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Congo-Brazzaville : Les Bantous de la capitale : Résumé chronologique des 60 ans (suite)

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L'orchestre « Les Bantous de la Capitale » est au Congo ce que les Pyramides sont à l'Egypte : un point de rayonnement universel. Chronique de ses soixante ans d'existence.

Les Bantous de la capitale : Résumé chronologique des 60 ans (suite)

Chapitre III - Les prodigieuses années 70 de la musique populaire des Bantous

La plupart des spécialistes de la musique congolaise des années 70 s'accordent pour qualifier ces années comme les plus brillantes de l'orchestre, en dépit des dissensions qui ont émaillé cette période.

01) - 1970 - La Socodi (société congolaise du disque) est créée en 1970 pour assurer la production discographique de tous les orchestres congolais. Parmi les premiers titres enregistrés par Les Bantous, on compte :

"Makiri" (Kosmos), "Amen Maria" (Pamelo), "Farce" (Essous), "C'est sérieux tantina", "Buboté mona pele" (Mermans), "Even", "Mon trésor", "Olongi Maria" (Abangui) (Taloulou), "Bana avenir na ngai" (Mascott) ", "Vie oyo ekosuka wapi" , "Bangisa nzoto Suzana" (Edo), "Ne m'en veut pas Julia" (Rikky "Seleka" (Pandi), "Souza" , "Na gagner bango", (Biyela), "Joselina" (Nona Arthur) ….

02) - 1971 - Le 22 février 1971 - Essous, son épouse antillaise de la Martinique et leur fils né en Martinique sont de retour à Brazzaville, après six ans passés en France et aux Antilles. Peu de temps après, et à la grande satisfaction du monde musical congolais, Essous est employéà la SOCODI (Société congolaise du disque) qui vient de naître en qualité de conseiller artistique.

Les Bantous à Douala 8ème Coupe d'Afrique des Nations.

03) - 1971 - Le 22 Février 1972 - Sous la conduite de Clément Ossinondé, Président de l'Union des Musiciens Congolais (U.M.C.), Les Bantous sont appelés à accompagner le "Onze" national congolais de football à la 8ème Coupe d'Afrique des nations à Douala (Cameroun). Ils contribueront efficacement à la nette réussite des "Diables Rouges" du Congo qui battent en finale l'équipe nationale du Mali par 3 à 2..

Orchestre Le Peuple du trio CEPAKOS

04) - Septembre 1972 - L'orchestre Les Bantous est sérieusement secoué par un nouveau départ massif des musiciens. En effet, pour des raisons difficiles à déceler, trois musiciens, pas les moindres, démissionnent pour créer l'orchestre Le Peuple du trio CEPAKOS (Célestin - Pamélo - Kosmos). Le nouvel orchestre qui réunit autour de lui d'importants mécènes, met les bouchées doubles pour élever son niveau et constituer un véritable concurrent .

Orchestre "Les N'zoys"

05) -1972 - Le départ de Célestin-Pamélo-Kosmos (Trio Cepakos) des Bantous est suivi immédiatement par un autre trio ; celui des musiciens Edouard Ganga Edo - Théophile Bitsikou "Théo" et Alphonse Mpassy "Mermans" pour créer à leur tour l'Orchestre "Les N'zoys" (qui signifie "Abeilles").

Ce départ massif des musiciens qui fait suite à des graves contradictions internes est vivement ressenti par des larges couches populaires qui avaient longtemps adoptéLes Bantous comme un orchestre national. Nino Malapet et Jean-Serge Essous vont immédiatement combler le vide grâce au recrutement des jeunes musiciens aux talents incontestables : Roger Pikou (chanteur issu de l'Africa Mod) - Simon Mangouani (chanteur Manta Lokoka) - Antonio Mawana "Brazz" (chanteur Super Boboto) - Jean Ngoumba (guitariste accompagnement - Mando Negro) - Ferdinand Kiolo (guitariste solo - Mando Negro) - Kabongo Wetu (trompettiste, Grands Maquisards, Kinshasa)

06) - 1973 - Les Bantous vont consacrer toute cette année au travail intense pour rehausser le niveau des jeunes recrues et pour mériter toujours leur place de leadership. Il sont conscients qu'ils constituent depuis un grand symbole culturel qui ne peut fléchir sans que la musique congolaise n'en prenne un coup.. Ils multiplie les concerts et prennent une part active à toute les manifestations nationales à caractères culturelles. Leur musique a désormais dessiné un nouveau courant privilégiant la créativitéà partir d'éléments simples.

Les Bantous en Tanzanie

07) - Février 1974 - Les Bantous sont invités par les autorités Tanzaniennes à prendre part à la fête de l'Indépendance de l'Ile de Zanzibar et de sa fusion avec la Tanzanie. Cette participation a prouvé avec beaucoup de force, la grande expérience des anciens du groupe Nino Malapet, Essous et Pandi qui se sont révélés comme des prodigieux musiciens, meneurs d'hommes et auteurs des thèmes extraordinairement féconds. Ils ont assuré le succès de la fête.

08) - 1974 - 4ème Assemblée générale de l'Union des Musiciens Congolais (U.M.C.). Au terme des travaux, Clément Ossinondé succède à lui-même à la tête de l'Union, tandis que 5 musiciens des Bantous sont retenus au Secrétariat : Edo Ganga (Administration), Nino Malapet (Juridiction), JS Essous (Education), Pamelo Bemba (propagande) et Sammy Samba "Mascott" (Fêtes et loisirs).

09) 1974 - 15 Août 1974 - Les Bantous, fêtent avec éclat leur 15ème anniversaire placé sous le signe de l'affirmation de la prise de conscience de l'expression du fait musical congolais, comme étant le facteur culturel pouvant aider le Congo à dégager les signes forces d'une musique désormais indispensable à ses mutations sociales et économiques.

Deuxième Congrès du PCT (Parti Congolais du Travail)

10) - Décembre 1974 - Battant au rythme des cœurs des milliers de congolais, la musique congolaise chante aussi les idéaux du système politique en place. Les chants de la liberté, les chants de la révolution, notamment , "La révolution congolaise à travers la chanson", titre du double album paru à la faveur du 2ème congrès ordinaire du PCT (du 27 au 30 décembre 1924) qui a connu une contribution importante des Bantous grâce à trois chansons populaires, au contenu très profond : "Lokumu na PCT" de Lambert Kabako.Programme triennal de Nino Malapet et particulièrement "Congo molili esili" de JS Essous, qui obtient le prix Radio Congo de la meilleure chanson. Cette œuvre d'une grande qualité et plein de vitalité fut d'ailleurs retenue comme indicatif du Journal Parlé de Radio Congo pendant plusieurs années.

Premier séjour des Bantous à Cuba

11) - Du 14 Décembre 1974 au 15 Janvier 1975 - Sur invitation du Conseil National de la Culture (C.N.C.) de Cuba, la délégation de l'orchestre Les Bantous de la capitale, conduite par Clément Ossinondé, président de l'Union des Musiciens Congolais (UMC) a le grand privilège de séjourner et de donner dans toutes les provinces de l'Ile de Cuba, de nombreux concerts de musique et de toucher du doigt les progrès culturels extraordinaires de ce pays.

Le séjour cubain a représenté pour les Bantous un évènement historique d'un grand intérêt et d'une signification particulière : expérimentation constructive des nouvelles possibilités offertes par l'utilisation des instruments modernes. Voir, écouter et apprendre un tas de choses dans les domaines musical et politique. Au départ de la Havane, Ils ont du reste reconnu et déclaré unanimement, qu'ils se sentaient plus engagés, plus forts et heureux d'avoir visité Cuba "Le premier territoire libre d'Amérique" et surtout de connaître ses réalités..

Composition de la délégation congolaise à Cuba 1974-75

Clément Ossinondé - Chef de la délégation (Président de l'U.M.C.)
Presse : Georges Kouatila "Papa photo" (photographe de la Direction Générale des affaires cultures (DGAC) - Robert-Hyacinthe Lubelo-Kipumbulu (reporter culturel - Revue "Les Vedettes")

Les Bantous : Nino Dieudonné Malapet (chef d'orchestre - saxo) - Jean-Serge Essous (chef d'orchestre adjoint - saxo - clarinette) - Nona Arthur Samba (saxo) - Wetu Kabongo (trompette) - Gerry Gérard Biyela-Bisanga (guitare solo) - Joseph Samba "Mascott" (guitare accompagnement) - Jean Ngoumba "John (guitare acc.) - Kiolo-Lusakueno "Johnny" (guitare mi-solo) - Freddy Kebano (guitare et chant pop) - Alphonse Taloulou (guitare basse) - Simon Mangouani - Tchicaya Pambou - Roger Pikou-Mboutou - Lambert Kabako - Antonio Brazz Mawana (chant) - Saturnin Pandi "Ben" (percussion) - Siméon Malonga "Ricky" (drums) -Techniciens : Gilbert Abangui - Jean-Pierre Ouassingou - Pierre Biyouka

Le Ballet : Théophile Ndala (chef) - Joseph Samba - Germain Mombouolo - Marie Bongolo - Albertine Loussangou - Georgine Kodet - Honorine Montsango - Léo Cady Longania et Roger Kithouka "Riffi" (comédien)

11)- 1975 - Les Bantous enregistrent des nouveaux départs : Jean Ngoumba "John tamponné bango" (guitariste rythmique) - Pambou-Tchicaya "Tchico" et Roger Pikou (chanteur), le dernier pour des raisons de santé.

12) - 1975 - Luanda - Avril 1975 - A l'aube de l'indépendance de l'Angola prévu le 11 Novembre 1975, l'Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise (UJSC) est invitée par son homologue angolais la Jeunesse du Mouvement Populaire de l'Angola (JMPLA) à animer les festivités de la fête annuelle de la Jeunesse à Luanda. La délégation de l'UJSC conduite par 3 Secrétaires du Bureau Exécutif de l'UJSC (Marcel Touanga, Gabriel Oba Apounou, Clément Ossinondé) est composée des Bantous de la capitale, du groupe vocal « Les Anges » et de l'équipe militaire du football « Inter-club ».

13) - 1976 - Féli Bouanga, chanteur fait désormais partie de l'orchestre. Les Bantous. Il vient de l'orchestre Super Boboto (SBB)

14) - 1976 - Un mérite pour Bikouta "Biks", chef de l'orchestre national au 2ème Festival Culturel Panafricain de Lagos (Festac 77) - Janvier 1977 - En effet, sous la direction du saxophoniste Sébastien Bikouta "Biks". Cette grande formation emprunte son ossature à l'orchestre Les Bantous de la capitale dont plusieurs musiciens en font partie. Cet honneur rendu à l'orchestre Les Bantous aura un revers difficile à assumer. Les dix musiciens retenus seront pendant longtemps accaparés par les préparatifs de l'Orchestre National au 2ème Festival Culturel Panafricain de Lagos (Nigéria) - Janvier 1977

Mécontents de leur sort, quatre musiciens ne faisant pas partie de l'Orchestre National sont contraints au chômage. Ils décide à juste titre de se retirer des Bantous pour intégrer la nouvelle formation de l'ONPT "Télé Music et l'orchestre Le Peuple. Ce sont : Lambert Kabako, Antonio Mawana "Brass" et Ferdinand Kiolo (Télé Music) - Arthur Samba "Nona" (Le Peuple)

Composition de l'Orchestre National : Sébastien Bikouta "Biks" (saxo - chef d'orchestre) - Nino Malapet - JS Essous et Jean Saidou (saxos) - Kabongo Wetu et Samuel Malonga (Trompettes) - Ange Linaud Djendo - Atis Sita - Simon Mangouani et Féli Bouanga (chant) - Gerry Gérard Biyela - Joseph Samba "Mascott" - Mpassy "Mermans" et Léopold Mboumba (guitares) - Alphonse Taloulou (guitare basse) - Saturnin Pandi - Siméon Malonga "Ricky" - et Ernest Massengo (percussions et drums)

A l'actif de l'orchestre : l'enregistrement d'un album sous la marque "Vision" avec les 09 titres ci-après :
"Lemba" (Mpassy "Mermans) - "Mossendjo" (Essous) - "Tina Ngongo" (Samba "Mascott") - "Pembe kanisa" (Kabongo Wetu) - "Kintuari" (Freddy Kebano) - "Bilanga", "Ah Congo", "Missié mabe" et "Vision" (Bikouta Biks)

15) - Janvier 1977 - Après avoir répondu à la confiance que lui a faite le Congo en le représentant brillamment à Lagos, l'Orchestre National est de retour à Brazzaville. Mission accomplie pour Nino Malapet qui peut désormais réactiver son orchestre Les Bantous. Il obtient sans difficulté le retour du chanteur Lambert Kabako et du guitariste Ferdinand Kiolo, ainsi qu'un autre retour assez surprenant , celui du chanteur Michel Boyibanda après treize ans dans l'OK Jazz de Luambo Franco. Réintégration également de Mpassi "Mermans" et enfin une rentrée spectaculaire du saxophoniste Jean Saidou en provenance de l'orchestre Super Boboto (SBB). Sa présence aux côtés de Nino Malapet dans l'orchestre national a été certes à l'origine de sa venue dans Les Bantous.

La disparition du chanteur Mujos

16) - 1977 - 25 Décembre 1977 - La musique congolaise perd une de ses meilleures vedette de la chanson : Joseph Mulamba "Mujos" (15/08/1939) décédéà Kinshasa à l'âge de 38 ans après une longue et pénible maladie. Mujos a fait les beaux jours des orchestres African Jazz, OK Jazz, Révolution, African Fiesta et Bantous de la capitale pour lesquels il a apporté une contribution considérable, grâce à la beauté de ses nombreuses compositions et au timbre envoutant de sa voix. Il est demeuré dans Les Bantous du 6 janvier au 24 décembre 1964.

On lui doit quelques uns des plus jolis thèmes du répertoire moderne de la musique congolaise, à travers des œuvres comme « Bolingo Elie », « Eloko kombo bolingo », « Anto na nganda » , « Kosuana nameseni te », etc.

17) - 1978 - Prestation des Bantous à l'émission "Kin-Kiese"à Kinshasa - Samedi 28 Janvier 1978 - En hommage à Joseph Mulamba "Mujos" décédé le 25 décembre 1977, Prestation des Bantous de la capitale à la célèbre émission télévisée "« Kin- Kiese »" de Télé-Zaïreà Kinshasa. Le public voulait entendre la voix acide d'Essous. Faute de connaître les titres exacts des refrains, il a demandé"Isabelle" -
Erreur. Le style "Essous" dont on se souvient à Kinshasa n'est certes pas d' "Isabelle" de Pambou Tchico. La salle comble du Grand Studio a dû chercher quelque chose dans le goût de "« Lolaka lua boso »" . Mais personne dans la salle ne s'en est souvenu. Même la chansons "«Farce»" dans laquelle l'humour et l'espièglerie de Jean-Serge Essous atteignent leur point majeur, n'est pas venu à l'esprit des fans.

Alors, il a fallu chanter "« Anto na nganda »" de feu Mujos pour qu'Essous convainque ce public averti où il n'est pas rare d'entendre dire que "la musique congolaise, c'est Essous et sa voix typée". Fait poignant, Essous a pleuré en chantant le refrain de son compagnon récemment décédéà Kinshasa (le 12 février 1983)
Quoi qu'il en soit, ce concert mémorable a le plus contribuéà renforcer la légende des Bantous, sinon à l'établir .

Deuxième séjour des Bantous à Cuba

18) - 1978 - Havane (Cuba) - Du 28 Juillet au 6 Août 1978, l'orchestre Les Bantous de la capitale fait partie de la délégation artistique de l'Union de Jeunesse Socialiste Congolaise (UJSC) au 11ème Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants à la Havane (Cuba) conduite par Clément Ossinondé et Simon Massamouna "Baloomass".

Il est renforcé par la présence de deux chanteurs individuels : Théophile Bitsikou "Théo" et Ange Linaud Djendo. Le long et excellent voyage commence à Brazzaville par avion jusqu'à Alger et Oran (Algérie). Le voyage s'est poursuivi à bord du bateau soviétique "Nakimov" jusqu'à la Havane, et en compagnie des délégations artistiques des jeunesses de Guinée, Ghana, Benin, Algérie et Polisario. Sous le signe de la solidarité, de la paix et de l'amitié, les manifestations culturelles de haut niveau, ont eu lieu tout au long de ce voyage mémorable.

A la Havane, Les Bantous qui étaient à leur deuxième voyage à Cuba, ont fait vivre à la jeunesse du monde des moments inoubliables empreints d'enthousiasme, de chaleur et de virtuosité que seule la musique congolaise sait susciter.

Le bilan très positif de la participation des Bantous tout comme les leçons tirées de ce grand évènement mondial ont donné une nouvelle impulsion à la dimension internationale déjà légendaire des Bantous. Notons que c'est au cours de ce festival que le chanteur José Missamou a acquis une renommée bien méritée, non seulement de « Salsero », mais aussi de chanteur de standards. José Missamou au sommet de sa carrière a ému le grand public cubain

19) - 1978 - Premier Congrès Constitutive de l'U.N.E.A.C. (Union Nationale des Ecrivains, Artistes et Artisans Congolais) - 1er Février 1978 - Sous l'autorité du Comité Militaire du Parti, Les Bantous s'impliquent avec tous les autres artistes dans la mise en place du Comité National Préparatoire, des congrès des Unions Catégorielles de l'UNEAC tenus du 6 au 9 novembre 1978. Notamment les organisations de l'UAPC (Union des artistes plasticiens congolais) - l'UNEC (Union nationale des écrivains congolais) - l'UMC (Union des musiciens congolais) pour aboutir au Congrès constitutif de l'UNEAC (Union des écrivains, artistes et artisans congolais) du 21 au 25 novembre 1978.

20) - 1979 - Mouvement du 5 Février 1979 - Le 5 Février 1979, les musiciens Congolais qui depuis plusieurs mois sont confrontés à des sérieux problèmes de production fondent leurs espoirs dans l'avènement du mouvement du 5 février 1979. Ils espèrent pouvoir reprendre sereinement leurs activités.

Les Bantous particulièrement s'emploient de manière intensive à exécuter leur programme de travail, qui heureusement va connaître un succès indéniable avec le retour de Ganga Edo et surtout celui de Pamelo Mounk'a qui entretemps avait connu un brillant parcours solitaire, grâce au contrat de production conclu avec la Firme Edyson et qui lui a permis de sortir plusieurs chansons à succès comme : "L'argent appelle l'argent", "Ce n'est que ma secrétaire", "l'amour à Nombakele" , etc…

21) - Février 1979 - Le saxophoniste Jean Saidou. C'est le moment qu'il choisit malheureusement pour quitter l'orchestre. Il rejoint son ancien groupe le Super Boboto (SBB), soucieux de le réactiver.

22) - Avril 1979 - Le guitariste Ferdinand Kiolo "Johnny" quitte définitivement Les Bantous pour réintégrer l'orchestre Télé-Music dans lequel il avait évolué pendant la présence de plusieurs musiciens des Bantous dans l'orchestre National (Festac 1977)

23) - 1979 - Jean-Marie Kabongo Wetu (trompettiste) se sépare des Bantous dans la même période pour évoluer à Kinshasa puis plus tard en Europe.

24) - 1979 - Les Bantous à Libreville (Gabon) - A l'occasion des festivités du 9ème anniversaire de l'indépendance du Gabon , Les Bantous sont invités à Libreville au Gabon où ils jouissent d'une grande estime du président de la république Omar Bongo et d'une grande popularité auprès des gabonais. Outre les manifestions officielles, ils se sont produits pour le public gabonais. Ils font salle comble et déchainent l'enthousiasme des mélomanes.

A suivre (Prochainement le 4ème chapitre : 1980 - 1986 - Sept ans de traversée du désert)

Clément Ossinondé


Congo - Les Bantous de la capitale, Suite du résumé chronologique des 60 ans - (Années 1980 - 1989) - Chapitre IV

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CHAPITRE IV - 1980 - 1989 : Les difficultés d'un parcours instable.
1980 - 1986 - Sept ans de la traversée du désert

01) - Sept ans - De 1980 à 1986 Les Bantous vont connaître une véritable traversée du désert. La création de l'I.A.D. (l'Industrie Africaine du Disque) salué par tous les musiciens n'apporte pas de solutions à la qualité de vie des auteurs, en dépit de la sortie de plusieurs disques.

La production dans les dancings ne s'avère non plus rentable. Hélas ! aucun effort ne sera fait pour pallier la situation difficile que connait tous les groupes. Les Bantous se contenteront certes de la sortie de très peu de disques, lesquels ne seront pas en mesure d'améliorer leurs revenus, notamment : 3 disques 33 T (Editions Music Press) : 2 doubles albums et 1 album "Pamelo et Les Bantous" (Editions Tam-tam Bantous) - Participation à la réalisation du disque 33 T à l'IAD sous le titre "Les refrains du 3ème congrès ordinaire du PCT du 27 au 31 juillet 1984" avec deux titres signés Célestin Kouka et Edo Ganga.

Pendant que l'orchestre se débat pour rentabiliser sa situation, il rencontre des péripéties d'instabilité dues à des départs , des retours et des arrivées.

02) Les départs :

1982 - Gerry Gérard Biyela (guitare solo) pour l'orchestre d'Hydro Congo.

1983 - Joseph Samba "Mascott" (guitare accompagnement) pour la gestion d'une entreprise informelle.

1983 - André Mbemba "Pamelo" (chant) pour une carrière solo

03) - Les Retours

1981 - Théophile Bitsikou "Théo" (chant) après avoir évolué de 1974 à 1981 à Kinshasa dans le groupe "Jambo Jambo" de Gérard Kazembe.

31 décembre 1983 - Jean-Serge Essous (saxo) après plusieurs mois dans l'exercice des activités de production phonographique à Paris.

04) - Les Arrivées

1980 - Michel Ngoualali (flûte) en provenance de l'African Fiesta Sukisa du Dr Nico Kasanda.

1981 - Jean Félix Pouela "Du Pool" (percussion) ancien sociétaire de l'OK Jazz jusqu'en 1978.

1982 - Boniface Otsoua et Roger Dembi (trompettes)

Fin 1984 - Célestin Pambou (chant)

1985 - Michel Moumpala - Emmanuel Boukaka "Ansco" (guitares)

Février 1983 - Raphael Ngolo - David Sita "Atis" et Jean Serge Monkoua (ancien du groupe Continental de Kinshasa)

05) - 1983- Création de l'IAD (Industrie Africaine du disque)

1983, La Socodi (Société congolaise du disque) érigée en 1970, est remplacée par l'IAD (Industrie Africaine du disque) qui fut, à la fois, un studio de 24 pistes, un label de production, de distribution et une usine de pressage de disque vinyle et de duplication des cassettes.

Les titres ci-après sont parmi les grands succès de cette écurie : "Josia Jee" (Pamelo), "Confession" (Kouka), "Bilongo" (Nino), "Alphabet" (Essous), "Getty" (Atis Sita), "Conséquence" (Ngollo), "BM21 en colère" (Dupool), "Yuda" (Mermans)….
Plus tard, la guerre civile du 5 juin 1997 assomme l'IAD et lui porte le coup de grâce. Le studio sera complètement démantelé par des pillards. La Socodi comme l'IAD vont sombrer corps et biens sans avoir réussi à sortir la musique congolaise de son continuel rafistolage.
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Le sursaut de Jean-Jules Okabando, maire de Brazzaville

06) - 1986 - La grande perturbation qui sévit au sein de l'orchestre Les Bantous et qui l'a affaiblit considérablement inquiète plus d'un responsable politique du pays soucieux du rayonnement de la musique congolaise.

Le secours partira du Commissaire Politique, Maire de Brazzaville, Jean-Jules Okabando. Il va tenter un ballon d'essai en mettant la chaleur forte autour de cet orchestre. Il faut nécessairement convaincre tous les anciens musiciens qui avaient quitté le groupe à le réintégrer pour mettre en place de nouvelles structures capables de relancer au mieux les activités musicales.

