnes intègres, ayant su garder leur morale intacte, en l'occurrence le général Mokoko.

Cela suppose qu'il faut «espoir garder». Mais alors, «quel avenir pour 3JM ? »

Peut-on postuler que le général Jean-Marie Michel Mokoko représente «l'alternative » ? «Oui bien sûr ! » selon le Dr Thierry Paul Ifoundza. D'autant plus que le général est incontestablement arrivé premier aux élections présidentielles de 2016. Mokoko le de Gaulle congolais ? Mieux : il incarne «les valeurs républicaines». Il est irréprochable sur le chapitre du crime politique et du crime économique. Si Sassou a une dent contre lui, c'est parce que J3M a osé le défier sur le plan politique.

Donc le crime atteinte à la sûreté de l'état pour lequel aujourd'hui Jean-Marie Michel Mokoko, Okombi Salissa, hier Paulin Makaya, Anatole Limbongo Ngoka ont fait l'objet d'arrestation serait, en fait, un crime de lèse-majesté. Quand on voit la fameuse pièce à conviction (les cassettes du coup d'état), comment ne pas pouffer de rire si seulement la vie d'un homme n'était pas en jeu.

Malade en prison, privé de la lumière du jour, privé de la visite de ses médecins et de celle de sa famille, qui plus est, à un moment où Sassou ne veut pas entendre de pourvoi en cassation, on ne vendrait pas cher la peau du général. Si les chances de sa survie physiques vont diminuant, ce ne serait pas faire preuve de pessimisme de dire que politiquement Jean-Marie Michel Mokoko est déjà un homme mort.

Anatole Limbongo-Ngoka

En tout cas, il semble évident, que dans l'inconscient de l'un de ses fidèles lieutenants, Anatole Libongo-Ngoka, le général Mokoko est une page qu'il faut tourner. Ce compagnon de route, ancien prisonnier de Sassou, libéré dans des conditions ambiguës, battant actuellement campagne dans les régions du Congo grâce à des frais dont l'origine suscite des interrogations, ce compagnon a lâché une petite phrase qui invite quasiment les militants de faire le deuil le Moïse congolais (entendez J3M)

«Anatole Limbongo Ngoka, parle de reprendre le Congo dans Les Dépêches de Brazzaville. Que signifie ce projet ?» a rappelé Bedel Baouna.
De quoi parle-t-on sinon de reprendre le flambeau des mains de Mokoko.

Evidemment le lapsus (le non-dit) de Libongo n'a pas échappé au commun des mortels. Le modérateur ne s'est pas empêché alors de conforter la thèse de la fin politique de Mokoko après analyse linguistique de la pensée de Ngoka Limbongo, ancien soutien de Jean-Marie Mokoko. A ce jour, la cote de sympathie de Anatole Limbongo a vertigineusement dégringolé dans l'opinion des militants de Mokoko.

Il a fallu le recadrage de l'orateur Jean-Didier Ekori, pour que certains propos au sujet d'Anatole Libongo Ngoka n'intègrent pas des noms d'oiseau dans leur contenu. Son épouse Emilie Limbongo-Ngoka, née Makosso, secrétaire générale de l'association ACB, ancienne magistrate, n'a pas eu de mots assez durs pour qualifier l'attitude de son époux. Elle a littéralement vidé son sac dans un réquisitoire anti-conjugal.

«Les propos tenus ici par les orateurs n'engagent pas l'association» a tenu à signaler le secrétaire général de ACB-J3M-France.

Tribalisme

Isidore Aya Tonga a exposé son modèle politique sur le Congo. En compagnie de Miayoukou, Aya Tonga travaille sur un projet fédéraliste qui mettrait hors d'état de nuire l'ethnocentrisme, le mal du Congo. «La Suisse en est arrivéà faire fonctionner ce système bien qu'elle ait une faible démographie» a balayé d'un revers de main l'argument de la petite taille du Congo. La petite structure de ce modèle serait la localité, circonscription électorale d'où sortirait un représentant. Celui-ci siègerait alors au sein de l'assemblée régionale. C'est une parade efficace au tribalisme.
Jean-Didier Ekori a donné sa vision de l'évolution des institutions politiques du Congo. L'orateur s'est aligné sur les travaux en commission du colloque de Nice organisés en 2018 par l'Acodesa de Jean-Luc Malékat. Dans sa commission on comptait des juristes dont Me Amedé Nganga. L'enjeu est toujours de combattre cette maladie infantile du Congo : la discrimination ethnique. Psychosociologue, Jean-Didier Ekori observe les dynamiques de groupe. Originaire de la Cuvette Ouest, il se sent ponténégrin, ville où il a grandi. Ayant passéà peine six ans à Brazzaville, cette ville n'a eu aucun impact sur la psychologie de groupe. En somme, là où tu es né, là est ta patrie.

Dans leurs profondeurs, les Congolais ne sont pas ethnocentristes. Pour preuve, Jean-Marie Michel Mokoko, Makoua néà Mossaka, donc du Nord, a été voté aussi bien par les nordistes que par les sudistes. Le péché tribal vient des hommes politiques qui instrumentalisent les individus. Sassou, cela va sans dire, est un spécialiste en la matière.

Débats
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Dans la salle, les questions ont fusé, les points de vue aussi. Jean-Marie Michel Mokoko, à en croire certains, s'est mal défendu à son procès, en tout cas moins bien que André Okombi Salissa. Si jamais il repasse à la barre, changera-t-il de tactique ? De toute façon, dans une cour de cassation, le débat est théorique. On discute de la doctrine. Les juges se passent de l'accusé. Est-ce le cas au Congo de Sassou où le Tribunal est à la fois juge et partie ? Ne nous faisons pas d'illusions. Le sort du général Mokoko est à jamais scellé. Sauf si changement politique au Congo.

Comment obtenir le départ de Sassou ? Par voie électorale en 2021 ? Le cas de figure de 2016 n'a laissé aux démocrates que leurs yeux pour pleurer. Mais alors, faut-il avoir recours à la méthode forte ?

La synthèse de l'atelier faite par le Dr Ifoundza sur fond de larmes de compassion pour le général Mokoko en disait long sur la complexité du combat.

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On a noté dans la salle la présence de Me Eric Pantou, Itoua okongo Jérôme Ouabari Marriotti, Anicet Mapa, Loubelo...
Jérôme Itoua Okongo est à la tête de L'Association Traditions Solidaires.

Un pot a été offert au cours duquel les échanges ont continué dans une franche convivialité.

Thierry Oko

Contacts : ACB-J3M-France (Association Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko-France) Tél : 0615463142

Télégramme à Marcel Guitoukoulou, président du Congrès du peuple : quand une image sème le doute sur votre bon message !

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Derrière chaque image iconographique produite par un homme politique, l'enjeu consiste de mettre en avant une stratégie politique qui, souvent, ne dit pas son nom. Illustration.

Depuis quelques mois, le leader du Congrès du Peuple, le médecin et spécialiste anesthésiste-réanimateur, Marcel Guitoukoulou, qui vit en France, a entamé une campagne de sensibilisation et d'explication de sa politique à mener au Congo Brazzaville. Il passe régulièrement dans plusieurs médias français et publie des messages sur les réseaux sociaux.

C'est avec beaucoup d'intérêt que nous suivons ces sorties politiques. Mais, ce qui retient plus notre attention, c'est cette phrase devenue presque le slogan de son parti politique à savoir «Rassembler tous les Congolais pour enfin créer les conditions politiques d'une alternance apaisée. »

Et, Marcel Guitoukoulou a raison ! En cette période où l'unité nationale, au Congo, a pris un grand coup avec la politique tribaliste et clanique de Sassou Nguesso, les Congolais ont effectivement besoin de refaire leur unité et de se rassembler, pas autour d'un seul leader pour ne pas exhumer le monopartisme, mais autour du Congo qui vit une grande crise multidimensionnelle.

Malheureusement, le président du Congrès du Peuple a entrepris son périple en France. Comme si c'est dans ce pays qu'il veut réaliser son rêve. Pour preuve, les images qui illustrent ses différentes sorties politiques sont prises avec des français et dans des casernes militaires ou des sapeurs pompiers, ou encore dans des gares ferroviaires où il est reçu par des cheminots français. Cela dénature le message et sème le doute sur la connaissance que ce jeune leader a de son pays.

Ces messages font l'objet de plusieurs interprétations parfois controversées. Or, dans la communication politique, l'image qui illustre un discours doit compléter ou continuer le texte écrit ou dire ce que le texte ne dit pas pour susciter les émotions.

Nous voulons, ici, interpréter trois photos. La première, celle dans laquelle Marcel Guitoukoulou est reçu dans une caserne des sapeurs pompiers. La deuxième, celle où il est reçu dans une gare ferroviaire, en France, par un cheminot. Et, la troisième, celle qui illustre cet article et sur laquelle on distingue à gauche du lecteur, l'ancien chef de la Sécurité d'Etat et directeur des Services des renseignements congolais, mais aussi vice-président du Parti pour l'alternance démocratique, le général de brigade Emmanuel Ngouélondélé-Mongo ; au centre Marcel Guitoukoulou, et à sa droite, le professeur Charles Zacharie Bowao. La légende de la photo porte sur le rassemblement des Congolais.

« Ku mputu pé ka bélé»

Les deux premières images : celles qui ont été prises dans une caserne de pompiers, et dans une gare ferroviaire en France, sont, à notre avis, loin d'accompagner le message politique que le leader du Congrès pour le Peuple fait aux Congolais. Au contraire, elles renforcent le doute sur la connaissance du pays par un leader. Du point de vue sémiologique, les réalités des sapeurs pompiers ou des cheminots en France sont-elles les mêmes que celles que vivent les sapeurs pompiers et cheminots congolais ? En gros, ces deux signes ne devaient pas être utilisées pour illustrer un message politique qui est adressé aux Congolais. Aussi faut-il dire que dans la sémiotique des deux photos se construit un complexe de supériorité. Un jeune médecin, anesthésiste-réanimateur et homme politique qui vit en France, ça ne peut qu'impressionner les Congolais. «A wuti poto ! », « Yandi me katuka na mputu ! » et «Ku mputu ka tukidi !» ; « Ku mputu pé ka bélé» pour dire qu'il vit et vient de France pour renforcer son propre mythe.

Les silhouettes d'Emmanuel Ngouélondélé et de Charles Zacharie Bowao

C'est surtout la troisième image qui suscite plusieurs interprétations controversées, à cause de la représentation des deux autres personnages politiques.
En effet, dans cette illustration qui est une photo, vous avez à votre droite, le général Emmanuel Ngouélondélé, et à votre gauche, le professeur Charles Zacharie Bowao. Comme avec les deux premières illustrations, le message porte toujours sur le rassemblement de tous les Congolais.

Cependant, la première interprétation est géostratégique sur fond de rassemblement nationaliste. « L'empire des signes » (pour reprendre Roland Barthes), indique une interethnicité : on reconnait le général de brigade Emmanuel Ngouélondélé-Mongo, originaire du département des Plateaux, au centre du pays. Il y a aussi la sémiotique du professeur Charles Zacharie Bowao, fils de la Likouala, dans l'extrême nord du pays. Et, Guitoukoulou néà Gamboma, dans les Plateaux, mais dont les deux parents sont du département du Pool.

Partant du principe que dans la communication politique l'image qui illustre un discours doit compléter ou continuer le texte écrit ou dire ce que le texte ne dit pas pour susciter les émotions, cette photo est en rupture avec votre message, cher docteur, car elle risque de l'anesthésier. C'est que vos détracteurs feront une analyse de contenu de votre discours à l'inverse de votre pensée.

Certains pourront dire que le rassemblement auquel vous faites allusion ne concerne que les peuples du nord, en cette période où le mythe de Denis Sassou Nguesso que l'on présentait, jadis, comme étant un grand rassembleur du nord, est tombé.

D'autres pourront y voir un clin d'œil fait à Denis Sassou Nguesso à la recherche d'un dauphin. Sa propre candidature à l'élection présidentielle de 2021 et celle de son fils, Christel Denis Sassou Nguesso, étant déjà prises pour une provocation et une déclaration de guerre. D'autres encore pourront accuser Charles Zacharie Bowao d'avoir un agenda caché. Surtout en ces temps où les Congolais veulent (suivant la métaphore de Ngouabi) «démasquer toutes les tortues à double carapace» qui rendent inefficace leur lutte contre la dictature de Brazzaville. Signalons que Charles Zacharie Bowao est le leader de l'Idc, une plate-forme de l'opposition qui est membre de la Fédération de l'Opposition congolaise et à laquelle le Congrès du Peuple ne fait pas partie.

Néanmoins, c'est sur la base de la photo du général de brigade Emmanuel Ngouélondélé-Mongo qu'ils vont vous attaquer.

Qui est Emmanuel Ngouélondélé-Mongo ?

Pour la petite histoire, Emmanuel Ngouélondélé-Mongo est un est un homme politique et un militaire. Mais, aussi parent par alliance de Denis Sassou Nguesso. Son fils, l'ancien maire de la ville de Brazzaville, est le beau-fils de Denis Sassou Nguesso. Et, le neveu de Denis Sassou Nguesso, le colonel Edgard Nguesso (directeur du domaine présidentiel) est le beau-fils d'Emmanuel Ngouélondélé-Mongo. Pour dire l'alliance est bien scellée et est très forte entre les deux familles. Rappelons aussi que pendant tout le pouvoir de Sassou Nguesso dans le monopartisme, Emmanuel Ngouélondélé-Mongo est restéà la tête de la Sécurité d'Etat et des Services des renseignements du Congo.

Certes, il y a eu un moment où l'homme s'est démarqué de la politique de Denis Sassou Nguesso et a eu le courage de poser des actes politiques qui sont très louables et qui ont fragilisé Denis Sassou Nguesso et son pouvoir. Nous voulons parler de ses nombreuses lettres ouvertes qu'il lui avait adressées. Pourtant, il y a aussi le putsch dont on parle dans les milieux proches du pouvoir et que ce général de brigade à la retraite aurait projeté avec l'aide des mercenaires sud-africains mais qui avait étéétouffé dans l'œuf. Et, c'est en famille, autour de Sassou Nguesso, à Oyo que tout aurait été réglé.

En plus, on apprend dans les couloirs du pouvoir que l'ancien directeur de la Sécurité d'Etat et des Services des renseignements continuerait à exercer ses fonctions. Qu'il serait toujours l'homme sur qui Sassou Nguesso compte sur le plan du renseignement national et international. Voilà pourquoi le linge qu'il aurait sali, aurait vite été lavé en famille à Oyo. En revanche ceux qui ont été salis par les généraux Jean-Marie Michel Mokoko et Norbert Dabira, et par l'ancien ministre André Okombi Salissa, sont lavés devant les tribunaux.

Conclusion

Pour conclure nous disons tout simplement que la communication politique est très délicate et exigeante dans le choix des mots, des expressions et des images qui doivent illustrer le discours. Voilà pourquoi elle ne doit pas être improvisée. Surtout, elle ne doit pas faire l'objet de plusieurs interprétations controversées. Elle doit être faite par les professionnels. Votre ambition de rassembler tous les Congolais autour du malade Congo est louable ; mais la photo qui illustre votre message sème le doute.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

André Okombi Salissa rejoint le général Mokoko en prison pour vingt ans

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Il faudra un jour faire le procès des procès selon Sassou, tant l'arbitraire est flagrant.

Sale temps pour les anciens adversaires de Denis Sassou Nguesso à l'élection présidentielle de 2016 au Congo-Brazzaville. Les challengers de l'élection présidentielle face au khalife d'Oyo tombent l'un après l'autre sous le coup de la justice pour tentative de coup d'Etat. Au rythme du métronome, au Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso, les procès politiques ainsi que les verdicts se suivent et se ressemblent comme deux goûtes d'eau. Candidats à l'élection présidentielle de 2016, Guy Brice Parfait Kolelas, Pascal Tsaty Mabiala et Claudine Munari Mabondzo risquent-ils d'être accusés de tentative de coup d'Etat ? Seront-ils les prochaines cibles de Sassou Nguesso, Christian Oba et Michel Oniangué en vue de défricher le terrain de l'échéance présidentielle de 2021 ?

Vingt ans de prison, c'est la peine retenue par les magistrats de la Cour d'Appel de Brazzaville, Christian Oba et Michel Oniangué sur instructions de Sassou et des officines de Mpila pour châtier tout adversaire politique. Au terme donc d'une instruction menée à charge, émaillée de couacs, de non observation de la procédure et de rebondissements judiciaires, c'est au tour d'André Okombi Salissa, le patron du «Front 400 » de goûter aux affres de la Justice du Congo-Brazzaville qui a envoyéà la mort le colonel Marcel Ntsourou après sa condamnation à la perpétuité et le général Mokoko pour vingt ans à la maison d'arrêt de Brazzaville. Le général Norbert Dabira s'en est tiré avec cinq ans de prison pour avoir envisagé de faire exploser l'aéronef de Denis Sassou Nguesso. Bonne étoile ou justice à géométrie variable ? A l'échelle des condamnations, au Congo-Brazzaville, il est moins risqué de faire sauter tout un quartier de la capitale ou intenter à la vie du chef de l'Etat (le cas du général Norbert Dabira qui a écopé de cinq ans de prison) que d'entrer en rébellion contre les forces publiques pour se présenter contre Sassou surtout lorsqu'on est originaire du septentrion.