Le Samedi 21 septembre 1986 donne lieu à cette rencontre mémorable qui voit le retour de Célestin Kouka "Célio", Joseph Samba "Mascott", Côme Mountouari "Cosmos", Théophile Bitsikou "Théo", Arthur Samba "Nona" et André Bemba "Pamelo".

Une atmosphère de grande fête a caractérisé le spectacle de la première sortie solennelle qui a lieu au cours d'un grand gala télévisé.

Cependant, un seul reproche, le pléthore de musiciens : 23 au total. Evidemment ce nombre se justifie par le retour de six anciens musiciens et le maintien des nouvelles recrues, avant la réconciliation et parmi lesquels Pouela"Dupool" (percussion), Michel Moumpala (guitariste). Une fois encore la grande machine Nino Malapet - Essous s'est mise en marche.

07) - 1987 - Sortie d'un nouvel album dédicacé par Jean-Jules Okabando, Maire de Brazzaville. Il constitue pour les collectionneurs une pièce historique. En effet, il s'agit du premier microsillon réaliséà l'IAD (Industrie Africaine du Disque) en souvenir du retour des anciens musiciens et de la réconciliation.

1988 - Les Bantous à Libreville (Gabon)

08) - Mars 1988 - Les Bantous de la capitale sont de nouveau à Libreville sur invitation officielle du président de la république Omar Bongo aux festivités de l'AN 20 de la Rénovation. Les Gabonais sont comblés par les possibilités musicales exploitées par l'orchestre et ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité du répertoire. Les Bantous est l'orchestre préféré du président Omar Bongo.

De retour à Brazzaville, Les Bantous redoublent d'activités et de bonnes initiatives. Mais hélas ! Celles-ci vont s'estomper avec le brusque départ du guitariste Litimbi Aladji. Un nouveau guitariste mis-solo Kodia-Dinuka fait son entrée. Il comble le vide laissé par Samba "Mascott" qui lui a depuis quitté l'orchestre pour s'offrir des nouvelles activités dans le business.

Juillet 1988 -Les Bantous et l'OK Jazz en concert sur une même scène
09) - Le 29 Juillet 1988 - Les Bantous et l'OK Jazz (sans son chef Luambo Franco en soins en Belgique) sont à l'honneur au stade Massamba-Débat (alors stade de la révolution)au cours d'un grand gala de musique symbolisant l'unicité de la musique congolaise sur les deux rives du fleuve Congo.

Les Bantous vont saisir cette occasion pour commémorer un peu par avance le 21ème anniversaire de leur création le 15 Août 1959. Cette commémoration sera ponctuée par un rite très émouvant qui a consisté : - A faire le rappel historique du groupe - A rendre hommage aux vétérans - A écouter les témoignages des membres du bureau exécutif du Club Bantous (présidé par Simon Diazabakana "Diazas") et pour terminer avec l'exécution du pot-pourri qui a repris tous les grands succès de l'orchestre depuis les premiers enregistrements sur disque en 1960 jusqu'aux enregistrements des années 80.

Passionnante fut cette rencontre merveilleuse influencée par la grande prestation des deux virtuoses de la musique congolaise qui se sont livrés à un duel quasi amoureux, soutenu, emporté par deux répertoires bien distincts et très variés et qui ont permis la réussite de la soirée dansante. Mais c'est sans prévoir le malheur qui devait frapper l'OK Jazz et la musique africaine ; le décès trois mois après de Luambo-Makiadi Franco le 12 octobre 1989 à Namur (Belgique)

1989 - Jean Serge Essous : Un second départ

10) - Novembre 1989 - L'orchestre Les Bantous s'efforce d'accomplir un programme d'enregistrement en studio à Brazzaville dans le but de réaliser des disques en France. Essous est retenu pour effectuer la mission à Paris. Il s'y rend avec toutes les maquettes. Mais comble de malheur, il ne revient pas. La surprise n'est pas grande, car Essous n'est pas à sa première fugue. on ne lui en voudra pas pour autant. Bien au contraire, on lui trouve un remplaçant en la personne d'Antoine Bokassa, ancien saxophoniste de l'orchestre Mando Negro de Brazzaville.

(A suivre très prochainement le Chapitre V : Années 1990 - 1999)

Clément Ossinondé

Congo-Brazzaville - Sassou Nguesso déverse 150 flics et commence la guerre en France

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La guerre ? Oui, la guerre puisque tous les Congolais en parlent. Elle est au cœur de toutes les causeries dans les familles, les quartiers, bref dans tout le pays, depuis le retour de Denis Sassou Nguesso de la Russie.

Rappelons que lors de son dernier voyage dans le pays de Poutine, le Président autoproclamé du Congo avait conclu des contrats d'achats d'armes de guerre, d'hélicoptères de combat et d'avions de transport de troupes.

Pour les Congolais, il est clair que le pouvoir de Brazzaville prépare une guerre, en 2021. Car ils connaissent bien l'homme. Ils savent que Sassou Nguesso et son parti politique, le Parti congolais du travail (Pct), n'ont jamais gagné une élection libre et transparente. Pour eux, le pouvoir a toujours été au bout du fusil.

Les Congolais vivent donc dans la psychose de la guerre. Ils parlent de la guerre tous les jours et dans tous leurs milieux de vie.

Mais, ils sont aussi surpris d'apprendre que les dignitaires du pouvoir parlent, eux aussi, de la guerre. Mais, d'une autre guerre.

Pour distinguer les deux guerres, nous avons longé quelques rues de Brazzaville et les couloirs du pouvoir, ainsi que ceux de certains milieux diplomatiques.

La guerre dont parlent les Congolais

Les Congolais parlent de la guerre que va leur imposer le pouvoir de Brazzaville pour maintenir Denis Sassou Nguesso à la tête du pays ou imposer son fils, Denis Christel Sassou Nguesso, en 2021, année de la prochaine élection présidentielle.

Ils sont convaincus que les armes de guerre, les hélicoptères de combat et les avions de transport des troupes que venait d'acheter Sassou Nguesso en Russie, ne vont pas orner les casernes ou tout simplement faire la fierté de sa milice et de ses mercenaires étrangers qui campent à Tshambitsho, près d'Oyo, au nord du pays ou encore être exhibés lors des défilés militaires.

Ces engins de la mort vont servir à quelque chose. Ils vont être utilisés pour tuer les Congolais. Notamment ceux qui vont contester les résultats qui seront truqués.

Les Congolais se mobilisent et parlent déjà de cette énième guerre dont ils vont être victimes. Pourtant, les plaies laissées par les précédentes n'ont pas encore cicatrisées. Ils parlent de cette guerre comme si elle a déjà lieu. Ils se servent des réseaux sociaux et de certains médias pour informer tous les autres peuples du monde et les institutions internationales, afin que ces derniers les aident àéviter cette guerre de plus et inutile. Mais, ils ne savent pas si la communauté internationale leur prête, cette fois-ci, son oreille. Car, dans toutes les guerres qu'ils ont déjà subies, elle s'est volontairement faite aveugle pour ne pas voir, sourde pour ne pas entendre et muette pour ne pas dénoncer les crimes t commis.

La guerre que craint le pouvoir de Brazzaville

« Le pouvoir de Brazzaville, lui aussi, craint une guerre. Il s'agit d'une guerre qui viendra de la diaspora, et qui sera menée avec la complicité de quelques pays, notamment la France, le Tchad et l'Angola » : avons-nous appris dans les couloirs du pouvoir à Brazzaville. Car, Denis Sassou n'a plus des bonnes relations avec ses anciens partenaires de la guerre de 1997.

Aux salaires des fonctionnaires, les bourses des étudiants et les pensions des retraités qui lui provoquent des insomnies, il faudra désormais ajouter la peur de la guerre.

Tel qu'il est revenu au pouvoir, tel qu'il va partir ?

Sassou Nguesso est revenu au pouvoir, en 1997, à l'issue d'une guerre meurtrière qui a fait 400.000 morts. En effet, il avait chassé du pouvoir le Président Pascal Lissouba élu par les Congolais.

Dans cette guerre, il avait été soutenu par l'armée angolaise et des mercenaires étrangers, notamment tchadiens. Mais, il y avait aussi des éléments de l'armée française. Denis Sassou Nguesso doit donc son pouvoir à la France, l'Angola et le Tchad.

Vingt-deux ans après, Sassou Nguesso qui a mal géré sa victoire et ses relations avec ses alliés se sent coincé. Il est convaincu que ses complices d'hier ne vont plus le soutenir, en 2021.

La «diplomatie de proximité» inventée par son ministre des Affaires étrangères, qui consistait à souder les dictatures de la sous-région les unes avec les autres, a fait lo,g feu. Pourtant, c'est bien lui, Denis Sassou Nguesso, qui a joué des sales tours à toux ceux qui l'avaient aidé pour gagner la guerre de 1997.

Avec la France

Sassou Nguesso pense que la France ne le porte plus dans son cœur. Malgré tout ce qu'il a fait pour la « mère-patrie ». Il n'y a jamais effectué une visite officielle, depuis son holdup électoral. C'est toujours à l' occasion des manifestations internationales auxquelles participent plusieurs chefs d'Etat qu'il y est invité et reçu à l'Elysée.
Or, cela n'est pas du goût de Sassou Nguesso qui attend une visite officielle pour légaliser son pouvoir.

Comme la France tarde à lui offrir cette occasion et à soutenir le dossier de son gouvernement auprès du Fmi à qui il demande un soutien financier pour surmonter la crise multidimensionnelle que connait son pays, mais aussi parce que la France ne veut pas neutraliser les opposants à son pouvoir qui habitent dans ce pays, Sassou Nguesso fait du chantage en renforçant ses relations avec la Chine et la Russie.
Mais, Sassou sait que ce chantage peut lui couter cher. Il ne se sent donc plus en sécurité. Il sait que c'est très facile pour la France de monter et armer des rébellions dans ses anciennes colonies. Par exemple, elle pourra se servir des généraux Ferdinand Mbaou et Philippe Bikinkinta, pour le renverser. Voilà pourquoi il tient à assassiner ces deux officiers généraux.

Avec le Tchad

Alors négociateur dans la crise centrafricaine, dans laquelle il vendait des armes et des munitions à des groupes armés, Sassou Nguesso avait commis la maladresse de copter un certain Abdoulaye Miskine, de son vrai nom Martin Koutamadji, qu'il a intégré dans sa garde à la fin du conflit centrafricain. Or, cet ancien chef rebelle tchadien a sous ses ordres plus de 1000 éléments.

Le président tchadien, Idriss Deby, perd lui aussi le sommeil devant cet acte posé par son homologue congolais. Il le soupçonne de lui préparer un coup ; d'autant plus que ce dernier a les intentions de contrôler toute la sous-région. Malgré leurs multiples rencontres au niveau de l'Union africaine et dans les manifestations internationales, les relations entre le Congo et le Tchad sont loin d'être au beau fixe. La présence de Miskine au Congo avec ses éléments est toujours vécue comme une menace par Idriss Deby.

Aussi, Brazzaville pense que Ndjamena lui aurait volé la vedette. La France aurait confié le leadership de la sous-région à Idriss Deby.

Aujourd'hui, Sassou est coincé et se mord les doigts. Abdoulaye Miskine est devenu encombrant. Brazzaville ne sait plus que faire de lui. Même s'il va l'utiliser dans la guerre de 2021. D'ailleurs, il risquera de le tuer au cours de cette guerre pour tourner définitivement la page de cette histoire. Mais, Sassou craint aussi qu'Idriss Deby lui rende le coup, en ouvrant les frontières de son pays aux généraux Ferdinand Mbaou et Philippe Bikinkinta.

Avec l'Angola

Le président Angolais, Joao Lourenço, est pris pour un grand symbole de la lutte contre la corruption dans son pays. Il a jeté en prison, José Filomeno Dos Santos, le fils de son prédécesseur et beaucoup d'autres cadres du pays. Aussi a-t-il obligé Edouardo Santos, l'ancien président de l'Angola, à s'exiler volontairement au Portugal pour être à l'abri de cette grande campagne contre la corruption.
Or, Sassou Nguesso n'arrive pas à mener cette lutte dans son pays. Il craint que l'exemple angolais ouvre les yeux des Congolais. Comme l'aurait été le discours de Sékou Toure dans la chute de Fulbert Youlou.

Mais, dans les relations entre Brazzaville et Luanda, nous avons aussi appris que Sassou Nguesso aurait commis la maladresse de demander à son homologue de mettre un peu d'eau dans son vin et de se réconcilier avec son prédécesseur, que Joao Lourenço n'aurait pas aimé cette immixtion de Sassou Nguesso dans une affaire à cent pour cent angolaise. Mais, il faut aussi signaler que le Président angolais a une autre conception de la politique qui est très différente de celle de Sassou Nguesso. Il serait scandalisé par les derniers achats d'armes de guerre, d'hélicoptères de combat et d'avions de transport des troupes par Sassou Nguesso, alors que son pays connait une crise très aigue. C'est ce qui lui aurait poussé, à en croire une certaine opinion, à renvoyer le ministre Jean Claude Gakosso, et de refuser de prendre la lettre personnelle que lui avait adressée Denis Sassou Nguesso. Or le ministre des Affaires étrangères du Congo effectuait une mission officielle qui méritait un accueil diplomatique ad' hoc.

Sassou a commencé la guerre

Devant ce climat de méfiance qu'il a lui-même créé dans ses relations avec tous ceux qui l'ont aidéà gagner la guerre de 1997, et le réveil de la communauté internationale qui, enfin, commence à prendre la mesure des dégâts humains et matériels qui sont causés par Sassou Nguesso dans son pays, le mwene d'Oyo panique et voit venir une guerre contre lui et son pouvoir.

Pour déjouer le coup et couper l'herbe sous les pieds de la France, le Tchad et l'Angola qu'il soupçonne de vouloir aider une rébellion dans son pays, Sassou Nguesso anticipe. Il veut assassiner tous les généraux qui sont en exil et qui peuvent prendre la tête de cette rébellion qu'il ne voit que dans son rêve et trouble son sommeil. Il fait des insomnies.

Dans un document audiovisuel, mis sur l'internet, Maitre Sylvain Senga révèle que le pouvoir de Brazzaville a déversé 150 flics en France. Avec la mission d'assassiner entre autres les généraux Ferdinand Mbaou et Philippe Bikinkinta. Il a promis d'en informer les autorités françaises.

Mais, la question que d'aucuns se posent est la suivante : dans ce projet d'assassinat des membres de la diaspora, la France n'est-elle pas complice ?

Car, comment les services français des renseignements qui sont bien imprégnés au Congo, ne peuvent-elle ne pas être au courant d'un tel projet et capables d'identifier les 150 flics qui sont venus faire du terrorisme sur le territoire français ?

La France mise devant ses responsabilités

Pour conclure, nous rappelons aux autorités françaises que nos grands-pères avaient versé leur sang dans ce pays pour sauver les Français pendant les Deux Guerres mondiales. Mais, la France a toujours été ingrate vis-à-vis des Africains.

Aujourd'hui, les Congolais, avec eux tous les Africains, ne veulent plus voir leurs compatriotes, de surcroit défenseurs de la démocratie qui ont trouvé refuge en France ou ailleurs, être sacrifiés sur l'autel de la françafrique.

Serge Armand Zanzala, Journaliste et écrivain

Congo-Brazzaville - Sassou-Nguesso et Isidore Mvouba : « mbongo ébima »

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Et les fonds mis à l'abri des Fonds-vautour et l'argent des générations futures, tout est parti en fumée. Chez les Nguesso, on est des oiseaux de proie. On vole sans répit.

La mémoire des populations du Congo-Brazzaville flanche comme si elles étaient atteintes par la maladie d'Alzeimer. Plus grand monde ne se souvient que le khalife d'Oyo avait nommé Isidore Mvouba au poste de Premier Ministre sous le régime présidentiel. Les populations du Congo-Brazzaville qui ne sont d'ailleurs pas dépourvues d'humour et qui rivalisent d'imagination l'avait surnommé«Premier Ministre non constitutionnel». Et, aussi, plus grand nombre de Congolais ne se rappelle du harcèlement et surtout de la traque des fonds vautours contre les avoirs et des actifs du Congo-Brazzaville à travers le monde. Et, enfin, plus grand monde au Congo-Brazzaville ne se remémore que pour échapper à la voracité des fonds vautours, Sassou Nguesso et Isidore Mvouba avaient échafaudé un stratagème pour passer entre les mailles du filet tendu par les fonds vautours et avaient caché l'argent du Congo-Brazzaville au travers des comptes offshores sophistiqués dans les paradis fiscaux.

Le Parlement dont l'une des deux chambres est actuellement dirigée par le député de Kindamba n'avait pas été consulté. Et, depuis, plus aucune information. Silence de cathédrale avant, pendant et après l'opération mafieuse. Le tribun Mvouba a avalé sa langue. Où se trouve l'argent du Congo-Brazzaville mis à l'abri par Denis Sassou Nguesso et le Premier Ministre Isidore Mvouba ?

Vulture funds

Les «fonds vautours » ou «vulture funds » sont des fonds de couverture qui rachètent à vil prix des obligations (des créances) de pays pauvres, souvent
accablés de dettes, pour ensuite entamer une procédure judiciaire à l'usure et les obliger à payer la valeur nominale (le montant initial de la créance) de ces obligations au moment de leur émission, majorée des intérêts moratoires.

Il est acquis que cette pratique tend à se multiplier et qu'elle fait dès lors peser une lourde menace sur les politiques internationales prônant les mesures
d'allègement de la dette des pays en difficulté.

Les fourberies de Mvouba

Face à ce phénomène, le cheminot Isidore Mvouba trouva une bien étrange échappatoire. Son gouvernement (dit-il avec le simplisme qu'on lui connaît), se trouvait « obligé de cacher certains de ses comptes afin que ses revenus pétroliers ne tombent et ne soient pas saisis par des fonds vautours ». Le natif de Kindamba, Isidore Mvouba, cynique, précisa : «Face a ces gens sans foi, nous sommes obliges de protéger l'argent du Congo-Brazzaville» avait bonnement dit le Premier Ministre congolais, qui réagissait ainsi pour la première fois en 2005 à la condamnation du Congo-Brazzaville par la justice britannique dans l'affaire Kensington International-Eliott Partners. Répondant au Tribunal de Londres, Isidore Mvouba avait déclaré : «nous avons été obligés de protéger l'argent du peuple congolais afin qu'il ne tombe pas sous les fourches caudines ou dans les gosiers de ces prédateurs»(23 Janvier 2006, Pana Presse). De combien de millions de dollars était constitué de butin ? Motus bouche cousue.

Après plusieurs mois de tractation, le Congo-Brazzaville avait soldé le 4 Mars 2008 son contentieux avec le Fonds de Jay Newman, kensington International, après
moult rebondissements. A quel prix ? L'opacité qui avait entouré cet accord en dit long sur les relations incestueuses entretenues par Denis Sassou Nguesso, Isidore Mvouba et les fonds vautours.

Plein fouet

Le Congo-Brazzaville est englué dans une crise économique, sociale et financière sévère. Il y a si peu, le petit pays pétrolier d'Afrique Centrale jouait à la Bourse. Il était plein aux as. Aujourd'hui, le Congo-Brazzaville racle les fonds de tiroir pour payer les salaires, les pensions et les bourses. Pour avoir manifesté bruyamment le payement de leurs bourses, les étudiants congolais sont rapatriés de Cuba manu militari.

Denis Sassou Nguesso fait le pied de grue devant le Fonds monétaire international (FMI) et frappe avec insistance à la porte de Christine Lagarde depuis des mois, sans succès, alors que «Mwana Ouénzé» Isidore Mvouba, Sassou Nguesso et son clan constitué de Christel Sassou, Gilbert Ondongo, Edgar Nguesso, Claudia Sassou, Willy Etoka, Jean-Jacques Bouya, Jean Dominique Okemba, Bruno Jean Richard Itoua, Rodolphe Adada,Calixte Nganongo, Denis Gokana, Henri Djombo, Oscar Etoka, Lucien Ebata ont planqué l'argent des Congolais.

N'est-il pas venu le temps de rapatrier l'argent au Trésor public au moment où le pays tire le diable par la queue ? Selon une étude publiée le 13 juin 2019 à Brazzaville qui s'est basée sur l'équité et l'approche dite «par cycle de vie», 1,3 million d'enfants subissent des privations dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l'éducation, de la protection, de l'eau, de l'assainissement, de l'habitat et de l'accès à l'information.

La dette extérieure du Congo est aujourd'hui évaluée à neuf mille milliards huit cent millions de dollars us, soit cinq mille sept cent quatre-vingt milliards de francs cfa. Les caisses du Trésor public sont désespérément vides et ne permettent pas à l'Etat de faire face aux paiements courants (salaires, pensions et bourses) et aux échéances échues du service de la dette. Pourquoi ne pas faire feu de tout bois afin de renflouer les caisses du Trésor public ? Les revenus pétroliers cachés par Sassou Nguesso et Isidore Mvouba avaient-ils été renvoyés au Congo-Brazzaville après l'éligibilité au statut des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) ? Rien n'est moins sûr ! N'est-ce pas le moment pour les populations du Congo-Brazzaville asphyxiés par les impôts, les taxes et les péages de recouvrer la mémoire et de demander des comptes à Sassou Nguesso et Isidore Mvouba ?

Sous couvert de préserver l'oseille du Congo-Brazzaville, les droits des salariés et des chômeurs ont été implacablement dilapidés. Les nouveaux hommes forts d'Oyo ne sont guère mieux que leurs aînés. Isidore Mvouba, au teint jaune papaye, pour se disculper et se donner bonne conscience, rétorque par une boutade : «Dans les soirées, il y a toujours des invités qui arrivent à la fin, quand les premiers venus commencent à partir». Les derniers arrivés au festin orchestré par le fils de «mama Mouébara» au Congo-Brazzaville ont-ils le gosier plus large que les premiers ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Congo-Brazzaville : Déploiement des flics congolais à Paris : Jean Dominique Okemba serait-il tout simplement tombé dans notre piège ?

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Cédant à la panique, le pouvoir de Sassou se défend comme il peut. Quitte à fouler au sol le Droit International.

Les lecteurs de Congopage doivent s'en souvenir ! Il y a quelques semaines, nous avons publié un article dans lequel nous avons promis à Denis Sassou Nguesso une guerre généralisée dans le pays et dans la diaspora où les dignitaires du pouvoir de Brazzaville ont des biens meubles et immeubles et mis à l'abri leurs familles, au cas où il déclencherait un énième conflit au Congo, et verserait encore le sang des innocents. Qu'ils soient du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest.

Quelques semaines seulement sont passées, voici l'affaire du déploiement des flics congolais en France.

Les échos de cet article nous rapportent que la menace avait été prise au sérieux par le pouvoir, notamment par le ministre conseiller spécial du président autoproclamé, Denis Sassou Nguesso, mais aussi secrétaire général du Conseil national de sécurité, «l'admiratéré des fessés» comme dirait un personnage (le geôlier) de notre nouvelle, «La France, ni marâtre ni mère patrie», 2019, Edilivre.

En effet, notre personnage a du mal à retenir et prononcer le groupe de mot « Contre amiral de vaisseau), le grade de Jean Dominique Okemba, «con scellé spécial », au lieu de conseiller spécial.

Dans cette nouvelle, il ne s'agit pas du contre amiral de vaisseau et conseiller spécial de Sassou Nguesso, Jean Dominique Okemba mais, d'un certain John Dominion. Passons.

La menace a été prise au sérieux

La menace a été prise au sérieux jusqu'à provoquer la colère de Jean Dominique Okemba, alias «Morandzambe» ( l'homme de Dieu). Le « con scellé» s'autoproclame aussi, dans son milieu, la « deuxième personnalité du Congo ».

La peur est passé au camp du pouvoir parce que dans les diasporas congolaises, les victimes de la mauvaise gestion des finances de l'Etat ont montré de quoi elles étaient capable. Excédées, elles ont affronté des éléments de la Force publique dans certains pays, soulevant et jetant au sol comme des petits sacs de ciment, des policiers aguerris. Cas de Cuba.

Cependant, sans convoquer une session du Conseil national de sécurité, puisque les effectifs de cette institution, sont aujourd'hui complet, le cousin du général Jean Marie Michel Mokoko ayant été nommé au poste qu'occupait le colonel Marcel Ntsourou, Jean Dominique Okemba a directement conseillé son oncle, Denis Sassou Nguesso, de vite envoyer des flics à Paris pour non seulement sécuriser leurs familles qui y vivent ; mais aussi neutraliser quelques personnalités politiques, administratives et militaires, membres de l'opposition.

C'est ainsi que 150 flics ont été déversés en France pour y faire la guerre.

« To ke na Poto ko boma ba Ninja »

Les informations qui nous sont parvenues, après la publication de notre article, «Congo-Brazzaville- Sassou Nguesso déverse 150 flics et commence la guerre en France » sont vraies.
D'ailleurs, certains militaires qui font partie de cette mission criminelle, n'ont pas gardé le secret.

Ils ont informé leurs parents et amis des objectifs de leur mission, avant de prendre l'avion pour Paris, pour certains, et Bruxelles, pour d'autres.
Ils ont dit en lingala, la langue parlée dans les quartiers nord de Brazzaville : « To ke na Poto ko boma ba Ninja ». «Nous allons en France tuer les Ninjas».

Dans le langage des fanatiques du pouvoir de Brazzaville, le mot Ninja ne désigne pas seulement les miliciens du Pasteur Ntumi ; mais aussi tous les fils du Pool.
Voilà pourquoi les guerres récurrentes qui ont lieu dans ce département ont toujours été très sanglantes et meurtrières.

Tout jeune du Pool surpris par les éléments des Forces armées congolaises ou des mercenaires étrangers, dans les zones des combats, doit être tué.

Et, c'est avec des fausses identités que tous ces militaires ont obtenu des visas d'entrée en France et en Belgique, afin de circuler librement dans l'Espace Schengen.

Jean Dominique Okemba : conseiller ou « con scellé» ?

Néanmoins, dans cette décision de déployer les militaires congolais en France pour traquer des opposants, Jean Dominique Okemba parait comme un vrai Machiavel (conseiller du Prince). Il confirme que son oncle est un véritable terroriste. Il exhume, sans s'en rendre compte, l'affaire de l'explosion de l'avion de l'UTA dans le désert de Ténéré. En tout cas en tant que conseillé, il est spécialement écouté. On le dit plus puissant que Sassou. Il s'en vante à huis clos ainsi que témoigna au procès de Ntsourou le neveu de ce dernier (Kévin) travaillant pour le compte de notre florentin d'Oyo.

Dans l'affaire de l'avion de la compagnie française UTA atomisé en plein vol serait visé le président Tchadien, Hissen Habré. Son ange gardien le dissuada de prendre le vol fatal.

Le coup des flics dépêchés en Europe montre suffisamment que le Conseiller spécial de Denis Sassou Nguesso ignore les principes élémentaires du Droit international.

L'affaire ouvre deux fronts. Car, dans la diaspora congolaise, notamment celle de France, vivent deux types de Congolais.

Il y a des Congolais qui sont devenus Français qui sont donc régis par le droit français. Les tuer, c'est donc tuer des citoyens français. Il y a également les refugiés politiques protégés par la Convention de Genève dont le Congo est signataire. Le camarade conseiller semble spécialement se fiche de la signature de son oncle Sassou.

La France sur pente glissante

Cependant, si au nom de la Françafrique, la France accepte cette combine avec le pouvoir de Brazzaville, et autorise Sassou Nguesso à tuer ses opposants qui sont en France, nous pensons que le Haut-commissariat des refugiés ne va pas se mouiller pour les beaux yeux de Macron.

C'est que les tueries programmées en France par Sassou Nguesso, surtout si elles concernent aussi les Congolais qui ont le statut de refugié, vont faire rebondir l'Affaire des disparus du Beach dans laquelle le HCR est déjà impliquéà cause de son manque de vigilance.

Okemba ignore complètement que la sécurité des personnes, des biens meubles et immeubles des Congolais vivants dans les Etats étrangers est assurée par ces Etats. Principes élémentaires du Droit international.

Le déploiement des militaires congolais en France : un acte terroriste

Le déploiement des militaires congolais en France qui ont mission de tuer les opposants, n'est qu'un acte terroriste. Or, la France lutte contre le terrorisme. Elle paye un lourd tribu.
Sassou Nguesso pose là donc un grand problème de Droit international. Ses conseillers doivent l'aider à mesurer les risques qu'il prend en empruntant la voie de feu Bin Laden.

Comment va-t-il justifier la présence, le port d'armes et les barbouzeries de ses flics sur le territoire français ou dans d'autres pays européens ?

Et, nos frères congolais qui ont accepté cette mission ne savent pas aussi qu'au cas où les services français de sécurité mettront la main sur eux, ce n'est pas la constitution de Sassou qui va les protéger. Okemba a dû leur dire comme dans la série «Mission impossible» que le la DGST ne répondra pas d'eux s'ils sont arrêtés. Ils seront jugés par rapport au droit français. Nous ne croyons pas qu'ils auront la chance du général Jean François Ndengue arrêté par la police française, relâché nuitamment et rapatriéà Brazzaville par vol spécial décollant du Bourget.

N'étant pas expert du Droit international, nous invitons les professionnels en la matière pour les informer du flagrant délit. Nous les invitons vivement à en informer les institutions internationales comme le Conseil de Sécurité des Nations unies, l'Union européenne, l'Union africaine… A moins que, dans une lueur d'intelligence, nos barbouzes ne demandent, eux-mêmes, asile au pays des Droits de l'Homme.

La leçon du prophète Esaïe

« Ils n'ont point d'intelligence, ceux qui portent leur idole de bois. » Dit le prophète Esaïe. C'est le cas de Jean Dominique Okemba et de Denis Sassou Nguesso qui rendent culte à Mammon.

Un petit mot à Asie Dominique

Notre ancien collègue de classe au lycée, Asie Dominique de Marseille, devrait s'occuper des questions de ce genre pour sauver l'honneur du pouvoir qu'il défend, et du pays qui est dans les mains des médiocres, au lieu de passer son temps à disserter sur les Laris.

Se rappelle-t-il seulement qu'il a été formé dans le Rocado Zoulou Théâtre, la troupe de Sony Labou Tansi qui est un lari ?

Il a vécu, durant des années, et voyagéà l'étranger avec des Laris. C'est le milieu lari du théâtre qu'il avait appris à débiter 1000 mots en une minute et eu la vocation de journaliste.

Par ailleurs, dans notre classe, au lycée, il y avait des Laris, Mbochis, Bembes, Kouyou, Teke, Vili… Pourtant, nous ne nous occupions pas de nos ethnies ou origines. Nos professeurs de français, en l'occurrence Alphonse Nzanga Konga et Joseph Bayiza étaient nos modèles. Cher Asie, d'où vient cette haine contre les Laris ? Ressaisis-toi et honore, au moins, la mémoire de l'auteur d'Antoine m'a vendu son destin , auprès de qui tu as appris beaucoup de choses.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Congo-B : pour l'ACB-J3M, Anatole Limbongo-Ngoka joue à l'ambiguïté

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Ancien directeur des Comités de soutien du Général Jean-Marie Michel Mokoko, incarcéré puis condamnéà 30 mois de prison ferme au motif (farfelu) «d'atteinte à la Sûreté de l'État», Anatole Limbongo-Ngoka vient de rejoindre l'opposition du pouvoir, tout en continuant de se réclamer de la mouvance Mokoko.

Il vient de créer le Paradis (Parti Panafricain pour un Développement Intégral et Solidaire) - dans un pays où plusieurs partis de l'opposition réelle ont étééteints par le ministre de l'Intérieur - ; il a adhéréà l'opposition «du pouvoir» que dirige Pascal Tsaty-Mabiala et se dit toujours partisan du… Général Jean-Marie Mokoko.

Anatole Limbongo-Ngoka est-il sérieux ?

Pour ses ex-compagnons de l'ACB-J3M, Anatole Limbongo-Ngoka «a le droit de mener ses activités politiques en son propre nom, mais il ne doit plus se réclamer de la mouvance-Mokoko sans être qualifié d'escroc politique » (Sic) Et de pointer du doigt son double jeu : « Il se positionne comme étant le continuateur de l'œuvre de Mokoko, tout en torpillant ses valeurs. Il se comporte comme si le Général du peuple était politiquement fini. »

Lire aussi : https://www.entrecongolais.com/liberation-des-prisonniers-politiques-au-...

Pour l'ACB-J3M (Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean Marie Michel Mokoko), cette inconstance n'est plus démontrer. Suivez son regard ! Dans sa lettre du 14 juin adressée à Pascal Tsaty-Mabiala, Anatole Limbongo-Ngoka se rapproche un peu plus de « l'opposition contrôlée par Sassou Nguesso», estime l'ACB-J3M. Cette démarche légitime le chef de l'opposition qu'il a pourtant contesté par le passé. Autre fait qui intrigue les militants et sympathisants de l'ACB-J3M : depuis sa sortie de prison, Anatole Limbongo-Ngoka, au contraire de ses ex-codétenus, jouit d'une totale liberté de circulation sur tout le territoire congolais, et ce pour la propagande de son Paradis, de son parti. Il déclare à qui veut l'entendre détenir 60% de l'électorat de Jean-Marie Michel Mokoko, alors qu'il peine à remplir l'équivalent d'une salle de classe, ironise l'ACB-J3M, dans son fief, à Dongou, dans le département de la Likouala.

A l'image de la diaspora opportuniste

En fait, le cas Limbongo-Ngoka n'est pas isolé. Il participe de cette effervescence du vide, de cette pléthore de candidats aussi farfelus que fous, qui précèdent chaque élection, au Congo. Car personne ne veut rater le train du gâteau empoisonné. Et on mord à l'hameçon. «Les impostures sont récurrentes chez les Congolais de la diaspora de France et des USA. Certains compatriotes, en effet, parmi lesquels quelques soutiens de Mokoko sur la place de Paris, se projettent déjà sur les élections présidentielles de 2021 en faisant fi du hold-up électoral de mars 2016 et des origines de la crise que traverse le pays. Ces derniers et leurs compères se présentent ostentatoirement à toutes les tribunes comme opposants politiques au régime de Sassou-Nguesso alors qu'ils ne seraient que des racoleurs de la diaspora au profit du régime actuel », analyse le président de l'ACB-J3M, le docteur Thierry-Paul Ifoundza.

Il renvoie dos à dos Anatole Limbongo-Ngoka, lequel doit arrêter d'entretenir l'ambiguïté avec la mouvance Mokoko et la diaspora opportuniste. Pour l'ACB-J3M, la Constitution de 2015 est illégale, elle est à l'origine de la tragédie congolaise. Les autorités de fait de Brazzaville ne peuvent, en aucune façon, organiser des élections libres et démocratiques. « La libération du Congo est un long processus ; et nécessite de la part de ses militants engagés, des convictions et de la persévérance », conclue-t-il.

Entrecongolais.com

Congo-Brazzaville : « Cap sur l'Elysée ! » propose Adrien Houabaloukou Président de la CDI

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La diaspora ne ménage aucune proposition pour venir à bout de Sassou. La dernière en date : cap sur l'Elysée.

Quand un individu est chef d'Etat en Afrique, c'est L'Elysée qui l'élit. C'est une règle. Le système de L'Elysée dispose d'une boite noire appelée «cellule africaine.» d'où l'on fabrique le pouvoir en Afrique. En 1997, Jacques Chirac, substitua Sassou à Lissouba alors qu'il avait étéélu par les siens. En 2015, rebelotte. On ne sait pour quel conflit d'intérêts, François Hollande réduit à néant la volonté des Congolais d'en découdre une fois pour toute avec Sassou. On a encore en mémoire la phrase fatidique : « Le Président Sassou a le droit de consulter son peuple». Les Africains souffrent du mystère de cette «camera obscura » qui accouche des monstres sur leur continent.

Paradoxal

Il y a un paradoxe : en dépit de l'intensité du combat de la diaspora congolaise à Paris, aucun lobby n'a jamais programmé une rencontre avec l'Elysée, siège du pouvoir africain. En 2015, à l'occasion d'une manif parisienne anti-Sassou, un effet de foule, entraina des activistes de la Place Venezuela (à un jet de pavé de l'ambassade du Congo) sur le Bd des Champs Elysées. De mémoire de touristes c'était du jamais vu. En un clin d'œil, les CRS arraisonnèrent tout le monde sur le… champ. Christophe Moukouéké, Benoit Koukébéné figuraient parmi les rats pris dans la souricière des Champs. Un contrôle de papiers plus tard, dans les paniers à salade stationnés, Bd Victor Hugo, on relâcha tout le monde frôlant de justesse des gardes à vue. Le mouvement fit long feu.

Conclusion : c'est moins une marche qu'une démarche qu'il s'agit d'envisager pour influencer l'Elysée. Quand Paul se rendit à Rome voir César. Il écrit aussi son épître aux romains pour se donner plus de chances devant l'empereur.

En vérité, L'Elysée, n'a jamais été envisagé en tant qu'objectif à atteindre dans le cadre d'une stratégie politique avec impact positif sur l'Afrique. Sauf par Alain Mabanckou.

Aller voir le Pape à Rome, à en croire le président de la CDI, Adrien Houabaloukou, c'est de l'ordre du possible et du réalisable. Ce sera peut-être bientôt chose faite. L'heure est venue pour que la boîte noire se mette à l'écoute des opposants africains.

L'épisode Alain Mabanckou est significatif du fonctionnement de la cellule africaine. Reçu par le même Hollande en 2016 après une lettre ouverte fustigeant Sassou-Nguesso, Alain Mabanckou n'eut pas besoin, en amont, de battre les pavés des boulevards parisiens. Comme Zola, il accusa Sassou dans une lettre ouverte. Hollanda accusa-réception. On connaît la suite : Hollande l'écouta, approuva, puis renvoya aux calendes grecques les doléances de l'auteur des «Cigognes sont immortelles ». Résultat : Sassou est toujours au pouvoir, Hollande est, depuis, sans pouvoir.

Cap sur l'Elysée

On l'aime ou on ne l'aime pas, le lanceur d'alerte, Adrien Houabaloukou, Président de la Convention des Démocrates Indépendant (CDI) envisage une stratégie dans une de ses causeries (il fait au moins deux directs par semaine).

«Cap sur l'Elysée ! » a lancé le président de la CDI comme un mot d'ordre. «Ce ne sera pas un sit-in ni sur la plus belle avenue du monde ni dans les jardins du palais présidentiel français» a préconisé le professeur en gestion Houabaloukou, qui s'y connaît en «chemin critique » (critical path).

Ce sera «une négociation inclusive»à laquelle sont conviés « les quatre ministres que compte la communauté : Benoit Koukébéné, Jean-Luc Malékat, Jean-William Ota, Ouabari Mariotti » précise A. Houabaloukou.

Etat-Major Spécial de la Démocratie (EMSD)

Pour ce faire, le président de la CDI a mis sur place un organon : l'EMSD (l'Etat-Major, Spécial de la Démocratique). Adrien Houabaloukou, cela va sans dire, est le président de cet appareil d'offensive politique. Son but : sortir des sentiers battus de ce qui s'est toujours fait à ce jour.

«Lorsqu'on se rend à un rendez-vous où on ne vous attend pas, on vous reçoit.»

L'Elysée, n'est pas en soi une interlocutrice mésestimée. Nombre de lobbystes congolais de l'opposition ont tenté de s'y rendre. Ils y sont allés incognito. Ils ont été reçus par quelques ronds-de-cuir. On les a bercés d'illusions. Autant dire qu'ils ont fait chou blanc.
« Nous avons eu la même analyse des méfaits de la françafrique » dit A. Mabanckou aux médias à sa sortie de L'Elysée.

«Monte au Ciel celui qui y a un parent » dit un proverbe congolais. (P. Bourdieu parle de l'utilité du capital social comme ascenseur ) Le Palais de l'Elysée n'est pas une auberge espagnole. Il est aussi hermétique qu'une loge maçonnique. On y entre, quand on ne vous attend pas, quand on ne s'y attend pas. Ce fut le cas d'Alain Mabanckou.

Que faire ?

« Nous enverrons un courrier en temps opportun » assure Adrien Houabaloukou. Ecrire un courrier là où Alain Mabanckou rédigea une lettre ouverte qui n'aurait jamais eu d'impact sans le statut académique de son auteur, signifie que le capital social ne suffit pas pour être reçu par Jupiter.

En attendant l'envoi d'une missive au locataire de L'Elysée, Adrien Houabaloukou, visible sur le champ politique, somme les quatre ministres de vite donner leurs « positions ». Le temps presse. 2021, c'est bientôt. Tant qu'à dialoguer, autant le faire avec le Président Emmanuel Macron au lieu d'attendre un dialogue hypothétique avec Denis Sassou Nguesso, «Président par défaut », qui, de toute manière, ne viendra jamais autour d'une table, c'est-à-dire ne sciera pas soi-même la branche sur laquelle il est assis depuis bientôt un demi-siècle.

«J'y suis, j'y reste» pavane Denis Sassou Nguesso. «Celui qui me renversera n'est pas encore né» prophétise-il à tout vent.

Ne pas désespérer

Le mérite d'Adrien Houabaloukou, c'est de rompre avec le rite politique classique, en catimini. Sa proposition «Cap sur l'Elysée » fait son chemin sur les réseaux sociaux. Espérons que sa lettre ne restera pas lettre morte, « message in the bottle» que chanta Sting. La bouteille atteindra-t-elle son but ou sera-t-elle rejetée par la marée ?

Appendice

Au bout du pouvoir, la séduction. A l'approche des élections prévues par Sassou en 2021, élections qu'il gagnera selon une loi mathématique vérifiable en tyrannie, nombre de congolais sont séduits par la perspective de poser leur candidature. Parmi les candidats, des cas surprenants. C'est celui de l'activiste Andrea Papus Ngombet Malewa, qui n'a pas attendu l'ouverture de la campagne pour se prononcer.

La société politique congolaise en diaspora n'a rien de particulier : elle est prévisible. Je veux dire ; elle est politique, donc corruptible. On ne compte plus les retournements de vestes. Tony Moudilou, Tchikaya Missamou, Marcel Makomé, Andrea Papus Ngombet Malewa en sont les magnifiques exemples, partie visible de l'iceberg. Entre la création d'un gouvernement en exil par Marcel Makomé et Tony Moudilou, la présence de l'opposant Pascal Tsaty-Mabiala en France sans être inquiété par les Indignés du 242, ne cherchons pas ce qui va se passer d'ici peu.

Ne demandez pas «À qui le tour ?». Le pronostic est : «Chacun son tour ». Il existe des exceptions à la règle. Jean-Marie Michel Mokoko tient bon.

Pour le reste, tout se passe comme si plus fort on réclame la chute de Denis Sassou Sassou plus les chances de l'activiste de chuter sont grandes. Les retournements acrobatiques sont le propre de la politique depuis l'antiquité. Cela s'appelle «collaboration.» L'histoire de la résistance en diaspora en est truffée. Le jeune Andrea Papus Ngombet Malewa peut se réclamer d'illustres ancêtres : Henri Lopes, Maître Jean-Martin Mbemba, Henri Ossébi, tous grands pourfendeurs des tyrans congolais aujourd'hui passés à l'ennemi. Cela s'appelle «entrisme » ; avec les conséquences ad 'hoc.

Thierry Oko

Congo-Brazzaville - "Papy Bastin Jet Lee" : Un parcours élogieux

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« Zaka dance », c'est le titre du single surprise de « Jet Lee Papy Bastin » dévoilé aux éditions Cyriaque Bassoka ce mois de Juin 2019.

Papy Bastin est sur le point d'atteindre la plénitude artistique avec son single «Zaka dance». Des milliers de vues sur You tube, l'œuvre construite comme un afro beat/Soukous assure déjàà son auteur une notoriété africaine.

D'autre part, grâce à l'explosion du streaming et des réseaux numériques, le distributeur Cyriaque Bassoka s'enthousiasme déjà de l'ampleur que revêt «Zaka dance»

De son vrai nom Ngoma Samba Cyriaque Simplice, «Jet Lee Papy Bastin» débute sa carrière dans la musique à Brazzaville dans l'orchestre de quartier «Look Sompa & Gloria Ecerta» (entre Moungali et les plateaux des 15 ans )

En 1994, Il sort son premier single en solo. Grand succès musical, il sera primé« Révélation de l'année 1995 ». Papy Bastin, à la chance d'être encadré par deux personnalités de la musique Congolaise aujourd'hui décédée, Rigadin Mavoungou et Mamy Claudia, un pas important dans la connaissance des techniques musicales, auprès de ses deux artistes confirmés, puis il intègre l'orchestre «Sakomansa» crée par Joe Balard.

En 1997, après les événements de la guerre civile que Brazzaville a connus, il s'installe dans la ville océane, Pointe-Noire où il se fait remarquer comme un chanteur de charme, avant de faire partie en 1998 du groupe Extra Musica.

Sociétaire du groupe Extra Musica jusqu'en 2004, il participe à la réalisation de trois albums : « Shalaï», «Trop c'est trop» et «Obligatoire». Papy Bastin compte, par la suite, parmi les dissidents qui ont formé le groupe Universal Zangul, avec un album à la clé«Tapis Rouge» dont deux titres très remarqués, et signés Papy Bastin.

En 2007, il tente sa chance dans une carrière solo avec comme premier album «Bravo» qui sort en 2008 avec 11 titres. Cinq ans après, il sort en 2013 son deuxième album avec 9 titres, avant de s'installer en Afrique du Sud. De retour au pays, après un séjour de plusieurs mois, le nouveau single « Zaka Dance» est donc le fruit d'une expérience bien acquise.

«Zaka dance» est d'ores et déjà retenue comme la musique de l'été 2019. Un titre simple qui a le mérite de mettre tout le monde d'accord sur les pistes de danse au Congo, en Afrique et dans la diaspora.

Clément Ossinondé
Pratique : Label Cyriaque Bassoka Productions
Email : cyriaquebassoka@hotmail.com


Congo - In Memoriam MBUTA MASHAKADO

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Avec la mort du chanteur congolais Mbuta Mashakado le 22 juin 2011, en Afrique du Sud, c'était une légende de la chanson congolaise qui disparaissait. La Famille «Langa Langa» perdait ainsi un de ses meilleurs fils.

Mbuta Mashakado était devenu un mythe, ayant acquis un très large public de fans qui appréciait ses chansons et surtout sa fureur sur scène. Mbuta Mashakado a conquis des générations de congolais avec des tubes comme : "Pesa nzoto kilo", "Belly", "Mabita"…

I - Le Show Man Dieudonné Nzola Ntima (et son parcours dansZaïko)

Le grand public le connait par nom «Mbuta Mashakado», surtout à travers la Pop Music dont il était le véritable Show man au cours des premières années de Zaïko. On se souvient de sa prestation à des mémorables Show concerts au cours desquels il s'appliquait avec succès à faire une musique proche de celle d'Otis Redding ou de celle de James Brown dont il reproduisait fidèlement et avec fouge toutes les acrobaties de danse.

Il a osé, il l'a gagné ce pari parfaitement intense de se positionner en grande vedette au cours de la première partie de tous les concerts. Sur une tessiture invraisemblable, il swingue comme une section rythmique, et scatte comme un possédé.

II- Caractères premiers du chant Zaïko

A cette époque (1970 à 1975) le «Tout choc Zaïko Langa Langa » fort de la pléiade de ses chanteurs de premier plan, s'étant engagé de les repartir en trois divisions décroissantes, qui se valaient chacune dans son rôle.