André Okombi Salissa n'a jamais reconnu les résultats du scrutin présidentiel de 2016 proclamant victorieux Denis Sassou Nguesso, alors qu'il n'aurait recueilli que 8 %, tout comme un autre candidat, le général Jean-Marie Michel Mokoko, ancien chef d'État-major des forces armées congolaises (FAC), qui a été jugé et condamnéà vingt ans d'emprisonnement en 2018.

Au Congo-Brazzaville, Sassou Nguesso et Jean-Dominique Okemba exigent des magistrats qu'ils soient perpétuellement longanimes. Ce qui est le cas de Christian Oba et Michel Oniangué. Les consignes de la condamnation d'André Okombi Salissa à vingt ans de prison ferme ont clairement et scrupuleusement été respectées au doigt et à l'œil par les deux magistrats : Christian Oba et Michel Oniangué, originaires de l'axe Oyo-Boundji-Ollombo (OBO). Au cours du procès, Christian Oba, frère de Pierre Oba ( ministre des Mines et ancien ministre de l'Intérieur) et Michel Oniangué ont été malmenés et rendus minables par l'avocat dakarois Boucounta Diallo.

Les appels du pied du patron du «Front 400 », André Okombi Salissa inventoriés par Serge Armand Zanzala n'ont pas réussi à attendrir le cœur artificiel de Denis Sassou Nguesso (d'après la chanson de Lutumba Simaro). «Je suis du système…», «Sassou Nguesso est mon mentor…» et «Je ne peux pas prendre les armes pour tuer Denis Sassou Nguesso» : trois phrases d'André Okombi Salissa qui suscitent des réactions controversées !

(congopage.com, 4 mars 2019). Pensait-il être racheté en se livrant à une telle déclaration d'amour ? La crainte d'André Okombi Salissa d'une mise à l'écart totale et définitive expliquerait-il ce rapprochement avec Sassou Nguesso, son partenaire historique dans la guerre du 5 juin 1997 contre Pascal Lissouba ? L'embastillement d'André Okombi Salissa «Tout bouge» n'a provoqué aucune levée de bouclier de la part des membres du «Front 400 » réputés très agressifs et très appréciés par Sassou Nguesso pour leur atrocité et leur bestialitéà l'endroit des habitants de la région du Pool en 1998.

André Okombi Salissa aurait mieux fait d'adopter une posture de rupture avec le système et afficher une stratégie plus offensive et plus incisive.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Causeries d'Adrien Houabaloukou : ne pas prendre pour argent comptant le discours monétaire de la France sur le franc CFA

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« Cause toujours, ça nous intéresse ». On aurait tort de ne pas écouter le président de la Convention des Démocrates Indépendants (CDI), Adrien Houabaloukou, aux yeux de qui, la compétition électorale a déjà commencé. On ne doit pas attendre car 2021 est une « date par défaut. »

Ce 5 mars ; son jour anniversaire, le président de la CDI, coutumier des directs, a saisi cette opportunité symbolique pour faire une analyse clinique du Congo, pays dont l'économie est lanterne rouge d'Afrique selon «un classement Forbes»

A. Houabaloukou a choisi sa causerie en utilisant une figure de style bien connue dans le débat politique français : l'anaphore. Suivez notre regard.

Moi président

Ne cherchant pas midi à quatorze heures, le président de la CDI estime les hostilités présidentielles ouvertes dès maintenant (2019) puisque, pour lui, l'année butoir 2021 est une «date par défaut.» Une date jusqu'à laquelle beaucoup d'eau pourra couler sous le viaduc de… La Corniche.

Que faire alors ?
«Il nous faut casser les codes, c'est-à-dire dérégler l'ordre naturel actuel basé sur le clientélisme. La déréglementation est la réglementation et vice versa.
Regardez, ces aéroports sans avions ; des ports sans bateaux ; des ports dans la forêt, des hôpitaux sans médecins. Une municipalisation accélérée au compteur zéro logements sociaux. Le franc CFA moribond. Le Congo membre de l'OPEP avec un avenir hypothéqué
» martèle Adrien Houabaloukou. Beaucoup de nuages sur nos têtes.

Le tableau est sombre. «On fait quoi ?» (diraient les Ivoiriens). Il existe une l'alternative : soit user de stratégie, soit user de la force.
En clair, on veut que ça change.

Dans tous les cas, adhérer à l'option militaire pour chasser les voyous de la République semble une branche de l'alternative que n'a jamais récusée la CDI. Elle (la CDI) n'est pas la seule d'ailleurs à envisager la méthode forte pour se débarrasser de Sassou (près de quarante ans au pouvoir, plus que Bouteflika).

Certes, l'option des armes n'est pas évidente. Mais, on ne doit pas avancer la peur au ventre. L'anaphore concerne aussi bien les partisans du régime que les opposants dont certains débarquent en France avec «argent de poche et passeports diplomatiques». Tous ces Judas Iscariote ! De quoi perdre son latin.

Les Algériens

Le bilan catastrophique du Congo souligné par Forbes devrait donner des idées aux laissés-pour-compte du Chemin d'avenir, compte tenu de ce qui se passe en Algérie où le croulant Bouteflika caresse le projet d'un cinquième mandat, à la grande colère silencieuse (admirez l'oxymore) de ses compatriotes fatigués par une présence au pouvoir débutée en 1999. (Au moment où nous mettons en ligne cette causerie, on apprend que Abdelaziz Bouteflika a renoncéà son incroyable projet ce 11 mars 2019). Tant mieux. On aurait cru tantôt qu'il s'entêterait comme nos têtes couronnées d'Afrique Centrale, indifférentes aux souffrances de leurs peuples.

Sainte Lucie d'Oyo

Au bord de l'Alima, lieu de naissance des forbans comme Didier Elonda, la pêche n'a de miraculeux que le rêve délirant de canoniser Edith Lucie Bongo née Sassou. L'étrange cérémonie religieuse du 10 mars 2019 a rassemblé une petite foule d'étrangers, parmi lesquels un certain Jan-Dominique Strauss-Kahn, l'homme qui facilita notre accès à l'initiative PPTE. A la grande joie orgasmique de Sassou.

Le thème de la messe : célébration du dixième anniversaire de la fille chérie de Sassou. Selon les langues de vipère, l'enjeu de cette eucharistie est la béatification canonique que le père, Sassou, veut obtenir avant celle du Cardinal Emile Biayenda. La Cathédrale que Sassou vient d'offrir aux villageois d'Oyo fait la nique au port en eaux peu profondes de l'Alima qualifié littéralement d'éléphant blanc par A. Houabaloukou. «On a un fleuve qui nous arrose, on n'a pas d'eau potable» a ironisé Houabaloukou, jouant sur la métaphore aquatique très problématique au Congo.

Combien ont coûté cet édifice religieux et la réception liturgique ad'hoc ? Des milliards de francs. «Cinquante milliards» selon Brazzanews. S'agit-il du énième volet d'une municipalisation accélérée qui, de toute façon, n'a jamais bénéficié qu'à la partie nord du pays malgré la démographie chancelante de cette zone forestière ?

Marins d'eaux douces

Il y a d'abord eu la farce du port d'Oyo. Imaginez que ce point de «charge et de rupture de charge», censéévacuer bois et produits agricoles vers Pointe-Noire n'a jamais vu un seul bateau jeter l'ancre dans ses eaux (peu) profondes. «Encore un éléphant blanc» dira-t-on. A l'inauguration de l'ouvrage, Sassou a avalé un panier de couleuvres. La scène se passant dans un pays riche très endetté jusqu'au cou, que pouvait-on attendre d'un port en pleine forêt équatoriale, à cheval sur fleuve à peine navigable par des baleinières de fortune ? Rien si ce n'est un lapin. Bref, ses conseillers économiques l'avaient simplement… mené en bateau. Depuis, il a dû faire aussi le deuil de cette réalisation somptueuse digne de Gadolite et de Yamoussoukro.

Là-dessus, le président de la CDI a eu tort de mettre des gants pour cogner le Bâtisseur infatigable. «Sassou est mal entouré». Niet.Nada. En matière de Grands Travaux, c'est moins les zélotes comme Jean-Jacques Bouya qui tirent les ficelles que le Grand Prêtre Sassou lui-même. Malheureusement ce sont des menus fretins comme Didier Elongo qui tombent dans les nasses des Inspecteurs financiers alors que, ivrogne détenant les clés du bar, c'est Sassou lui-même qui est à la tête de la pseudo brigade financière. Autant dire que c'est le voleur qui surveille les voleurs.

Péages

La mystification moderniste des routes payantes est d'un beau cynisme. Inaugur&s à grandes pompes, on aurait dit que les gares de péages représentent un outil de développement économique ! En vérité, les péages sont une autre arnaque faite à des populations qui n'ont pas de choix. On les oblige d'emprunter des routes quasiment impraticables, dangereuses, avec, à la clef, de nombreux accidents de circulation. La municipalisation accélérée n'a pratiquement tenu aucune promesse qui vaille la peine d'entrer au Panthéon de l'Economie au même titre que les réalisations économiques sous Alphonse Massamba-Débat, avec jadis un budget hors pétrole.
«Vous demandez que les gens paient la taxe. Ici je prends l'autoroute. Je ne m'amuse pas de payer les routes départementales car en France elles sont gratuites.»

Ne parlons pas de logements sociaux, parent pauvre de Jean-Jacques Bouya. A quoi rime une municipalisation qui n'a jamais doté les foyers congolais en logements sociaux ; à quoi rime-t-elle sinon au crime ! Parqués à la lisière du pays Téké dans le Pool Nord, les sinistrés de Mpila continuent de dormir à la belle étoile, chiens perdus sans colliers.

Les immeubles construits à Mpila sont des coquilles vides identiques à des bâtiments fantômes nord-coréens. Au bout du compte, le mal congolais tient au fait que le système ne se donne aucun mal de s'autoréguler. «Pour qu'une chaine ne casse pas, tension et détente doivent négocier un point d'équilibre.»

La vie après le pouvoir

Regardez Sassou s'agripper au fauteuil comme un forcené alors qu'il y a une vie après la présidence. L'image de l'ancien Président du Ghana jouant à la pétanque devrait faire réfléchir les inconditionnels des honneurs politiques. Seriez-vous étonnés s'il arrive une tuile à Sassou d'ici à 2021 ? Il est sage de lâcher prise avant d'être pris dans l'étau de l'impondérable.

Le roi Sassou

Fidèle à sa philosophie, Sassou a donné un bassin de pétrole à un américain de la compagnie Cosmos Energy, le 4 mars 2019. Cet Américain est un Texan, un Etat qui regorge de pétrole. A ceux qui ont, on donne davantage. A cette allure Sassou est un roi, épargné de tout contre-pouvoir. Personne ne le contredit, ni le Parlement ni L'Eglise. L'Eglise du Congo passe hélas pour le ventre-mou de la résistance, à l'inverse de L'Eglise-sœur de la RDC. La transaction faite en direct n'a interpellé aucune conscience. Le seul à réagir c'est Adrien Houabaloukou, dans sa causerie. «On n'est pas des sujets, mais des citoyens. La féodalité est une époque révolue» a sévèrement tancé le président de la CDI s'adressant à l'endroit d'un monarque ubuesque.

CFA

Toute la masse monétaire cumulée par le clan est régulée dans un système financier, le CFA, dont les jours sont comptés. Le chapitre de la monnaie semble un terrain connu d'Adrien Houabaloukou. C'est à cœur joie que le président de la CDI problématise le sujet.
Au cours d'une émission publique, il donna du fil à retordre au professeur Gilles Morisson, responsable de« pôle Afrique subsaharienne, Maghreb Océanie, Institut bancaire et financier internationale de la Banque de France ». Redoutable spécialiste de la doctrine financière, partisan d'un Franc CFA parrainé par l'ancien pays colonisateur, Gilles Morrison trouva un dur à cuir en face de lui.
Pour A. Houabaloukou, «arrimer le CFA à l'euro, c'est comme accrocher une voiture à un TGV, la voiture arrive sans roues à Marseille. » En clair, en toute chose, il faut raison savoir garder. Le CFA ne doit plus être à la remorque d'une monnaie qui n'a de cesse de l'étouffer à mort.

« L'Afrique Centrale doit battre sa propre monnaie. Nos pays doivent se battre pour que la nouvelle monnaie soit le reflet de l'économie. De toute manière ce n'est pas la monnaie, c'est l'économie qui crée la richesse. Certes, à l'image des nombres complexes dont une partie est imaginaire, la monnaie travaille de connivence avec la spéculation. »

La monnaie est moins un instrument économique qu'idéologique. Tenez par exemple ; La France a de bons rapports économiques avec le Maghreb. Or les pays du Maghreb ne fonctionnent pas dans la zone CFA. Cherchez l'erreur.
«Je dirai à Macron, car il faut le lui dire : vous investissez au Maghreb où il n'y a pas le CFA.» Quand il s'agit d'Afrique noire, en zone CFA on frise la banqueroute.

L'axiome que la désaliénation des anciennes colonies passe par la mort du CFA est plus qu'une urgence. De toute manière, «monnaie paresseuse, faisant sa longue sieste à la Banque de France » le CFA joue de sales tours à l'économie des pays francophones d'Afrique. A quoi sert le CFA dont se servent tous les pays d'Afrique colonisés par la France ? Voilà une questions de fond sur les fonds monétaires de la France. Le CFA ne sert à rien, mais la France s'en sert à en mourir. C'est là où le bat blesse.
Les populations dans les forêts du Pool n'avaient pas besoin de CFA pour tenir. Elles sont passées par le troc, se passant du moyen d'échange classique imposé par La France (entendez les coupures de banque). Pour la petite histoire, nos marchés précoloniaux avaient leur monnaie : le nzibou.
Militons pour la résurgence du nzibou, symbolisé par les barrettes de fer.

L'articulation politique d'une monnaie, marchandise parmi tant d'autres, n'a pas échappéà la sagacité des théoriciens de l'aliénation économique.

Pour Marx, convoqué par ailleurs par A. Houabaloukou, : «la monnaie est un artifice qui cache la réalité des phénomènes de domination.» Par conséquent l'Afrique francéfaenne ne doit pas continuer de marcher «à 4 pattes » comme un chien. Au bout du compte : « La rupture avec l'euro est la meilleure chance pour une autre Afrique qui n'a rien à avoir avec un vieux système politico-économique de la Françafrique. »

Stade suprême du capitalisme

L'analyse marxiste en sait un rayon sur la formation mystique du capital. Elle considère la monnaie comme moyen d'aliénation de ceux qui n'ont pas de moyens de production. Notamment les sociétés précapitalistes d'outre-mer. Au 19 ème siècle, au bord du gouffre économique, le capitalisme européen trouva comme exutoire suprême l'impérialisme vers les possessions africaines, les colonies.

La France coloniale créa un instrument d'échange qui, par magie, remplaça le troc. Ce fut la naissance du CFA, initiales du comptoir français d'Afrique. Le système monétaire porta bien son nom. La France colonialiste y réglait en effet ses comptes par le biais de l'impôt de capitation. Elle ne créa pas le CFA (comptoirs financiers d'Afrique) pour enrichir les indigènes mais pour les déposséder davantage de leurs richesses. Les peuples de colonies, corvéables à merci, se retrouvent avec du papier monnaie et, le pays colonisateur, avec or, diamant, cuivre, cobalt, bois, coton, caoutchouc.

Cette philosophie économique porte un nom : le vol.

Le CFA est donc une organisation de dupes où l'on trouve d'un côté ceux qui se sont enrichis alors qu'ils n'avaient rien (les colonialistes) et de l'autre ceux qui, ayant tout, n'avaient plus rien.

La causerie d'Adrien Houabaloukou ne parle pas d'autre chose que de cette arnaque dont les Africains, décidés de s'affranchir, ne supportent plus le modus operandi. Les seuls bénéficiaires africains de cette escroquerie sont les gardiens du Temple comme Sassou, Bongo, Biya, Déby, Ouattarra, Eyadéma, Nguéma, etc. chaussant la casquette de chef d'état grâce à la protection de La Banque de France.

Ces gardiens du temple sont des pit-bull de l'espèce humaine, c'est-à-dire d'une cruauté sans nom, exerçant au nom du pacte colonial. «La sécurité d'état au Congo vous crée des problèmes» est une affirmation qui prouve que les chiens de garde font leur métier avec brio.

Procès

Et cette justice aux ordres du pouvoir, on peut en parler parce qu'il y a de nombreuses occasions où elle se met en scène depuis que La France, pays des Droits de l'homme, ferme ses yeux sur la façon dont elle est rendue. C'est le cas des procès Marien Ngouabi, Mokoko, Dabira, Ntsourou, Okombi Salissa. L'avocat sénégalais, Bouncouta Diall, n'en revint pas quand il vécut de l'intérieur cette justice.

« Le procès au Congo, avec ses faux témoins. On appelle scellés des sacs sans scellés. » Les preuves fabriquées de toutes pièces sont les preuves même de la duplicité du régime qui juge à tours de bras. Comme à Moscou, sous Staline. «Je suis écout黫Je sais que je suis écouté. Tant mieux. Il faut que les renseignements généraux écoutent. »
C'est le feed-back qui compte. Son intérêt est que le message de l'opposition remonte à ceux qui pensent que leurs intérêts sont menacés par une insurrection populaire.

«L'opposition a aussi des biens mal acquis en France», un mimétisme qui montre que combattre un système en l'admirant est aussi repréhensible que commettre un parricide. Autant dire que le CFA n'a pas que des ennemis et des laissés-pour-compte parmi la communauté africaine. De toute manière la frontière entre les pro et les anti-CFA n'est pas logique. On trouve de part et d'autre des intellectuels et des analphabètes de la monnaie nominale, numérique et réelle.

Macron

La crise migratoire n'est pas irrémédiable. Elle peut se renverser.
«Tu peux toujours causer » diront les langues de vipère à l'attention d'Adrien Houabaloukou. En attendant, le président de la CDI discute avec le sommet de l'Etat français par réseaux sociaux interposés.
«On peut inverser les flux migratoires. Je l'ai dit à Macron » dit Houabaloukou. Créez des conditions d'existence matérielles et spirituelles en Afrique, précisément en zone CFA, et vous aurez créé des conditions de rupture avec l'immigration.

Vivre sans gouvernement

On peut vivre sans l'Etat Nguesso puisque, justement, c'est cet Etat qui prive ses compatriotes de leurs moyens de vivre. Prenez l'exemple belge.
«La Belgique n'a pas eu de gouvernement, c'est grâce à la décentralisation qu'elle a fonctionné» estime le président de la CDI.
«Sassou parle d'impôts, or les Congolais ont besoin d'allocations.» On ne sait pas où vont les impôts levés par Sassou, mais on sait où iront les allocations. Elles iront là où ne va pas l'argent du pétrole. Elles prendront la destination du panier de la ménagère. Elles feront reculer un tant soit peu la précarité.

Mélanges

La causerie de Houabaloukou s'est faite à bâton rompue, avec des coq à l'âne, histoire d'enfoncer les clous.
Faut pas infantiliser les chercheurs africains qui ne recherchent pas forcément la gloire. «Cas du jeune compatriote à Pointe-Noire qui peut produire du courant avec l'acide du manioc. Il faut donner un laboratoire à ce jeune qui se donne corps et âme dans la création des richesses». L'idéal est de former des congolais, ce qui serait une forme d'indépendance vis à vis de la zone euro.

L'humanité n'a pas avancé avec la peur. Chapeau aux Indignés et à Donald qui n'avancent jamais à visages masqués. «Je donne conseil aux habitants de Talangaï de ne pas se donner entièrement à un pouvoir qui ne peut rien pour eux.»
Il n'y a plus de conseils de ministres. Massamba-Débat aurait dit des gens de cette espèce : «Na mpimpa kou lala, na mwini kou lala.»

Le 1er ministre Clément Mouamba se soigne en France. A quoi bon prendre parti pour des politiques qui ne sont plus partie prenante. «Ne les suivez pas vous autres de Talangai»

«Loin de moi l'esprit tribaliste. J'ai des neveux mbochi dans ma famille. Mon amour du pays, c'est de famille. Je viens de Ouenzé, j'ai fréquenté l'école de Poto-Poto. Il ne me viendra pas l'esprit de faire école avec l'ethnocentrisme. Mon accent lingala parle pour moi. Prendre langue avec une discrimination politique qui ne dit pas son nom, c'est par exemple découper le pays de manière à donner autant de députés à des zones du pays connues pour être des déserts démographiques.»
Certains pratiquent le racisme positif. J'ai un collègue prof : Ndiaye. Il avait peur d'interroger les enfants noirs.

C'est de bonne guerre de parler sans peur quand on est un homme politique. Adrien Houbaloukou se dit politique, à l'inverse de sa femme qui «n'aime pas la politique. » Elle est comptable et participe au débat économique à la maison, au même titre que le mathématicien Maurille Louzala, capable de croiser les courbes pour atteindre le point d'équilibre macro-économique.

«Je salue la décision de Lionel Jospin. Lorsqu'il vit qu'il n'avait plus de salut en politique, il tira sa révérence. »
On réunira plus de chances de survie si on se réunit à Kinshasa pour un dialogue ou conférence internationale, incluse ou exclusive... C'est selon.

Pourquoi diable avoir «tabassé les congolais de la RDC». «Quelle aberration !. » Où a-t-on vu les loups se manger entre eux ? Angola, RDC, Congo, Gabon constitue une même aire culturelle appelée aussi reliquat Kongo.
Pour parler comme les Ivoiriens, «il faut arrêter ça ! »


Réception de l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Oyo par Mgr Victor Abagna Mossa : scandale pour les chrétiens et folie pour les Congolais

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Dimanche 10 mars 2019, l'évêque ordinaire du Diocèse d'Owando, Mgr Victor Abagna Mossa, a réceptionné, inauguré et consacré l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Oyo, le district natal de Denis Sassou Nguesso.

La cérémonie qui s'est tenue en marge des festivités maquant le dixième anniversaire de la mort de Mme Edith Lucie Bongo Odimba, épouse du défunt Président gabonais, Omar Bongo Odimba, a eu lieu en présence d'autres évêques du Congo, en l'occurrence Mgr Yves Monot de Ouesso, et Mgr Urbain Gassongo de Gamboma ; mais aussi des personnalités politiques : Denis Sassou Nguesso, l'homme qui a personnellement financé la construction de cet édifice, l'ancien président béninois Thomas Boni Yayi, et l'ancien directeur du Fmi et conseiller de Sassou Nguesso, Dominique Strauss-Kahn, et bien d'autres.

Mais, cette manifestation a été vécue par les chrétiens comme un grand scandale, et qualifiée par les Congolais, comme une folie. Et, c'est en vain qu'ils ont tous attendu une déclaration de leur ministre de la Communication et porte–parole du gouvernement Thierry Lezun Moungalla, pour dénoncer l'immixtion de son chef politique dans la religion comme il le fait chaque fois que les évêques du Congo prennent position sur un débat politique.

Mais, ce n'est pas cela qui a choqué les chrétiens et les Congolais. Le fait immoral, injuste et révoltant vient de la personnalité de celui qui a fait ce don à l'Eglise, de cet œcuménisme qui ne dit pas son nom et que vivent l'Eglise catholique et la loge maçonnique dont Sassou Nguesso est le gourou. Mais, il y a aussi cette bagatelle de 10 milliards de Francs Cfa qu'aurait coûté le dixième anniversaire d'Edith Lucie Bongo, au moment où le gouvernement multiplie les taxes pour tenter de renflouer les caisses de l'Etat complètement vides, et demande, par ailleurs, aux Congolais de serrer les ceintures. Scandale pour les chrétiens et folie pour les Congolais avons-nous dit ?

Oui, scandale pour les Chrétiens

Les chrétiens de l'Eglise catholique du Congo sont scandalisés parce qu'ils savent tous que Denis Sassou Nguesso n'est plus un frère en Christ. Il est le gourou d'une loge maçonnique en dépit de son baptême en la cathédrale Saint Paul de Dolisie. Et, depuis longtemps, il ne pratique plus sa foi chrétienne. Pour preuve, ses actes barbares contre les Congolais à qui il fait souffrir le martyre, ses nombreux crimes de sang, crimes économiques et politiques.

Tenez ! Il a incarcéré, à la maison d'arrêt de Brazzaville des jeunes mères de famille avec leurs enfants à bas âge, parce qu'elles sont tout simplement les épouses des ninjas, la milice rebelle. Il avait enterré vivant le cardinal Emile Biayenda, juste pour des pratiques mystiques, et tué par empoisonnement trois évêques Mgr Firmin Singha, Mgr Benoit Gassongo et Mgr Ernest Kombo. Il a reconquis le pouvoir qu'il avait perdu lors des élections présidentielles de 1992, en tuant 400.000 personnes. Il conserve le pouvoir qui, pourtant, était arrivéà la fin, conformément à la loi fondamentale du pays, en exterminant une groupe ethnique jugé, à tort, rebelle. Dans sa guerre de reconquête du pouvoir, six jeunes miliciens avaient été enterrés vivants, et quarante pauvres paysans brûlés vifs dans un grenier. Il a fait arrêter arbitrairement et assassiner lâchement des opposants et leurs militants parce qu'ils ont tout simplement refusé de reconnaitre des résultats électoraux estimés truqués. Il a torturé les prisonniers jusqu'à leur arracher la vie. La violence est devenue sa forme de gouvernance et le détournement des biens publics ainsi que l'enrichissement illicite ne sont pas des délits à ses yeux. Il affame le peuple pour le soumettre.
Pourtant, ce n'est pas la première fois que les chrétiens congolais sont trahis par leurs chefs religieux. En 2017, par exemple, ils ont été trahis par la plus haute hiérarchie de leur Eglise, le Vatican.

Une haute trahison du Vatican

Rappel des faits : du 1er au 4 février 2017, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat où Premier ministre du gouvernement du Vatican effectua une visite de travail au Congo Brazzaville. Pendant son séjour, il fut reçu, tour à tour, par Denis Sassou Nguesso bien qu'il soit un Président illégal et illégitime. Ce dernier a profité de sa présence pour inviter le Pape François à visiter le Congo.

Quant au Premier Ministre, Clément Mouamba, il traduit l'impatience des Congolais sur l'aboutissement de la béatification du cardinal Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville, assassiné le 22 mars 1977 par Sassou Nguesso.

Par ailleurs, le cardinal Pietro Parolin s'inclina sur la tombe du cardinal Emile Biayenda en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville où il participa à un temps de prière.

Aussi, a‐t‐il visité quelques maisons de retraite et orphelinats, présidé, le samedi 4 février, une messe en la Basilique Sainte‐Anne du Congo.

Mais, les Congolais étaient très perplexes et voulaient savoir si Dieu le père, le Fils et le Saint‐Esprit étaient vraiment présents dans la Basilique, et en communion avec les Congolais au cours de cette grande célébration eucharistique.

Ils se demandaient si le cardinal Pietro Parolin avait réussi, ce jour là, à mettre en communion le peuple congolais qui ploie sous une dictature d'un pouvoir clanique qui ne s'était pas repenti et qui n'avait même pas fait une trêve dans la guerre du Pool, pour respecter l'autorité religieuse et politique, puisque le Vatican est un Etat, qui était en séjour dans leur pays, avant de venir à cette messe.

Rappelons qu'au moment où avait lieu cette cérémonie, le pouvoir de Brazzaville faisait des centaines de morts, et forçait les déplacements à des milliers de Congolais dans le département voisin de Brazzaville, le Pool. Et, à cette cérémonie religieuse, il y avait, sans doute, des orphelins, des veuves, des familles éprouvées et des déplacées de cette guerre du Pool qui sont venus chercher un réconfort moral et spirituel. Mais qui sont repartis sans avoir trouvé la consolation, avec des cœurs et des plaies qui ont saigné davantage parce qu'ayant vu pavaner en la Basilique Sainte‐Anne tous ceux qui sont à l'origine de leurs malheurs. Sur l'esplanade de la Basilique Sainte‐Anne trainaient des éléments de la garde présidentielle, auteurs de la désolation dans leur département.

Comme Judas qui a trahi Jésus, le Vatican a trahi Mgr E. Kombo

Les catholiques congolais avaient déjà un mauvais souvenir du cardinal Pietro Parolin. En tant qu'autorité vaticane, il avait exposé Mgr Ernest kombo à tous les dangers politiques, dans l'affaire dite « L'homélie de Mgr E. kombo lors des obsèques de Mgr Barthelemy Batantu».

En effet, il avait adressé une lettre d'excuse aux autorités du Congo Brazzaville, alors que l'homélie de Mgr Ernest kombo s'inscrivait bel et bien dans le cadre d'une prière d'incantation (Mikwa en langue kongo) faite, selon la tradition kongo, à l'occasion de la mort d'un chef traditionnel.

Pourtant, le Vatican avait non seulement retiréà travers ce geste tout son soutien moral et toute sa protection diplomatique et spirituelle à l'évêque d'Owando (une sorte d'excommunion à peine voilée).
Du coup il avait donné plein pouvoir au régime de Brazzaville en vue de traiter les évêques sans ménagement. La suite, tout le monde la connait. Mort par empoisonnement de Mgr Ernest kombo et humiliations à plusieurs reprises des évêques du Congo.

Malgré le passage du cardinal Pietro Parolin qui a consacré le Congo à la Sainte Vierge Marie, au cours de cette messe qu'il avait célébrée en la Basilique Sainte-Anne et à laquelle Denis Sassou Nguesso et son gouvernement avaient participé, le pouvoir de Brazzaville n'a pas changé ses habitudes. Le pays reste sous l'emprise d'un clan brutal et violent. La guerre du Pool avait continué. Un prisonnier, le colonel Marcel Ntsourou, est mort dans sa cellule à la Maison d'arrêt, après avoir été torturé. Les milices politiques du pouvoir continuent à semer la terreur dans le pays et à traumatiser les paisibles populations.

Oui, une folie pour les Congolais

Le pays connait une crise multidimensionnelle très aigue. Les caisses de l'Etat sont complément vides, et le gouvernement prend des lois qui créent des taxes, sans passer par le parlement. Cas de l'impôt foncier créé par le ministre Pierre Mabiala, qui, en réalité, devait faire partie de La loi de finances 2019. Parce que la Loi de finances est le seul acte législatif par lequel le parlement vote le budget de l'État, et autorise le pouvoir exécutif c'est-à-dire le gouvernement à percevoir les impôts et à engager les dépenses publiques, pendant une période déterminée. Mais, la Loi de finances peut contenir d'autres dispositions relatives aux finances publiques. Or, l'impôt foncier n'est pas passé par le parlement. Il est une simple création d'un membre du gouvernement.
En plus, les Congolais apprennent que la fête d'anniversaire de la mort d'Edith Lucie Bongo aurait coûté la bagatelle de dix milliards de Francs Cfa. Or les salaires des fonctionnaires, les pensions de retraites, les bourses des étudiants… ne sont pas régulièrement payés.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Décès d'Elie NTOUMI : informations

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La famille KANDZA NTENDA et la famille NTOUMI, frères, sœurs et enfants vous informent que la veillée de Monsieur Elie NTOUMI, décédé lundi 11 mars, se tiendra ce samedi 16 mars 2019 au Gymnase de Montconseilà Corbeil. Adresse :
76 Boulevard Henri Dunant - 91100 Corbeil Essonnes.

De la gare de Corbeil Bus 301( Arrêt Belvédère).

ATTENTION DERNIER BUS A 23 H 07 !!!

42è anniversaire des évènements de Mars 1977

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Bientôt cinquante ans, le crime de sang constitue le socle du pouvoir actuel. Malgré quelques révélations faites à la Conférence Nationale en 1991 sur l'assassinat crapuleux de Marien Ngouabi, le coup d'état du 18 mars 1977 reste une ténébreuse affaire.

18 Mars 1977 : Assassinat du commandant en chef de l'APN Armée Nationale Populaire, chef de l'Etat, le commandant Marien NGOUABI, suivi des assassinats de MIENAKOU Albert et de KOUDISSA Thadet, le sergent PEYA, et le soldat seconde classe PEYA, le capitaine KIMBOUALA KAYA.

23 Mars 1977 assassinat du prélat, homme d'église Cardinal de son état, pasteur de l'Eglise Catholique Romaine au Congo, homme Etat, son éminence le cardinal Emile BIAYENDA, il fut créé Cardinal le 05 mars 1973 par le Pape Paul VI.

25 Mars 1977 assassinat de l'home d'Etat, ancien Président de la République du Congo son excellence Alphonse MASSAMBA DEBAT. Il est arrêtéà son domicile brazzavillois, le 18 mars 1977, probablement quelques heures après l'assassinat de Marien Ngouabi. L'un de ses enfants sera lui aussi emmené de force avec lui et ne reverra plus jamais son père, pas plus que ses autres frères et sœurs. Selon certains témoignages, l'ancien président est victime de graves sévices durant sa détention.

La cour martiale instituée pour la circonstance par le Comité Militaire du Parti, nouveau détenteur du pouvoir, le condamne à mort. Il est présenté comme l'instigateur du complot ayant conduit à la mort du président Ngouabi. Il est exécuté durant la nuit du 25 mars 1977, dans des circonstances mystérieuses. Son corps n'a jamais été rendu à sa famille. Sa mémoire a été réhabilitée par la Conférence nationale souveraine de 1991, mais l'emplacement de sa sépulture n'a jamais été révélé.
Cet assassinat fut commis en même temps que celui du sergent ONTSOU, ELOUO et MBORO.