1)- La division 03 était assurée par le show man Mbuta Mashakado qui à lui seul communique à travers son chant et ses acrobatie de la pop music une émotion profonde, sans jamais sacrifier à aucun effet vocal. Son rôle de l'ouverture de rideau, sans atteindre la virtuosité d'Otis Redding ou de James Brown, ses idoles, mais on peu voir en lui ses héritiers dans le talent qu'il déploie à faire vivre le texte le plus anodin. Athlète de ses pieds, Mbuta Mashakado est une sorte d'énorme danseur rock échappé dans l'avant-garde. Sept ans avant l'avènement de Michael Jackson, il patinait déjàà reculons dans le genre « Moonwalker »

2)- La division 02 est représentée par Nyoka Longo « Jossart », Bimi Ombale et Pene Kikumba. Première réaction du public un profond abasourdissement devant tant de maîtrise et de virtuosité dans les voix. Ensuite un réveil soudain et on abat les idoles avant de leur laisser le temps de murir.

3)- La division 01, celle de la synthèse de tous les aspects de l'art du groupe à travers l'accompagnement de la danse « Choquez » et avant sa période éclectique, est solidement assurée par Evoloko «Lay Lay», Efonge, Lafanza «Gina wa Gina, Jules Wembadio et Simon Mavuela». C'est la division des poètes tendres et paumés qui chantent les nostalgies de la jeunesse et des amours perdues, les jeunes filles, avec l'humour du désespoir et la lucidité de l'intelligence. Certes la part la plus populaire et la plus festive est celle qui intervient au moment où l'ambiance est son comble et au cours d'un répertoire exceptionnel, qui engage tous les acteurs de toutes les divisions confondues sur un tempo d'enfer.

III- L'Evolution de Mbuta Mashakado

Décembre 1974, l'orchestre Zaïko enregistre la toute première défection de ses membres. Ils sont : Jules Shungu Wembadio «Papa Wemba» Mavuela Somo, Bozi Boziana et Evoloko «Lay Lay» (chant) pour former l'orchestre Isifi Lokole avec entre autres musiciens Chora Mukoko, Ada Muwangissa (guitare), Djo Mali (basse), Biko (drums) Otis Koyongonda (Lokole)

Si la relève dans Zaïko est immédiatement assurée par des jeunes recrues, cependant Mbuta Mashakado doit pouvoir désormais se familiariser avec la chanson et le rythme typique «Choquez». Il a dans son approche du changement intervenu, une étonnante réussite dans la variété rythmique et vocale. Il est très apprécié du collectif pour la facilité avec laquelle il s'est dégagé de l'influence écrasante de la Pop Music. Il s'exprime désormais dans un style tout particulier. Il tient d'ailleurs une part de sa célébritéà son grand talent de danseur.

Novembre 1975, l'orchestre Isifi Lokole est bord de la crise, aussi la séparation est inévitable. Shungu Wembadio "Papa Wemba" et d'Evoloko «Lay Lay » pour former l'orchestre Yoka Lokole. Le trio s'octroi les services du guitariste-solo Chora Mukoko et de Otis Kayongonda (lokole-drums)

En Mars 1976, Mbuta Mashakado quitte le Zaïko «Langa Langa» au sommet de sa gloire, pour intégrer l'orchestre Yoka Lokole . Il fait désormais partie de l'attaque chant surnommé«The Fania All stars» pour sa virtuosité typique de la nouvelle génération des chanteurs dont Wembadio «Papa Wemba», Mavuela Somo et Bozi Boziana collectionnent les grands succès.

1976, Shungu Wembadio est l'objet d'une plainte judiciaire pour laquelle il écope plusieurs mois de tôle. Après son acquittement en Décembre 1976, il est irrecevable par le collectif de Yoka Lokole a la tête duquel se trouve Mavuela Somo. C'est précisément au cours d'un concert au bar « 1-2-3 »à Kinshasa que Mbuta Mashakado se passera pour le véritable tombeur de Wemba, par un renvoi en public on ne peu plus dégradant, un acte qui est demeuré anecdotique. Pendant longtemps deux versions Yoka Lokole vont existées séparément : Yoka Lokole aile Mavuela et Yoka Lokole, aile Shungu, avant d'opter en Février 1977, par l'appellation Viva la Musica .

Entre temps, en Janvier 1977, Mbuta Mashakado est retenu par Tabu Ley pour faire partie de l'orchestre national du Zaïre qui a pris part du 15 Janvier au 12 février au II° Festival mondial des arts nègres de Lagos (Nigéria).

Au retour de l'orchestre National à Kinshasa, Mbuta Mashakado est exclu de Yoka Lokole par Mavuela Somo. Ceci étant, Mbuta Mashakado s'impose un jour de lui-même au cours d'un concert de Zaïko pour y faire désormais partie. D'ailleurs à ce sujet, une anecdote se raconte toujours de la façon dont il s'était présenté : Il monte sur scène et lance le cri ci-après et avec arrogance « Nazongi na canaille kaka » (je reviens de mon propre gré sans de compte à rendre) En dépit du geste, Zaïko en avait effectivement besoin.

Le célèbre Mbuta Mashakado est resté l'un des quelques génies incontestables qu'ait donnés la famille Zaïko. Son fulgurant passage sur la scène de la «Rumba choquez » a exercé une influence déterminante, analogue à celle de la bande de Evoloko Mavuela, Wembadio, Bozi Boziana et Nyoka Longo.

Depuis, fort longtemps, Mbuta Mashakado, a tiré un trait sur la carrière musicale pour évoluer dans une entreprise productive de son frère ainéDisplanmat , Agence Conseil en publicité.

Mbuta Mashakado a prouvéà qui voulait bien l'écouter, son génie vocal, ses pieds de danse son humour, et une vertu mélancolique qui faisait de ce monsieur une espèce bizarre de grand Show man.

Clément Ossinondé

Congo-Brazzaville - Parfait Young : un nouveau single magistral "Fidèle"

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Parfait Young, l'étoile de la musique savante congolaise, a sorti le 21 juin 2019, date de la fête de la musique, comme pour marquer le jour symbolique du solstice d'été, le plus long de l' année dans l'hémisphère Nord, « Fidèle », un disque bouleversant, dans un style world, mélancolique et profond, aux influences musicales bantoues teintées des sonorités de Jazz.

Un style bien à lui grâce auquel le jeune Young a su s'imposer avec plusieurs titres à succès, et des shows époustouflants.

Cette année 2019, Parfait Young fêtera ses 21 ans de carrière. Une carrière lancée par les premières scènes dans le milieu professionnel des années 1998-2002. Doté d'une voix aussi émouvante que puissante, l'artiste a su toucher son public notamment avec des ballades à fleur de peau. Le single "Fidèle", signe la confirmation de Parfait Young sur le devant de la scène avec "Promius Arrangement", son groupe d'accompagnement.

Pour la petite histoire

Parfait Young est un artiste chanteur guitariste de nationalité congolaise. De son vrai nom Yongmonkofena Mbolo Parfait Olivier. Fils d'un Révérend pasteur, il a partagé son enfance entre les bancs de l'école et ceux de l'Eglise Evangélique chrétienne du Congo, véritable école de beaux-arts où il a fait ses premiers pas musicaux en tant que chantre et percussionniste.

Ce n'est qu'à l'âge de six ans, qu'il commence à participer à plusieurs activités culturelles de son église, Parfait Young se fait souvent distinguer comme un chanteur des variétés hors pair et précoce en interprétant la plus part des cantiques.
Admis au Collège d'enseignement secondaire, il suit parallèlement une formation à la guitare auprès d'un ainé de son quartier surnommé"Bongo Wende". Et ça marche ! Parfait Young se sert de sa chorale et du groupe vocal de son école pour mettre en application ses enseignements. Avec une voix mélodieuse d'une puissance plutôt rare, il est en même temps soliste et dirigeant de la chorale et groupes vocaux de son école.
Progressivement, et jusqu'à son admission au Baccalauréat, il dessine son univers musical professionnel dans lequel on peut retenir pour l'essentiel ce qui suit :
1995-1999 - successivement membre des orchestres : ‘'Lokole Musica","Batman-Cadencia"(Talangai), "Chris-Magât Cyclone" Puis peu à peu des rencontres et des échanges de scène avec les professionnels du Congo et d'ailleurs, comme : Mike Samba (bassiste de jazz), Casimir Zao, Rovias Adampot, Ballou Canta (Congo), Jacky Rapon (Antilles), Luciana Demingongo, les groupes "Wenge Musica Maison Mère","Académia" (RDC), "Magic System" (Côte-d'Ivoire)

Excellente qualité du son dans toute sa discographie

Parfait Young soigne bien la qualité du son de tous ses albums et singles. Le plus souvent se sont des tubes comme dans : "Sans tâche" (2006), "Histoire vraie", "Le vrai visage"(2012), "Africa" (2014), "Sôô", "Pas un autre père" (2015), "Akawè" (2017) et "Fidèle" (2019). Le tout dans un genre musical qui lui réussit manifestement bien.
Dans "Fidèle" Parfait Young explore bien des courants du jazz, et prend sa source dans de multiples genres. Enfin "Fidèle" est disponible sur You Tube et sur toutes les plates-formes de téléchargement.

Parfait Young , un parcours musical qu'il est grand temps de réévaluer
Le chanteur guitariste, auteur et compositeur, continue son avancée dans le monde de la musique de danse et ne manque pas de projets. Retour sur les principales réussites de son parcours toujours en pleine ascension :

1998-2002 : Premières scènes dans le milieu professionnel
- Première partie de Werrason, Stade Marchand et à la congolaise, Brazzaville.
- Première partie de "Magic System", Palais du parlement de Brazzaville
- Accompagne l'orchestre "Magestique Bamba" au concours des orchestres amateurs « Paulo Kamba » et au FESPAM
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2003-2007 :
- Participe dans le disque « Rumba lolango » de Ballou Canta et Luciana Demingongo.
- Participe dans l'album « Terre sacrée Vol.1 » de lumière d'Afrique produit par Ferréol Ngassakiss ancien manager de l'orchestre Extra Musica.
- Accompagne le rappeur Mike G au FESPAM à la guitare
- Accompagne Jacky Rapon comme guitariste, lors de son concert à Brazzaville
- Accompagne Rovias Adampoth le salsero de Brazzaville comme chanteur guitariste…

2008-2016 :
- Membre du jury concours Primusik
- Membre de jury MTN ZIKS TAR
- Concert au Centre culturel Russe pour la présentation de l'album ‘'Le vrai visage"
- Concert à l'IFC suite promo de l'album "Le vrai visage"
2017 -2019
- Le 16 février : Invité de l'émission "Radio Cabaret", Une émission live
- Le 06 mai : Concert au Kasdal'house Pointe-Noire
- Le 22 & 24 juin : Festival Pointe-Noire en scène
- Le 19 juillet : Concert à la cafète de l'Institut Français du Congo
- Le 03 octobre : invitéà la clôture marquant les activités du sommet sur le Royaume Kongo.
- Le 06 octobre : invité soirée de récolte de fond par un ONG de référence dans la prise en charge psychosociale (Serment Universel).
- Le 23 octobre : Grande salle de l'IFC (invité au 25ème anniversaire de l'émission tam-tam)
- Le 26 octobre : invitéà la clôture de la semaine de sciences par NEF Congo au palais du parlement.

Et la belle aventure continue ! Familier de la scène et des studios Parfait Young se promène depuis toujours entre différentes manifestations dans une liberté totale. Esthète instinctif, Young n'a de cesse d'alimenter son envie vorace de différents univers musicaux.

Clément Ossinondé

Congo-Brazzaville - Jeunesse et emploi : Shekhinah Mouanga et Jetrhaud Moukakou veulent créer une usine de théà Brazzaville. Ils cherchent des partenaires !

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Au Congo, l'Etat providentiel qui recrutait tout le monde dans la Fonction publique, était mort et enseveli, depuis ! La Fonction territoriale demandée par la Conférence nationale souveraine, dans le cadre de la Décentralisation, n'est toujours pas née. Créer sa propre entreprise est très couteux pour beaucoup de Congolais.

Malgré tous ces handicaps, les Congolais n'ont toujours pas encore trouvé un concept autour duquel ils peuvent s'organiser et créer des emplois.

Ceux du département du Pool, par exemple, sont très séduits par le peuple bamiléké du Cameroun réputé pour son sens de l'entreprise. C'est avec beaucoup d'envie et admiration qu'ils parlent de leur culture et leur organisation dans les Affaires.

Il les présentent-ils comme étant les grands acteurs de l'économie camerounaise sans avoir des attaches avec le milieu politique. Pourtant eux, issus du Pool, on les appelle déjà la «locomotive du Congo»à cause de leur esprit d'entreprise et du rôle qu'ils jouent dans la vie économique du pays bien qu'on les ait exclus du monde politique depuis Marien Ngouabi.

Avec la construction du Pont Route-Rail sur le fleuve Congo, ce rôle va s'accroitre. Car, ils auront un grand marché de l'autre côté du Fleuve Congo riche de près de 70 millions d'habitants.

Cependant, si les fils du Pool n'expliquent cette organisation des Bamilékés qu'à partir du lourd tribut qu'ils auraient payé dans la politique, c'est parce qu'ils ne connaissent pas les conditions de leur émergence.

Le modèle bamiléké mérite une étude approfondie.

Dans cet article, partant du rêve de Shekhinah Mouanga et Jetrhaud Moukakou, nous voulons faire découvrir aux fils du Pool une autre éthique du capitalisme : celle dont sont dotés les pakistanais. Nous supposons que le projet de création d'une usine de théà Brazzaville, peut engendrer beaucoup d'emplois au Congo et dans la diaspora.

Ci-après, une petite histoire

Il y a quelques années, nous avons ouvert, dans la ville où nous habitons en Europe, un petit espace commercial, dénomméAfrican Hall (le couloir africain). Il était reparti entre un salon mixte de coiffure, une rangée de vente des produits cosmétiques et d'œuvres phonographiques (Cd et Dvd) sur la musique, le théâtre et le film africains. Plus au fond, un petit débit de boissons, Espace Pamelo Mounka servant de lieu de causerie entre les Africains.

Or, notre voisin (également aussi notre logeur), nous voyait faire des voyages à l'étranger pour s'approvisionner en marchandises. Il évalua notre clientèle. Voulant nous aider à devenir riche et à créer beaucoup d'emplois pour les membres de la communauté africaine, il nous proposa un grand espace. Ensuite, il nous conseilla d'avoir l'esprit pakistanais.

L'esprit pakistanais

Dans le business, cet esprit consiste à s'associer avec d'autres personnes pour monter une grande affaire. Il nous expliqua comment les Pakistanais s'organisent et prospèrent dans le commerce à travers le monde. En effet, lorsqu'un Pakistanais trouve un bâtiment commercial, il en informe sa communauté. Sa communauté fait connaitre le projet dans les différentes communautés (diasporas et pays d'origine). Des particuliers ou des sociétés pakistanaises s'annoncent et proposent les marchandises à vendre dans ce magasin. Ils créent un Comité de gestion et trouvent un cabinet comptable qui définit les droits et devoirs de tous les associés. Comme aussi, il leur fait connaitre les pourcentages à prélever dans la vente de chaque marchandise pour assurer toutes les charges du magasin : impôts, salaires des employés, loyer, électricité, eau…

Séduit par cet esprit, nous en informions quelques membres de la communauté africaine. Mais, leur réaction fut sans appel : « Il commence à faire faillite voilà pourquoi il cherche des partenaires pour sauver son business !» avions-nous entendu dans toute la ville.

Pourtant, l'esprit pakistanais allait nous aider à avoir un grand espace commercial africain dans notre ville et à consommer des produits qui nous manquent à table, dans les garde-lignes, les discothèques ou les vidéothèques.

Le rêve de Shekhinah et Jetrhaud !

La filière du thé peut être longue !

Le rêve de Shekhinah et Jetrhaud peut, à notre avis, devenir une grosse affaire qui créerait des emplois et des richesses au pays et dans la diaspora si elle est bien ficelée, et susciterait, par ailleurs, des partenariats, en amont et en aval.

Pour intéresser les Congolais et susciter des partenariats, nous caricaturons ci-après tout le circuit de la filière thé : de la culture du «bouloukoutou» et de la citronnelle à leur consommation.

Signalons que ces deux plantes ont des vertus médicinales et peuvent aussi être utilisées dans la fabrication des essences nécessaires dans la savonnerie, par exemple.

Des familles entières qui possèdent du foncier peuvent se donner à la culture du Bouloukoutou et de la citronnelle. Elle est très facile et ne nécessite pas beaucoup de moyens. Il suffit de mener une campagne dans les villages pour les intéresser. Le projet aura aussi besoin d'agronomes pour accompagner les agriculteurs ; des transporteurs de la matière première. Aucune récolte ne doit rester au soleil dans les champs. On aura besoin de bâtiments de stockage une fois la matière première transformée.

Le bouloukoutou ou la citronnelle passera par une chaîne de production : le flétrissage, le séchage, le roulage, le criblage, la fermentation, la dessiccation, le triage, l'emballage, l'expédition, la vente. Il y aura une partie « gestion de l'entreprise » reposant sur des cabinets comptables, des structures d'accompagnement des entreprises ; ceci afin d'éviter les aléas du commerce informel peu rassurant pour les partenaires et les investisseurs.

Consommer congolais

La clientèle locale consommera ces deux thés « made in Congo » grâce à un bon marketing.

Les deux hommes d'affaires congolais devront développer une stratégie de longue portée en s'attaquant, par exemple, au marché français soit à la communauté congolaise très importante. Le transport, une condition majeure, est facile et régulier entre Brazzaville et Paris. Nos entrepreneurs ouvriront un dépôt à Rungis, se livreront à de la vente en ligne sur eBay, Amazone… pour une meilleure distribution à travers le monde.

Conclusion

Partons de l'esprit pakistanais, et du modèle bamiléké, il s'agit ici d'aider nos frères et sœurs n'ayant eu accès ni à la fonction publique ni dans le privé ; par exemple les institutions internationales.

Les Congolais, les fils du Pool ; doivent s'équiper d'esprit d'entreprise sur le plan local puis l'élargir sur le plan international. Les anthropologues avaient déjà identifié cette éthique capitaliste dans la région du Pool, elle-même héritière du grand Royaume Kongo qui commerçaient avec le Portugal et le reste du monde dès le 15è siècle.

La culture et l'organisation des Bamilékés enviée et prise pour modèle par nous ainsi que l'esprit pakistanais vanté dans cet article ne sont pas spontanés. Ils ont été forgés au cours des années par des pionniers. Cultivons cette nouvelle éthique au Congo. Ce n'est pas la ressource humaine qui manque dans cet espace dégoûté de la politique et habité par une soif d'entreprendre stimulée par l'éthique catholique et protestante intériorisée par les kongo-lari depuis Afonso 1er.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Shekhinah Michel Mouanga :
meschacmk@gmail.com

Congo-Brazzaville - Après la publication du dossier du RC : le ministre Alphonse Claude Nsilou prétend-il avoir les linges et les mains propres alors qu'il travaille dans un « abattoir » ?

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Admirons le sens aigu du pardon chez les « gars du Pool » qui bossent avec Sassou. Claude Nsilou, l'un d'eux, salue ceux qui ont exécuté ses parents dans le Pool, pillé ses entreprises. Sa furie envers le militant de son parti qui dénonce ceux qui l'ont rendu orphelin n'a d'égal que sa magnanimité envers Sassou.

Le Troubadour, journal d'investigation et d'information générale éditéà Brazzaville, a publié sur son mur de Facebook, un dossier du Rassemblement citoyen, le Parti du ministre Alphonse Claude Nsilou.

Le dossier est, en effet, articulé sur le chapeau (introduction) du Troubadour qui présente le contenu et oriente la lecture, la lettre ou droit de réponse d'Alphonse Claude Nsilou et le post d'Anicet Gomas, ancien député du RC qui a suscité la réaction du président du RC.

Ce dossier qui a été mis sur Facebook est donc tombé dans le domaine public permettant ainsi à toux ceux qui le veulent de l'apprécier.

C'est dans ce sens que nous, aussi, avons eu le plaisir de faire connaitre à nos lecteurs ce que remonte notre lecture « entre les lignes » d'autant plus que ce dossier fait état des conditions d'un génocide qui sont déjà réunies. Or, nous, nous sommes en pleine campagne du Non à la guerre !

Signalons, d'entrée de jeu, que ce dossier ne porte pas sur la vie ou les activités du RC ; mais sur celles du pouvoir de Brazzaville dans lequel Alphonse Claude Nsilou est membre du gouvernement, et son parti, membre de la Majorité présidentielle. C'est donc le pouvoir de Brazzaville qu'Anicet Gomas accuse dans son post. Utilisant aussi le logo du RC dont il serait encore membre.

Travailler dans un abattoir, c'est accepter de salir son linge et ses mains

Cependant, l'argumentaire du ministre du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, dans ce débat, pousse à croire, entre autres, que ce dernier veut déjà clamer son innocence devant les crimes de génocide et les crimes économiques commis par le pouvoir.

Par pouvoir, nous n'entendons pas seulement la présidence de la république ; mais toutes les institutions constitutionnelles.

Aux traditionnelles institutions constitutionnelles, nous ajoutons, aujourd'hui, l' «opposition présidentielle » c'est-à-dire celle qui a été nommée par Sassou Nguesso et dirigée par Pascal Tsaty Mabiala. Ces crimes engagent donc la responsabilité de toutes les institutions constitutionnelles et celle de tous ceux qui les ont dirigées au moment des faits. Elle est donc collégiale. En plus, c'est depuis des décennies qu'Alphonse Claude Nsilou sert Denis Sassou Nguesso. Il a toujours été dans ses gouvernements. Peut-on continuer à servir le diable et se dire enfant de Dieu ? Peut-on travailler dans un abattoir et prétendre en sortir les mains propres ? Alphonse Claude Nsilou clame-t-il son innocence ou renie-t-il déjà Denis Sassou Nguesso. Le coq a-t-il déjà chanté pour le pouvoir ? Autant de questions que d'aucuns se posent après la lecture de ce dossier. Ci-après ses composantes.

Le chapeau du Troubadour

Le RC d'Alphonse Claude Nsilou a été piégé par un post prétendument attribuéà l'ancien député Anicet Gomas. L'ancien député Anicet Gomas, utilisant le logo du Rassemblement citoyen (RC), a publié sur son compte facebook un post sous le titre"«Les conditions d'un génocide orchestré par le pouvoir du Congo Brazzaville se mettent en place». Le président du RC, dont la responsabilité du parti a été engagée par l'utilisation de son logo, a tenu à réagir par une lettre adressée à un militant. Ce dernier, qui se trouve en France en même temps que l'ancien député, a été chargé de transmettre la teneur de cette lettre à l'intéressé. En même temps, le président du Rassemblement Citoyen a demandé que cette lettre soit rendue publique auprès de tous les militants de son parti.