Ainsi, Mars 2019-Mars 2019, 42 ans se sont écoulés et l'énigme de ces meurtres d'état n'a jamais été résolu et, le flou autour des facteurs et enjeux de ces tristes assassinats, sacrifiés sur l'autel de la malgouvernance du pays, persiste.
Une série de questions se pose à l'élite du pays.

Que faire devant ce voile angoissant et agonisant ?

Faut il se taire, où continuer à réfléchir ? Dans la mesure du possible porter également des actions aussi petites que diverses, afin de rechercher les pistes et voies de sortie du marasme chaotique dans lequel est tombé notre pays .

Or Nelson MANDELA, acteur politique sud-africain et homme d'Etat de valeur et renommée internationale a laisséà la postérité plusieurs citations ; dont une, préférée des internautes « L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde »

En s'appuyant sur celle ci, sous le signe de l'instruction, et après s'être abreuvé auprès de plusieurs anciens , dont l'on peut compter des anciens ministres, hommes d' Etat de la république du Congo, des opérateurs économiques, des chefs coutumiers et responsables religieux, Jean-Richard Amédée SAMBA DIA NKOUMBI, 2e du nom, figure qui aspire au charisme d'éclaireur de la conscience nationale congolaise, initiateur et autorité morale incarnant le concept «Devoir de mémoire, le sang des martyrs et héros de la république réclame vérité, justice et réparations pour une nation réconciliée et qui d'ailleurs se traduit littéralement en kikongo par Nsimou ni mayela» ; fils de Dominique SAMBA DIA NKOUMBI Aide-comptable à l'ASECNA, supplicié du procès des mois de janvier-février 1978, martyr et Héros des Né-Kongo et Membre du Bureau Politique du M N R « Mouvement National de la Révolution » va réaliser une série d'émissions télévisées dans le cadre de la commémoration du 42e anniversaire des événements de Mars 1977 auprès des médias suivants :
ZIANA TV ;-I-c Press ; EBAKA SHOW, Brazza-Paris Infos, Congo-liberty ; BZD TV et d'autres médias avec lesquels le concept a déjà collaboré par le passé sur le thème «Facteurs et Enjeux des ouvrages suivants» :

1- «Les origines du mal congolais» d'Aimé MATSIKA
2- «Pensées et Actions Politiques» Tomes 1 & 2
Tous ces deux ouvrages ont été publiés aux éditions Editions Paari

Actuellement, alors que le système est coincé de toute part, alors qu'il ne veut point capituler, et que l'esprit du diable incarné dans la personne de son promoteur est en train de danser nu devant la République pour des buts et fins inavoués dont celui de faire peur au souverain premier et celui de rechercher les voies et moyens de se régénérer, ce afin de réussir la phase de la confiscation du pouvoir politique, au regard de ces considérations, que doit faire l'humble, le juste dont la crainte du seigneur Dieu est le bouclier ? Que faire si ce n'est tenir le glaive et l'épée du Saint Esprit afin de porter le coup fatal comme le fit l'Ange Gabriel contre Lucifer, combat mortel qui précipita ce dernier dans le brasier éternel ?

Jean-Richard Amédée SAMBA DIA NKOUMBI

1- https://www.youtube.com/watch?v=jJpky9LHtmU

2-https://www.youtube.com/watch?v=6puihZpdEaY

Bon an, mal an, le Congo a participé au Salon du livre de Paris, Porte de Versailles

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« Livre de Paris », ancien « Salon du Livre de Paris », édition 2019, a fermé ses portes lundi 18 mars 2019. Comme le hasard fait mal les choses ! Marien Ngouabi fut assassiné la même date, 42 ans plus tôt.

On pensait le Congo avoir fait son deuil du Salon littéraire, haut lieu international de la visibilité intellectuelle d'une nation. Après deux ans d'éclipse, notre pays a timidement pointé sa bobine à Paris samedi, dimanche et lundi. Ces deux ans de vacance laissent pantois les amoureux du livre et ceux qui ont la fibre patriotique intacte car dans le cas de notre pays, ce n'est pas faute de compter une pléthore d'écrivaines et d'écrivains.

Surnommé parfois gaillardement «Quartier Latin d'Afrique», notre pays ne manque jamais de rappeler à qui veut l'entendre qu'il a accouché des génies romanesques de la trempe de Jean-Malonga, Soni Labou Tan'Si, Tchicaya U Tam'Si, Létembey Ambilly, Henri Lopes, Tati-Loutard, Alain Mabanckou.

Cependant lorsqu'on regarde le choix cornélien de cette année, on peut supposer que la sélection nationale a joué la carte de la découverte. Les auteurs recensés au stand du Congo relèvent pour la plupart du bataillon inconnu. Mais on peut formuler également l'hypothèse que la sélection a relevé davantage de la distinction sentimentale que de l'objectivité aveugle insensible au parti-pris idéologique. Tout se passe comme si on a plus de chances de figurer dans le classement versaillais quand on s'appelle Hugues Ngouolondélé, auteur de l'essai ( Le Parti Congolais du Travail) que lorsqu'on s'appelle Guy Alexandre Sounda auteur de (Confessions d'une Sardine sans tête) titre digne de figurer dans l'Oulipo (Ouvrage de littérature potentielle).

Le stand

Les méchantes langues ont comparé le stand du Congo à une cabine téléphonique tant il frôlait le confinement et l'exiguïté. Dommage qu'après la dynamique instaurée jadis par la plateforme Le Bassin du Congo, la présence de notre pays au salon rétrécit chaque année comme peau de chagrin.

Mais, à la décharge de la délégation congolaise, la participation au Salon a été envisagée «par défaut». Parce que la nature a horreur du vide, cette année Le Congo a résolu de revenir à la charge pour éviter le vertige de l'oubli, quitte à le faire dans l'impréparation totale. Résultat : succès en demi-teinte.
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Po na Ekolo

Le Congo a, au bout du compte, rattrapé le fiacre grâce à l'association Po Na Ekolo (En avant pour le Congo) présidée par… Hugues Ngouélondélé, ancien maire de Brazzaville, Ministre des Sports. Le président H. Ngouélondélé a été représentéà Paris par Digne Elvis Okombi Tshalissan, ancien secrétaire d'Etat, aujourd'hui chargé des liens entre le gouvernement et le Parlement.
Quant à l'intituléPo Na Ekolo, même si le lingala est un vernaculaire national, les esprits chagrins y ont vu une mbochisation du mode de communication officiel au Congo sous Sassou.

Coup de chapeau à Marie-Alfred Ngoma des Dépêches de Brazzaville qui a assuré avec brio la logistique formelle du stand congolais.
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Editions Paari

Le Congo a également sauvé la face, Porte de Versailles, grâce à un acteur majeur de l'Edition, Mawawa Kiessé, directeur des Editions Paari dont l'un des ouvrages exposés, Les sources du mal congolais, va faire du bruit un de ces quatre. Composé de notes rassemblées par Aimé Matsika, le livre ne fait pas dans la dentelle quant à l'analyse politique du Congo depuis la période Youlou/Opangault jusqu'à la pénible période du « Chemin d'avenir ».
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Tout stand est une tribune politique. Bonaventure Mbaya, ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports du Congo-Brazzaville sous la Transition, membre de l'Internationale Socialiste, a été tour à tour aperçu au stand de Paari et de Po Na Ekolo. Le lien entre l'homme politique et la critique est le même entre une allumette et un bidon d'essence. Il suffit de peu pour que l'incendie prenne. La date du 18 mars est un efficace combustible. C'est tout juste si Bonaventure n'a pas explosé quand nous lui avons mis sous le nez l'énigme de l'assassinat de Marien Ngouabi. «C'est un coup d'état de palais ! » s'est-il enflammé alors que, à ses côtés, virulent opposant sur la place de Paris, Eugène Fernand Loubelo, attise le foyer de la rhétorique anti-CMP. «Le rapport de la commission assassinat dirigé par Masséma a éclairé la lanterne de tout le monde sur ceux qui ont occis Ngouabi»

Médecin, Eugène-Fernand Loubelo a écrit : «Voyage intérieur du bruit. De l'oreille au cerveau. » L'ouvrage met en garde contre l'abus des décibels. Le bruit physique est nocif. Loubélo ne dit rien sur l'impact du bruit politique dans le combat. Abdelaziz Bouteflika a mordu la poussière grâce à un mouvement social du peuple algérien mené dans le silence.
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Le stand de Paari a fait la part belle à l'essai politique en articulant des thématiques pour lesquels les Congolais sont sensibles : la période JMNR, sous Alphonse Massamba-Débat, l'assassinat de Ngouabi Marien, le coup d'état du 5 juin 1997. Paari n'est pas non plus sourd à l'essai philosophique, conceptualisé dans «La Revue Congolaise de Métaphysique» sous la direction de Charles Nkounkou, très critique à la notion juridique des Droits de l'homme. Paari publie également une revue d'épistémologie des sciences sous la houlette du Physicien Mboka Kiessé.

Budget

D'où vient le fric de Po na Ekolo ? Au moment où la République chante sur les toits le refrain de la crise ayant généré la rupture, la question du financement du Salon n'a pas manqué de susciter des supputations. Le problème sera poséà Digne Elvis Okombi Tsalissan par Antony Mouyongui sur la chaîne Ziana-Tvà l'occasion d'un direct.

«On s'est battu comme on a pu. Pour nous c'est un début. Ceux qui ont l'habitude nous ont dit que le salon 2020 se prépare dès aujourd'hui. Fort de cet avis, on fera mieux l'année prochaine » a promis Digne Elvis Okombi Tsalissa.

Meilleur stand africain
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Sur le chapitre «pourquoi lui et pas moi», le prix du stand le mieux décoré a été décernéà la Côte d'Ivoire. De quoi être frustré surtout quand, dirait Gabriel Kinssa, on est un pays, le Congo, qui a des «moyens d'investir dans la culture.» Mitoyens de celui du Congo, les stands de La Guinée, du Mali et du Sénégal faisaient également triste mine. Ce sont pourtant des nations littéraires de renom. Dans le cas de la Guinée, l'ambassadeur de ce pays à Paris, Amara, a personnellement visité le site du pays de Camara Laye sans trop se formaliser sur la sobriété des lieux. Toutefois, ajoutera-t-il à propos du stand Po na Ekolo : «Au temps d'Henri Lopes c'était dix fois plus grand. Est-ce que la cuture a baissé ?»
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Ancien de l'Unesco, le diplomate guinéen a sauté de joie lorsqu'il a croisé une ancienne collègue au site Po na Ekolo. Auteure de deux ouvrages, Alfoncine Nyélenga Bouya (car c'est elle l'ancienne fonctionnaire de l'Unesco) a été l'une des icônes du stand congolais ce 18 mars.

Retour sur l'ouverture

Au vernissage, samedi 16 mars, la logistique a pu mettre la main sur une tête d'affiche, Emmanuel Boundzéki Dongala. L'auteur congolais a atteint le niveau de romancier de l'universel en consacrant son dernier roman à la musique classique. «La Sonate à Bridgetower» est une œuvre qui porte sur un compositeur méconnu, George Bridgetower, mulâtre, contemporain de Beethoven qui lui dédia une très complexe œuvre difficile à exécuter pour un amateur. On reconnaît la puissance littéraire d'un écrivain à sa manière d'oublier son propre pays pour parler des réalités situées au-delà de son horizon intellectuel.

Cela dit, il faut se lever tôt comme un pinson pour capturer une pointure de la trempe d'Alain Mabanckou, Prix Renaudot. Ce d'autant plus que le pavé en béton armé jeté dans la marre par son dernier roman sur le 18 mars 1977, Les Cigognes sont immortelles, ne pouvait que le cataloguer comme persona non grataà Versailles. C'est également en vain qu'on pouvait chercher avec une lampe-torche Wilfried N'Sondé au milieu des ouvrages suggérés par Po na Ekolo. La même difficulté s'est ressentie avec les auteures comme Liss Kihindou, Véronique Diarra, Noëlle Bizi Bazouma, Sylvie Mokoko, Marie-Léontine Tchibinda, Eveline Mankou etc. Sur le registre «Femme je vous snobe», Pona Ekolo a de quoi se frotter les mains de phallo.
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Liste non exhaustive des ouvrages présents sur le stand : Dibakana Mankessi (Atipo, mon mari), Raymond Loko (Les messagers de la paix, Les sentiers de l'au-delà) Jeassy E. Loemba ( Une peur morbide), Emma Mireille Opa (Seule la lutte libère), Digne Elvis Tsalissa Okombi (Au nom de l'amour), Gaétan Ngoma (Sentier d'expérience), Henri Ndjombo (Le mal de terre), Dibakana Mankessi, Auguy Ibangan Itoua Ndinga (Maman je reviens bientôt), Gabriel Nkissa, Noel-Kodia Ramata (Anthologie analytique de la nouvelle génération des écrivains congolais).

Était présente sur le site, Cécile Langlois, éditrice française (Editions Cécile Langlois ). La professionnelle du livre dit avoir été frappée par la qualité extraordinaire des manuscrits congolais. Noël-Kodia Ramata lui doit son dernier essai littéraire. Elément clef de la chaine graphique, que serait l'œuvre livresque sans l'éditeur ? Une lettre morte, sans existence physique matérielle. Combien de manuscrits souffrent le martyr de l'incognito faute de maison d'édition fiable ! Assurément, les tiroirs des Congolais, ces gourmands de l'écriture, recèlent de ces chefs-d'œuvre inconnus dont parle Balzac.

Alfoncine Nyélenga Bouya, nouvelliste, romancière, conférencière

Invitée lundi 18 mars, Alfoncine Nyélénga Bouya, venue de Belgique, a écrit Makandal dans le sang et Le rendez-vous de Mombin-Crochu. Comme chez Emmanuel Dongala, Le rendez-vous de Mombin-Crochu est une délocalisation géographique d'écriture. Congolaise, A. Nyélenga Bouya situe son intrigue en Haïti, rupture de champ méthodologique qui a agréablement étonné le public caraïbéen. La presse de Port-au-Prince l'a couverte de fleurs. Ayant beaucoup voyagé en Afrique, (Sénégal, Cameroun, Liberia…) A.N.B se dit à juste titre «pluriculturelle». Sa fascination d'Haïti vient d'un prof, monsieur Gilbert, qui lui enseigna les maths au lycée Savorgnan de Brazza. Haïtien et opposant politique, monsieur Gilbert se retrouva à Brazzaville, si loin et si près de ses racines, après avoir fuit le duvaliérisme dans son pays de naissance.
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Haïti est un bout symbolique d'Afrique dont les habitants, n'ayant jamais mis pieds sur le continent noir, ont des révélations géographiques de la terre de leurs ancêtres avec une impressionnante exactitude due aux songes. La toponymie de l'île est un indicateur de la véracité de ces songes, convergence entre les imaginaires qui prouve que la déportation n'a rien réparé mais rien séparé non plus. La nomenclature des lieux-dits comme Mayumbé (Mayombe chez nous), symbole d'un relief surélevé, est éloquente.

Nyelenga a toujours écrit. Notamment dans l'exercice de son travail où la rédaction des rapports demande une maitrise de la syntaxe. Elle a commencé d'écrire pour conjurer la critique que lui fit, enfant, un cousin. «De là haut, ton cousin doit regretter d'avoir voulu tuer ta Muse» lui a plaisamment dit Antony Mouyongui durant l'interview.

Gabriel Nkissa

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Au cours d'une interview sur le stand Po na Ekolo, G. Nkissa conteur et écrivain, nous a décliné un savoureux morceau de littérature qu'on peut considérer comme la meilleure synthèse de la participation du Congo au Salon du Livre de Paris. Les enfants d'Afrique doivent se battre postula le poète franco-sénégalais. Oyez ça !

Afrique mon Afrique

Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
Blanches et fanées
C`est L'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L'amère saveur de la liberté.
(David Léon Mandessi Diop ) 1927 - 1960.
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Retour sur le tête-à-tête Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya/Sassou à Oyo

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Après l'anniversaire de la mort d'Edith Lucie Bongo Ondimba, les Congolais doivent-ils demander pardon aux évêques et au Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya qu'ils ont calomniés ?

L'actualité congolaise a été, entre autres marquée, au début de ce mois de mars, par la célébration, à Oyo, dans la Cuvette centrale, du 10eme anniversaire de la mort de Mme Edith Lucie Bongo Ondimba, épouse du défunt Président gabonais, Omar Bongo Ondimba.

L'événement n'aurait pas suscité un débat controversé si seulement Denis Sassou Nguesso, le père d'Edith, ne l'avait pas sorti du cadre familial et privé pour l'ériger en une manifestation officielle et presque nationale ; une cérémonie grandiose à laquelle avaient pris part quelques chefs d'Etats étrangers, des membres des institutions constitutionnelles, des délégations étrangères, une délégation de la Conférence épiscopale du Congo, conduite par son président, Mgr Daniel Mizonzo, ainsi que celle qui est venue de l'autre Congo et qui a été sous la houlette du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya.