La lettre d'Alphonse Claude Nsilou

«Bonjour Adéodat,
Le Docteur Fouemina vient de me transférer un texte haineux qui circule sur les réseaux sociaux.
Ce texte serait, semble-t-il, de Gomas. Il porte en plus le logo du RC.
Je préfère ne pas le croire. C'est tellement stupide ! Il circule tellement d'inepties sur la toile ! Contre moi.
Mais quoi qu'il en soit, je condamne de toutes mes forces tout ce qui est dans ce texte. Ce n'est ni ma façon de penser, de vivre, de regarder le monde, ni celle de notre parti, le RC.
Je suis et je serai toujours pour la paix, la justice sociale et la démocratie. Quelles que soient les épreuves ! Ce n'est pas un slogan pour moi. Mon père a accepté de mourir pour ces valeurs... Pendant la crise, beaucoup de personnes s'étaient réfugiées dans son village. Quand il a vu le danger approcher, il a demandé aux gens de quitter le village et s'est ensuite adressé aux plus jeunes en leur disant ceci
» : « C'est vous demain qui allez continuer la lutte pour laquelle nous acceptons de mourir aujourd'hui, la lutte pour le respect des droits de l'homme. Partez. Continuez cette lutte. Mais jamais avec la haine. Jamais avec la violence. Luttez ! Persévérez ! »

«Tous ceux qui étaient dans le village ce jour-là portent ce témoignage. Il était vieux. Il a été juste après tué avec tous ceux qui ont voulu rester avec lui, sans armes. Leurs corps ont été retrouvés plusieurs jours après... à la merci de toutes les bêtes.
Ma mère en est morte.
Je ne parle pas de mes frères qui ont aussi été tués, ni de mes entreprises pillées.
Ados,
J'ai côtoyé, salué ceux qui les ont tués. J'ai côtoyé, salué ceux qui ont pillé mes entreprises. Jamais je n'ai eu de la haine pour eux, ni pour qui que ce soit ! Parce que je sais qu'il faut construire un pays, une nation.
C'est dans l'amour pour ce pays que je trouve ma force.
Construire un pays c'est regarder vers l'avant, pas dans le rétroviseur.
Ce texte sur les réseaux sociaux est abject. Celui qui l'a écrit est une personne faible. Et les faibles ne gagnent jamais. Ils privent les peuples de victoires essentielles.
Transmets ce message à Gomas.
Porte-toi bien.
Fraternellement.
Alphonse Claude Nsilou

Le post de l'ancien député Anicet Gomas

«Les conditions d'un génocide orchestré par le pouvoir du Congo Brazzaville se mettent en place.
Hier c'était la radio mille collines aujourd'hui ces sont les réseaux sociaux
Le pouvoir de Brazzaville cherche à détourner l'attention nationale, africaine et internationale des grands problèmes liés à l'agonie de notre pays
C'est le cas pour :
- Le génocide du POOL
- La profonde crise économique
- La crise postélectorale qui persiste
- Les prisonniers politiques
- Le terrorisme d'un état devenu dictatorial
- L'impunité assurée...
- La mauvaise gouvernance
- Les meurtres et assassinats qui se multiplient
- Le tribalisme désormais ouvertement assumé
- Et bien d'autres problèmes et difficultés qui compliquent la vie du Congolais
J'attire humblement l'attention du peuple Congolais, de tous les congolais qu'ils soient du Nord, du Sud de l'Est ou de l'Ouest, j'attire l'attention des Autorités de notre pays, l'attention de la majorité comme de l'opposition et du centre, j'attire l'attention des autorités religieuses, des journalistes, des organisations de la société civile nationale celle de la communauté internationale ainsi que de l'Union Africaine et je m'adresse à tous les hommes de bonne volonté de par le monde et je leur dis :
Un génocide de grande ampleur se prépare ! Pour masquer son incapacitéà gouverner, et ses échecs, le pouvoir en place au Congo Brazzaville utilise tous les moyens à sa disposition, ainsi que la toile des réseaux sociaux pour mener à bien son plan néfaste.

L'heure est grave. Il est urgent de rassembler toutes les forces vives et les bonnes volontés pour analyser la situation. Il faut avoir le courage de prendre le problème à bras le corps pour arrêter le génocide Congolais en cour de préparation. Il faut dépasser les peurs et les intérêts égoïstes pour le bien du peuple Congolais son unité nationale ainsi que son bien-être et le vivre ensemble…

Vous hommes politique Congolais, que vous soyez de la Majorité, de l'opposition ou du centre, s'il vous reste encore un peu d'humanité ne vous rendez pas complice du plan criminel qui se trame…
L'Afrique n'a pas besoin d'un nouveau Rwanda, notre silence et notre inaction font de nous des coupables.
J'ai dit !»

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Congo-Brazzaville - Les Bantous de la capitale : Suite du résumé chronologique des 60 ans - Chapitre V - Années 1990 - 1999.

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Clément Ossinondé vous conte et raconte ici la légende des siècles. Le Panthéon a accueilli nombre de ces muses ayant fait partie de la mythologie de notre pays le Congo.

La décennie 90 peut-être considérée comme celle où le plus grand nombre des musiciens des Bantous nous ont quittés (12 au total). Des plus jeunes aux plus âgés, plusieurs musiciens des Bantous ont disparu, en nous laissant un héritage de chansons et des danses.

01) - L'année 1990, s'ouvre d'ailleurs avec la disparition d'un grand chanteur. Théophile Bitsikou"Théo".

C'est le 05 Mai 1990, que le chanteur de grand renom Théophile Bitsikou "Théo" a quitté ce monde à un moment où il se trouvait au sommet de sa gloire avec l'orchestre Les Bantous de la capitale.

La venue de Bitsikou dans l'orchestre Bantous en 1969 lui ouvre de nouveaux horizons, notamment le Premier Festival Culturel Panafricain d'Alger du 21 au 5 Août 1969, à l'issu duquel il sort chez Pathé Marconi son plus grand succès "Congo Velita". Grand idéaliste, comme musicien, Bitsikou "Théo"était doué et intelligent. Il a siégé comme député de l'UNEAC (Union Nationale des Ecrivains et Artiste Congolais) à l'Assemblée Nationale dans les années 70, avant de quitter Les Bantous et de créer en Septembre 1972, avec Passy "Mermans" ; Edo Ganga ; Ange Linaud Ndjendo l'orchestre "Les Nzoys". Il compose en 1973 avec ce groupe plusieurs chansons dont le célèbre "ALuizi".

02) - 1990 - Un nouveau coup dur : Didier Kabala monte au créneau avec la création de "Bantous Monument"

1990 - Le grand nombre de musiciens (23) que l'orchestre a continuéà gérer depuis ses dernières retrouvailles avec Jean-Jules Okabando (Maire de Brazzaville) et surtout à une période de vaches maigres, et de dissension de quelques musiciens avec le président Nino Malapet (depuis la nomination de Pamélo comme chef d'orchestre) l'a naturellement exposéà des pressions exercées sur nombre de musiciens dans le seul but d'obtenir leur adhésion dans une nouvelle formation. Un mécène, et un grand ami des Bantous ; Didier Kabala, officier de l'armée congolaise, réussi à gagner la confiance de cinq musiciens de premier plan pour mettre en place une formation concurrente.

C'est donc un nouveau départ des musiciens Edo Ganga, Kouka Célio, Taloulou Alphonso, Samba Mascott, Alphonse Mpassy "Mermans", Pamelo Mounk'A, Gerry Gérard Biyela et José Missamou pour donner naissance à un nouvel orchestre dirigé par Pamélo et qui opte pour une appellation on ne peu mémorable : "Bantous Monument". Se joignent à ses anciens des Bantous, d'autres musiciens venus de divers orchestres de Brazzaville. Tout comme Jean-Serge Essous, qui depuis Paris est intervenu à un des enregistrements du groupe. Ainsi, on peut affirmer que c'était le plus grand désastre qu'avait connu l'orchestre Les Bantous après celui de 1972, lequel avait donné lieu à la création des orchestres "Le Peuple" et "Les Nzoys".

Pour les détracteurs des Bantous, c'était la fin d'un rêve. Mais c'est sans compter sur l'audace et la forte personnalité de Nino Malapet et le dévouement de Saturnin Pandi (deux des six cofondateurs restés fidèles). Quelques jours suffiront à Nino Malapet de remplacer les partants et de remettre l'orchestre au travail.

03) - 1990 - Kinshasa - Premier anniversaire de la mort de Luambo-Makiadi Franco
12 Octobre 1990 - Les Bantous de la capitale sont à Kinshasa où ils ont été conviés par la Fondation Luambo-Makiadi et la Famille OK Jazz à se produire au Palais du Peuple de Kinshasa pour commémorer le premier anniversaire de la mort de Luambo-Makiadi Franco. Une initiative louable et appréciée par les kinois grands admirateurs des Bantous de la capitale.

Sous la direction de Nino Malapet et en dépit de l'absence des vedettes biens connues des kinois : Essous, Ganga Edo, Kouka "Celio", Mountouari "Kosmos" et Pamelo Mounk'A, Les Bantous ont causé une très grande sensation en imposant leur astucieux mélange de rythmes, composé de rumba, salsa, boléro… et de tempos brisés hérités du son cubain.

04) - 1991 - Les Bantous et la Conférence Nationale Souveraine

Du 25 Février au 10 Juin 1991, s'est tenue à Brazzaville la Conférence Nationale Souveraine, prélude à l'avènement de la démocratie suivie des élections qui porteront Mr. Pascal Lissouba à la présidence de la république du Congo. En tout cas Les Bantous, eux sont encore loin de se faire une idée des changements qui seront opérés sur le plan artistique. Il n'en demeure pas moins que l'orchestre qui considère la musique comme un instrument qui sert à vulgariser la culture d'un pays fonde ses espoirs sur la production phonographique. La conjoncture économique difficile que traverse le pays ne permet pas aux musiciens de vivre exclusivement des concerts. L'accent est donc mis sur les répétitions qui ont abouti par la sortie d'une K7 audio enregistrée dans le studio de Freddy Kebano.

05) - 1991 - Lancement d'un Nouvel album sous la marque "Music Press" - Réaménagement de l'orchestre.

1991 - Pour encourager les jeunes musiciens récemment recrutés, une cassette audio éditée par "Music Press" est placée sur le marché avec des chansons signées Ngolo, Alhaji, Pambou, Pouela "Dupool", Ngoualali et Boyibanda. Mais la promotion de celle-ci ne sera pas bien assurée, au point où elle ne sera pas suffisamment distribuée.

06) - L'obstination de Nino Malapet à vouloir obtenir une meilleure structure rythmique, le contraint régulièrement à procéder à des périodes d'essais pour des nouvelles recrues et à les disqualifier chaque fois que le rendement n'était pas satisfaisant. C'est ainsi qu'au cours du premier semestre 1991, il fera appel àJean Miekoutima"Ketchel" (guitare accompagnement), Edith Massengo (chant), Paul Maïtaizo "Porquito" (saxo), Francis Livoro "Sam" ( guitare basse) et Elenga "Elyngton" (guitare basse venu de Télé Music), pendant que Michel Boyibanda (chant) et Michel Moumpala (guitare), suivis peu de temps après par Paul Maitaizo (saxo) s'en iront à leur tour.

07) - 1991 - Edith Massengo

Elle est considérée comme la première chanteuse congolaise de l'orchestre Bantous. On lui prédisait le plus brillant succès, mais elle a décroché au moment où pourtant, elle commençait à s'affirmer.

08) - 1991 Décès de Joseph Samba Mayanguila "Sammy-Mascott"

Le 10 Avril 1991, est arrivé la nouvelle qui a frappé tous les mélomanes congolais et particulièrement les sympathisants des Bantous : le décès de Joseph Samba-Mayanguila "Sammy-Mascott". Avec lui disparaissait celui qui de tous les guitaristes accompagnateurs congolais depuis 1963 est tenu pour avoir été le plus loin, dans sa création personnelle. Il a su fixer le style de la rumba "bantoue", le dégageant des influences de Jacques Mambau "Jacky", l'accompagnateur d'Antoine Nedule "Papa Noël"

Très doué, Samba "Mascott", cet ancien de l'orchestre Novelty, s'enthousiasme pour des tournures rythmiques classiques et recherche l'union intime de la poésie et de la musique. Il crée un langage musical nouveau qui se révèle impressionnant, par la rigueur, l'élégance et la sérénité de son style.

Esprit ouvert à toute la musique de son temps, il sait en assimiler le meilleur des compositions saisissantes par leur grandeur, leur noblesse, leur sérénité. Les plus célèbres : "Marie Jeanne", "Henriette Bouzitou""Femme nouvelle", "Chérie Amouzoud"…

09) - 1991 - le guitariste Emmanuel Boukaka "Ansco" s'en est allé lui aussi

1991, continue avec la série noire. En effet, encore une autre disparition, aussi douloureuse que celles connues auparavant ; le décès du guitariste soliste Emmanuel Boukaka "Ansco". Membre de l'orchestre depuis seulement 1986, il réunissait déjà toutes les qualités de bon mi-solo ou soliste et s'était inspiré du style de la lignée des guitaristes qu'a connus Les Bantous, particulièrement du style "Gerry Gérard" avec qui il a su créer un climat d'active complicitéà la mi-solo. Sa mort a été profondément ressentie par tous les fans.

10) - 1992 - Jean-Serge Essous de nouveau au Congo, et nommé conseiller culturel au cabinet du président de la république
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Vers la fin de l'année 1992, l'enfant prodigue Jean-Serge Essous est de nouveau à Brazzaville, après un séjour forcé de plus d'un an en France. Il est rentré convalescent. Néanmoins et malgré son mauvais état de santé Essous à pu réaliser un 33 cm dans lequel on compte plusieurs titres, dont "Mbote"… et surtout "Nzobi" dédié au Président gabonais Omar Bango , et qui lui a valu une invitation du président à Libreville.

Essous, hélas ! n'accordera par la suite que très peu de temps à l'orchestre, pour la simple raison qu'il aura le mérite et le privilège d'être nommé conseiller culturel au cabinet du Président de la République, Pascal Lissouba. C'est sans doute un des titres les plus honorable attribuéà un musicien congolais.

Les Bantous sous la direction de Nino Malapet continuent la recherche de climats et l'utilisation habile de toutes les possibilités d'enrichir rapidement leur musique à travers d'intenses séances de répétitions. Les productions publiques sont repoussées aux calendres grecques en raison des conséquences dramatiques de la guerre civile que traverse le pays depuis 1991.

L'année 1992 s'achève dans la douleur pour Les Bantous, tout comme pour l'ensemble des groupes musicaux du Congo.

11) - 1993 - La traversée du désert continue - Décoration Présidentielle.

Les musiciens de Brazzaville qui éprouvent un réel intérêt à ce que les concerts de musique aient lieu pour favoriser le mouvement de paix, de démocratie et de progrès social, se trouvent toujours confrontés au climat d'insécurité né de l'imbroglio politique que connait le pays. Ainsi, ils seront sacrifiés à vivre durement leur traversée du désert.

Cependant, 1993 apportera néanmoins une satisfaction morale, voire financière à quelques artistes pris individuellement et qui se verront décorés dans l'ordre du mérite congolais, par le Président de la République Pascal Lissouba le 15 Août à l'occasion de la célébration de l'an 34 de l'indépendance du Congo. Il leur sera reconnu d'avoir apporté dans le domaine artistique une contribution particulièrement marquant. Ce sont les musiciens : Jean-Serge Essous, Ange Linaud Djendo, Antoine Moundanda et Loussialala.

Si l'initiative de décorer les artistes a été une bonne chose, elle a été tout de même sévèrement critiquée par plusieurs autres musiciens, la presse et les chroniqueurs de musique quant aux critères discriminatoires retenus pour le choix des musiciens.

L'absence des éminents musiciens comme Nino Malapet (que l'on ne pouvait dissocier de Essous), Guy Léon Fylla, Ganga Edo, Célestin Kouka, Saturnin Pandi, Marie-Isidore Diaboua… pour ne citer que les plus anciens, a suscité un mécontentement et une indignation dans la grande famille des musiciens congolais.

1993 s'achève sans surprise dans un climat d'insécuritéà Brazzaville. En effet, les fêtes de Noël et de Nouvel an qui ont toujours constitué les plus grandes manifestations populaires au Congo n'ont pas connu leurs traditions joyeuses. Pour la première fois, depuis la naissance de l'orchestre en 1959, il sera privé de concert à Noël et à la Saint Sylvestre, simplement parce que personne n'ose sortir , de peur de recevoir une balle perdue.

12) - 1994 - Toujours aucune voie nouvelle dans la reprise des activités musicales à Brazzaville

1994 s'ouvre pourtant avec une lueur d'espoir pour tous ceux qui aspirent à la paix, à la sécurité pour les meilleures conditions de travail, notamment pour Les Bantous et tous les autres orchestres de la capitale, mais il faut attendre.

C'est donc, dans cette crise que Les Bantous se trouvent plongés dans un environnement qui naturellement ne peut assurer la stabilité du groupe. Il reste impuissant de voir partir des musiciens à tout moment, la ville n'offrant aucun signe de vie culturelle.

13) - 1994 - Encore la défection de trois musiciens

Eu égard à la situation difficile que traverse l'orchestre, rien d'étonnant d'assister à la défection des musiciens ci-après : Raphaël Ngolo (chant), Sam Livoro (guitare basse), Miekoutima "Ketchel" (guitare lead). Ils se retirent sans difficultés, et il faut les comprendre.

Cependant, on assiste au retour du chanteur Michel Boyibanda et au recrutement des nouveaux musiciens : Poaty (guitare rythmique, venu du groupe Kamikaze), Olivier Nkounkou (chanteur venu du groupe de Bounzeki), Ignace Makirimbia (percussionniste, ex-musicien de l'orchestre Continental de Kinshasa) et Loboko (drummer)

13) - Avril 1994 - Concert de retour à la paix

Entre-temps, la paix, bien que précaire est revenue dans le pays après les affrontements inter-ethniques de Décembre 1993 à Janvier 1994. L'orchestre élabore un programme de relance des activités. Un programme choc qui concoure au maintien de la paix revenu à Brazzaville. Celui-ci commence le Samedi 2 Avril 1994 par un spectacle suivi d'un bal sur l'esplanade du Palais du Parlement sous la présidence du Ministre d'Etat chargé du développement, Mr. Stéphane Bongo-Nouara.

14) - Mai - Juin 1994 - Séjour de l'orchestre Les Bantous à Ouesso

Sans perdre de vue les mesures qu'il doit pouvoir adopter pour entreprendre un travail qui porte sur la vitalité et la richesse de la future expression d'une musique de grande qualité. C'est donc une formation des Bantous rajeunie qui tient à s'éloigner de la capitale au cours d'un pittoresque voyage en bateau , pour se retrouver en province et continuer à mieux travailler son style pour pouvoir s'affirmer davantage comme un groupe de référence. Développant ses qualités rythmiques et harmoniques peu communs, l'orchestre a su mettre en valeur ses inventions et soulever l'enthousiasme de tous les mélomanes et sympathisants de la Sangha venus des centres de Sembe, Mokeko, Ngwala et Sembé, applaudir les 16 musiciens des Bantous ci-après : Nino Malapet, Anatole Bokassa (saxo), Michel Ngoualali (saxo-flûte), Samuel Malonga et Mafouta (trompettes), Michel Boyibanda, Lambert Kabako, Célio Pambou et Olivier Nkounkou (chant), Aladji Litimbi, Poaty et Kodia Dinuka (guitares), Joseph Elenga "Elington" (guitare basse), Saturnin Pandi, Ignace Makirimbia (percussion), Loboko (drums). Absent du voyage : Siméon Malonga "Rikky" (drums)

15) - Juin 1994 - Retour à Brazzaville

A l'issu du vaste programme de travail et d'animation qui a duré deux mois, Les Bantous sont rentrés fin Juin 1994 très satisfaits d'avoir à la fois créer en leur sein un espace de travail exemplaire et surtout d'avoir stimuler l'activité musicale moderne, dans cette zone rurale par l'instrument, le chant et la danse. L'orchestre se donne deux mois de pause avant de renouer en Septembre 1994 avec un programme d'animation très fructueux.

15) - 1994 - Le temps du groupe "Bantous Monument"

Le silence des Bantous sur le marché du disque qui est relatif à un manque de dynamisme, place la formation "rebelle" de Bantous Monument à la tête des groupes congolais les plus en vogue. Il a su développer son talent qui lui a permis de sortir des albums très alléchants pour les adeptes de la bonne musique congolaise. Il est d'ailleurs largement plébiscité au Hit parade du disque africain. C'est donc le temps du groupe Bantous Monument, difficile donc pour ceux qui ont les tympans solides de ne pas écouter ses chansons.

Pas donc de solution miracle pour Les Bantous qui à l'instar de leurs rivaux "Bantous Monument" peinent à trouver le chemin des studios d'enregistrement. Pourtant suffisamment préparés, mais n'arrivent pas à décrocher un bon mécène pour un contrat de production.

16) - Août 1994 - Première Edition "Ngwomo Africa - Kinshasa
Le 15 Août 1994 s'ouvre àl'hôtel Continentale de Kinshasa, la première édition de "Ngwomo Africa", trophée destinéà récompenser les meilleurs artistes musiciens africains de l'année. Les musiciens Jean-Serge Essous, Pamélo Mounk'A et Casimir ZAO du Congo-Brazzaville marquent leur présence par une prestation spectaculaire, rivalisant avec les artistes de l'Afrique du sud, d'Algérie, du Benin, du Cameroun, de la Côte-d'Ivoire, du Gabon, du Mali, du Sénégal et du Zaïre.

17) - Octobre 1994 - Création du Comité de Redressement et de Soutien de l'Orchestre Bantous

L'inquiétude que provoque la situation précaire de l'orchestre, interpelle de nombreux sympathisants qui au cours du mois d'octobre 1994 créent en assemblée générale un "Comité de Redressement et de Soutien de l'orchestre Bantous de la capitale". Ce Comité succède au grand Club Bantou qui a existé de 1965 aux années 80. On compte au sein du secrétariat exécutif : Joseph Mpenaya, Rufin Mvindzou, François Ontsira, Michel Ntsourou et Eugène Dahoua. Le comité se met aussitôt au travail avec comme objectifs :- Restaurer la discipline, le travail et la cohésion - Contribuer à la promotion des œuvres musicales - Soutenir et appuyer les activités productives.

Quatre musiciens vont faire les frais de la nouvelle organisation, notamment le départ : du chanteur Olivier Nkounkou, des guitaristes : Alhadji Litimbi et Poaty, du drummer Siméon Malonga "Rikky", remplacés respectivement par Cyriaque Nkonda (chant), Joseph Ouannabo "Kalado", Jean-Louis Ndouboudi (guitares) et Gaudron Samba (drums)

18) - Mai 1995 - Triomphe des Bantous au Centre Culturel Français de Brazzaville

Le travail de redressement amorcé par le "Comité de Redressement et de Soutien", et validé par le chef d'orchestre Nino Malapet commence à porter ses fruits. La preuve, cette soirée de Gala du 20 Mai 1995 au Centre Culturel Français de Brazzaville, un show fort convaincant, devant une audience qui lui fait le triomphe après plus d'une heure de musique variée, appliquée et luxuriante.

La qualité première des Bantous tout au long de cette année 1995 va résider dans les arrangements habilement adaptés à la personnalité de chacun. La perfection dans l'exécution sera la marque également d'une maturité, d'une force tranquille qui formera un contraste heureux avec la fugue jamais démérité des cuivres.

19) - Janvier 1996 - Adieu Pamélo Mounk'A

Ceci étant, l'évènement le plus bouleversant en ce début d'année 1996 est sans nul doute le décès du célèbre chanteur Pamélo Mounk'A intervenu le 14 Janvier 1996 à l'âge de 51 ans, des suites d'une longue et pénible maladie.

La figure de Pamelo Mounk'A, est demeurée très présente, aussi bien auprès du public que des musiciens… Son apport fut énorme, notamment dans l'évolution vocale du style des Bantous de la Capitale. Il est une des figures les plus actives et populaires de la musique congolaise des années 80.

Harmoniciste au phrasé parcimonieux mais très expressif, c'est surtout un compositeur d'une dimension exceptionnelle. Il a su se servir des acquis du style de composer de Tabu Ley son inspirateur – soit dit en passant, on peut le considérer comme l'un des grands adeptes de l'école African – et renouveler la présentation de la rumba traditionnelle, (Rumba-soukous)

En 1981, fort de l'expérience vécue dans son parcours internationale, il décide pour une seconde fois de plus de se séparer des Bantous pour s'engager dans une carrière solo. C'est ainsi qu'il réalise à la Maison Edyson des œuvres fort impressionnantes qui font de lui l'un des artistes africains le plus écouté Citons : « L'argent appelle l'argent », «Amour de Nombakele», «Ce n'est que ma secrétaire»

20) - 1996 - Participation des Bantous en pleine forme à la Première édition du FESPAM (Festival Panafricain de Musique) qui s'est tenu à Brazzaville du 09 au 16 Août 1996, sous l'égide de l'OUA (l'organisation de l'Union Africaine) et sous le thème : "La musique africaine au service de la paix et du développement".

21) le 14 Novembre 1996 disparition de Saturnin Pandi "Ben" -

Il était le plus grand percussionniste de la musique congolaise moderne
Il méritait bien son titre de "Meilleur batteur du Pool" . Sensible au timbre et à la texture des instruments, Saturnin Pandi se plaisait à"faire parler les percussions". Fasciné depuis toujours par les tumbas, il a joué notamment auprès de son complice le flutiste Marie-Isidore Diaboua et le percussionniste Liberlin de Shoriba Diop. Toujours à la recherche de "l'acte de création", il a élaboré aux éditions Loningisa la technique de jouer aux 3 tam-tams cumulés ( tumbas à la cubaine)

Parti à l'âge de 63 ans, Pandi a laissé une discographie très riche réalisée aussi bien avec le CDJ Diaboua (1952), Les éditions Loningisa (1954) l'OK Jazz (1956), le Rock'A-Mambo (1957-1959) qu'avec l'Orchestre Bantous de la capitale (1959-1976).

22) - 1996 - Les Editions Anytha Ngapy au chevet des Bantous

Décembre 1996 - Les Bantous dont tous les amateurs de la rumba et de la salsa déploraient le manque d'albums sur le marché, trouvent en Anytha Ngapy , celui qui va rompre le silence dans lequel ils se trouvent depuis plusieurs années : La sortie d'une K7 audio de 8 titres signés Lambert Kabako ("Maou Vivi" et "Nayoki trop") - Samba-Babela ("Dignité") - Cyriaque Nkodia ("Nono") - Gilbert Kodi-Dinuka ("Libala bosembo") - Célestin Pambou ("Cathy") - Eusèbe Nganga ("Nzolani") - Ignace Makirimbia ("Ibe").

Cette K7 constitue une exceptionnelle réussite et surtout une grande satisfaction, au moment où de nombreux mélomanes et sympathisants semblaient perdre un peu de l'enthousiasme qu'avaient suscité les derniers enregistrements qui datent de quelques années.

Fort du succès de cette cassette, les Editions Anitha Ngapy vont reproduire tous les meilleurs albums de la discographie des Bantous des années 60/70/80, certains dans leurs pochettes originales.. Ces albums constituent aujourd'hui d'étonnants documents de la sensibilité congolaise des années de gloire des Bantous.

23) - 31 Décembre 1996 - Concert du Réveillon de la Saint Sylvestre au dancing "La Détente"

Enfin, Les Bantous terminent en beauté l'année 1996 dans l'arrondissement (2) Bacongo. C'est davantage pour répondre à l'attente de son public que "La Détente" est retenue pour le concert de réveillon de la Saint Sylvestre. Le bar-dancing à la pointe à Bacongo, s'est empli des ouailles venus nombreux célébrer avec Nino Malapet la réussite de son groupe qui a su lutter courageusement contre les rigueurs de temps.

24) - 1997 - Perspectives.
L'année 1997 s'ouvre avec des perspectives ambitieuses que se fixe la direction de l'orchestre, notamment :
- Continuer la production musicale par des nouvelles sorties de disques / - Relancer le rythme régulier des concerts pour éviter toute dévalorisation, surtout en cette année des élections présidentielles qui accorde une place de choix aux animations populaires de la campagne électorale. / - Maintenir le climat propice au progrès artistique du groupe et la mise en œuvre d'une politique de gestion qui évite le départ inattendu des musiciens.

Mais, Brazzaville, où l'activité musicale n'avait jamais autant manqué, présente un vrai visage de parent pauvre. Les dancings et salles de spectacles qui animaient à une belle époque l'intense vie nocturne de la grande cité verte avaient fermé leurs portes, fautes d'animateurs.

25) - 8 Mars 1997 - Fête internationale des femmes

Au moment où l'on s'attendait le moins, intervient comme par enchantement la célébration solennelle de la fête du 8 mars, la fête internationale des femmes. Elle permet aux Bantous de renouer avec la scène en animant le 7 mars 1997 au Palais du Parlement de Brazzaville une grande soirée de gala sous les auspices de l'association " Femmes 2000"

Riche en couleurs cette soirée fait renaître Les Bantous des années 60 et 70 par les chansons, les danses, ainsi que la mode féminine de ces années à travers l'exhibition des anciennes vedettes issues des associations comme "La Violette", "La Pause", "La Rosette", "Le Club Bantous", etc…

Le succès remporté par Les Bantous au cours de cette soirée leur fait renaître l'espoir des lendemains meilleurs, car d'autres soirées similaires sont programmés dans les mois qui ont suivi.

26) - Suspension de 3 musiciens

Trois musiciens vont faire les frais de la fête des femmes du 8 mars 1997, pour avoir été absents au concert. Ils sont suspendus de toutes activités avec l'orchestre. Ce sont : le chanteur Lambert Kabako, le percussionniste Ignace Makirimbia et le guitariste Joseph Ouannabo. Ils se sont absentés sans permission pour aller renforcer un groupe musical de souche "Téké" retenu pour animer à Ngabé la fête d'intronisation du nouveau chef des Batékés ; Le Roi Makoko.

27) Juin 1997 - Déclenchement de la guerre civile à Brazzaville - Les dégâts subis par les artistes musiciens.

Le 8 juin 1997, alors que Les Bantous étaient suffisamment préparés pour aborder la période pré-électorale, propice à l'orchestre pour l'animation des meetings, suivie de la célébration de la fête de l'indépendance le 15 Août 1997. Hélas ! survient malheureusement la guerre civile qui fait sombrer le pays pendant cinq mois, de Juin à Octobre, dans une dérive meurtrière jamais connue de mémoire des congolais.

Au sortir de cette guerre, Les Bantous, comme l'ensemble des formations musicales de la capitale payeront un lourd tribut dans la mesure où ils subiront le pillage systématique de leur outil de travail. Ils seront aussi durement éprouvés par la mort dans des conditions atroces des musiciens ci-après :
-Jean Saidou - saxophoniste des Bantous entre 1997-1979, décédé en juin 1997 dans son village natal (région des Plateaux) des suites de la déflagration d'une roquette reçue à Brazzaville.

-Jean-Marie Foussikou"Nezy", chanteur co-fondateur de l'orchestre Negro Band, surpris de plein fouet par une roquette en juillet 1997 alors qu'il se trouvait chez lui.
-Jean-Serge Monkoua "Tino" , chanteur des Bantous entre 1984-1996, mort à Kinshasa en septembre 1997 des suites d'une maladie qui a manqué des soins appropriés à cause de la guerre.

- Jules Daron Massika, chanteur du groupe "Ras Kebo" retrouvé mort dans sa maison à Bacongo.
Enfin, Nino Malapet dans son refuge au sud de Brazzaville (Bacongo) payera durement pour sa santé. Il sera contraint de gagner Kinshasa par pirogue pour subir des soins. Il est accueilli à Kinshasa par le saxophoniste Kiamuangana "Verckys" qui dans un grand élan de solidarité prendra en charge les soins et le séjour de Nino Malapet malade. Il lui sera rendu à jamais un vibrant hommage.

28) - 1997 Décès à Kinshasa du percussionniste et timbaliste Henri Weteto-Sasa "Micorason". Rappelons également et quelques années auparavant le décès du guitariste-accompagnateur Jacques Dignos et du chanteur Joseph Bukasa"Jojo". Avions appris également à la même époque, le décès à la Martinique de l'ancien drummer capverdien André Aribot.

29) - 1998 - Persistance de la situation difficile des musiciens

C'est le cœur dans l'âme que l'année 1998 commence pour tous les musiciens congolais qui ne trouvent toujours pas le bout du tunnel. La situation de grande précarité liée au manque de moyen de production persiste. Et comme le malheur n'arrive jamais seul, l'orchestre perd un de ses meilleurs saxophoniste Anatole Bokassa.

30) 1998 - Disparition du saxophoniste Anatole Bokassa "Atos"

Le 19 Juin 1998, le saxophoniste des Bantous Anatole Bokassa "Atos" trouve la mort à Brazzaville, à la suite d'une courte maladie. Il était âgé de 53 ans.

Quand le saxophone est devenu son Instrument de Prédilection

Les partisans des cuivres dans la musique congolaise, ont trouvé en lui un des meilleurs saxophonistes soprano. L'énergie déployée par ses coups de becs lorsque ses doigts empoignent les touches pour se fondre à l'euphorie de ses aînés Nino-Essous, atteint son paroxysme dans les classiques : « Masua», «Rosalie Diop », « Alphonsine », etc…

Mais leur talent pour chauffer une salle n'est jamais aussi évident que lorsqu'ils reprennent les hymnes de la génération Salsa, tels les fameux : «Comité Bantou», «El Manicero».

Ancien sociétaire des orchestres "Los Batchitcha" (1965-1967) et "Sinza Kotoko" (1967-1988), Anatole Bokassa s'est affirmé dans le saxo en 1963 aux côtés de Aaron M'Baki de l'orchestre VICLO Jazz, et de Raphaël Bongo (guitariste).

Après la dislocation de Sinza Kotoko en 1988, « Atos » a évolué successivement dans les orchestres Comega, Super Boboto (SBB), Mairie Music et Les Bantous de la capitale.
Le duo formé avec son ainé, Nino Malapet, lui a permis de confirmer son véritable talent de saxophoniste.

31) - 12 Juin 1999 - La musique au service de la paix : Heureuse initiative de Justin Koumba

Après deux années de violences chroniques qui ont endeuillées les familles congolaises, Les Bantous sont retenus pour être à la tête d'un mouvement qui doit ouvrir la voie pour dégager les lignes de force d'une musique qui doit s'inscrire comme un instrument indispensable au service de la paix , de l'unité et de la réconciliation nationale.
L'initiative de la mise en œuvre de cet idéal est prise par Justin Koumba, président du CNT (Conseil National de Transition et de la Société Civile) qui en assure la paternité, l'organisation et la réalisation d'un vaste mouvement de retour à la paix, par la musique. Les Bantous vont constituer le socle d'une sélection des meilleurs musiciens de Brazzaville et créer un groupe homogène dénommé"Les Messagers de la Paix", sous la direction de Nino Malapet.

Le poids de la présidence de Justin Koumba, président du CNT , son influence dans le monde musical congolais, et mieux encore son étiquette de musicien, vont largement contribuer à la réussite de l'évènement qui aura attiré un public énorme.
A partir de l'expérience importante qu'a été la réussite de ce Méga concert sur la paix , le thème sur la paix prend un envol très profond qui couvrira la suite des évènements musicaux ci-après :
(I) - Juin 1999 - Célébration de la fête de la musique à l'école de peinture de Poto-poto.
Organisée par le Ministère de la culture et des arts, il sera nécessaire par la ministre Aimée Mambou Gnali d'avoir recours au groupe "Les Messagers de la paix" pour animer les cérémonies solennelles d'ouverture et de clôture avec en toile de fond le discours sur la paix retrouvée, mais qu'il faut développer, amplifier pour contribuer à faire de la musique un véritable instrument de lutte. Le groupe "Les Messagers de la paix" sous la direction de Nino Malapet ont su donner le meilleurs d'eux-mêmes pour soulever l'enthousiasme de tout le monde.

(2) - Aout 1999 - 2ème édition du FESPAM (Festival Panafricain de Musique)

Du 1er au 8 Août 1999 se tient à Brazzaville la 2ème édition du FESPAM. Conçue pour jouer un rôle continental en réunissant les plus grandes vedettes de la musique africaine, cette rencontre fut un moment indispensable pour faire preuve d'une grande audace culturelle et technique. Ce fut aussi une occasion belle de démonstration à l'Afrique entière d'un retour effectif de la paix au Congo.

Au regard de la remarquable prestation de la formation "Les Messagers de la paix" elle est retenue d'office au programme "Off" du Festival. Les Bantous également , mais séparément et sous leur formation naturelle.

32) - Les Bantous : Retour à la case départ

Enfin aussitôt la fête finie, Les Bantous qui ont obtenus l'un des plus grands mérites du FESPAM vont retomber inexorablement dans le désarroi récurrent faute d'instruments de musique.
Les concerts se feront rares, car il faut procéder absolument à la location du matériel, alors que l'orchestre traverse une situation financière difficile. C'est dans cette conjoncture des plus mauvaises qu'intervient un autre malheur : La disparition du chanteur "salsero"José Missamou.

Décembre 1999 : José Missamou, une fin douloureuse

Le mardi 21 Décembre 1999 s'éteint au CHU de Brazzaville, à l'âge de 57 ans , le grand salsero congolais et africain José Missamou. Son état de santé l'avait obligé, en effet de rentrer au bercail au mois d'octobre 1999 comme s'il savait sa fin proche. Il vivait depuis plusieurs années à Paris, accomplissant une carrière musicale élogieuse auprès des grands des grands de la salsa mondial.

Mais, c'est surtout son passage dans Les Bantous entre 1972 et 1990 qui a été le point déterminant de sa véritable carrière de salsero, notamment sa prestation en 1978 à la Havane (Cuba) au 11ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (sous l'égide de l'UJSC - Union de la jeunesse socialiste congolaise). Un véritable triomphe pour celui que les cubains ont failli croire à la réincarnation du grand chanteur cubain Benny More "El Barbaro" des années 50, lequel incarne à lui seul la musique cubaine, et qui on le sait était issu d'un arrière grand-père esclave "Congo".

José Missamou : Une grande précision d'exécution, des mélodies accrocheuses et dansantes, une sonorité vocale qui ne manquait pas d'originalité, autant de souvenir qui explique que le souvenir de José Missamou soit demeuré vif dans la mémoire populaire.

Clément Ossinondé

- A suivre : très prochainement Les Bantous de la capitale : Résumé chronologique des 60 ans - Chapitre VI - Années 2001 à 2019 (15 Août 2019)

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Congo-Brazzaville - LA RUMBA : peut-on l'inscrire pour la seconde fois au Patrimoine Culturel de l'UNESCO ?

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La rumba : peut-elle être inscrite pour la seconde fois au Patrimoine Culturel de l'UNESCO ?

Notamment en inscrivant séparément la Rumba congolaise (qui concerne particulièrement les 2 Congo et l'Angola) de la Rumba cubaine (déjà inscrite au patrimoine de l'Unesco)

En effet, la Rumba cubaine a été sacrée, depuis le mercredi 30 novembre 2016, "Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité" par une décision du comitéad hoc de l'Unesco réuni à Addis-Abeba (Ethiopie)

Pourquoi la Rumba cubaine et non pas la Rumba congolaise ?

Il semble que les ministres de la culture de la RDC, du Congo-Brazzaville et de l'Angola qui n'ont pu se mettre d'accord pour des raisons bien égoïstes, (un parmi les 3 voulant s'octroyer seul la paternité) on longtemps trainé les pieds pour présenter un dossier commun qui aurait permis à l'Unesco de statuer rationnellement.

On peut dire que Cuba a triomphé du Bassin du Congo (Congo, RDC, Angola), en s'octroyant la paternité de la Rumba. Pourtant, quelques mois auparavant, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) avait accepté d'entamer le processus du classement de la rumba comme patrimoine immatériel de l'humanité. Le directeur et représentant de l'Unesco en RDC, Abdouramane Diallo, l'avait annoncé mercredi 5 mai 2016 à Kinshasa :

«Le processus est en cours pour que la rumba soit en fait inscrite comme élément immatériel au niveau de la région. La RDC, le Congo-Brazzaville et même l'Angola, vont introduire et soumettre la candidature de la rumba comme élément immatériel du patrimoine de l'humanité», avait affirmé Abdouramane Diallo, lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies.

Le directeur de l'UNESCO en RDC avait indiqué que ce dossier de classement de la rumba comme patrimoine de l'humanité est soutenu par plusieurs pays, dont ceux de l'Amérique latine.
«Nous sommes en bonne voie, il y a juste un exercice technique qui doit être fait ici par le ministre de la Culture. Il s'agit de faire des inventaires, de commencer par un exercice d'inventaire et par après le processus poursuivra », avait ajouté Abdouramane Diallo.

Nkumba ou Rumba ?

En fait, la Rumba est issue de la danse "Nkumba" (la danse du nombril) au Royaume Kongo.

Après son arrivée à Cuba, au XVe siècle, par le canal de la traite négrière, la danse « Nkumba » selon l'alphabet phonétique espagnol va s'appeler désormais «Rumba ». De son évolution à Cuba, trois tendances : la Columbia, le Guanguanco et le Yambu, vont connaître, à partir de 1932, un rayonnement international (Amérique Europe)

Le Congo, par le truchement de l'Europe, va se l'approprier, au cours des années 30, pour un retour aux sources. Depuis plus de quatre générations, la rumba congolaise proche de la tendance «Yambu» ("yambula" en Kongo) s'est installée définitivement.

La rumba congolaise est un style musical riche par la diversité des thèmes inspirant les chansons congolaises. Chanté en lingala, le rythme de la « rumba » se compte en 4 temps. Le pas de base consiste à faire un pas sur chacun des 3 premiers temps et une suspension sur le dernier temps. Il faut deux mesures pour faire une boite complète.
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Désormais, la Rumba la vraie est cubaine !

La Rumba cubaine est estampillée depuis mercredi 30 novembre 2016, patrimoine culturel immatériel de l'humanité, devenant une tradition digne d'être protégée.

Cuba, avait défendu l'inscription de la rumba "mélange festif de musiques et de danses", "symbole d'une société marginalisée à Cuba". "La rumba à Cuba, avec ses chants, ses mouvements, ses gestes et sa musique, est une expression de résistance et d'estime de soi qui évoque également la grâce, la sensualité et la joie de rapprocher les individus", résume le communiqué. La délégation de Cuba à Addis Abeba a indiqué dédier cette inscription à la mémoire du leader de la révolution cubaine Fidel Castro, décédé le 25 novembre 2016.

Quoi qu'il en soit la Rumba a des origines Africaines (Kongo)

La musique et les mouvements de la rumba à Cuba sont principalement associés à la culture africaine (Kongo), mais comportent également des éléments de la culture antillaise et du flamenco espagnol. La rumba à Cuba a pris son essor dans les quartiers marginalisés de plusieurs villes de Cuba telles que La Havane et Matanzas, près d'autres ports et dans les bidonvilles, et est devenue particulièrement populaire dans les zones rurales où vivaient les communautés d'esclaves africains (Kongo).

Connaissant une expansion d'ouest en est sur le territoire, la rumba a constitué un symbole majeur pour une couche marginalisée de la société cubaine et pour l'identité cubaine ; elle permet d'exprimer l'estime de soi et la résistance et contribue au rayonnement social en enrichissant la vie des communautés qui la pratiquent.

Notons que Le Comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, qui a siégé du 28 novembre au 2 décembre 2016 en Éthiopie, a examiné 37 dossiers portant sur différents types de patrimoine vivant (danse, musique, gastronomie, fêtes ou festivals...).

Enfin, retenons que la RDC (République Démocratique du Congo) travaille depuis plusieurs mois sur le dossier, espérons qu'éventuellement elle associera les deux autres pays issus du Royaume Kongo (Congo-Brazzaville, Angola ) pour la conduite à tenir.

Clément Ossinondé

Congo-Brazzaville - Thierry-Paul IFOUNDZA : « Les sous-entendus d'Anatole Limbongo-Ngoka sur Jean-Marie Michel Mokoko sentent la traîtrise »

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Dans un récent reportage de la Chaîne panafricaine Africa 24, Anatole Limbongo-Ngoka, président du Paradis ((Parti Panafricain pour un Développement Intégral et Solidaire) déclare « continuer ce qu'ils n'ont pas achevé en 2016 » (sic), dans la mesure où« ils n'ont pas obtenu la victoire ». Des sous-entendus qui font réagir le docteur Thierry-Paul Ifoundza, président de l'ACB-J3M (Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko). Interview.

Pourquoi contestez-vous la légitimité d'Anatole Limbongo-Ngoka de se revendiquer du Général Jean-Marie Michel Mokoko ?

Thierry-Paul Ifoundza : Ancien Coordonnateur des Comités de soutien du Général Mokoko, Anatole Limbongo est libre de tout engagement : il a le droit de créer sa propre structure politique et de mener ses activités de propagande à son propre nom. Toutefois, l'opinion publique nationale et internationale doit savoir que Le PARADIS, son parti politique, a été créé sans concertation avec les autres comités de soutien de Mokoko. Il n'est donc pas représentatif de la mouvance Mokoko. Au contraire, Limbongo s'est éloigné de celle-ci. Car comment comprendre que la plateforme IDC-FROCAD-J3M ait été exclue de la liste des partis légaux, alors que le parti de Limbongo a été approuvé par le pouvoir de Brazzaville, sur la base de la nouvelle loi sur les partis politiques ? C'est la preuve d'une certaine duplicité…

Lire aussi : https://www.entrecongolais.com/congo-b-pour-lacb-j3m-anatole-limbongo-ng...

IL s'est peut-être éloigné de la mouvance Mokoko, mais pas de… Mokoko, dit-il.

TPI : Si ! En déclarant qu'il va continuer ce que J3M n'a pas pu achever en 2016 et qu'il espère gagner en 2021 s'il est candidat, il nie de facto la victoire du Général du peuple du 20 mars 2016. Je tiens à rappeler à Anatole Limbongo que si le Général Mokoko se retrouve aujourd'hui en prison, c'est parce qu'il avait effectivement achevé ce travail : il avait battu Denis Sassou-Nguesso dans et par les urnes en 2016. Implicitement, Limbongo accorde une légitimité aux autorités autoproclamées de Brazzaville et se livre ainsi à un jeu dangereux dont il ne mesure pas la gravité. Il travaille à contre-courant de la stratégie de J3M tout en continuant de se réclamer de la famille politique de celui-ci. Quelle ambiguïté ! Quel mensonge effronté ! Ses sous-entendus ne passent pas et respirent la traîtrise.

Diriez-vous vous que sa démarche n'est pas sincère ?

TPI : non ! Une telle démarche n'a pour finalité que de nuire… Il oublie la phrase-choc du Général : «Rien ne pourra me contraindre à reconnaître une victoire volée. » Toute notre stratégie, à nous partisans de J3M, tourne donc autour de cette phrase. Dire qu'il va «faire ce que le Général n'a pas fait en 2016 » sous-entend que J3M n'a pas gagné l'élection présidentielle, du moins n'était pas qualifié pour le second tour. Voilà des propos, au demeurant inexacts, qui reflètent, à y regarder de plus près, la personnalité de son auteur : un homme instable qui s'est rangé aux côtés du tyran pour prolonger la souffrance des Congolais ! Je réitère mon jugement : les propos de Limbongo sont d'une extrême gravité. Non seulement, ils n'ont aucun fondement, mais ils portent aussi atteinte à la mouvance Mokoko. Ses déclarations nauséabondes mettent à nu la nature des activités d'Anatole Limbongo-Ngoka auprès du Général Mokoko…

C'est-à-dire ?

TPI : De fait, Anatole Limbongo-Ngoka apparait aux yeux des partisans du Général Mokoko comme un homme sans convictions, indigne de toute confiance. Et, à postériori, je me dis qu'Anatole Limbongo-Ngoka a le parfait profil d'une taupe de Sassou-Nguesso auprès de J3M pendant les élections de 2016. J'estime en effet que le fait de se rapprocher de «l'opposition du pouvoir », dirigée par Pascal Tsaty-Mabiala, donc contrôlée par Sassou Nguesso, le place aux antipodes des valeurs républicaines et de démocratie, incarnées par le Général Mokoko. Cet arrimage n'est-il pas un acte de traitrise lorsque l'on sait les fonctions qu'occupait le président du parti le Paradis auprès du Général du peuple ? Je demande donc à A. Limbongo d'arrêter cette diversion et escroquerie politiques qui ne servent pas l'intérêt général du peuple congolais – lequel, je le rappelle, a placé sa confiance en la personne de Jean-Marie Michel Mokoko lors de la consultation nationale du 20 mars 2016.