Mais, il y avait aussi la situation économique et financière du pays qui ne permet pas toujours d'utiliser autant de moyens financiers, dix milliards de Francs Cfa, pour fêter un anniversaire, à plus forte raison lorsque l'on sait que les fonds sont sortis du Trésor public, et que les fonctionnaires, les étudiants congolais au pays et à l'étranger ainsi que les retraités ne touchent pas régulièrement leurs salaires, leurs bourses et leurs pensions.

Néanmoins, le scandale est liéà la participation de l'Eglise catholique romaine à cette fête. Plus précisément à travers la présence des évêques, notamment Mgr Victor Abagna Mossa, évêque ordinaire du Diocèse d'Owando, qui avait réceptionné, inauguré et consacré l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Oyo, et du fait que le clocher de cette église porte, désormais, le nom de Lucie Edith Bongo Ondimba.

La salive et l'encre avaient beaucoup coulé

Les Congolais scandalisés ont pris le comportement des évêques du Congo pour une haute trahison. Un prêtre de l'archidiocèse de Brazzaville, l'abbé Brice Ruffieux Bahouamio, a même adressé une lettre ouverte à Monseigneur Victor Abagna pour lui rappeler le sens du clocher : «la bénédiction des clochers est une pratique ecclésiale qui remonte aux premiers siècles de l'Eglise. Cependant, pour sa dédicace, le clocher d'une Eglise est dédiéà un saint ou à une sainte », a-t-il écrit.

Plus loin dans sa lettre, il lui demande « Quel message avez-vous voulu passer aux chrétiens et au peuple congolais ? Est-ce une canonisation implicite ou anticipée de la concernée ? Est-ce pour plaire au bienfaiteur au point de violer les principes doctrinaux de l'Eglise et sombrer dans les hérésies ?»

Nous même avions publié sur ce même site un article portant le titre de «Réception de l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Oyo par Mgr Victor Abagna Mossa : scandale pour les chrétiens et folie pour les Congolais », dans lequel nous avons qualifié a participation du clergé catholique congolais à cette fête de haute trahison.

Nous avons rappelé une autre trahison dont les chrétiens congolais avaient été victimes. Il s'agit de la célébration eucharistique en la basilique Sainte-Anne du Congo présidée par le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat où Premier ministre du gouvernement du Vatican, en présence de Denis Sassou Nguesso, alors que ce dernier est le gourou d'une loge maçonnique. Et, il y avait encore la guerre dans le département du Pool lorsque l'on célébrait cette messe.

Cependant, d'autres esprits qui se sont laissé emporter par la colère et la révolte n'avaient pas la langue dans leur poche lorsqu'ils parlaient du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Ils disaient, par exemple, que Son Eminence, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya avait dénoncé la dictature de Joseph Kabila, en République démocratique du Congo qui est son pays, et traité de médiocres les dignitaires de son pouvoir, pourtant il est venu à Oyo pour soutenir une autre dictature : celle de Denis Sassou Nguesso.

Alors que tout cela avait eu lieu parce que les Congolais ne connaissaient pas encore la mission sous-jacente que le Cardinal Monsengwo s'était assignée, en acceptant de venir à cette grande fête d'anniversaire.

Le Cardinal Monsengwo, le héros ?

Parmi les activités qui ont ponctué la commémoration de cette journée d'anniversaire de la mort de Mme Edith Lucie Bongo Ondimba, s'inscrivait la réception, par Denis Sassou Nguesso, de ses invités de marque. C'est ainsi que le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya avait eu une audience avec Sassou Nguesso.

Cependant, des sources concordantes proches de la famille affirment qu'avec le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Denis Sassou Nguesso a eu un tête-à-tête plutôt politique que religieux. La fête, la réception de l'église Notre Dame de l'Assomption avaient été reléguées au second plan.

Les deux personnalités avaient beaucoup plus parlé de la de la crise multidimensionnelle que vit le Congo. Sassou Nguesso était même surpris et coincé par une demande persistante de son interlocuteur, aussi son parent par alliance. Claudia et Christel Denis Sassou Nguesso sont de sa famille, du côté de leur mère.
Le prélat n'a pas eu froid aux yeux Il a sagement demandéà Denis Sassou Nguesso de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2021, et d'accepter, cette fois-ci, une alternance politique pacifique à l'issue de la prochaine élection présidentielle.

Le Cardinal Mossengwo est donc sorti de son audience avec une promesse de Sassou Nguesso de ne pas être candidat à sa propre succession.

Le clan Sassou déboussolé ?

L'audience accordée par Sassou Nguesso au Cardinal Laurent Monsengwo continue de susciter des commentaires au sein du clan Sassou complètement déboussolé. Mais la question est : l'initiative du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya était personnelle ou le prélat congolais n'avait fait que transmettre un message venu du Pape François dont on connait bien l'influence dans la grande diplomatie internationale ? Mieux : ce dernier avait déjà eu une intention de prière pour le Congo. N'a-t-il pas été de mèche avec les évêques du Congo ou les grands lobbies internationaux ? Voilà ce qui crée, aujourd'hui, la panique et la désolation dans les rangs du pouvoir.

En tout cas, l'audience du Cardinal Laurent Mossengwo a bouleversé les plans politiques du clan au pouvoir qui, aujourd'hui, a du mal à trouver le successeur de Denis Sassou Nguesso.
Car, tous les présumés candidats qui se bousculent ne font pas l'unanimité ni au sein du clan ni au sein du Parti congolais du travail. Parce qu'ils ont tous les «mains sales ».

Le clan et le Parti congolais du travail sont conscients que les candidatures de certains membres du clan Sassou, voire celles de certains caciques politiques risqueront de jeter l'huile au feu.

Demander pardon aux évêques du Congo et au Cardinal Monsengwo

Devant ce qui semble être une victoire politique, obtenue sans doute à l'issue d'un plan monté avec la complicité des évêques du Congo, même si elle n'est encore qu'une promesse, faudra-t-il que les Congolais demandent pardon aux évêques du Congo et au Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya qu'ils ont calomniés ?

Ce, même si la célébration eucharistique présidée par le Cardinal Pietro Parolin, en la Basilique Sainte-Anne du Congo, en présence de Denis Sassou Nguesso, et le nom d'Edith Lucie Bongo Ondimba que Mgr Victor Abagna Mossa a donné au clocher de l'église Notre Dame de l'Assomption sont toujours vécus comme une arête coincée dans la gorge.

Mais, les Congolais pensent aussi que le don de l'église Notre Dame de l'Assomption que Sassou Nguesso a fait à l'Eglise catholique romaine qui est au Congo, et la promesse de ne pas être candidat à sa propre succession ainsi que l'alternance politique et pacifique promise au Cardinal Laurent Mossengwo Pasinya allaient avoir tout leur sens en convainquant les Congolais et susciter une forte adhésion si Sassou Nguesso avait laissé son offrande devant l'autel, et était d'abord parti se réconcilier avec ses compatriotes Rappelons qu'il leur avait volé la victoire, lors de l'élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016 Les Congolais ui réclament aujourd'hui, un vrai dialogue national, et exigent la libération de ses anciens collaborateurs : le général Jean Marie Michel Mokoko et l'ancien ministre André Okombi Salissa qui croupissent injustement à la Maison d'arrêt de Brazzaville.

Le catholique Sassou baptiséà Dolisie doit savoir que : avoir de la clémence envers ses prisonniers politiques est conforme aux recommandations de Jésus dans les Saintes Ecritures. Nous sommes certes en politique, un champ aux antipodes de la morale religieuse. Et en tant que hyène Sassou Nguesso ne fait pas de cadeau. Il n'a jamais respecté les Constitutions de son pays qu'il promulgue lui-même. Va-t-il, cette fois-ci, tenir une simple promesse qu'il a faite à un prélat au cours d'une audience privée ? Hérode promit aux rois mages d'honorer l'enfant Jésus. Or il massacra tous les premiers-nés de la génération de Christ. Les promesses de Sassou, Hérode d'Edou-Penda, ne l'ont jamais engagéà rien. Le cardinal Mossengwo est-il naïf au point de croire que l'assassin du Cardinal Emile Biayenda s'est amendé ?

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Mgr Jean-Louis Portella anime un Forum sur le Pool, région qui panse ses blessures - Jeudi 28 mars 2019

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Cathédrale d'Evry, Salle des Droits de l'Homme.
Mgr Louis Portella va animer un forum sur la question du Pool ce jeudi 28 mars 2019

La reconstruction et le développement du Pool au Congo-Brazzaville

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17 h 30 à 20 h

La Ballade des Idées : le rendez-vous du Kolam à Aulnay-Sous-Bois

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Les internautes de la Ballade des Idées ont vécu un de ces moments inoubliables qui n'arrivent que tous les cent-cinquante ans, comme la Comète de Halley. Ca a volé très haut.

Salam Kolam

Les balladeurs (baladeurs ), virtuels et virtuoses des belles lettres se sont retrouvés samedi 23 mars 2019 à Aulnay-Sous-Bois dans le cadre d'un « bouillon de culture », «en marge du Salon du Livre» de Paris (Paris Livre) d'après une idée d'Alfoncine Nyélenga Bouya, écrivaine, et de Cédric Mpindy, écrivain. Pour reprendre la métaphore de Gaston Bachelard, les retrouvailles de ces ouvriers de la « page blanche » ont eu lieu au Kolam, restaurant indien.

Pour la clarté des choses, la BDI est un «groupe virtuel qui existe depuis 2015 sur la toile ; un groupe qu'on a décidé de rendre réel au bout du compte» explique A. Nyélenga Bouya avant de préciser que la préparation de la réunion s'est goupillée en deux semaines. Un record, étant donné le succès.

Who's Who

Il arrive que les fantômes de la toile décident de tomber les masques, histoire de mettre un visage sur des noms de renom.

Ce samedi, au Kolam, on a pensé enfin régler la question du «Who's Who» après un tour de table une fois que tout le monde est installé sur la mezzanine de l'établissement sud asiatique situé entre Ibis et Novotel. Malheureusement le bruit de la salle (on aurait dit des gens récitant un mantra) a empêché de relever correctement les noms des uns et des autres. Comme les gens des Lettres sont bavards ! La revue des vidéos ne nous a pas été d'un grand secours. Ô Dieu ! les oubliés du Kolam, espérons-le, ne vont pas nous jeter un mauvais karma pour se venger de notre absence de vigilance. Fort heureusement A. Nyélenga Bouya nous a tiré d'affaire en fournissant 90% de noms de balladeurs d'Aulnay, de Brazzaville et de Navarre.

Reste que Cédric Mpindy, le fondateur de la BDI, nous doit une explication sur la graphie du concept de Balladeur. Le dictionnaire propose Baladeur (1 L au lieu de 2). S'agit-il d'un néologisme, d'une coquille, d'un acronyme ?

A propos de dictionnaire, on n'a pas vu Philippe Moukoko, au Kolam. Oùétait-il allé se balader et boire seul son chianti ?

La Balade des gens heureux

Sur le mode «J'y fus », les personnes ci-après pourront plus tard se targuer d'avoir vécu un moment historique et fait une balade heureuse aux Indes sans se déplacer de Paris. Ont communié au Kolam ce samedi : Marie-Alfred Ngoma des Dépêches de Brazzaville, Antoine Page Kihoulou, lanceur d'alerte parisien, «amoureux des Lettres», Bedel Baouna, critique littéraire, «membre clandestin de la Ballade des Idées», Antony Mouyongui, journaliste, Cyr Makosso réalisateur, Cyr Matanga, balladeur, Léocadie Mireille Mpindy, balladeuse ; Mexanne Lokaka (la mère à l'enfant) balladeuse, Père Lutte Destin Menas, Marielle Bruchet Fila, Donatien kivouvou, Cyriaque Bonne Maison Ganga Niamamakassi, balladeur, Armand Bouéya, « SDF » (sic), Huppert Malanda, «poète balladeur et balladeur poétisant» ; Guy Nsouari, modérateur.
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Himalaya des idées soulevées

Ce fut une colline des plaisirs. Les invités se sont baladés vers les sommets de l'Annapurna du logos universel. Les questions de méditation au Kolam ont été d'ordre ontologique. Depuis Hegel, jusqu'à la Négritude en passant par Lucien Lévi-Brühl, la question de l'historicité de l'Afrique a été une pomme de discorde épistémologique.

Existe-t-il une rationalité africaine ? Le Belge Placide Tempels tenta de mettre tout le monde d'accord en réhabilitant la philosophie bantoue. Mais Senghor, l'un des trois piliers de la Négritude, cassa la barraque avec son postulat : «l'émotion est nègre, la pensée hellène». Dieu merci, la philosophe Yala Kisukidi vient de trancher dans le vif en proposant de «décoloniser la philosophie» trop victime de l'impérialisme occidental. A. Nyelenga Bouya, pour sa part, donne au cours de la discussion une seconde chance à la notion « d'émotion » a-historicisée par Léopold Sédar Senghor.

Les articulations théoriques du Kolam ont réveillé la dialectique de l'homme noir et de l'histoire, vieux serpent de mer, lorsque Antoine Page Kihoulou a lu les bonnes feuilles et une dédicace de Raymond Loko, écrivain Brazzavillois invité, entre autres, au Salon du Livre de Paris. C'est alors que, ô paradoxe, les balladeurs se sont emballés et le débat a pris une vitesse de croisière comme on l'aime, convivial, courtois, instructif. Reste que rien n'est plus contradictoire que la remise en cause des sources endogènes de la poésie congolaise par des Congolais eux-mêmes.
Bedel Baouna dont le sang n'a fait qu'un tour à l'écoute des bonnes feuilles de Raymond Loko a estimé mordicus qu'en matière d'écriture romanesque au Congo, il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus.
«Existe-t-il des véritables romanciers au Congo en dehors de Tchicaya U Tam'Si, Sony Labou Tan'Si, Alain Mabanckou, Wilfried N'Sondé ?» s'est-il interrogé, perplexe.
Ensuite on a recentré le débat.

Poiêsis pour les Grecs signifie « création »

Est-ce que la poésie avec ses règles métriques est un concept qu'on peut élargir à la littérature orale africaine notamment congolaise ? D'ailleurs qu'est-ce que la poésie avant d'en parler comme un genre africain ? Le concept est grec et s'applique à celui qui crée, produit des idées. Le poète, par définition, se balade dans le monde des idées.

«Faut-il parler de poésie dans une tradition orale ou d'un beau discours ? Ca pose un problème épistémologique. On peut parler d'un discours d'esprit. A ce moment-là, le Congo n'est qu'un pays de belles phrases alors que la poésie a des normes. La tradition orale ne répond pas à des normes écrites. Il faudra d'abord qu'on définisse la poésie » s'insurge Père Lutte Destin Menas.

Se balader dans le monde des idées, ça peut donner des idées. C'est pour ça que les politiques ont peur des poètes.

«Le grand poète Aimé Césaire, dans "Cahier d'un retour au pays natal", a dit que la poésie est une insurrection contre la poésie, donc je m'insurge contre ce qui se passe actuellement en RDC» confirme par ailleurs Tristell Mouanda Moussoki, Congolais qui vient d'être distingué en Afrique ( Les Dépêches de Brazzaville, 27 mars 2019)

Pour Huppert Malanda : «La poésie repose sur trois piliers : le son, la dimension de l'assonance, la dimension de la musicalité et la dimension du mot. On écrit pour nommer des contextes...Ce dont vous parlez, c'est la versification française avec des pieds, des rimes. Arthur Rimbaud écrivait comme ça. Nous n'écrivons plus comme ça. Nous sommes des poètes libres. C'est une poésie qu'on appelle libre. Nous écrivons librement.»
Rythmée, rimée ou libre la poésie est subversive. Emotionnelle ou rationnelle la poésie a toujours fait mouche lorsque le sujet ramène les idées de l'imaginaire au réel.
La balade heureuse de Franklin Boukaka dans le monde platonicien tourna mal, très mal. Pour la plupart des monarques un bon poète est un poète mort.

A. Nyelenga Bouya : «aujourd'hui on nous fait croire que l'émotion est négative. Non. Quand on écoute, chez moi, au Congo, au terroir. Quand le poète te dit, prends-moi., il veut dire prends-moi dans ton cœur. Je vais le dire en koyo : « béra ngaï o ya ngo otéma » Il n'y a rien de plus beau. On est dans la vraie poésie, différente de ce qu'on appelle les alexandrins. Non, la poésie est une manière d'être, de s'exprimer, une parole rythmée, une parole musicale. Que ce soit en lingala, en kongo, nous avons une poésie. Ecoutez les chants lingala, kongo (Jacques Loubélo), ils vous transportent...Il faudra puiser dans nos traditions pour faire éclore la poésie florale»

Armand Boueya «Citez-moi un poète congolais né ex nihilo. Le poète congolais naît avec l'écriture. Je ne connais pas de poète qui soit venu des temps anciens»

Raymond Loko : « Ecrire pour quel lectorat ? L'écrivain africain rencontre des difficultés. Point de librairies, point de maisons d'éditions, point de diffusion. Il est dans un milieu qui ne lui permet pas d'évoluer.»