Propos recueillis par Julienne Oboura-Mbouala

Source : Entrecongolais.com
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Les négociants en matières premières : créanciers en dernier ressort des producteurs de pétrole africains et le rôle de la transparence

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Les prêts « adossés au pétrole » représentent une source à laquelle s'abreuve la corruption. Ces gages sont monnaie courante au Congo, pays aujourd'hui enlissé dans la crise. Sa population en fait les frais. Mortifications, douleurs, tragédies.

Natasha White (Global Witness) 

Le mois dernier, lors de la conférence mondiale de l'ITIE, je me suis jointe à un panel d'experts avec l'ancien Ministre des Finances du Nigeria et des représentants du Département d'État américain, du FMI, du Club de Paris et de la société civile de la République du Congo pour discuter de la façon dont la transparence peut assister à garantir une dette juste et soutenable.

Tous les panélistes se sont dits préoccupés par les dettes «cachées » des États, et il y avait un large consensus sur le fait que le marché des prêts se complexifie, en raison notamment du rôle joué par les négociants en matières premières.

J'ai concentré mon intervention sur les prêts octroyés par ces sociétés de négoce, qui ont rejoint les créanciers traditionnels tels que le FMI, les États et les banques. Elles prêtent pour s'assurer un accès au pétrole et elles empochent de jolis profits au passage. Les contrats qu'elles concluent sont structurés comme des prêts, mais il s'agit principalement de mécanismes de vente et d'achat de pétrole.

J'ai mis l'accent sur deux points essentiels :

1.Ces contrats de prêts adossés au pétrole sont à haut risque – du point de vue financier, de la souveraineté et de la corruption.

2.La transparence peut contribuer à atténuer ces risques, et elle est cruciale pour la gestion responsable des ressources naturelles par les gouvernements chargés de cette mission par leurs concitoyens.

Les prêts adossés au pétrole sont à haut risque du point de vue financier, de la souveraineté et de la corruption. La transparence peut contribuer à atténuer ces risques.

Les prêts adossés au pétrole et le surendettement

Sur les quatre producteurs de pétrole africains en état de surendettement en 2018, trois au moins ont été confrontés à ce type de contrats avec des négociants en matières premières : le Tchad, la République du Congo et le Soudan du Sud.

Mais souvent, nous ne prenons connaissance de ces contrats que lorsque la crise éclate, c'est-à-dire trop tard.

Il y a un débat plus large remettant en question l'existence même des prêts adossés au pétrole. En fait, mettre fin à ces contrats a souvent été une condition posée par le FMI pour accorder son soutien financier. Depuis le moment de mon intervention, ces prêts ont été suspendus au Soudan du Sud.

Et pour cause :

1.Ils mettent en péril la concurrence au niveau des ventes de pétrole, car les négociants bénéficient d'un rabais en échange d'un paiement anticipé.

2.Ils sont un pari sur le futur prix du pétrole car en définitive, il est impossible de savoir combien de barils de pétrole seront nécessaires pour rembourser le prêt, ce qui signifie qu'ils peuvent se transformer en passif financier à durée indéterminée pour les futurs gouvernements et générations.

3.Ils se révèlent onéreux. En 2017, d'après le Ministère tchadien des Finances, les remboursements du prêt accordé au Tchad par Glencore ont presque doublé en raison des frais et intérêts.

4.Ils sont accompagnés de conditions. Par exemple, le droit de Glencore de vendre la totalité du pétrole de la société pétrolière nationale tchadienne en vertu d'un contrat de commercialisation séparé faisait partie intégrante de son accord de préfinancement dans ce pays. Le pétrole et l'argent seront probablement aussi acheminés à l'étranger, en dehors de la juridiction du pays emprunteur. Au Tchad, Glencore vend d'abord le pétrole, elle déduit les frais et le service de la dette, et alors seulement elle transfère ce qui reste sur le compte offshore du gouvernement à Londres. Il se peut que le pays soit également tenu de s'engager à ne pas contracter d'autres dettes garanties par le pétrole, si le contrat inclut une ‘clause de sûreté négative'. En fin de compte, ces contrats peuvent mettre en péril la souveraineté d'un pays sur ses biens publics.

5.Enfin, en cas de crise, l'existence de prêts adossés au pétrole complique la restructuration de la dette. Ces prêts garantis sont traités comme étant ‘prioritaires' par rapport à d'autres créances non garanties, rendant difficile la coordination des créanciers. Il n'existe aucun forum comme le Club de Paris pour coordonner les négociants créanciers.

Comme nous l'avons constaté lors de discussions avec le FMI au Congo et au Soudan du Sud, ces gouvernements, le FMI et, dans le cas du Congo, même ses conseillers financiers ont des difficultés à se faire une idée précise de ce qui est dû, à qui et selon quelles modalités.

Le ratio de la dette publique du Congo par rapport au PIB a bondi de plus de 50 pour cent du jour au lendemain en 2017 lorsque le FMI a pris connaissance d'une dette supplémentaire envers Glencore et Trafigura. Cela a contribuéà faire chuter la cote de solvabilité du pays et interrompu son accès aux fonds des institutions et marchés financiers internationaux.

Et il ne s'agit ici que des risques sur le plan financier et de la souveraineté.

Les prêts adossés au pétrole se révèlent onéreux. En 2017, les remboursements du prêt accordé au Tchad par Glencore ont presque doublé en raison des frais et intérêts.

Un risque élevé de corruption

Les prêts adossés au pétrole sont difficiles à contrôler et à suivre car les flux financiers sont indépendants de la production et des remboursements en nature, et sont dès lors imprévisibles. Ils sont par ailleurs normalement hors budget – même s'ils relèvent au final de la responsabilité de l'État si une crise éclate. Tout ceci aggrave le risque de malversations ou de détournements de ces fonds.

Les prêts adossés au pétrole présentent effectivement un sérieux risque de corruption, comme le démontrent depuis deux décennies nos rapports et ceux d'autres organisations.

Au début des années 2000, la société pétrolière publique française Elf Aquitaine y a eu recours au Congo pour enrichir ses «fonds secrets» et assurer aux dirigeants en place une source de revenus considérable et opaque.

Peu après, nous avons révélé comment ces prêts avaient servi àéviter les réclamations des créanciers du Congo et comme mécanisme de corruption.

Plus récemment, l'ONG suisse Public Eye a rapporté que les contrats de préfinancement faisaient partie intégrante d'une affaire prétendument corrompue du négociant suisse Gunvor,également au Congo.

Et un récent rapport de l'ONU sur le Soudan du Sud a décrit comment une autre société de négoce suisse, Trafigura, aurait fait affaire avec un intermédiaire peu recommandable dans le cadre de ses accords de préfinancement dans ce pays.

Le rôle de la transparence

En conclusion, ces contrats sont à haut risque du point de vue financier, de la souveraineté et de la corruption. La transparence ne peut prévenir ces risques, mais elle peut dissuader les comportements et prises de décision irresponsables, et elle peut contribuer à faire rendre des comptes lorsque ce problème survient, ainsi qu'à instaurer des conditions de concurrence équitables.

* Le panel s'inscrivait dans le cadre de la Conférence mondiale 2019 de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives qui s'est tenue à Paris et était co-organisée avec le gouvernement américain. Pour d'informations, voir paris2019.eiti.org.

** Suivez-moi @ntashawhite

C'est article est une traduction de la version originale en anglais. En cas de divergence entre les deux, la version anglaise fait foi.

Natasha White

La ville de Lens en France et Brazzaville au Congo : une coopération, solidarité internationale au beau fixe

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L'Institut de formation aux métiers de la ville (IFMV)- Lens, est à l'origine de cette coopération qui rencontre un beau succès dans de nombreuses villes. Pourquoi pas à Brazzaville ? Voire à Pointe-Noire, à Nkayi, à Dolisie…

Une Université du temps libre (UTL), où chacun vient partager son savoir, dans une logique d'échange des connaissances. Une université« pour retraités », diront certains, même si c'est très réducteur. Car le projet monté par Brice-Arsène Mankou et son association IFMV (Institut de formation aux métiers de la ville), a quelque chose de noble dans son entreprise, qui ne se limite pas à un public en particulier.
Mission au Congo de Mme Brigitte LEVAT, Experte de l'Institut de Formation aux Métiers de la Ville (IFMV).

Le projet, centré sur la solidarité et la formation, constitue le but de la mission de Mme Brigitte Levât au Congo-Brazzaville. Un projet qui a coup sûr contribuera à la structuration d'une filière à forte valeur ajoutée pour les villes de Brazzaville, Pointe-Noire , Nkayi , Dolisie et leur population.

Madame Brigitte Levat vient particulièrement pour préparer les premières assises de la coopération décentralisée qui se tiendront au Congo entre villes françaises en coopération avec les villes congolaises.

Au Programme de Mission de Solidarité Internationale de Brigitte LEVAT prévu en République du Congo du 11 au 31 juillet 2019, retenons pour l'essentiel :

I - Brazzaville :

- Jeudi 11 Juillet 2019, Aéroport international de Brazzaville : accueil à l'arrivée par Mr Jean-Marie Nzinga Ondemba, Administrateur et Maire du 7ème arrondissement Mfilou Ngamaba.
- Vendredi 12 Juillet 2019 Réception et présentation des civilités à M. Christian Roger Okemba, Maire et Président du Conseil départemental de Brazzaville.
- Samedi 13 Juillet 2019 Ballade et croisière Fleuve Congo Repas congolais et découverte de l'art culinaire à Maloukou Tréchot.
- Dimanche 14-07-19 - Réception et festivités pour la fête nationale française du 14 juillet ; - accueil par son excellence M. Bertrand Cochery (ambassadeur de France au Congo) ; - Séance de travail et participation au cocktail dînatoire du 14 Juillet en présence des autorités françaises et congolaises. Case De Gaule (Résidence de l'Ambassadeur de France à Brazzaville).
- Lundi 15 Juillet 2019 - Audience et réception par son Excellence Anatole Collinet Makosso, ministre de l'enseignement primaire, secondaire et de l'alphabétisation.
- Réception avec Mr André Ondele directeur général de TELE Congo pour discuter d'émissions de télévisions et interview CNRTV à Kombo.
- Mardi 16 Juillet 2019 - Réception et accueil par la direction de France Volontaires-Congo (Siège de France Volontaires-Congo)
- Audience à l'institut universitaire de Brazzaville (IUB) avec le Professeur Enoch Loubelo recteur de l'IUB.
- Visite et séance de travail dans les orphelinats de Sœur Marie-Thérèse Ongayoulou et de la sœur Babingui de l'Ecole spéciale
- Mercredi 17 Juillet 2019 - Visite Accueil au ministère de la promotion de la femme.
- Rencontre avec le secrétaire permanent du conseil consultatif de la société civile M. Germain Cephas Ewangui.

II - Pointe-Noire - Loango - Madingo-Kayes

- Mercredi 18 juillet Pointe-Noire : accueil par le Père Alain Loemba, fondateur du groupe international ''Les amis de Don Bosco''. Séance de travail .
- Samedi 21 Juillet 2019 : Visite de Loango bordure de la mer - Repos au bois de singe vers Madingo-Kayes - Dîner chez le Père Christian Dembi Cathédrale St Pierre et interview à la Radio Maria

III - Nkayi

- Vendredi-20 Juillet 2019 : Réception à la mairie de Nkayi et visite des structures des jeunes Hôtel de Ville de Nkayi .

IV - Dolisie

- Dimanche 22 Juillet 2019 : Début du camp international à Dolisie en présence du Père Alain Loemba.

- Mardi 24 , Mercredi, 25, Jeudi 26, Vendredi 27 juillet 2019 : Animation et ateliers d'initiation à la conception et montage des émissions télé.

- Dimanche 29 Juillet 2019 : Retour à Lens en France
Une mission bien chargée qui, permettra de dynamiser, fédérer et sensibiliser les professionnels pour la formation aux métiers de la ville dans les différents volets de leur activité. Elle permettra également, et en particulier de faire la lumière sur le rapprochement des acteurs de la recherche, des enseignants et des entreprises, pour développer un cluster attractif et générateur d'emplois.
Enfin, qui est Brigitte Levat ? Ecrivaine, elle est experte de l'Institut de Formation au Métiers de la Ville (IFMV) en alphabétisation et communication sociale. Créatrice et animatrice d'activités diverses (Musique, Danse, Lecture, Écriture Organisation d'événements et festivals culturel, Couture, broderie… Créatrice et animatrice des émissions TV. Andrologie et pédagogie des adultes - Bénévolat et gestion associative….)

Clément Ossinondé
Pratique : brigittelevat58@gmail.com

Congo-Brazzaville - 11 juillet 2019 : Les Congolais vivront-ils un « jeudi noir » ?

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Le jeudi 11 juillet 2019, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international examinera, enfin, le dossier du Congo-Brazzaville dans le cadre de la facilité de crédits élargie. Cette date semble être fatidique pour les Congolais. Le pays court un grand danger.

Déjà, les articles ou les messages publiés dans les réseaux sociaux donnent bien la température qui règne au Congo. Le déclenchement d'un conflit, le jeudi 11 juillet, n'est pas àécarter, selon certains analystes de la politique congolaise.
Car, au cas où la décision du Fmi sera positive, les partisans du pouvoir fêteront l'événement comme une victoire politique. Ils afficheront un comportement triomphaliste qui risquera de narguer et de frustrer beaucoup de Congolais jusqu'à faire monter la tension dans le pays.

Les Congolais qui ne croient plus au discours politique de Denis Sassou Nguesso et celui de son gouvernement pour relever l'économie du pays, et qui sont conscients des conditions drastiques que va imposer le Fmi au gouvernement congolais, n'accepteront pas d'avaler la pilule. Elle sera trop amère pour la descendre dans les tripes. Ces Congolais risqueront de s'exprimer, à l'étranger et au pays, par des actes de vandalisme qui pourront déclencher la révolution qui couve déjà dans tout le pays et dont l'air est déjà visible dans les horizons.

Il en sera de même en cas de refus. La décision du Fmi sera vécue comme une annonce et une signature de l'acte de décès du pouvoir de Denis Sassou Nguesso, par le Fmi et la communauté internationale. Ces partisans risqueront de descendre, eux aussi, dans la rue pour manifester contre le Fmi, surtout la France, jusqu'à rendre le pays ingouvernable par une guerre qui permettra à Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir et de ne pas organiser les élections en 2021.
La guerre programmée en 2021, risquera de commencer ce jeudi 11 juillet 2019. Car, elle permettra au pouvoir de gagner le temps.

Ils ont fait le plein

Devant cette situation qui plonge le pays dans l'incertitude, les dignitaires du pouvoir ont déjà« fait le plein » c'est-à-dire ils ont rempli les réservoirs de leurs véhicules 4x4 et sont prêts à quitter le pays ; les congélateurs avec toutes les provisions nécessaires, et leurs valises avec des devises étrangères. Voilà pourquoi la BEAC en manque cruellement, dans ses coffres-forts, ces derniers temps.
On apprend aussi, dans certains milieux diplomatiques, que des ambassades seraient consignées pour recevoir certaines familles des dignitaires du pouvoir, en cas de conflit.

La France, comme Ponce Pilate ?

Le dossier du Congo avait d'abord été programmé le 5 juillet dernier. Malheureusement, à cette date, il n'a plus figuré dans le calendrier du Fmi.
Selon certaines sources, la France n'avait pas réussi à l'inscrire dans le calendrier du Fmi, parce que bloquée par les autres puissances occidentales qui exigent comme préalable à ce prêt, la bonne gouvernance et un gouvernement d'union nationale.

Mais, nous avons aussi appris qu'elle voulait que Denis Sassou Nguesso calme avant tout la tension qui ne cesse de monter dans son pays, en organisant le dialogue et créant un gouvernement d'union nationale, avant de programmer le dossier Congo dans le calendrier du Fmi. Or, le dialogue national, le gouvernement d'union nationale et la paix signifient la fin du règne de Sassou Nguesso.

Cependant, c'est le chantage, la pression et les menaces de Sassou Nguesso sur les intérêts français au Congo qui auraient obligé la France à peser de tout son poids pour inscrire le dossier Congo à la date du 11 juillet prochain. Et, la France aurait lavé ses mains dans le dossier Congo. Comme Ponce Pilate dans la condamnation de Jésus. Est-ce pour cette raison qu'elle a retiré Mme Christine Lagarde à la tête de cette institution pour lui proposer un autre poste ?

Aboutiront, n'aboutiront pas ?

C'est la question que ce posent, aujourd'hui, tous les Congolais qui vivent déjà dans un climat de panique et craignent un «Jeudi noir».

Mais, aussi toute la communauté internationale qui met à l'épreuve l'éthique des institutions de Bretton Woods, ainsi que les investisseurs internationaux qui, eux, attendent le climat sociopolitique qui naitra dans le pays, après la décision du Fmi.
Car, d'aucuns savent que les décisions du Fmi sont drastiques et détériorent souvent le climat sociopolitique dans les pays où cette institution signe les accords avec les gouvernements.

Déjà, dans la presse nationale et les réseaux sociaux, la guerre a commencé. Les deux camps : la presse proche de l'opposition et celle qui soutient l'action gouvernementale se lancent les pierres.

«Ils ont été prompts à relayer le calendrier de travail du conseil d'administration du Fonds monétaire international, duquel ne figurait pas le Congo à la date du 5 juillet, initialement annoncée pour l'examen de son dossier. Ces pseudos activistes de la bonne gouvernance ont hélas toute honte bue, disparu des réseaux sociaux où ils sont très actifs, pour commenter l'inscription du Congo au calendrier du FMI en date du 11 juillet 2019. Dire que l'ennemi du congolais, c'est le congolais (…) Le dossier du Congo sera examiné. Dans le peuple, cela est vu comme un soulagement, en attendant les décisions qui en résulteront. Du reste, le ministre Calixte Ganongo quitte Brazzaville lundi, pour Washington. L'accord FMI-Congo sera sauf retournement de dernière minute, conclu. Le premier décaissement pourrait intervenir au mois d'août. Cela, ce sera au moins, du concret, qu'attend le peuple.» Lisons-nous dans les Echos.

Et, Brazzanews de rétorquer : «Finalement le Congo-Brazzaville a été programmé pour le 11 juillet au lieu du 5 juillet 2019. Selon nos sources, le FMI ne donnera aucun prêt au Congo. Ceux qui nous accusent d'encourager la crise pour aboutir à un soulèvement ont tort et nous assumons cette stratégie. C'est le seul moyen de tourner la page de la dictature la plus féroce en Afrique. »

Réalisé par Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Nouvelle édition - Congo-Brazzaville - Pas de prêt sans bonne gouvernance et sans audit

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Version française suivie de la version anglaise -

Le 8 juillet 2019
Mr. David LIPTON
Managing Director
International Monetary Fund (IMF)
Washington, D.C, USA

Objet : PAS DE PRÊT SANS BONNE GOUVERNANCE ET SANS AUDIT

Monsieur Lipton,

Veuillez accepter toutes nos félicitations pour votre nomination comme directeur par intérim du Fonds monétaire international (FMI). Nous espérons que la durée de votre mandat en votre qualité de nouveau directeur du FMI sera marquée par une politique équitable et courageuse à l'égard du Congo Brazzaville dont les populations subissent la gouvernance désastreuse du régime tyrannique et corrompu de Denis Sassou Nguesso.
Lors d'un de ses passages à l'Oxford Union Society, l'ancien président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, a fait des commentaires intéressants qui ont trouvé un écho favorable au sein de la communauté congolaise, tant au Congo qu'à l'étranger. Voici ce qu'il a dit :
«Je vais faire un commentaire sur la Banque mondiale, mais je pense que cela s'applique de manière plus générale à l'aide étrangère. Soit dit en passant, je ne sais pas exactement, ce n'est pas une banque […], elle donne le plus souvent de l'argent à d'autres gouvernements pour appuyer le développement économique. Et le fait même qu'elle en donne aux gouvernements est en soi un peu problématique. Je résumerais ainsi l'expérience de la Banque mondiale mais je pense aussi que cela s'applique à l'USAID et à d'autres organismes.Lorsque vous donnez de l'argent à un gouvernement qui agit plus ou moins correctement, l'argent peut permettre de réaliser de bonnes choses. Ainsi, l'aide étrangère, l'assistance étrangère à la Corée du Sud, à Taiwan, à la Chine, a fait des choses merveilleuses. Quand vous la donnez à un gouvernement qui n'est pas très compétent, devinez ce qui arrive ? Il ne fait pas grand-chose avec. Mais le pire, c'est quand vous la donnez à un gouvernement qui est très malveillant, qui vole sa population, comme le gouvernement du Congo-Brazzaville, l'un des cas les plus difficiles auxquels j'ai été confronté, [vous condamnez à mort les populations civiles]. Le Congo-Brazzaville est un pays exportateur de pétrole, mais 70% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. Ils [les dirigeants] versent de l'argent aux politiciens français, mais ils ne peuvent pas prendre soin de leur propre peuple. Vous donnez de l'argent au Congo-Brazzaville, tout ce que vous faites, c'est de donner à ces dirigeants plus de pouvoir pour contrôler les choses. Je le disais, je l'ai fait valoir à la Banque mondiale et ce n'est pas tout le monde qui aimait ce que je disais, mais je pense que la Banque mondiale et les autres institutions doivent faire preuve de plus de discernement en ce qui concerne ceux à qui elles donnent de l'argent.Et pour proposer une idée radicale, je pense que dans l'ensemble, plus vous mettez d'argent directement entre les mains des pauvres, au lieu de le faire passer à travers le gouvernement, plus vous avez de chances d'obtenir des résultats. Un cynique a dit un jour que « l'aide étrangère, ce sont les pauvres des pays riches qui donnent de l'argent aux riches des pays pauvres».

(Paul Wolfowitz, Oxford Union Society, 2 décembre 2013 | Vidéo YouTube ci-jointe)
https://www.youtube.com/watch?v=t9irV9P5qv0

Nous aimerions attirer votre attention sur les questions qui nous préoccupent en tant que citoyens Congolais de la diaspora. Nos inquiétudes portent sur la mauvaise gouvernance, la gestion économique chaotique et le non-respect des Statuts du FMI. Au moment de l'adhésion de notre pays au Fonds monétaire international, en 1963, nous nous sommes engagés en tant que nation, à nous soumettre à un droit de regard comme le prévoit l'article IV des Statuts du FMI.

Conformément à l'autorité dont nous avons été investis par le Natioanal Congress for Democracy et le Réseau de la Société Civile Congolaise Libre du Congo Brazzaville, nous vous conjurons de respecter la volonté du peuple Congolais.

Par ailleurs,
• Compte tenu du fait que le gouvernement actuel du Congo est en place depuis quatre décennies et qu'il a mal géré les milliards de dollars de recettes pétrolières du pays ;
• Compte tenu du fait que le Congo a bénéficié d'une remise de dette de l'ordre de 5 milliards de dollars en 2010 (au titre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, PPTE) et que six ans plus tard, le pays a contracté une dette estimée à 170% de son PIB ;
• Compte tenu du fait que les exemples de mauvaise gouvernance et de détournement de fonds au Congo sont légion et notoires (il suffit de penser au scandale de Gunvor en Suisse, Asperbras au Portugal, ENI en Italie, Sundance en Australie, aux biens mal acquis cachés en France, aux Panama Papers, aux transactions du Congo avec la Chine, pour n'en citer que quelques-uns) ;
• Compte tenu du fait que le Congo n'a pas un problème économique, mais un déficit de bonne gouvernance, comme l'ont démontré Sassou Nguesso et son régime ;
• Compte tenu du fait que le gouvernement congolais n'a pas fait preuve de transparence ni de bonne foi dans ses contrats pétroliers ;
• Compte tenu du fait qu'il y a quelques mois, la Conférence des évêques catholiques a publié une lettre ouverte pour dénoncer le détournement de milliards de dollars de revenus pétroliers par M. Sassou Nguesso et sa clique ;
• Compte tenu du fait que la société civile congolaise a publié, le 13 août 2018, une tribune (Appel au Retrait de Sassou Nguesso) pour demander la démission de M. Sassou Nguesso pour cause de corruption, de mauvaise gouvernance et de crimes contre l'humanité commis par son régime.
• Compte tenu du fait que tout emprunt contracté par le gouvernement congolais aujourd'hui hypothèque l'avenir des enfants, des hommes et des femmes du Congo,
Permettre à Sassou Nguesso de bénéficier d'un autre prêt du FMI équivaut à la légende du tonneau des Danaïdes au fond percé. Les vies de dizaines de milliers d'enfants seront sacrifiées.

Nous tenons à affirmer que nous suivons attentivement la demande d'aide financière introduite par le gouvernement congolais auprès du FMI pour renflouer ses caisses, ce qui pourrait être une bonne démarche à condition qu'elle soit étayée par l'ensemble des normes qui s'appliquent à tous les autres membres du FMI.

En 2010, le Congo a rempli les conditions requises pour bénéficier d'une remise de dette après avoir atteint le point d'achèvement de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), obtenant ainsi un allègement de sa dette d'un montant supérieur à 5 milliards de dollars. Pour autant, huit ans plus tard, la vie après l'annulation de la dette a été caractérisée par un retour à la normale dans les agissements du gouvernement congolais. Au moment où nous écrivons cette pétition, le Congo a accumulé un ratio dette/PIB record de près de 200%, au cours des 39 années de M. Sassou Nguesso au pouvoir. Le renflouement des caisses de son gouvernement doit cesser ! Des millions de vies sont en jeu et dépendent de la décision du FMI.

A titre d'illustration, permettez-nous d'établir une comparaison entre le Congo et le Liberia, deux pays qui ont atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE en 2010 et ont bénéficié d'une annulation de dette à hauteur de 5 milliards de dollars EU. Il n'est guère surprenant de constater que le Congo dispose de certains avantages notamment une population de près de 4.5 millions d'habitants et des ressources naturelles.

Pour autant, en 2018, le ratio de la dette publique par rapport au PIB du Liberia s'est établi à 40% et ce pays a organisé avec succès, en 12 ans, 3 élections présidentielles démocratiques marquées par une alternance pacifique du pouvoir. En outre, le Liberia, membre du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP) de l'Union africaine qui comprend plus de 39 pays africains, s'est engagé dans la voie de la bonne gouvernance et d'une gestion économique prudente, comme l'atteste sa participation à de nombreux programmes du FMI tels que le Programme suivi par le FMI, la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), la facilitéélargie de crédit (FEC) qui ont pris fin en Novembre 2017 au terme des deux mandats d' Ellen Johnson-Sirleaf, totalisant 12 ans. Ce leadership exemplaire de l'ancienne présidente du Liberia met en exergue la kleptocratie du pouvoir de Sassou Nguesso.

Des audits, parlons-en :

1 ° Le 14 décembre 2017, Mme Christine LAGARDE, Directrice Générale du FMI conditionnait publiquement l'intervention de cette institution au Congo par la réalisation d'un audit sur la gouvernance et sur la corruption.
• Réaliser la transparence sur les audits de la dette de la SNPC et au niveau du Trésor public ;
• Clarifier le niveau de la dette à l'égard de la Chine, de la Turquie, des États du Golfe, de certaines banques africaines et des traders comme Glencore, AOGC, Orion, Asperbas etc.

À ce jour, alors qu'aucun audit n'a été réalisé, et dans une totale opacité sur le niveau réel de la dette, Sassou a choisi de berner le peuple congolais, la société civile et le FMI par un tapage médiatique sur un pseudo accord de restructuration de la dette de la Chine.

Le Conseil d'Administration du FMI se réunit le 11 juillet 2019. On ne voit pas comment cette institution va renier ses propres principes, ses propres exigences ; à moins que la CORRUPTION ne soit au centre de cet imbroglio.

Nous, National Congress for Democracy et le Réseau de la société Civile Congolaise Libre de l'intérieur et de la diaspora en Europe, en Amérique et en Afrique, marquons par ailleurs notre étonnement quant à l'attitude de Sassou, qui consiste à négocier avec le FMI, en même temps qu'il est sous l'emprise de son obsession de l'acquisition des armes en Russie, alors que ni les bourses des étudiants, ni les salaires des fonctionnaires, ni même les pensions des retraités ne sont assurés !!!
Sur ce point, il n'est pas superflu de rappeler qu'à titre comparatif, d'après l'IRIS ( Institut Français des relations Internationales et Stratégiques), en 2016, les dépenses publiques du Congo en matière d'achats d'armes atteignaient 7.3 % du PIB, alors qu'elles n'étaient que de 1% pour l'Afrique du sud, 1.2% pour le Cameroun, 1.5% pour le Gabon, 2.2 % pour la RDC et même 2.9 % pour l'Angola.

Au regard de ce qui précède, il nous paraît évident que M. Sassou n'est préoccupé ni par la prospérité du Congo, ni par la bonne gouvernance. Il ne se soucie que de deux choses :
-Son maintien au pouvoir
-La pérennisation de son oligarchie au pouvoir
Pour cela, il veut avoir les Congolais sous ses pieds et une Communauté internationale complice pour qu'il réussisse une nouvelle mascarade électorale en 2021.
6° C'est pourquoi, au nom de la stabilité financière internationale, National Congress for Democracy et le Réseau de la société Civile Congolaise Libre de l'intérieur et de la diaspora en Europe, en Amérique et en Afrique, estiment hasardeux et « indigeste » d'accorder un nouveau traitement de faveur à ce gouvernement de fait, dans les conditions actuelles de mauvaise gouvernance généralisée.

Monsieur Lipton, les faits ci-dessus sont des faits convaincants qui méritent d'être pris en compte par le FMI pour donner suite à la demande actuelle de sauvetage de notre gouvernement concernant un prêt financier.

Nous, membres du National Congress for Democracy et le Réseau de la Société Civile Congolaise Libre, invitons le FMI, au lieu de répondre à une autre demande de prêt onéreuse et destructive, à mettre la République du Congo dans un programme suivi (Programme sans financement) par le FMI pendant 24 mois, jusqu'à ce que ce gouvernement soit capable et désireux de changer d'attitude. En bref : PAS DE PRÊT SANS BONNE GOUVERNANCE ET SANS AUDIT.

Veuillez accepter, Monsieur Lipton, les assurances de notre plus haute estime.
Respectueusement vôtre.

CC :

Mr. Steven Terner Mnuchin
Secrétaire du Trésor des États-Unis

Mr. Taro Aso
Vice-Premier Ministre, Japan

Mr. Liu Kun
Ministre des Finances de la République Populaire de China

Mr. Peter Altmaier
Ministre des Finances de la République Fédérale d'Allemagne

Mr. Philip Hammond
Chancelier de l'Échiquier, Royaume-uni

The Honourable William Francis Morneau
Ministre des Finances du Canada

Mr. Bruno Le Maire
Ministre des Finances de la France

Mr. David Malpass
Président du Groupe de la Banque Mondiale

Mr. Akinwuumi Adesina
Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement

Members du Conseil d'Administration du FMI

Members du Conseil d'Administration de la Banque Mondiale

Members du Conseil d'Administration de la BAD

Mr. Abebe Aemro Selassie
Directeur du Département Afrique du FMI

Les signataires du National Congress For Democracy et du Réseau de la Société Civile Congolaise Libre.

N. B . : Lettre expédiée à Washington, le 08/07/2019, accompagnée de 127 signataires. Près de 600 signataires se sont exprimés sur Change.org, à travers le lien suivant : http://chng.it/Zkw8mMtr
Autres liens vidéos :
https://youtu.be/WxZDbpYQq1Q
https://www.facebook.com/watch/?v=2033483296937142

ENGLISH VERSION
July 8, 2019

Mr. David LIPTON
Managing Director
International Monetary Fund (IMF)
Washington, D.C, USA

CC :

Mr. Steven Terner Mnuchin
U.S. Secretary of Treasury

Mr. Taro Aso
Deputy Prime Minister, Japan

Mr. Liu Kun
Minister of the People's Republic of China

Mr. Peter Altmaier
Minister of Finance of the Federal Republic of Germany

Mr. Philip Hammond
Chancellor of the Exchequer, UK

The Honourable William Francis Morneau
Minister of Finance, Canada

Mr. Bruno Le Maire
Minister of Finance, France

Mr. David Malpass
President of the World Bank

Mr. Akinwuumi Adesina
President of the African Development Bank

Members of the board of Directors of the IMF

Members of the board of Directors of the World Bank

Members of the board of the African Development Bank

Mr. Abebe Aemro Selassie
IMF African Department Director

Dear Mr. Lipton,

Please, accept our congratulations for your nomination as the interim director of the IMF. We hope that your tenure as the new leader of the IMF will be marked by fair and bold measure in behalf of the people of Congo Brazzaville who are still chafing under the tyrannical and corrupt regime of Denis Sassou Nguesso.

You are surely aware of the sage and insightful remarks former President of the World Bank Paul Wolfowitz delivered at the Oxford Union Society on December 2, 2013. He made the following comment with regards to doling out loans to Congo Brazzaville :
“I'm going to make a comment about the World Bank but I think it applies in a way to foreign assistance more generally. By the way, I am not sure, it's not a bank, it may have started as a bank but basically the important work the World Bank does is the same as what the British DFID organization does, the USAID does, it's giving money mostly to other governments to support economic development. And the fact that it gives it to governments is itself a little bit problematic. The way I would summarize the World Bank's experience but also I think this applies to USAID and others.

When you give money to a government that is more or less doing the right things that money can help do more of the right things and so foreign aid, foreign assistance to South Korea, to Taiwan, to China did some, some wonderful things. When you give it to a government that is not very competent, guess what, it does not do very much with it. But the worst part when you give it to a government that is actively malevolent, that is stealing from his people like the government of Congo Brazzaville, that was one of the ones I had the toughest time with. Congo Brazzaville is a country, it's an oil exporter but 70 % of the population leaves with less than one dollar a day, they contribute money to politicians in France, but they can't take care of their own people. You give money to Congo Brazzaville all you ‘re doing it's giving those rulers more power with which to control things and I would say and I argued this at world bank and not everyone like what I was saying but I think the World Bank and other institutions need to discriminate a little better about who they give money to.

And aid is the poor people of rich countries giving money to the rich people of poor countries” that is a little too cynical, there is an enormous desire, I know in England It's about as powerful as anywhere to help poor people and poor countries and I think it's a wonderful thing to do, but I think doing it more directly probably will improve the system.”
(Paul Wolfowitz, Oxford Union Society, December 2, 2013 | YouTube Video is attached below).
https://www.youtube.com/watch?v=t9irV9P5qv0

We wish to draw your attention to a few issues of concerns to us as citizens of the Republic of Congo in the diaspora. These issues border on bad political governance, poor economic management and lack of adherence to the Articles of Agreement of the IMF. When our nation acceded to the IMF in 1963, we, as a nation, committed to subject ourselves to the scrutiny of the international community, especially through the IMF's Article IV Consultation.

As such, pursuant to the authority conferred on us by the National Congress for Democracy, as the Representative of the Civil Society of Congo-Brazzaville in the USA, we beseech you to respect the will of the Congolese people.

Furthermore,

• Given the fact that an IMF loan will ensure Congo gains some degree of credibility and creditworthiness vis-à-vis other lenders. To prove the point, during a recent visit with Mr. Sassou Nguesso, the President of the African Development Bank, Mr. Adesina has promised a $1.7 billion loan contingent upon established financial program with the IFM. In addition, in the same logic, the Société Nationale des Pétroles du Congo (S.N.P.C.) has been able to secure a $100 million loan from the Swiss Trader Mercuria.

• Given the fact that money is fungible, whatever measures of control the IMF will put in place, you will be abating this government and allowing it to continue to deploy its tentacles of corruption.

• Given the fact that Congo's current government has been in place for four decades and has mismanaged billions of dollars of the country's oil revenue ;

• Given the fact that Congo received a 5-billion dollars debt forgiveness in 2010 (debt forgiveness under the HIPC initiative) and 6 years later the country contracted a debt that is estimated at 170% of its GDP ;

• Given the fact that examples of Congo's bad governance and embezzlement are legion and notorious (one only needs to think of the scandal of Gunvor in Switzerland, the scandal of Asperbras in Portugal, the scandal of ENI in Italy, the corruption with Sundance in Australia, the scandal of ill-gotten wealth in France, the Panama Papers, Congo's dealing with China, to name just a few) ;

• Given the fact that Congo does not have an economic problem, but a deficiency of good governance displayed by Sassou Nguesso and his regime ;

• Given the fact that Congo's government has not been transparent and forthcoming with its oil contracts ;

• Given the fact that a few months ago, all the Assembly of Congolese clergies wrote an open petition denouncing the embezzlement of billions of dollars of Congo's oil revenues by Mr. Sassou Nguesso and his family, and given the fact that the entire civil society of Congo has written an open letter to demand his resignation due to corruption, bad governance, and crimes against humanity perpetrated by his regime ;

• Given the fact that any loan contracted by the Congolese government today is mortgaging the future of Congo's children, men, and women ;

Allowing Congo to receive yet another loan from the IMF is tantamount to the proverbial ever-draining Danaids' barrel.

We wish to state that we are closely following our government's request for IMF financial support through a bailout, which is something good for our nation provided it is underpinned by all of the standards that apply to all other member countries of the IMF. Once again, it is important to note that our nation “qualified for debt waiver in 2010” upon reaching HIPC Completion Point with over $5.0 billion debt waived. But 8 years on, life-after-debt didn't change the course of business as usual for our government but now has a record debt-to-GDP ratio close to about 200% accumulated over President Nguesso's 39 years in office ; a conspicuous act that goes contrary to the doctrine of good governance, transparency, and accountability.

To further drive the point home, let's compare Congo to Liberia since both countries reached HIPC Completion Point in the same year 2010 with about the same $5.0 billion debt waived. Not surprisingly, Congo compares much favorably in several key areas, including a population of about 4.5 million people and natural resource endowment. Yet, after 8 years, Liberia currently has a debt-to-GDP ratio just around 40% ; led 3 successful democratic presidential elections in 12 years with peaceful handover of power ; a member of the African Union's African Peer Review Mechanism (APRM) comprising over 39 countries in Africa committing to good governance and prudent economic management ; and to highlight this key point, had several programs with the IMF ranging from Staff Monitoring Program (SMP), Poverty Reduction and Growth Facility (PRGF) and the Extended Credit Facility (ECF) that ended in November of 2017 with the expiration of 2-term constitutional limit of the 12 years Ellen Johnson Sirleaf-led administration. What an exemplary leadership by former President Ellen Johnson Sirleaf of Liberia that shines a light on the kleptocratic rule by Sassou Nguesso.

With regard to the Audits :

1. On December 14, 2017, Madame Lagarde publicly announced on RFI (Radio France International) that the IMF was requiring that the government of Congo conduct an audit on governance and corruption as one of the primary condition before receiving any assistance from the IMF.
Enact transparency measures via an audit of the public Treasury to unveil the debts incurred by the SNPC.
Clarify the total level of debt owed to China, Turkey, the member states of OPEC, certain African banks and financial groups such as Glencore, AOGC, Orion, Asperbas etc.

2. To this day, an audit has yet to be completed, and Sassou, continues to obfuscate the decision making process, choosing instead to present a currency to the Congolese people, their civil society, and the IMF under the fanfare of media hype surrounding a pseudo-agreement to restructure the debt owed to China.

3. The Board of Directors of the IMF meets on July 11, 2019. How can this Institution renounce its own principles, its own commitments and standards ; unless CORRUPTION lies at the heart of this imbroglio ?

4. We, the Free Congolese Civil Society Network of the Interior and the Diaspora in Europe, the Americas and Africa, are surprised at the attitude of Sassou Nguesso who intends to negotiate with the IMF while simultaneously pursuing his ambition to secure weapons from Russia. Meanwhile, student scholarships, the wages of civil servants, and pension dues for retirees remain unfunded.
Considering this, recall that in 2016, according to the French Institute of International and Strategic Relations (IFRI), the expenditure of public funds on weapons exceeded 7.3% of GDP compared to 1 % for South Africa, 1.2% for Cameroon, 1.5% for Gabon, 2.2% for the DRC, and 2.9% for Angola.

5. With regards to the facts above, it is evident that Mr. Sassou Nguesso is preoccupied with neither the prosperity of the Republic of Congo nor with any notion of good governance. His main focus lies on two targets :
Maintaining his hold of power cementing the power of his oligarchy
Towards these aims, the Congolese people are forced under his boot and a complicit International Community watches idly as he orchestrates a façade of an election in 2021.

6. For this reason, in pursuit of international financial stability, the Free Congolese Civil Society Network of the Interior and the Diaspora in Europe, the Americas and Africa consider it risky and unpalatable to grant this government yet another favor given the current conditions resulting from terribly poor governance.

Mr. Lipton, the above are compelling facts worthy of the IMF consideration in responding to the current bailout request from our government for a financial loan. We, the National Congress for Democracy and the Congolese civil society, are asking the IMF, in lieu of another onerous and destructive loan request, to place Congo under a staff-monitored program for 24 months or until this government is willing and able to clean its act. In short, NO LOAN WITHOUT GOOD GOVERNANCE.

Please accept the assurances of our highest esteem.
Respectfully yours,

Signatories of National Congress For Democracy and Le Réseau de la Société Civile Congolaise Libre.

Links :
http://chng.it/Zkw8mMtr
https://youtu.be/WxZDbpYQq1Q
https://www.facebook.com/watch/?v=2033483296937142

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Congo-Brazzaville - Petit crédit du FMI et grand lobbying de Sassou

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Il y a comme un alignement des planètes, une mise au pas. Le lobbying forcené de Denis Sassou Nguesso auprès des institutions financières internationales produit ses premiers effets. On le savait, le regard du monstre d'Edou est capable de faire baisser l'œil à un aigle. Voilà, c'est fait.

L'intransigeance du FMI en matière de gouvernance, de transparence, de lutte contre la corruption qui est de mise dans ce type de négociations a été mise sous le boisseau. Bruno Le Maire, ministre français des finances, avait donné le ton. « Sans transparence, il n'y a pas de confiance. Et sans confiance, il ne peut pas y avoir d'aide, ni de la part du FMI ni de la part des autres Etats. » Et, l'argentier de la France de poursuivre : «Quand vous avez des Etats qui vous aident, vous leur devez la transparence, vous leur devez l'assainissement du climat des affaires, vous leur devez une stratégie économique cohérente, qui soit suivie et qui soit respectée ».

Et, d'ajouter : « la France est prête à aider le Congo-Brazzaville à hauteur de 135 millions d'Euros en trois ans sous condition de la signature d'un accord avec le FMI.»

C'est ce qu'on appelle souffler le chaud et le froid. Christine Lagarde, ancienne directrice du Fonds monétaire international, avait enfoncé le clou : «Nous avons des exigences en matière de gouvernance qui devront être mises en place très vite après l'approbation du conseil d'administration et qui nous paraissent de nature à garantir une bonne utilisation des finances publiques et la bonne réalisation des objectifs du programme ».

Tigre de papier

Les membres du Conseil d'administration du FMI ont foulé aux pieds ces beaux principes. C'est d'autant plus dommageable que dans la promesse de Christine Lagarde qui succédait à Dominique Strauss-Kahn il y avait l'idée d'une rupture non seulement avec la vieille classe dirigeante du FMI mais surtout avec ses pires mœurs et ses privilèges. Sassou Nguesso leur a-t-il cloués le bec avec les espèces sonnantes et trébuchantes le 11 juillet 2019 ? Le FMI, tigre de papier ?

Curieusement, le FMI a passé sous silence les engagements non respectés du Congo-Brazzaville des réformes économiques. Les oiseaux de proie se sont rendu compte que le FMI n'est qu'un simple épouvantail. Le gouvernement de Brazzaville avait promis, la main sur le cœur, requérir l'expertise d'un cabinet de réputation internationale chargé d'auditer les comptes certifiés de la SNPC et promettait de publier les résultats des études sur son portail officiel dans les meilleurs délais (Les Dépêches de Brazzaville, 14 juin 2018). Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. L'audit de la société pétrolière nationale, la SNPC, se fait toujours attendre.

Lune de miel

Les pourparlers avec les traders pétroliers ne sont pas rendus publics. Le montant exact de la dette intérieure reste inconnue. L'opacité se poursuit. Sur quels critères donc le FMI a-t-il fondé sa conviction ? C'est la lune de miel entre le Congo-Brazzaville et le FMI.

L'institution de Washington avait donné le ton en saluant les avancées économiques des pays de la CEMAC. Le bouquet final a été l'annonce le 11 juillet 2019 avec la signature d'un accord sur la facilitéélargie de crédit (FLEC) entre le FMI et le Congo-Brazzaville .

La dernière réunion du Conseil d'administration de l'institution financière sur les politiques communes de la Communautééconomique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) , en appui aux programmes de réformes des États membres, s'est clôturée par des félicitations autour du rebond de la croissance régionale.

Une embellie qui se caractérise «par un rebond de la croissance régionale, une position budgétaire globale de la région proche de l'équilibre, et une accumulation des réserves extérieures au-delà des attentes» a souligné le Fonds monétaire international (FMI).

Le clando

En légère hausse (1,7 %) au cours de l'année 2018, la croissance économique dans l'espace Cémac est au-dessus de 3 % à fin juin dernier, selon le gouverneur de la Banque centrale des États de la communauté (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, Centrafrique et Guinée équatoriale). Les réserves de change des six pays de la Cémac atteignent 3 822 milliards francs CFA à fin juin 2019, alors qu'elles étaient à 2552 milliards francs CFA au 31 décembre 2017, et à 3 360 milliards francs CFA à fin 2018 (Les dépêches de Brazzaville, 10 juillet 2019). Quelle est la situation réelle du Congo-Brazzaville ? Le vilain petit canard, le Congo-Brazzaville, le cancre, profite de l'embellie économique de la sous-région de l'Afrique Centrale. C'est un passager clandestin.

Le soutien financier de l'institution de Bretton Woods dans le cadre de la facilitéélargie de crédit d'un montant de 448,6 millions de dollars, va aider le Congo à viabiliser sa dette publique estimée en 2017 à 5329 milliards de francs CFA, soit 110% du produit intérieur brut (PIB). En mars dernier, le comité national monétaire et financier a évalué cette dette à 84% du PIB.

Le FMI a décidé de l'octroi immédiat au Congo d'un appui d'un montant d'environ 44,9 millions de dollars au titre de la première tranche. Cet accord ouvre la voie à de nouveaux crédits de la part d'autres bailleurs internationaux de la trempe de la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), le Club de Paris, le Club de Londres… Une aubaine pour les rapaces pour se remplir la panse.

Au regard des besoins de financement du Congo-Brazzaville, des fonds cachés dans les bas de laine et dans les paradis fiscaux par les membres du clan Sassou, 448,6 millions de dollars de crédits du FMI, sont dérisoires. 224 milliards de francs CFA, c'est un petit crédit. Denis Sassou Nguesso a déployé de grands moyens. « A pessa a tala té». Dans ce petit pays pétrolier d'Afrique Centrale, 14 000 milliards de francs CFA se sont volatilisés sans autre forme de procès.

Le syndrome mozambicain

Les associations qui luttent contre la mauvaise gouvernance, la corruption et les malversations financières estiment que ce nouvel imbroglio politico- financier va nourrir le ressentiment des Populations du Congo-Brazzaville à l'égard de la communauté financière internationale.

Le Congo-Brazzaville sera-t-il victime du syndrome «mozambicain », un pays qui a bénéficié de la première tranche de l'aide financière et dont l'accord avec le FMI a été suspendu pour non application des conditionnalités ? Le risque est grand.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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