Une lecture de la contribution de Pierre Ntsemou a été faite par Cédric Mpindy. Pierre Nsemo, brazzavillois, n'a pas pu faire le déplacement de Paris. Le contenu de sa lettre rejoint les doléances de Raymond Loko : la vie d'écrivain au Congo est une galère. Quand on veut faire une dédicace au Congo, il faut avoir rubis sur ongle pour attirer la presse. Les journalistes au Congo sont une réincarnation du veau d'or. Notamment ceux de Télé-Congo.

Souvenirs

Taty Loutard est décédé voici dix ans. On s'en est souvenu à Aulnay-Sous-Bois. Ca serait cruel de se croiser les bras. Comment alors marquer l'évènement ? Hubert Malanda propose une commémoration digne du poète, quelque chose de fort, un colloque.

Quelle suite donner aux idées de la Ballade des Idées ?

D'autres abritent la radio des milles collines, le Congo peut-il être désigné comme pays des milles poètes ? S'est interrogé Huppert Malanda sous les applaudissements nourris des balladeurs.

Les Actes d'Aulnay-Sous-Bois

Kolam fera-t-il date comme la rencontre au sommet de Dakar en 1963 (Festival des Arts Nègres) au cours de laquelle les écrivains et poètes congolais brillèrent au point de subjuguer le grand Léopold Sédar Senghor. Le poète sénégalais, l'un des pères de la négritude tomba sous le charme du jeune Tchicaya U Tam'Si. Le Congo, notre pays, entra, depuis, dans le gotha des nations littéraires où l'Afrique est très peu représenter.

Aulnay-Sous-Bois aura-t-il autant de retentissement que Dakar des arts nègres quand Senghor signa l'acte de naissance du Congo comme puissance de la production poétique ?

Il est vrai que le casting d'Aulnay fut de qualité. Mais, sachons raison garder.

Comme au congrès des surréalistes d'André Breton, il serait bon que les baladeurs d'Aulnay laissent un Manifeste à la postérité. Chiche ! Ca pourrait s'appeler « La Charte d'Aulnay ». Ce n'est pas verser dans la mythomanie que considérer la Ballade des Idées (BDI) comme l'acte fondateur d'une nouvelle écriture congolaise. La BDI est sur le virtuel ce que fut la revue Liaison (1950) sur papier : un lieu de découverte des talents. Jean-Malonga, Létembey Ambilly, Marcel Ibalico, Côme Manckassa, Clément Massengo, Sylvain Mbemba firent leurs premiers pas dans la mythique brochure.

Les critiques littéraires comme Arlette Chemain parlent de Liaison comme les alchimistes du « Saint Graal ». Liaison fut la crème de l'écriture sous la colonisation. La page de la BDI sur les réseaux sociaux passe pour le laboratoire de la découverte littéraire congolaise. Nous-même fument conviés par l'écrivaine Alfoncine Nyelenga Bouya (ANB) : «Viens et vois» dit-elle. Disons comme les latins.
«Je suis venu, j'ai vu, je suis convaincu»

«L'idée de se retrouver à Aulnay-Sous-Bois a germé en deux semaines» selon A. Nyélenga Bouya au cours d'une interview àZiana-TV peu de temps avant la communion au Kolam. ANB a insisté sur l'unité des esprits symbolisée par La métaphore du potier : si les trous de la jarre ne sont pas obstrués par les cinq doigts de la main, son contenu se répand. «Alors soyons unis pour être forts» a martelé l'auteur du Rendez-vous de Mombin crochu.

L'acte de passer du virtuel au réel n'est pas nouveau et le besoin de l'unité ne date pas d'aujourd'hui.

Pour la petite histoire, une expérience similaire, timide, fut faite voici un peu plus d'une quinzaine d'années au Canon de La Nation, Place de la Nation (Paris) en compagnie des membres virtuels du réseau Congopage. Alfoncine Nyelenga Bouya et l'auteur de ces lignes furent de la partie. On ne renouvela plus ce jeu de la découverte, jusqu'à ce samedi 23 mars 2019.

Cette année, la rencontre du virtuel et du réel n'a pas non plus démérité. «In Vino Veritas» lance un participant à Armand Boueya (balladeur SDF) qui promet d'être loquace après avoir bu. D'abord parti sur le mode informel de l'observation mutuelle de gladiateurs qui se toisent avant de se jeter dans l'arène, les participants ont rapidement mis la barre haut atteignant parfois l'Annapurna de la rhétorique après quelques verres de rouge, de rosé et de whisky intelligemment dosés.

Simon Mavoula


Le Cardinal Emile Biayenda : 42 ans déjà. Commémoration avec "Objectif Kutana, les Vendredis du Congo"

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Personnalité de très haute sacralité, l'évocation du Cardinal E. Biayenda a toujours fait recette dans l'imaginaire des Congolais, peuple chrétien à 95 %.

Pour preuve, l'affluence du public à la réunion de commémoration de sa mort organisée par l'association Objectif Kutana. Une centaine pour son porte-parole Charles Madédé ; près d'une soixantaine en toute objectivité. Présidée par Huguette Lébanitou Objectif Kutana se réunit un vendredi sur deux, en région parisienne.

Vendredi 22 mars 2019 l'évocation de la mémoire du Cardinal a eu lieu au Café Nord Paris, en face de la Gare du Nord. Notons que le mois de mars, au Congo-Brazzaville, est une période symbolique douloureuse en raison de blessures mal cicatrisées. De l'assassinat de Marien Ngouabi (1977) aux explosions de Mpila (2012), beaucoup de sang a coulé dans ce pays sans que justice équitable n'ait été rendue. Ca fait mal tout ça.

Pour ce faire, Objectif Kutana a soumis un thème à la réflexion des invités : 42 ans après l'assassinat du Cardinal Emile Biayenda, existe-t-il des risques d'un Bis Repetita (crime d'un leader politique sans châtiment) ?

La réponses est Oui ainsi que le montrent le meurtre de Bruno Ossébi, de Marcel Ntsourou et les assassinats des douze jeunes au commissariat de Chacona. Ne parlons pas des Disparus du Beach en 1999, premier pogrom congolais depuis les Indépendances.

On a noté la présence de Guy Mafimba, Sadio Kanté Morel (journaliste), Me Amédé Nganga (avocat du colonel M. Ntsourou), Godefroi karanda, Marc Mapingou, Alexis Passi, l'abbé Séverin Nkounkou, Commandant Castor, Richard Samba Dia Nkoumbi, Euloge Mavoungou , Tony Louya, les médias Ziana-TV, Congopage.
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Un exposé d'Alain Kounzilat sur la vie du Cardinal Emile Biayenda a permis aux organisateurs de poser le cadre de la discussion. Editeur, A. Kounzilat a publié plusieurs ouvrages sur le Saint Homme. Le dernier en date a étéécrit par le propre neveu du Cardinal résidant au Cameroun.

Histoire de rafraîchir les mémoires, une projection vidéo de la biographie du Saint Homme né dans le Pool a été faite. A propos du Pool, il y a lieu de noter que ce lieu de naissance du Prélat ne sera pas neutre dans la décision des autorités politiques des années 1977 de le tuer.

C'était un vendredi, veille des vacances de Pâques, quand tout bascula avec l'assassinat de Marien Ngouabi suivi peu de temps de celui du Cardinal, un scabreux mélange où le politique et le religieux fusionnèrent dans les règles de l'amalgame (Sadio Kanté Morel).
A ce jour les assassins courent toujours. Tant qu'on ne les aura pas juger, demeurera un contentieux historique dans notre pays. L'unité nationale pâtira de cette impunité (Guy Mafimba). Mais peut-on désigner des coupables tant qu'aucune procédure judicaire n'aura été ouverte ? Comme il n'y a jamais eu d'enquête criminelle, les présumés criminels de la période du 18 mars au 22 mars bénéficient de la présomption d'innocence (Me Amédé Nganga). Oui mais il y a eu procès en 1979. L'affaire n'est-elle pas déjà entendue ? Si, mais ce ne sont pas les coupables mais les témoins de l'assassinats de Marien Ngouabi qui furent jugés. Jusqu'aujourd'hui ni le procès des assassins de Marien Ngouabi ni celui de ceux Cardinal Emile Biayenda n'ont jamais eu lieu (Me Amédé Nganga, avocat de Marcel Ntsourou).

Procéder de cette sorte, n'est-ce pas tomber dans du formalisme juridique ? (Antoine Page Kihoulou) D'autant plus qu'on a tous entendu les présumés coupables avouer leur forfait par la fameuse injonction en langue mbochi «Kia ngui é wo !» (William Otta)
Et d'ailleurs pourquoi parler de contentieux historique et de vérité réconciliation. On tombe dans un mimétisme juridique si on s'aligne sur l'Afrique du Sud ou sur le Rwanda. Les partisans de l'Apartheid avaient tué les populations noires. On comprend qu'à la chute du régime blanc, les communautés se demandent pardon. On peut admettre que Hutus et Tutsi se réconcilient après le génocide. Mais dans le cas du Congo sur quelle base va-t-on se faire mutuellement un Mea Culpa ? (Antoine Page Kihoulou)

Personne n'est dupe. Ceux qui ont tué Marien Ngouabi cherchaient un bouc-émissaire. Il fut trouvé en la personne du Cardinal Emile Biayenda qu'ils exposèrent à la vindicte publique grâce à la formule en lingala « Ba kongo ba bomi Marien ». (Guy Mafimba, proche du général Ngouolondélé et ancien conseiller politique de Yombi) Les chansons en mbochi étaient sans équivoque : «Marien Ngouabi a kongo a bomi, Céline otémo o soundi».

Le sang des mbochi ne fit qu'un tour. La société kouyou étant réputée ancrée dans la vendetta, assassiner le Cardinal accusé d'avoir neutralisé le pouvoir mystique de Marien Ngouabi ne fut qu'un jeu d'enfant. Les véritables auteurs du double assassinat se frottèrent les mains. C'est ce qu'on appelle « manipulation », « instrumentalisation ». Le coup d'Etat de palais fut un franc succès.

Quant au procès de 1978, ce fut un bel exemple de la justice stalinienne. Onze têtes tombèrent. C'était des faux coupables. Les vrais circulent dans la nature, libres comme le vent.

Qu'est-devenue la voiture Peugeot à bord de laquelle avaient pris place des militaires vus en face de la station d'essence située en face de la Mairie Centrale de Brazzaville ? (William Otta)

D'où venait la jeep aperçue devant les appartements du Cardinal le 22 mars 1977, qui était à bord, et où se rendit-elle par la suite ? La question mérite d'être posée puisque, le lendemain, on apprit la mort du Prélat survenue sur les collines situées à une quinzaine de kilomètres au nord de Brazzaville. Comme la relique de la main de Saint-Jean-Baptiste, la posture de la mort du Cardinal Emile Biayenda symbolisait le Pardon (Marc Mapingou).

L'enfant de Maléla Bombé (entendez Emile Biayenda) était amour. Dans son exposé liminaire ce vendredi 22 mars 2019, Alain Kounzilat, pose que l'amour divin reste une dimension de la paix au Congo. Suivons cette piste (Abbé Séverin Nkounkou).

Il ne demeure pas moins que les générations passées ont démérité dans le combat. Les jeunes, les plus jeunes n'ont pas reçu de mots d'ordre de combat. Dommage. (Commandant Castor)

Prochaine rencontre d'Objectif Kutana, vendredi 5 avril 2019. Le thème : Conjoncture et perspectives économiques du Congo Brazzaville par Verlin Beka Beka Consultant en gestions d'entreprises, Analyste financier.
Lieu : même endroit, même heure.

Objectif kutana, association née en novembre 2016 puis novembre 2018 dans sa structure actuelle. Présidente Huguette Lébanitou, Vice-président Christ Banzouzi, Secrétaire et directrice des programmes des vendredis du Congo, Nadège Mavoungou. Nzoumba présentatrice des vendredis du Congo (Ziana tv)

Développement du Pool : sédentariser les populations et créer les richesses devraient être les deux grandes priorités

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Le système de parenté matrilinéaire en vigueur dans le Pool institue dans les représentations la notion de la terre comme mère-patrie et matrice multidimensionnelle. La terre, le « Nsi », on en part, on en revient, on y revient. Les gens du Pool disent : «lutambi ndélo» (Quelle que soit sa taille, le pas ramène toujours à soi). Suite aux différents conflits, disons comme Balzac : « qui a terre a guerre ». Il s'agit bien entendu de bataille économique.

«Ga bihombele ! Mbo ta sala kua biaka !» : nous avons tout perdu ; mais nous allons tout reconstruire. C'est avec ce bout de refrain devenu très célèbre, dans les milieux des ressortissants du Pool, après la guerre civile qui avait opposé les partisans de l'abbé Fulbert Youlou, président fondateur de l'Union démocratique de défense des intérêts africains (Uddia) , en majoritéétaient des ressortissants de la région du Pool, à ceux de Jacques Napoléon Opangault, le leader du Mouvement socialiste africain (Msa), originaires de la région de la Cuvette. Pourtant, ce refrain chanté en lari, l'une des langues vernaculaires parlées dans le département du Pool, ne semble pas s'effacer sur les lèvres des fils de cette région qui subissent des guerres politiques récurrentes.
Puisque le même refrain a été repris en 1993-1994, après la guerre politique qui avait opposé les fils du Pool, devenu le fief électoral de Bernard Kolelas, le leader du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (Mcddi), à ceux des régions du Niari, la Lekoumou et la Bouenza qui étaient acquis à Pascal Lissouba, le président fondateur de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads).

Le développement du Pool : un défi pour tous ses fils

Mais, c'est surtout après les deux dernières et dévastatrices guerres en 1997 et en 2016 que ce refrain refleurit sur les lèvres de toutes les filles et tous les fils de ce département et provoque un sursaut. Les filles et les fils du Pool se lancent un défi pour développer leur département. Est-ce un premier pas vers le fédéralisme ?

En tout cas, l'enjeu est grand, et d'aucuns pensent effectivement que, cette fois-ci, les filles et les fils du Pool ont repris le courage de reconstruire leur département, après toutes les guerres qu'ils ont connues. La conviction vient du nombre d'initiatives prises pour relancer le développement de ce département, au Congo et dans les différentes diasporas à l'étranger.

Cependant, dans ce papier, nous n'allons pas faire l'anatomie de ce refrain qui invite les filles et les fils du Pool, à la solidarité, l'amour de leur département, la détermination, le courage et l'espérance ; nous voulons tout simplement, en tant qu'ancien conseiller départemental du Pool, et partant de l'expérience que nous avons acquise dans la recherche des solutions aux problèmes du Pool, durant les cinq ans passés au Conseil, indiquer quelques voies qui peuvent aider au développement du Pool, notamment dans la sédentarisation des populations et la création des richesses.

Plusieurs Plans et Programmes de développement

Le Pool semble être le département qui bat le record des conférences et des colloques pour son développement. Il serait également le mieux doté en documents en Plans ou Programmes ou encore Etudes sur son développement. Signalons, par ailleurs, que dans la plupart des cas, rencontres et documents sont réalisés sous l'encadrement technique du Pnud, auquel sont souvent associées quelques autres agences des Nations Unies, à savoir le Fao, l'Unicef, l'Oms et le Funuap. Mais, si certains documents ont une couverture départementale, d'autres ne concernent que les sous-préfectures. Doit-on dire que ces agences donnent des coups d'épée dans l'eau ?

En effet, sur le terrain, tous ces colloques tenus au pays ou à l'étranger, et ces documents publiés à la fin de toutes ces rencontres, ne semblent pas, jusque-là, poser les bases d'un vrai développement. Certes, d'aucuns nous diront que la difficulté vient des guerres récurrentes que connait ce département et qui constituent une entrave à leur réalisation à bon terme. L'argument est acceptable.

Néanmoins, pour ce qui est de la création des richesses dans le département du Pool, nous disons que cette situation est due au mauvais choix des concepts et des maquettes de développement. Des grilles d'analyse venus d'ailleurs sont plaquées ici. Souvent, le Pnud et les autres institutions internationales associées pour trouver des concepts de développement pour le compte du Pool, ont tendance à reproduire ce qu'ils ont déjà fait et réussi ailleurs. Or, il se pose le problème de cultures et des réalités sur le terrain. Changeons de paradigme. Les cultures sont parfois très différentes de celles des pays où ces concepts et ces maquettes ont réussi.
Or pour développer le département, il faudra, primo, sédentariser les populations, deuxio, susciter un exode urbain ; tertio, enclencher une attraction vers les villages et séduire les jeunes avec des activités agropastorales.

La sédentarisation des populations

La sédentarisation peut être comprise comme : «l'adoption par une population, généralement humaine, d'un mode de vie sédentaire, ou sédentarité, qui se manifeste par l'établissement permanent dans un habitat occupé en continu, à l'opposé du nomadisme ou du semi nomadisme migratoire.» Or, le Pool est le département voisin de Brazzaville. En vérité, la ville-capitale est enclavée dans la région. Cette position géographique explique l'importance de l'exode rural des jeunes. Le Pool se vide de sa population, une hémorragie, à la longue, mortelle à la dynamique du développement.

Mieux ou pis : les populations du Pool «migrent» dans d'autres départements du pays, ajoutant à l'hémorragie déplorée vers Brazzaville. L'hypothèse que les ressortissants du Pool sont expansifs est vérifiée dans les représentations des congolais. On désigne de façon symbolique les Kongo-lari «Agip Recherches » (allusion à leur niveau de prospection féroce, comme le pétrolier italien Agip). Ce nomadisme est-il un éloge ou une critique de cette communauté ? Les deux. On admire leur capacité d'adaptation et on est agacé par leur impérialisme.

La ressource humaine est la première richesse. Cet axiome rejoint Jean Bodin, démographe qui considère qu'il n'y a de richesses que d'hommes. Voilà pourquoi tous ceux qui œuvrent pour le développement du Pool devraient avant tout commencer par définir une politique qui vise la sédentarisation et l'amour de ce département dans le cœur de la jeunesse vive.

Comment le Pool peut-il retenir et attirer ses fils ?

Nous ne voulons pas, dans notre vision, faire allusion aux grands projets du gouvernement à savoir l'industrialisation ou la création des villages agricoles ou encore celle des zones économiques prioritaires. Ce serait une longue histoire. Nous voulons partir tout simplement de ce que l'on peut faire avec des petits moyens financiers. «Small is beautiful» dit à juste titre l'économiste Schumacher. Foin des macro-projets souvent aux effets écologiques désastreux.

Dans notre vision, la première activité que l'on doit mener ne porte pas sur l'élaboration des Programmes de développement et d'aménagement. Ceux qui existent déjà suffisent. Ce qui est urgent c'est l'élaboration des cartographies : c'est-à-dire des documents qui permettent de découvrir qu'elle est la culture ou le type d'élevage qui peut s'adapter dans tel ou tel autre coin du département en tenant compte de l'écosystème. Comptons d'abord sur les activités agropastorales. D'ailleurs, les générations précédentes pensaient déjà que c'est avec la plantation des arbres fruitiers et l'élevage que l'on se sédentarise et crée la richesse. Que les générations présentes et futures en prennent de la graine.

Faire des grandes choses avec peu de moyens

Pourtant, cela reste vrai jusqu'à nos jours. C'est ainsi, nous pensons que pour sédentariser les populations du Pool, il faudra donc intéresser les jeunes à l'arboriculture. Dans ce domaine, le Pool a de l'expertise. Dans les sous-préfectures de Boko, Loumo et Mbanza Nganga, beaucoup de jeunes savent faire le marcottage. Les jeunes plants ne sont vendus qu'à 1500 frs Cfa, l'unité. Malheureusement, ils manquent de clientèle et sont toute l'année au chômage. Pourtant, moyennant un crédit de 1.500.000 Francs Cfa, on peut aider un jeune postulant qui vise un verger de 1000 arbres fruitiers. Et, s'ils sont dix à bénéficier, chaque année, de ce petit financement, le compte sera bon. En plus, ce créneau qui permet de sédentariser les populations et de créer les richesses est également porteur dans le domaine de l'élevage. Il permettra de développer aussi le système du métayage.

Ici, on pourrait, par exemple, doter quelques éleveurs de dix bêtes, chacun. La génisse couterait 250.000 Frs Cfa, et le jeune taureau 200.000 Frs Cfa. Avec 5.000.000 Frs Cfa, on peut équiper un parc bovin. Dans la pisciculture, la même stratégie peut être utilisée. On peut demander à quelques jeunes qui veulent se lancer dans l'élevage des poissons de creuser, chacun, dix étangs, en leur donnant une formation et les dimensions. Les donateurs leur fourniront des alevins. Les jeunes du Pool sont très entreprenants et dotés d'éthique capitaliste. Devant un tel projet, ils s'organiseront pour que dans le village chacun ait ses dix étangs.

Au bout de quelques années, lorsque les arbres commenceront à donner des fruits, les génisses à mettre bas et les alevins àêtre prêts pour la consommation, les bénéficiaires de ce petit fonds deviendront, eux aussi, des donateurs. Ils participeront au financement de cette activité dans le département. Fait ainsi, nous sommes sûr qu'au bout de deux décennies, le Pool sera sur le chemin du développement et pourra rêver celui de l'industrialisation. Car, il aura une production suffisante pouvant lui permettre de mener cette activité. Mais, il faudra aussi que le Pool passe à la culture industrielle, notamment celle des espèces végétales cultivées dans le but d'alimenter en matières premières des industries de transformation, y compris dans le secteur agro-alimentaire. Car, cette activité permet de diversifier et de valoriser la production agricole, mais aussi de limiter les besoins d'importations. Voilà une autre activité qui exige une cartographie agricole. Mais, il faudra, à la longue, penser à la création d'une société de location des engins agricoles.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Raymond Loko, statisticien des lettres

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Notre rédaction a profité du séjour de l'écrivain Raymond Loko à Paris pour mesurer le tempo de la littérature congolaise in situ, à l'heure de la rupture. L'interview a eu lieu au restaurant « Le Kolam » où s'était réuni le cercle La Ballade des Idées, samedi 23 mars 2019. Des chiffres et des lettres.

Congopage : Qu'est-ce qui justifie ta présence à Paris ?
Raymond Loko : Le Salon du Livre.
C.P : Ca s'est bien passé ?
R. L : Oui. J'étais au stand «Po na Ekolo» alors qu'à l'origine j'étais sollicité par Pavillon Lettres Afrique de Mme Diop. Pour des raisons d'intendance, Présence Africaine a été privée de salon cette année. J'ai alors changé de fusil d'épaule. Je me suis retrouvé chez «Po na Ekolo » régulé par l'ancien secrétaire d'Etat Elvis Digne Okombi Tsalissa.

C.P : Tu as au total une douzaine d'ouvrages. Quand t'es-tu jetéà l'eau pour la première fois ?
R. L : J'ai publié en 1997. Mais j'ai commencé l'écriture plus tôt que ça.
C.P : En 1997, c'est le début de la guerre civile. Hasard ou nécessité ?
R. L : j'ai commencéàécrire peu avant la deuxième guerre.
C. P : As-tu parlé de la guerre avant la guerre dans tes ouvrages comme par prémonition ?
R. L : Le premier livre, L'héritage de Méya parle de la guerre de 1993, un facteur déterminant dans la problématique littéraire de nombre d'écrivains congolais. Mais je ne me focalise pas sur la barbarie politico-militaire.
L'inspiration m'est venue le jour où je me retrouve aux pompes funèbres pour les obsèques d'un neveu décédé dans les affrontements entre les quartiers de Brazzaville. Dans cette morgue il y avait des corps mutilés. On aurait dit «Guernica» le tableau de Picasso tant ça frisait le chaos. Je me suis demandé pourquoi tant de mal. La réponse sautait aux yeux : c'est la politique. Au lieu de nous unir, la politique nous divise. Que faire ? Ma réaction fut de me battre avec l'écriture pour conjurer le sort. Si je prenais des armes réelles, j'aurai tué et on m'aurait tué. Qui tue par l'épée...J'ai pris ma plume…
C.P : qui est aussi une arme...
R. L : Oui, en effet. Je ne suis pas Chinua Achebe, écrivain qui prit les armes durant la guerre du Biafra. J'ai écrit mon premier roman sous l'empire de la violence. Un jeune homme dont le père appartient à l'ethnie minoritaire du quartier dans lequel il vit et la mère membre de l'ethnie majoritaire devient brutalement orphelin. Des miliciens débarquent dans l'habitation familiale, demandent au père de creuser un trou. Ils l'abattent. Cette parcelle devient la tombe du papa. La famille sera ensuite confrontée au problème d'héritage. En fait un drame dans le drame.

C.P : Tu as plutôt une formation de mathématicien. Comment es-tu passé des chiffres aux Lettres ?
R. L : Oui. Je suis doctorant en statistiques. J'ai été aspiré par la littérature, comme Balzac, juriste, l'a été aussi.
C. P : On dit les mathématiciens bons écrivains. Comment peux-tu expliquer ce paradoxe, cette interaction ?
R. L : Il ne s'agit pas d'un paradoxe. Plutôt d'un esprit scientifique (Gaston Bachelard). Les mathématiciens sont habitués à une logique, à une rigueur. Quand ils écrivent, ils sont plus rigoureux, plus percutants. Ca donne de bons écrivains car la construction littéraire possède aussi ses théorèmes. Je pense même que les étudiants en lettres ne deviennent pas forcément de bons romanciers.

Liberté-chérie

C.P : Est-ce que tu te sens libre à Brazzaville quand tu écris ?
R. L : Oui. Je me sens libre. Déjà même dans la déontologie de l'écrivain, il suffit d'être prudent quand on aborde certains sujets. Ne pas indexer les choses qui peuvent poser des problèmes et, par conséquent, entraver ta quiétude. Ca va de soi. Il faut faire attention.
C. P : Tu ne penses pas qu'un écrivain, c'est quelqu'un qui doit prendre des risques ?
R. L : Oui, les risques, il faut les prendre. Déjà quand j'écris mon premier livre, c'est un risque que je prends. Mais L'héritage de Méya est un roman. Ce n'est pas un essai où l'on parle de vérité crue. Dans un roman, je fais de la fiction. Personne ne pourra me demander des comptes. On me dira, tiens làça fait penser à untel. Mais faute de preuve, on ne sévira pas. On savait que Balzac pensait à Victor Hugo dans le personnage de Hector Hulot (La cousine Bette) . Mais Hulot n'était pas Hugo.

Cercle des poètes disparus

C.P : Existe-t-il qu'à Brazzaville une association d'écrivains ? Une sorte de cercle de poètes disparus. Comment êtes-vous organisés ?
R. L : Il y a l'Uneac (Union des écrivains et artistes congolais) qui existe depuis un certain temps. Mais elle doit changer de peau car elle a été créée pendant le mono. Avec l'arrivée du pluralisme, l'Uneac doit faire peau neuve. Qu'elle revoit ses statuts. Avant elle bénéficiait des subventions de l'Etat en tant qu'organisation de masse. Désormais, c'est fini. L'Unéac est affaiblie.
C.P : En dehors de l'UNEAC, existe-il d'autres Institutions ?
R. L : Oui. Par exemple Le Forum des gens des Lettres.
C.P : Vous vous connaissez tous à Brazzaville en tant qu'écrivains ?
R. L : Oui. On se connaît dans les fréquentations des cercles.
C.P : Combien existe-t-il d'écrivains au total ?
R. L : Le Congo est un grand pays de culture. Je ne peux pas connaître tous les écrivains. Il y a les écrivains en herbe. On est nombreux.
C.P. : Des problèmes de publication ?
R. L : Bien sûr. La publication est un problème qui se pose avec acuité. Il n'existe pas de maisons d'édition. Quand on a un éditeur, ce n'est pas évident qu'on vous donne des droits d'auteur. Une dédicace coûte les yeux de la tête.

Lecteurs, électeurs

C.P : Est-ce que les Congolais lisent beaucoup ?
R.L : Statistiquement parlant les Congolais ne lisent pas beaucoup. Mais il faut se demander pourquoi les Congolais ne sont pas des lecteurs. L'une des causes est l'absence de bibliothèques. Il n'existe aucun évènement culturel qui fasse que les Congolais rencontrent les livres.
C.P : Quel auteur t'inspire ?
R.L : Henri Lopes, Alain Mabanckou. Je me trouve en harmonie avec leur écriture. C'est surtout les auteurs du 17ème siècle. Guy de Maupassant, Baudelaire. Spinoza.

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Bibliographie non exhaustive
Raymond Loko est auteur de 12 ouvrages dont 9 romans, 2 recueils de poèmes, 1 pièce de théâtre :
-L'héritage de Méya
-Les messagers de la paix
-Les sinistrés de l'au-delàs
-Le Pont de l'indépendance (recueil de poèmes)
-Le Testament (Recueil de poèmes)
-La République en jaune
-Les mains vides
-La canne sacrée du maître (T1 & T2)
-Le crucifié de Mbanza-Kongo (Pièce de théâtre)

Adrien Houabaloukou : « Oui » au dialogue inclusif, « Non »à la reconnaissance de Sassou

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Adrien Houabaloukou de la CDI commence agréablement à nous habituer aux bulletins politiques, en live. Sa page Facebook, loin d'être un mur des lamentations, décrit régulièrement le chemin de croix des Congolais. Ca galvanise.

Kondibila

D'entrée, A. Houabaloukou sort le grand jeu des moments solennels en observant un éloquent silence sur fond de blues lyrique et tristement agréable de Josys Joseph Toungamani, comme pour se fortifier, comme pour fortifier les esprits désincarnés des ancêtres kongo qui l'habitent. Que chante Toungamani sinon la tragédie vivante des voix des sans voix, des voix des sans voie : le «Kondibila» ou le sacre de l'imprévisible.

Les Arabes disent : méfions-nous du passé car il est derrière-nous et peut nous jouer des tours.

Au passage, look cool, Houabaloukou rend hommage à Kemi Seba, Donald, Roland Lévy Nitou, à notre site Congopage.com. «J'ai consulté des anciens ministres, reçu du courrier venant du Congo» annonce ce mousquetaire de la communication et ce spartiate des causes nobles.

Ce 1er avril, journée par excellence des Fake News (fausses informations) l'homme politique de Creil a analysé le passé et esquissé des perspectives. Sa thèse est la suivante : le dialogue au Congo, inclusif, exclusif, est la condition sine qua non de la paix nationale.

Selon l'homme de Creil (Oise) si jamais on en arrive au dialogue, on devra s'inspirer du passé, notamment des sentiers battus en 1991 quand s'opéra dans notre République un important changement de paradigme politique. On entra, en effet, en démocratie. Sassou fut dépouillé de tous ses pouvoirs. André Milongo devint Premier Ministre de la Transition. La belle aventure dura deux ans, le temps que Lissouba donne un coup pied de l'âne dans la fourmilière. On retourna à la case-départ.

Exclusif, inclusif

Modeste Boukadia devenu muet comme une carpe depuis sa sortie de prison, fit du dialogue son cheval de bataille, se disputant même la primauté avec ses pairs de l'Opposition, parmi lesquels, Jean-Luc Malékat de la Codesa même si aux yeux de l'ancien ministre de la Transition ce dialogue, sans exclusive, doit être délocalisé. Depuis : silence stéréo de Boukadia. Motus et bouche cousue aussi de la Codesa. Seul A. Houabaloukou remet cette perspective politique sur la sellette. «Nous irons vers le dialogue national inclusif. Le dialogue va déterminer l'avenir du Congo» prophétise l'homme de Creil.

Précisons tout de même que dialoguer au Congo, zone de non-droit, avec ou sans exclusive, même sous l'égide des nations Unies, c'est courir le risque de se faire rouler dans la farine par Sassou, roi de la corruption. Il sait combien le passé lui a joué de très mauvais tours.

ONU

«L'ONU pousse les Congolais à reconnaître le pouvoir de Sassou pour aller au dialogue.» Comme si la SDN (Société des Nations), ancêtre de l'Onu invitait les résistants français à faire allégeance au maréchal Philippe Pétain. On ne sait pourquoi, deux ans après la fraude électorale de 2016 L'Onu invite les Congolais à la tranquille collaboration, faire une croix sur ce qu'ils ont fait aux suffrages de 2016 en désignant Guy Brice Parfait Kolélas et Jean-Marie Michel Mokoko finalistes des présidentielles. Ils avaient renvoyé Sassou à ses chères études avec un lot de consolation ( 8%). Mais, jouant à qui perd gagne, Sassou s'autoproclama vainqueur. «A vaincre sans gloire on triomphe avec fierté» aurait pu écrire Pierre Corneille dans Le Cid.

A. Houabaloukou est pour le dialogue. Il l'a suffisamment clamé. Quant à reconnaître d'abord la victoire de Sassou, pour lui c'est NON. «Non, jamais Sassou ne sera reconnu » stipule-t-il clairement dans son bulletin. «40 ans, c'est trop. Youss Band l'a chanté» rappelle le chef de la CDI.

En tous cas, les démocrates congolais ont tout à perdre et rien à gagner si jamais ils suivent les consignes de l'Onu. C'est que le « tricheur infatigable » ne mettra jamais l'eau dans son vin. Il le boit sec. Echaudé précisément par la Conférence Nationale en 1991, Sassou craint la moindre réunion que ses adversaire lui proposent en 2019 ou 2020. «Nkutu zoba mbala mossi kwa ba fiéla yo» dit une sagesse kongo. (Même s'il est crétin, un homme ne se laisse pas faire les poches deux fois de suite). C'est ainsi qu'en 1997, l'idiot international de l'Alima renversa, dans un fracas effroyable, la table dressée à la Conférence Nationale.

Il ne reste pas moins que «nous imposerons la démocratie au Congo. Le dialogue s'impose » promet Houabaloukou. Finies les larmes, finies les jérémiades : «Je fais appel aux amis de Mokoko d'arrêter avec le mur des lamentations. Mokoko sera libre si on impose le dialogue. Ce pouvoir fonctionne par défaut. La peur ne mène jamais à la victoire.»

Barrière financière

Après le coup d'état, la sublimation de l'escroquerie devint le modus vivendi des nouveaux maîtres. «Barrière financière d'entrée de jeu ; 1,5 million pour être candidat ! 25 millions de caution pour être candidat à la présidence.» Excusez du peu. En imposant 1,5 million de francs CFA pour être candidat à la députation et 25 millions non remboursables pour être candidat à la présidentielle, il s'agit, bien entendu, d'écarter la concurrence. «Je veux que vous soyez candidat, à condition de ne pas vous présenter » dit clairement Sassou. C'est ainsi que les tyrans conçoivent la démocratie. Une loi de finance implicite permet au baron d'Edou-Penda de puiser comme il l'entend dans les coffres du Trésor Public alors que la plupart de ses rivaux tirent le diable par la queue. C'est très malin. Quiconque a lu la fable du loup et la cigogne peut comprendre le cynisme du procédé.

Faible population, beaucoup de députés

Selon A. Houabaloukou, depuis le 5 juin 1997, le Congo de Sassou est dirigé«par défaut». Donc par de «faux types» dirait-on à Poto-Poto. Ou selon André Gide, par de « faux monnayeurs » (d'où le taux d'inflation élevé en zone Cfa).

On en est arrivéà cette anomalie par un tour de passe-passe constitutionnel de Sassou et son neveu Iloki. On commande par la loi des faibles. Le pouvoir est aux mains des minorités. Pour preuve ces messieurs ont validé une aberration constitutionnelle. En effet, le nord, désert démographique, compte plus de députés que le sud surpeuplé. Pour la petite histoire, l'écrivain et député MCDDI Sony Labou Tan'Si fustigea en son temps cette incongruité politique quand les circonscription urbaines les plus peuplées, fiefs de Bernard Kolélas, se contentaient de portion congrue à l'Assemblée Nationale alors que les zones à faible densité démographique, se taillaient la part du lion en nombre de députés. «Le fichier actuel truffé de défauts.» Vive l'injustice !

«A Creil il y a des électeurs urbains et semi urbains.» doit-on les loger à la même enseigne ?

Le Franc CFA

C'est la pomme de discorde, par excellence. La sortie ipso facto de la zone CFA n'est pas un combat d'arrière-garde. «Notre combat, le fcaf a été repris par les gilets jaunes» s'enorgueillit A. Houabaloukou.

Là où le bât blesse, c'est que cette monnaie enrichit la France en arrangeant les affaires des monarques africains qui jouent les «vigiles de France» ( pour reprendre le titre d'un roman de Toussaint Siassia). La masse africaine trinque alors qu'elle est assise sur une fortune minière. Le plus formidable c'est que plus la monnaie est décriée par les Africains, plus elle follement dilapidée dans des futilités délirantes (anniversaires, commémorations, mariages, rituels religieux, voyages de prestige et d'agrément...), autant de formes achevées et inachevées de perversion. A en croire Congo-Liberty, le prochain défoulement collectif du clan est prévu à Dubaï, inviolable paradis fiscal où Madame de Pompadour Antoinette Sassou compte fêter ses plus que septante balais. On préfère faire la bamboula au Moyen-Orient à défaut de la Côte d'Azur (St-Tropez) où les médias sont trop curieux et bavards.
«Nous vivons dans un village planétaire. Le Congo caracole à la dernière place du monde. Mais il y a des riches au Congo.»

Les Congolais ne souffrent-ils pas assez ? «Wa béla yaoula » dit cependant la sagesse. Mais, profondément traumatisés par les violences de 1997 et la sanglante boucherie du Beach en 1999, les Congolais sont simplement incapables de dire à leurs doux bourreaux : «Eloignez la coupe ! Assez ! Pensez aux bourses, songez aux salaires, voyez les pensions de retraites, n'oubliez pas les générations futures !»

L'Italie et L'Allemagne

Les politiques italiens et même allemands n'y sont pas allés du dos de la cuillère quand il a s'agit de faire la corrélation entre la désastreuse crise migratoire africaine et les effets diaboliquement pervers du Franc CFA. Du côté transalpin, Macron en a eu pour son compte. «Ta politique de merde en Afrique vient salir mes côtes» lui a dit son homologue italien Matteo Salvini. En revanche, ne les ayant pas «biens suspendues », les leaders africains hésitent de pointer du doigt l'agent pathogène des économies du continent noir (entendez le CFA), un impôt qui ne dit pas son nom depuis les années 1940. «La monnaie repose sur une économie. Faut-il revenir au troc ?» Doit-on revenir au troc et aux monnaies précoloniales (nzibou, méya) dans un système qui était à l'abri de l'inflation, de la banqueroute et de la crise financière ? On vous le donne en mille.

Macron macro

Quant à la France macroniste, elle continue de croire au mythe bienfaiteur de la coopération. «Vous êtes libres de sortir du Franc Cfa » a osé dire à la jeunesse africaine Emmanuel Macron, en sachant au fond de lui que la françafrique attend les Africains au tournant.
Comme pour la célèbre pub du cacao, la puissance néocoloniale martèle «Y a bon franc CFA ! ». Si cette monnaie rimait avec séduction, dans ce cas pourquoi les pays du Maghreb sont les enfants aimés de la coopération française alors qu'ils ne sont nullement dans le système du Franc CFA ? «Wa ba houna wé na messo »

A. Houabaloukou sait de quoi il parle. Sur une chaine de radio, il mit en difficulté un grand prof français venu étaler les vertus du Cfa. A l'idéologie du docte invité, Houabaloukou opposa la règle de trois, confirmant que le Cfa, monnaie paresseuse, était une belle illustration du mythe de Sisyphe, malheureux héros grec qui tenta de hisser en vain un rocher au sommet de la montagne. Dégringolade sur dégringolade. Autant de chutes mortelles, à l'image de la monnaie en usage dans les anciennes possessions françaises d'Afrique, en plus de la Guinée équatoriale, sournoisement dévaluée.

L'Eglise catholique

Tenté dans le désert par Satan, Jésus Christ n'a jamais cédé. L'Eglise catholique s'est couchéà Oyo. Elle vient de consacrer la ville natale de Sassou lieu très saint du Tabernacle. C'est à coups de milliards de CFA que le culte du veau d'or vient d'être rendu en ce mois de mars au bord de l'Alima grâce à une infrastructure mystique érigée en l'honneur de Hérodias Edith Lucine Bongo, née Sassou. Combien d'étudiants sur l'île de Cuba, en Tunisie, au Maroc, au Bénin, Sénégal, Burkina-Faso auraient pu voir leurs bourses réglées si Sassou n'avait pas fait le choix vicieux d'investir dans le markéting magique !

Petites phrases

A. Houabaloukou refuse de se livrer à des procès d'intention «envers qui que ce soit.»

La question n'est pas la dette. Le Japon, troisième puissance mondiale, sa dette dépasse 100%.

Qu'est-ce que ces paradoxes absurdes ? «Un blanc que j'ai formé en France devient mon chef au Congo. C'est inadmissible.»
Nous sommes des lobbystes, dotés d'influences. «Macron a nommé une africaine, porte-parole, c'est notre travail.»
Jean-Jacques Bouya, dresseur d'éléphants blancs devrait faire un tour dans les pays d'Europe du Nord. Le fleuve Congo qui a son lit en bas, a de la peine d'absorber les eaux de pluies. Ce qui provoque des inondations à Brazzaville à la première averse. Aux pays bas, la mer est au dessus des terres sans que cela ne déclenche des d'inondations.
L'habit ne fait pas le moine. Pierre Ngolo voulait faire changer le PCT, Arlette l'a écrasé.
Sassou fonctionne dans une trilogie : PCT le matin, Président à midi, chef de clan le soir.

Jules Romains a dit, les petits discutent des hommes, les grands discutent des principes.
Des suppliciés de la décennie 70, les Fils Kiganga, Ndoundi Nganga et Massamba-Débat sont des grands hommes. Sur les corps de leurs parents jamais retrouvés on mettra des stèles. Kinganga, Massamba-Débat.

L'opposition congolaise ne gagnera que lorsque les leaders politiques de la diaspora cesseront de se comporter comme des chargeurs de bus, et lorsque Mme Claudine Munari guérira sa « surdité politique »

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Monstre à plusieurs têtes, l'Opposition congolaise ne gagnera le combat que lorsque les leaders politiques de la diaspora cesseront de se comporter comme des « chargeurs » de bus, ces prolétaires qui se disputent le client dans les gares routières, et lorsque Mme Claudine Munari, Kimpa Vita contemporaine, guérira de sa « surdité politique »

Le spectacle auquel se livrent les leaders politiques de toutes les oppositions congolaises est, à la fois, révoltant et ahurissant. Révoltant parce qu'on n'y voit se dessiner aucune stratégie. Ahurissant, parce que plus le régime dérive, moins les opposants bougent.

Ca donne l'impression que les Congolais, malgré la pléthore des intellectuels, manquent de cadres politiques. Nombre de ces cadres politiques sont sortis de la grande école du Pct, seul espace ayant pignon sur rue quant à la formation, ce, depuis quatre décennies. Désormais, enfant rebelles, ils combattent leurs maitres, adulés hier.

Pour n'avoir pas pu empêcher Denis Sassou Nguesso d'organiser le referendum d'octobre 2015, et l'élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, les adversaires du dictateur ont fait sortir de ses gongs l'écrivain congolais Alain Mabanckou. L'homme des Lettres qualifia la classe politique congolaise «d'opposition la plus bête du monde». Bête et méchante. Pensez que l'Opposition de notre pays a jeté les électeurs en pâture aux chiens de la République de Mpila. Les chefs des partis ont abandonné, sans vergogne, la population dans la rue. Alors que c'est eux qui avaient appeléà une marche pacifique dans tout le pays. Chiens perdus sans collier, les Congolais ont payé un lourd tribut.

Plusieurs années après et à quelques deux ans seulement de la prochaine élection présidentielle qui, selon le calendrier politique de Denis Sassou Nguesso, aura lieu en 2021, l'opposition congolaise n'est toujours pas organisée. Elle est plurielle et chacun veut s'affirmer et gagner seul.

Ils veulent rassembler ; mais refusent pourtant de se rassembler

Dans la diaspora et au pays, chaque leader politique qui se réclame de l'opposition, se dit «grand rassembleur». Chacun veut rassembler les Congolais autour de lui, pourtant, ils ne manifestent aucun esprit d'équipe. On compte plusieurs oppositions politiques dont : la « Fédération de l'opposition congolaise », dirigée par Claudine Munari, qui continue à prendre Denis Sassou Nguesso pour un usurpateur, malgré le temps qui passe et le fait que ce dernier va vers la fin de son mandat de cinq ans ; le « Collectif des partis de l'opposition » dont le leader est Matthias Ndzon, qui, lui, reconnait Denis Sassou Nguesso comme «président de fait » ; les « partis de l'opposition congolaise » dont le président, Pascal Tsaty-Mabiala, a été nommé par le gouvernement, et placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Ces partis cooptés par ceux qu'ils sont censés combattre, reconnaissent la réélection de Denis Sassou Nguesso.

Mais, malheureusement c'est dans la diaspora que semble se situer le ventre mou de la résistance au régime de Sassou.
Même lorsque le bon sens appelle à l'unité pour chercher ensemble les solutions à la crise multidimensionnelle qu'il connait, chacun continue de jouer solo.
Certains leaders veulent d'une conférence internationale sur le Congo qui doit se tenir sous l'égide de la communauté internationale, d'autres, d'une conférence nationale bis ; d'autres encore d'un dialogue.
Le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour l'Afrique centrale et chef du Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale, François Louceny Fall, qui a séjournéà Brazzaville en février dernier, a déjà manifesté le soutien des Nations unies au Conseil national du dialogue du Congo, organe constitutionnel présidé par Martin Mberi.

Objet

Dans cet article, nous allons nous intéresser aux leaders politiques qui sont dans la diaspora et à la Fédération de l'opposition congolaise que dirige Claudine Munari. Pour elle, Denis Sassou Nguesso comme un usurpateur. Sa victoire à l'élection présidentielle anticipée du 26 mars 2016, il l'a volée aux Congolais.

Nous sommes convaincu, par ailleurs, que cette opposition congolaise ne gagnera que lorsque les leaders politiques de la diaspora cesseront de se comporter comme des rabatteurs, au Congo, et que Mme Claudine Munari guérira de sa surdité politique.

Comme des chargeurs de bus

L'image qui convient pour parler des leaders politiques de la diaspora est, à notre avis, celle que l'on voit dans les arrêts de bus des grandes villes du Congo où grouillent les rabatteurs, ce prolétariat en guénilles. En effet, à défaut de panneaux qui indiquent les destinations des bus, les usagers ne savent jamais à quel saint se vouer. C'est à un spectacle assourdissant que l'on assiste dans les arrêts de bus. A vrai dire, les chargeurs ou rabatteurs des bus manquent de méthode. Ils courent derrière chaque bus dans une incroyable bousculade où les clients sont pris en sandwiche. Pour se faire de la monnaie, c'est à qui chargera le plus rapidement un bus. C'est du travail informel. Les stratégies divergent. Pour avoir gain de cause, certains vantent la marque du bus ; d'autres promettent aux clients potentiels une musique de qualité pour les décider de monter dans le véhicule. Finalement, tout étant sens dessus dessous, il y a confusion des destinations. Les usagers montent dans des bus qui ne vont pas dans les directions désirées.
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Il va des chargeurs de bus comme des leaders politiques congolais : on se fiche de qui va où, pourvu que le véhicule soit plein.

Chaines numériques

Le terrain de jeu des leaders politiques de la diaspora, semble être les chaines de télévision numérique créées par les Congolais. C'est notamment sur la chaine animée par Jean Lewis depuis Chicago, aux Etats-Unis, dans son émission du dimanche, que les leaders de la diaspora, livrent leurs spectacles. Des spectacles qui, à dire vrai, ne sont pas très loin de ceux que livrent les rabatteurs de bus, au Congo.

Mme Claudine Munari doit guérir sa « surdité politique »

Lorsqu'on analyse les déclarations, les projets de sociétés ou les solutions que les leaders politiques de la diaspora proposent sur les chaines de télévision sont montées dans la diaspora, et les raisons qui ont poussé certains cadres politiques de la diaspora à créer un Comité national pour la libération du Congo et un gouvernement, il est facile de comprendre que ces cadres veulent tout simplement faire la politique pour la politique. Et, pour cela, ils cherchent, en vain, un espace d'expression, d'apprentissage ou d'affirmation.

Voilà pourquoi leurs différentes sorties médiatiques prennent les allures d'une compétition comme chez les chargeurs de bus au Congo, désorientant les usagers. Ils ne sont pas intégrés dans des grands espaces politiques déjà existants, par exemple la Fédération de l'opposition congolaise.

Héros kafkaïen tambourinant sur le seuil, ils ont l'impression que les portes de cette institution leur sont hermétiquement fermées. Au bord de la déprime, ils viennent se défouler sur des chaines de télévision. Pourtant, leurs discours sont bons et les stratégies qu'ils proposent peuvent aider la vraie opposition congolaise à se remettre debout et à redonner l'espoir aux Congolais. Mais comme chez les rabatteurs, ils manquent de tactique.

La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux

Nous avons toujours penséà cette parabole de Jésus lorsqu'il disait à ses disciples que : «La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux ». Car, cette image permet de légitimer notre projet de voir l'opposition congolaise s'organiser dans deux institutions principales ; à savoir : un organe législatif et un organe exécutif. La Fédération de l'opposition congolaise ne gagnera la confiance des Congolais, que lorsqu'elle regroupera en son sein tous les leaders qui sont au pays et dans la diaspora.

Il ne devrait pas avoir de concurrence entre les leaders politiques qui sont au pays et ceux qui sont dans la diaspora. Et, c'est dans l'organe législatif crééà partir du principe un « siège et une voix » que devront être organisés, désormais, tous les débats politiques qui se mènent dans le pays et à l'opposition. Cet organe pourra aider l'opposition congolaise de choisir le concept qui convient : Conférence internationale sur le Congo, Conférence nationale bis ou Dialogue national. Tout comme aussi, il pourra l'aider à rédiger un Mémorandum de l'opposition, et servir de creuset à des acteurs politiques de notre pays.

Quant à l'organe exécutif, comme l'indiquent son appellation et les missions fondamentales qui sont confiées à une telle institution, il ne pourra qu'appliquer ce qui sera décidé au sein de l'organe législatif.

Mais, pour qu'on en arrive à la création de ces deux institutions, il faudra que les leaders politiques de la diaspora cessent de se comporter comme dans une gare routière au Congo, et que Mme Claudine Munari consulte un spécialiste Orl (Oto-rhino-laryngologiste). Le champ politique congolais est grand. Chaque leader politique y a place. Comme un voyageur qui veut aller loin, il suffit de bien s'organiser c'est-à-dire de ménager sa monture c'est-à-dire d'élaborer un bon plan de circulation des bus.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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